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Sélection de 3 films à voir, à revoir... ou à éviter (7)

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Dealer... derrière ce titre réducteur, le spectateur pourra envisager le troisième long-métrage du cinéaste français Jean-Luc Herbulot comme une ode à la poudre, à la résine ou tout autre forme que peuvent prendre les drogues et qui sont désormais la principale source de revenus des petits caïds de cités sevrés aux Scarfacede Brian de Palma. L'auteur de Concurrence Loyaleet de Sicksemble avoir plutôt été son inspiration dans le cinéma du cinéaste danois Nicolas Winding Refn et de son excellente trilogie Pusher. Jean-Luc Herbulot concentre ici tous les malheurs de son unique (anti)héros en un seul film. Et ce personnage dont le film semble au départ faire l'apologie n'est qu'un petit voyou sans presque aucune envergure, affublé d'un pull marqué du sceau CCCP, marié, père d'une gamine et amant d'une pute. Le sujet aurait pu se révéler agaçant. Voir ce dealer de drogue érigé en héros d'une œuvre sentant dès le départ, le souffre et la mort. Celle procurée par la dope qu'il vendait jusqu'à maintenant mais qu'il a décidé de laisser tomber. Enfin, presque. Juste une dernière affaire et Dan passera à autre chose. Sauf que comme dans le film de Nicolas Winding Refn ce dernier deal sera celui de trop. Lors d'une descente de flics en civil dans son immeuble, Dan, porteur d'un sachet de cocaïne, décide de planquer la poudre dans les toilettes de Chris, la prostituée. Lorsqu'il repasse plus tard dans l'appartement, le jeune dealer constate que la drogue a disparu. Interrogeant Chris qui nie y avoir touché, Dan est désormais condamné à rembourser son fournisseur, le 'black'Delo, avant minuit. Mais comme une fois encore, rien ne va se passer comme prévu, les heures qui le séparent de l'échéance vont transformer l'existence de Dan et de ses proches en véritable calvaire.
Dealerest brut(al). Il prend le spectateur de front sans jamais rien lui épargner. Ni les errances verbales d'un Dan en voix-off ou prise directe avec ses interlocuteurs. A la manière d'un très long rap sans musique, le héros balance sa mélopée durant plus d'une heure et quart. C'est bien écrit, et même foisonnant de métaphores. L'argot des banlieues y maintient son règne, l’œuvre de Jean-Luc Herbulot ne tournant autour que de ses héros dont le quotidien est gangrené par la violence et la nécessité de faire du fric quoi qu'il en coûte. Le film est un exercice de style parfaitement maîtrisé par son auteur ainsi que par ses interprètes, et notamment l'acteur Dan Bronchinson qui n'interprétait là, que son second personnage sur grand écran après quelques courts-métrages. Dealer, c'est aussi parfois des scènes crues, dont l'une retiendra sans doute l'attention par son caractère difficilement supportable : l'égorgement (halal) de l'ami de Dan dans des conditions abominables. Un acte sans concession qui témoigne de la volonté du cinéaste de ne rien concéder au romanesque. Dealer pue (dans le bon sens du terme) le vécu et dans le paysage français, ça fait du bien, d'autant plus que Jean-Luc Herbulot ne choisi ni de condamner son personnage, ni de le ériger en héros des temps modernes. Il s'agit là simplement d'un témoignage diablement excitant. Le Nicolas Winding Refn ? Peut-être bien, oui...

Wolfende Michael Wadleigh, An American Werewolf in London de John Landis, Howlingde Joe Dante, autant de films traitant du sujet de la lycanthropie. Autant de projets considérés comme de véritables chefs-d’œuvre pour une ou plusieurs raisons. Du moins, parmi les plus célèbres et les plus reconnus, et auxquels j'accorderai toute mon attention dans un prochain article spécial Loups-Garous. Tout ça pour aborder un autre long-métrage traitant du même sujet mais dans un registre le rapprochant nettement davantage du conte que du simple film d'épouvante. The Company of Wolves du cinéaste et écrivain irlandais Neil Jordan, auteur d'une vingtaine de long-métrages pour le grand écran fait partie de ces œuvres qui ont laissé une empreinte indélébile à toutes celles et ceux qui l'ont découvert à l'époque de sa sortie en salle. La première chose qui saute aux yeux, c'est sa ressemblance avec le conte de Charles Perrault, Le Petit Chaperon Rouge dont il reprendra d'ailleurs la trame en fin de récit. D'ailleurs, le cinéaste ne semble pas s'en cacher puisque sa jeune héroïne Rosaleen étant elle-même affublée d'un chaperon de la même couleur que celui que porte celle du célèbre conte pour enfants, le rapport n'est plus inenvisageable. Pourtant, malgré son statut de conte, le film de Neil Jordan est (ou était, du moins à l'époque de sa sortie) à réserver aux adultes.
Le récit tourne donc autour de la jeune et jolie Rosaleen (l'actrice anglaise Sarah Patterson), endormie dans sa chambre, rêvant d'un pays imaginaire où les loups sont tant redoutés que ses habitants en content des légendes effrayantes aux enfants afin qu'ils ne s'éloignent jamais du droit chemin. Une des trois règles que la grand-mère incarnée dans le rêve de Rosaleen auquel fait partie la jeune fille lui conseille d'accorder toute son attention. L'autre règle essentielle dans ce pays s'enfonçant dans une forêt touffue où il n'est pas rare de croiser tout un tas d'animaux, est de ne surtout pas faire confiance aux hommes dont les sourcils se rejoignent. Afin d'appuyer son propos, la grand-mère de Rosaleen, interprétée par la célèbre Angela Lansbury de la série télévisée Arabesque, lui conte ainsi l'histoire d'un voyageur de commerce fraîchement marié, qui le soir de la (pleine) nuit de noce disparaît... c'est presque ainsi que débute donc ce film connu chez nous sous le titre La Compagnie des Loups. Un long-métrage d'à peine une heure-trente mêlant un conte s'inscrivant dans le songe d'une enfant, lui même parsemé de récits s'apparentant à des sketchs. Neil Jordan nous rappelle sans cesse que l'histoire n'est que le cauchemar d'une jeune fille et nous rassure ainsi sur la nature strictement fantasmée. Des situations imaginaires ne reposant que sur la fiction. Avec un budget de deux millions de dollars et la participation des sociétés d'effets-spéciaux Reel Eye Company(spécialisée dans les prothèses) et Snow Business International (spécialisée, elle, dans les effets de neige) La Compagnie des Loups offre un spectacle enchanteur, à la lisière d'un Neverending Story 'lycanthropique', parsemé de décors féeriques en carton-pâte et d'effets-spéciaux parfois très gore. Pourtant, le film ne peut être considéré comme une œuvre à l'usage exclusif des amateurs de films d'horreur. Il s'agit avant tout d'un conte, qui avec plus ou moins de bonheur selon les situations explorées, honore son contrat. On ne peut retirer à La Compagnie des Loups son originalité. Et même si le film, trente-deux ans après sa sortie, a quelque peu vieilli, il a conservé une grande partie de son charme... Original, élégant et captivant...

Pour terminer, nous quittons la lycanthropie pour le vampirisme avec une œuvre qui là encore, marqua toute une génération. Celle des années quatre-vingt. On y découvrait presque un Kiefer Sutherland qui n'avait jusque là tourné que dans une poignée de long-métrages, dont le génialissime Stand By Mede Rob Reiner. Ce film, c'est The Lost Boys, ou, Génération Perdue. Une œuvre pas tout à fait aussi culte que l'immense Breakfast Clubde John Hughes, et tournant cette fois-ci non pas autour de quelques adolescents collés un samedi après-midi dans un collège, mais une bande de motards aux dents longues. Sur une idée de Richard Donner (réalisateur entre autres de la saga Lethal Weapon), le quatrième long-métrage du cinéaste américain Joel Schumacher surfe sur le succès du premier volet du diptyque Fright Night sorti deux ans auparavant. Il oppose trois gamins à la sauce Goonies(œuvre justement réalisée en 1985 par Richard Donner et notamment interprété par Corey Feldman, présent dans Génération Perdue) à une petite tribu de vampires aux cheveux longs, portant des blousons (souvent) noirs, et adeptes de sang, dont le chef n'est autre qu'un certain David. Une famille constituée de la mère et de ses deux fils Michael et Sam viennent s'installer en Californie, dans une ville réputée pour être la plus criminogène du pays. Des dizaines de personnes, hommes, femmes et enfants ont disparu et il n'est pas rare de voir en ville placardé sur les murs, des avis de recherche à leur nom. Lors d'une sortie nocturne, Michael croise le regard de Star et en tombe immédiatement amoureux. Le hic, c'est que la jolie jeune femme est la compagne de David, le chez des vampires. Michael se retrouve embarqué dans une aventure dont les conséquences vont être terribles : invité à boire un breuvage dont il ignore l'origine, il va peu à peu se transformer lui-même en vampire. Il ne pourra compter que sur son frère ainsi que les deux amis de celui-ci, les frères Frog, pour espérer pouvoir redevenir le jeune homme qu'il était avant sa rencontre avec la bande de motards.
L'un des principaux atouts de Génération Perdue est d'ignorer une partie de la mythologie du vampirisme pour se concentrer sur son époque. Celle des années quatre-vingt, ses voyous organisés en bandes, ses familles éclatées, et même le SIDA, ici, représenté par le rituel durant lequel Michael boit le sang de David et est ainsi infecté. On nage en pleines années 80. La musique et le look des personnages ne trompe personne sur l'époque. Rock FM, coiffures 'fauves', néons, le film de Joel Schumacher est une chasse aux vampires organisée par un trio de gamins, ajoutant à son aspect fantastique, une bonne dose d'humour. A part quelques effets gore dont un du plus bel effet (la scène de la salle de bain vers la fin du film), le film peut se voir comme un bon divertissement familial. S'inscrivant dans une époque révolue et accusant quelque peu son âge, le film risque de déplaire au jeune public d'aujourd'hui, sevré aux Sawet autres torture-porns. A réserver d'abord à ceux qui le découvrirent en salle à l'époque de sa sortie...






Les plus belles, les plus effrayantes, les plus charismatiques créatures du bestiaire fantastique (1)

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Un article consacré au bestiaire fantastique, ça vous dit ? Pour être tout à fait objectif, j'étendrai le propos en inscrivant dans celui-ci, quelques individus de l'espèce humaine qui en raison de modifications physiques ou comportementales ne sont plus tout à fait comme l'homme tel qu'il est conçu sain de corps et d'esprit.
L'un des cas d'école des plus intéressant demeure Bub, le mort-vivant apprivoisé du troisième volet de la première trilogie qu'a consacré le cinéaste américain George A. Romero aux zombies, Le Jour des Morts-Vivants. Alors que l'on apprenait au fil de sa filmographie que les morts revenus sur Terre (l'Enfer n'y pouvant plus accueillir la moindre âme damnée) y conservait une part de leur instinct d'anciens vivants, c'est sous terre, dans un camp militaire transformé en gigantesque bunker où soldats et scientifiques mènent un combat contre l'invasion de morts-vivants, que débarque pour la première et unique fois le personnage de Bub. Une créature humaine, zombifiée, mais que le professeur Matthew Logan, version moderne du docteur Frankenstein allait tenter avec plus ou moins de bonheur d'humaniser. Un peu à la manière d'un lion, d'un tigre, d'un singe ou de n'importe quel animal de cirque, en lui procurant des offrandes à chaque bonne action. Parfaite représentation de l'ancien monde peuplé d'hommes et de femmes bien vivants et du nouveau, dont les rues sont désormais fréquentées par des millions de macchabées pourrissant sous le soleil de la Californie. Scandant dans un borborygme quelques phrases acquises grâce à l'aide de son mentor, Bub apparaît tout d'abord comme une créature exclusivement attirée par la viande humaine que Logan lui fournit en l'extrayant du corps de soldats tombés au combat. Mais après que ce dernier meurt sous les balles d'un officier/dictateur impérialement interprété par l'acteur américain Joseph Pilato, on dénote chez le mort-vivant, une certaine forme d'humanité. Face au corps refroidissant de son hôte bienveillant, Bub ne choisit non pas de s'en repaître, mais décide d'aller affronter son meurtrier le capitaine Rhodes. Bub est l'un des rares exemples véritablement sérieux de zombie apprivoisé. Du moins, le premier de sa génération. Malheureusement, avec la mort de Logan, l'espoir de pouvoir contrôler un jour la vague sans cesse grandissante des morts-vivants devait prendre fin...

S'il demeure bien une créature qui a profondément marqué les esprits, c'est celle de The Thing de John Carpenter. Un organisme extraterrestre épouvantablement résistant puisqu'une seule goutte de sang suffit à lui permettre de survivre et de prendre possession de n'importe quel organisme vivant afin de le reproduire à l'exactitude. De quoi générer un état de paranoïa irréversible chez les hommes du campement américain situé au pôle nord, persuadés que l'un d'entre eux est peut-être le monstre tant redouté. Isoléé du reste du monde, l'équipe de scientifiques va combattre l'une des formes organiques les plus hostiles qu'ait connu le septième art avec, sans doute, l'Aliende Ridley Scott et le Predatorde John McTiernan. L'un des aspects les plus troublants de la chosedemeure dans sa capacité à prendre n'importe quelle forme. Qu'il s'agisse d'un chien ou d'un humain, on la découvre se muant en créature hystérique qui, si l'occasion de terminer la phase d'assimilation lui est refusée, ressemble à un melting-pot des diverses victimes qu'elle a tenté jusque là d'imiter.
Il est donc impossible d'évaluer sa forme originelle puisqu'elle apparaît pour la toute première fois sous celle d'un chien. En assistant à sa première mutation lors de l'attaque de plusieurs bêtes dans le chenil où elle a été enfermée par le cynophile du camp, incapable d'imaginer comme ses camarades le potentiel du monstre qu'ils viennent d'abriter sous leur toit, on découvre un organisme polymorphe indéfinissable. Une créature si monstrueuse et impossible à comparer avec telle ou telle créature terrestre qu'elle génère un véritable sentiment d'effroi. Pourtant, le spectateur était là, encore loin d'imaginer le spectacle auquel il allait assister. Car après plusieurs mutations, la chose allait revêtir son constume le plus hideux en prenant la forme de l'une de ses nouvelles victimes, le géologue Vance Norris, incarné à l'écran par l'acteur Charles Hallahan. Une vision cauchemardesque, œuvre du maquilleur de génie, Rob Bottin, lequel débuta sa carrière sur le tournage de King Kong de John Guillermin...

Autre créature extraterrestre à avoir marqué de sa présence le cinéma de science-fiction horrifique. Le bien nommé Predatorde John McTiernan. Une œuvre 'testostéronée'avec présence, à l'écran, de la star du moment, le bodybuildé Arnold Schwarzenegger. Face au commando à la tête duquel se trouve l'américain d'origine autrichienne, il fallait une créature extraterrestre d'envergure. Du moins, beaucoup plus imposante que le belge Jean-Claude Van Damme à l'origine pressenti pour jouer le rôle du chasseur venu de sa planète pour traquer sur Terre, une proie de choix : l'homme. C'est finalement l'acteur américain Kevin Peter Hall qui du haut de ses deux mètres dix-neuf interprétera le Predator. Une créature qui à l'origine ne ressemblait pas à grand chose d'autre qu'à un monstre de série Z mais qui, sous la supervision de Stan Winston a véritablement gagné en charisme. Bien que puissamment armés, le major Alan 'Dutch' Schaefer (Arnold Schwarzenegger) et ses hommes vont faire face en pleine jungle d'Amérique centrale à un extraterrestre dont l'armement est sans commune mesure avec celui des soldats américains puisque techniquement beaucoup plus avancé (armes à visée laser, vision thermique, et même bombe nucléaire déclenchable en cas de mort imminente) . Portant durant une grande majorité un casque que l'on pourrait supposer lui servir de protection contre l'atmosphère terrestre (point qui sera démenti lorsque le predator l'ôtera lors d'un duel musclé contre Schaefer), la créature porte également plusieurs protections aux mains, aux bras et aux jambes ainsi qu'une étrange tenue sur le torse lui donnant parfois l'aspect d'un poisson pris dans les filets d'un pécheur. De forme humanoïde, ce xénomorphe présente l'une des gueules les plus impressionnantes de l'histoire du cinéma et l'un des visages les plus remarquables. Sa peau est jaunâtre, recouverte de tâches sombres, et il porte sur le crâne de superbes dreadlocks. Mais ce qui demeure sans doute le plus impressionnant chez ce chasseur extraterrestre, ce sont ses petits yeux jaunes enfoncés dans leur orbite, et surtout, oui, surtout sa mâchoire nantie de quatre énormes dents, admirablement animées grâce au procédé animatronique. Le predator est d'un réalisme remarquable car outre sa dentition, le maquillage qui recouvre entièrement l'acteur Kevin Peter Hall est un modèle de précision en matière de prothèses. Un must en la matière...

Les figures de l'horreur, du fantastique et de la science-fiction (2)

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D'abord incarné par l'imposant acteur islandais Gunnar Hansen dont ce fut le plus célèbre fait d'arme, Leatherface, littéralement 'Tronche de Cuir' est l'un des plus célèbres boogeymen aux côtés de Michael Meyer de la saga Halloween et de Jason Voorhees de Vendredi 13. Plus célèbre représentant de la famille Sawyer, des timbrés également connus sous le nom de Famille Tronçonneuse, ce gigantesque individu dont il ne semble rester que peu de conscience humaine a marqué de sa silhouette et de sa folie plusieurs longs-métrages mais demeurera à jamais pour les vrais fans de ce mythique boucher, le héros d'un seul film : le Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper datant de 1974. Grand, obèse, et surtout pas très malin, Leatherface se différencie de la concurrence par son absence de perversité. Car malgré les actes abominables auxquels il se livre, cet 'enfant'enfoui dans un corps d'adulte n'exécute ses victimes que par nécessité. Surtout que depuis des années et l'arrivée du pistolet d'abattage, lui et les siens ont été contraints au chômage. Se nourrir étant devenu un besoin irremplaçable, Leatherface et le reste de sa famille ont choisi la méthode la plus simple. D'où l'avantage de vivre dans une ferme en un lieu reculé du Texas. L'Amérique profonde. Les adolescents de passage deviennent alors les proies d'une famille de dégénérés qui contre toute attente, n'est pas que le fruit exclusif de l'imagination de Tobe Hooper et Kim Henkel. En effet, le film fait vaguement référence à un fait divers épouvantable survenu dans les années cinquante à Plainfield dans l’Illinois. Un tueur déséquilibré du nom d'Edward Gein (surnommé par la presse Le Boucher de Plainfield) tua à deux reprises et déterra une trentaine de cadavres dans les cimetières de la région et emporta tout ce petit monde malodorant jusqu'à la ferme familiale où il s'adonna au cannibalisme et à la nécrophilie.
Un 'monstre'à visage humain qui inspira de nombreux auteurs d'ouvrages littéraires ainsi que plusieurs cinéastes dont Alfred Hitchcock pour son célèbre Psychose. Mais alors que le britannique accordait toute son apparence humaine à son tueur, Tobe Hooper planquait le sien sous un masque fait de peau humaine prélevée sur différentes victimes. Adepte de la tronçonneuse ou de la masse et majoritairement vêtu d'un tablier de boucher, il arrive parfois à Leatherface de se maquiller lors de certains dîners durant lesquels sont conviées certaines victimes (comme la scream queenMarilyn Burns). Si l'on ne tient compte que du premier long-métrage mettant en vedette ce monstre et sa famille, le visage de Leatherface nous reste inconnu même si l'on devine lors d'un plan serré la piètre dentition du bonhomme. Autre caractère de 'Tronche de Cuir' : il ne parle pas et s'adresse aux siens à travers des gestes et des gémissements, ce qui renforce davantage encore l'aspect totalement dégénéré de l'individu. Les autres personnages constituant la famille de Leatherface dans le premier Massacre à la Tronçonneuse sont, par ordre d'apparition : l'auto-stoppeur Nubbins Sawyer, Le cuisinier Drayton Sawyer, ainsi que le Grand-père. Ajouté à cela, on peut évoquer également le cadavre de la grand-mère reposant à l'étage de l'immense demeure familiale...

Comme le Predator, l'Aliende Ridley Scott est une créature extraterrestre xénomorphe dont l'apparence est partiellement humanoïde. Création du dessinateur suisse Hans Ruedi Giger, il s'agit sans doute de l'une des races extraterrestres les plus agressives de l'histoire du cinéma. Avant d'apparaître sous sa forme définitive, (dite xénomorphe), la créature passe par diverses étapes d'évolutions allant du Facehugger au Chestburster. Le premier correspondant à la forme larvaire de la bestiole tandis que le second lui, est plus proche de la forme embryonnaire se développant dans les entrailles de son hôte. Une fois échappé du corps de son 'porteur', la créature évolue de manière radicale en grandissant très rapidement et en changeant littéralement de peau. Recouvert d'une cuirasse entièrement noire, la silhouette de l'alien rappelle sensiblement celle d'une mante religieuse tandis que son énorme tête phallique évoque un pénis. Pourvu d'une double mâchoire, c'est en expulsant la plus petite que la créature élimine ses proies. Armée d'un système de défense étonnant, on n'ose la tuer comme l'indiquera judicieusement l'un des sept passagers du Nostromo incarné par l'acteur Yaphet Kotto dans le premier long-métrage de la saga, Alien, le Huitième Passager. Car en effet, l'alien possède un sang particulièrement corrosif qui s'attaque à tous les types de surfaces, dévorant les chairs ainsi que le plus résistant des métaux.
Il existe une forme ultime de xénomorphe appelée simplement 'reine'. C'est elle qui demeure à l'origine des centaines d’œufs sur lesquels tombe tout à fait par hasard le passager du Nostromo connu sous le nom de Kane. Il sera la première victime de la créature, passant par différentes étapes de contamination éminemment douloureuses pour lui, ses camarades, ainsi que pour les spectateurs. L'une des méthodes employées par l'alien lors de la chasse aux humains est l'emploi des bouches d'aération à travers lesquelles il tue, méthodiquement et l'un après l'autre chacun des membres de l'équipage de l'immense cargo spatial. Plus que n'importe quelle arme lourde, c'est l'intelligence et le sang-froid de l'héroïne campée par l'actrice Sigourney Weaver qui viendront à bout de la créature extraterrestre xénomorphe la plus sexy de l'histoire de la science-fiction...

On a tous connu un souffre-douleur à l'école. Sans doute parmi nous, certains l'ont-ils été eux-mêmes. C'est le cas de Melvin, petit employé d'entretien dans un club de santé de Tromaville, cité imaginaire et lieu de prédilection des production Troma Entertainment, la société créée par les américains Lloyd Kaufman et Michael Herz dans les années soixante-dix. Avec ses trente-cinq kilos tout mouillé, ce disgracieux personnages et victimes de quolibets et de maltraitances de la part des clients bodybuildés et de leur jeunes amies. Jusqu'au jour où, persécuté pour une énième fois, Melvin prend la fuite, se jette par l'une des fenêtres du club de musculation où il travaille pour atterrir dans l'un des fûts de déchets radioactifs entreposés dans un camion à l'arrêt. Gravement brûlé et irradié, le jeune homme prend la fuite sous les rires de ses bourreaux et se réfugie chez lui, s'enfermant à double tour dans la salle de bain. Là s'opère chez lui une curieuse transformation. Plongé dans une baignoire remplie d'eau, Melvin devient le Toxic Avenger. Plus grand, plus fort, plus courageux que ne l'a jamais été l'agent d'entretien, le premier super-héros de Tromaville, et premier de la catégorie trash va dès lors protéger la veuve et l'orphelin d'une ville gangrenée par la violence, la drogue et les gangs. Punks, gangsters et flics corrompus vont subir la vengeance de celui que bientôt beaucoup d'habitants de Tromaville considéreront comme leur héros. Toxic est certainement le super-héros le plus hideux de toute l'histoire. Le visage bouffi, tuméfié, l’œil gauche 'dégoulinant'littéralement sur la joue, il part s'installer dans une décharge avant d'y inviter celle qui sera bientôt sa fiancée : la jeune aveugle Sara.
Bien entendu, tout ceci n'est pas très sérieux. On est loin des DC Comics et de Marvel. Cependant, Toxic est devenu l'une des plus importantes icônes de la Troma et cinq longs-métrages lui ont même été consacrés entre 1985 avec The Toxic Avengeret 2014 avec Toxic Twins : The Toxic Avenger V. on l'entrapercevra même dans une autre production Troma intitulée Terror Firmer. Capable de se battre à mains nues, l'une des armes de prédilection de Toxic reste le balai-serpillière avec lequel il se révèle particulièrement agile. Afin de corser le portrait d'un super-héros déjà affublé d'une tronche impensable, les scénaristes Lloyd Kaufman (qui réalisa en compagnie de Michael Herz le premier volet avant de tourner seul les suivants) et Joe Ritter ont l'idée incongrue de vêtir le super-héros d'un tutu de danse rose cradingue. Je laisse imaginer à ceux qui ne l'on encore jamais vu, le résultat final. Le Toxic Avenger, s'il n'est pas le plus charismatique des super-héros, il fait cependant partie des plus cultes !





Sélection de 3 films à voir, à revoir... ou à éviter (8)

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Comme promis, je vous propose un article (pas tout à fait) entièrement consacré à la lycanthropie. Aux Loups-garous. A ces grosses bêtes à poils qui lors des nuits de pleine Lune hurlent et dévorent ceux qui ont le malheur de croiser leur route. Le premier long-métrage dont j'aimerais parler est Le Loup-garou de Londres. L'un des meilleurs dans sa catégorie et sans aucun doute, l'un des plus célèbres également. Réalisé par le cinéaste américain John Landis, réalisateur éclectique, auteur de The Blues Brothers, Un Fauteuil pour Deux, Série Noire pour une Nuit Blanche ou encore Cheeseburger Film Sandwich. Si AnAmerican Werewolf in Londonest si réputé, c'est avant tout parce qu'il eut l'insigne honneur de présenter ce qui allait demeurer jusqu'à présent, comme la plus belle transformation d'un homme en loup-garou. Un travail remarquable que l'on doit à l'un des plus grands spécialistes en matière d'effets-spéciaux de maquillage, le new-yorkais Rick Baker. Une scène de quelques minutes seulement mais qui fait définitivement partie de la légende. Une épreuve physique que le spectateur pourra tout autant que la victime de cette malédiction, ressentir dans sa propre chair. Mains, pieds, torse, oreilles, visages, le corps tout entier de l'acteur David Naughton sera recouvert de latex pour les besoins de cette impressionnante transformation. L'ouvrage de Rick Baker marquera tellement les esprits qu'il recevra l'Oscar des meilleurs maquillages en 1982 ainsi qu'un prix similaire à l''Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur la même année. Anecdote intéressante : c'est en découvrant le film et la fameuse scène de transformation que le chanteur pop Michael Jackson eut l'idée d'engager John Landis à la réalisation de son clip Thriller. On ne sera d'ailleurs pas étonnés d'apprendre que le maquilleur participa lui-même à la conception des nombreux maquillages parsemant ce clip vidéo anthologique.
Outre l'excellent casting, Le Loup-garou de Londres propose une intrigue simple, ponctuée de moments horrifiques très marquants (le passage dans les landes ou celui situé dans le métro londonien) à d'autres davantage versés dans l'humour. A ce titre, le film peut se targuer d'accumuler des ruptures de ton étonnants et dont l'un des points culminants demeure lorsqu'àprès avoir massacré six personnes au hasard sous sa forme monstrueuse, David fuit le zoo où il s'est réveillé entièrement nu. On passe donc de l'angoisse au rire et ce, grâce à la mise en scène intelligente de John Landis qui ne sacrifie jamais un courant au profit d'un autre. Malgré la différence séparant ces deux genres, il demeure une certaine homogénéité dans la succession de scènes. Outre la transformation, il demeure un autre effet redoutablement efficace se situant dans le personnage incarné par l'acteur Griffin Dunne ( le galérien noctambule de After Hours de Martin Scorsese, c'est lui), lequel, zombifié après avoir perdu la vie au début du film, erre tel un mort-vivant se décomposant à mesure que son personnage apparaît à l'écran. Le Loup-garou de Londresest une excellente réussie qui malgré ses trente-sept ans n'accuse pas son âge. Tout au plus pourrons-nous lui reprocher un manque de rythme lors du passage un 'poil'trop long se déroulant au chevet de David mais à part cela, le film de John Landis est parmi les deux ou trois meilleurs films de loups-garous de toute l'histoire du cinéma fantastique. A découvrir donc pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore. A noter qu'une suite infâme fut réalisée longtemps après par le cinéaste britannique Anthony Waller. Une production franco-britannico-américano-néerlando-luxembourgoise, rien que cela, ce qui n'empêcha pas Le Loup-garou de Parisd'être incroyablement mauvais. A croire que les loups-garous n'étaient pas encore en mesure de s'adapter au climat parisien... ❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔

Wolfenquant à lui est un long-métrage un peu à part dans la filmographie consacrée à la lycanthropie puisque davantage que des loups-garous, le récit tourne autour d'une bande de loups s'attaquant aux habitants de New-York, de jour, comme de nuit. À la différence du mythique individu se transformant en animal lors des nuits de pleine Lune, le film propose une relecture laissant supposer que l'on est face à un ou plusieurs individus atteints d'une malédiction proche de celle du Loup-garou de Londres ou de Hurlements. Si dans la forme, Wolfen mêlepolicier, horreur et fantastique, dans le fond, il s'agit surtout pour le cinéaste Michael Wadleigh de dresser le portrait d'une Amérique colonisée par l'homme blanc. Une terre appartenant autrefois aux amérindiens, lesquels sont désormais symbolisés à travers les créatures qui hantent la ville et vengent l'extermination de leur ancêtres par le sang. Celui de l'homme blanc. L'acte d'expropriation est ici matérialisé à travers des immeubles effondrés, détruits pour qu'y surgisse à la place, de nouveaux ensembles au profit de l'unique homme blanc. Les indiens d'Amérique ayant été déchus de leur biens n'ont plus désormais que leurs coutumes et l'alcool auxquels se raccrocher. Ridiculisé, l'homme blanc génère finalement à lui seul les soupçons tournant autour de l'identité du ou des tueurs. Dewey Wilson (l'acteur Albert Finney) enquête auprès de de la psychologue Rebecca Neff (Diane Venora) sur une série de meurtres dont furent les premières victimes un promoteur immobilier et son épouse. Entre rationalisation des événements et coutumes indiennes ancestrales, Wolfenhésite jusqu'au bout à livrer les clés du mystère. Filmé à la première personne, l'agresseur qui devient par la même occasion invisible aux yeux du spectateur est hypothétiquement décrit comme un loup lors de l'autopsie de l'une des victimes sur laquelle ont été retrouvés des poils. Adapté du roman de Whitley Strieber, The Wolfen, le film de Michael Wadleigh est une intéressante parabole sur le sort accordé aux indiens d'Amérique mais n'oublie pas d'y injecter dans son intrigue, une bonne dose de séquences horrifiques particulièrement convaincantes.
En effet, les scènes gore ne manquent pas, entre membres arrachés et décapitations. En grande partie tourné dans des lieux sinistrés de la ville de New York, une partie de celle-ci a de plus été fermée au public durant le tournage lorsque pour les besoins de l'intrigue, plusieurs loups y ont été lâchés. Parfois mystique, souvent angoissant, jamais ennuyeux, Wolfenlivre un message d'humanité sur l'identité et le déracinement. Un classique du genre à redécouvrir d'urgence...❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔

Pour terminer, on passe à tout à fait autre chose avec Serial Loverdu cinéaste français James Huth. Rien qu'à l’énoncé du titre, on se doute déjà du contenu de ce qui se révèle être une comédie à la tête de laquelle on retrouve l'humoriste et actrice Michèle Laroque. Entourée d'une belle brochette d'acteurs français, elle incarne le rôle de Claire Doste, Directrice des Editions Dangereuses, un peu triste à l'idée de fêter ses trente-cinq ans alors qu'elle n'a pas encore choisi celui de ses ex amants qui partagera sa vie. C'est pour quoi un soir, la jeune femme invite à dîner Charles, Chichi, Hakim et Sacha, les anciens amants en question parmi lesquels se trouve sûrement le futur homme de sa vie. Mais alors que la soirée a débuté depuis un moment, l'un des convives meurt, tué accidentellement par Claire dans la cuisine. Après avoir caché le corps dans le réfrigérateur, Claire doit non seulement composer avec les trois autres mais doit se montrer méfiante car les inspecteurs Cellier et Helgen fouillent au même moment tous les appartements de l'immeuble à la recherche de deux cambrioleurs...
Serial Lover laisse une très étrange impression. Entre le sentiment de s'être fait arnaquer et celui d'avoir passé un moment totalement déjanté en compagnie d'une horde de seconds rôles sympathique, le spectateur a le choix de classer le film James Huth dans le registre du nanar ou de la comédie macabre assumant sa 'Zéditude'. Décors typiques des années quatre-vingt à base de néons et de meubles façon 'Ikea'et comportements étranges de la part de certains interprètes, nul doute que l'on est en présence d'un Objet Filmique Non Identifié. Si la première partie est poussive et donne envie de fuir une œuvre que l'on aura un peu trop tôt fait de considérer comme une niaiserie mal scénarisée, mal dirigée, mais aussi, mal interprétée et lorsque les morts commencent à s'enchaîner et que Michèle Laroque se doit d'assurer malgré la présence inattendue de dizaines d'invités surprises et des très collants inspecteurs incarnés par Albert Dupontel et Didier Bénureau, le film prend une tournure plus sympathique. Au hasard, on retrouve les acteurs Michel Vuillermoz, Zinedine Soualmen, Isabelle Nanty (totalement barrée), ou encore les membres de la troupe des Robins des Boisau complet. Au final, une comédie très, très, très légère mais qui met de bonne humeur. Toutefois, mieux vaut ne pas en abuser...❤❤❤❤❤💔💔💔💔💔

Les Classiques du Fantastique et de l'Épouvante et leurs Remakes I

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"La Dernière Maison Sur La Gauche", "Scanners", "Simetierre", "Creepshow", "Vendredi 13" et d'autres encore ont, en dehors de leur statut de classique de l'épouvante, un autre rapport entre eux. Ils ont chacun connu comme beaucoup d'autres avant eux la joie d'être à nouveau adaptés sur grand écran en 2009. Avec plus ou moins de bonheur comme c'est très souvent le cas. Une occasion de revenir sur les classiques qui ont déjà connu les frais d'adaptations insipides et sur ceux, les plus rares, auxquels des cinéastes de talent ont donné une nouvelle jeunesse.



La famille Lutz (le père, la mère et leurs trois enfants) s'installe dans une vieille demeure située dans la petite bourgade d'Amityville. Alors qu'ils visitent les différentes pièces, l'agent immobilier leur apprends qu'un carnage a eu lieu il y a de cela plusieurs années dans la maison. En effet, un jeune homme y a tué à coup de fusil toute sa famille.
Après s'être installés, et alors que les Lutz semblent mener une vie paisible dans leur nouvelle demeure, d'étranges événements ne tardent pas à faire leur apparition. Meubles qui se déplacent, eau croupie débordant de la cuvette des toilettes, baby-sitter retrouvée enfermée dans un placard, etc... Mais ce qui semble le plus troublant est le comportement de plus en plus agressif du chef de famille qui passe de plus en plus de temps seul dans la cave...

Sorti en 2004, "Amityville (The Amityville Horror)" est le remake du classique "Amityville, La Maison Du Diable" de 1980. Sans doute pas le meilleur du genre "maisons hantées" mais bien le plus connu. Le problème avec les remakes, c'est qu'ils ont dans la majorité des cas, du mal à faire oublier leur aîné et doivent faire preuve de qualités suffisamment grandes pour y parvenir. Malheureusement pour lui, le film d'Andrew Douglas n'a pas le charme de celui de Stuart Rosenberg. On pourra dire ce que l'on veut mais on savait dans les années 70-80, tourner des films avec des budgets plus restreints mais au combien percutants. Peut-être est-ce d'ailleurs ce qui faisait immédiatement d'eux des classiques. Peut-être plus sûrement est-ce aussi que le film se basait sur un fait divers réel qui aujourd'hui touche moins les consciences. Les contrastes visuels et sonores sont une part importante de la valeur du premier et de la piètre qualité du second. 


Alors que Rosenberg usait à l'époque d'artifices simples pour mener au paroxysme de la peur (j'étais très jeune et donc très influençable), Douglas use du même artifice du début jusqu'à la fin. Une apparition, un bruit. Alors bien sur, cela peut fonctionner une fois, deux, peut-être même trois. Mais lorsque le principe reste le même et que l'on assiste fatigué à la redondance de scènes qui ne surprennent plus, la lassitude s'installe.
Et que dire du choix des acteurs. Ryan Reynolds est bien courageux de prendre la relève derrière James Brolin, mais il n'a à aucun moment le charisme de ce dernier. Chaque effort pour nous effrayer lorsque la folie s'installe devient alors vain. Melissa George quand à elle ne parvient pas à faire oublier la géniale Margot Kidder dans le rôle de la mère de famille.

La musique obsédante du film de Stuart Rosenberg disparaît au profit d'une autre beaucoup moins troublante et surtout entendue mille fois auparavant. Et que dire des effets visuels du remake qui ne touchent plus personne à force d'être utilisés à outrance dans ce genre de production ? 


Marilyn Manson sait faire. En beaucoup mieux. 


Comparer les scènes-clé des deux films comme l'invasion des mouches dans la pièce dans laquelle se retrouve enfermé le prêtre ou encore les différents passages dans la cave permettent de comprendre ce qui manque au film de Douglas. Point de sensation d'étouffement et encore moins de frissons parcourant l'échine.
1H54 pour "Amityville, La Maison Du Diable"
1H29 pour "Amityville, the Amityville Horror"
Une demi-heure purgée sur l'installation, la psychologie des personnage et donc sur la montée progressive d'une tension qui ne connaît son dénouement qu'à la toute fin de la projection.

Plutôt que de dépenser son argent inutilement face à d'aussi piètres adaptations que le film d'Andrew Douglas, autant jeter un oeil sur les vrais bons films du genre comme "The Changeling, L'Enfant Du Diable" de Peter Medak avec l'excellent Georges C. Scott, "Burnt Offerings" de Dan Curtis avec l'effrayant couple Oliver Reed-Karen Black ou encore le superbe "The Haunting, La Maison Du Diable" de Robert Wise (qui connu lui-même un remake un quart de siècle plus tard).
3,5/5 pour : "Amityville, La Maison Du Diable"
1,5/5 pour : "Amityville, the Amityville Horror"

The Alien Within de Scott P. Levy (1995)

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En 2020, l'homme a épuisé toutes les ressources de la planète. Depuis, de grosses entreprises ont développé des stations sous-marines expérimentales dans l'espoir de pouvoir extraire les richesses enfouies sous les océans de la Terre. Une équipe de mineurs fouille les profondeurs lorsqu'ils reçoivent un SOS venant d'une équipe d'origine russe. Dépêchés sur les lieux, les mineurs découvrent qu'il ne reste plus de l'équipe étrangère qu'un seul survivant, les autres ayant été visiblement décimés par un virus.

L'homme est transporté jusqu'à l'infirmerie de la plate-forme d'extraction sous-marine américaine pour y être soigné. L'un des hommes de l'équipe, blessé durant le sauvetage, est lui aussi soigné par le médecin. Le russe finit par mourir après qu'une créature monstrueuse se soit échappé de son corps pour s'en prendre ensuite au second patient.

Peu à peu, les membres de l'équipage américain meurent les uns après les autres, nourrissant une véritable épidémie de paranoïa parmi ceux qui demeurent encore en vie.

Signé par Scott P. Levy , The Alien Within est typiquement le genre de film qui surfe sur le succès d'un film. Ici, il s'agit du Alien, le Huitième Passager de Rydley Scott dont Levy pille toutes les idées sans même parvenir à rendre hommage au classique de la science-fiction. Car en effet, si The Alien Within se déroule effectivement sous le eaux profondes de nos océans, le cadre et le déroulement de l'intrigue colle aux basques du film de Scott. De la créature qui se développe dans le corps des hommes jusqu'à la décision qui est prise de détruire la créature en faisant sauter la base, en passant par la présence d'un androïde, Levy ne se gène pas pour tout piquer à l’œuvre dont il s'inspire mais sans lui rendre le moindre honneur.

Car le film est une véritable catastrophe. Linterprétation fait peine à voir. Les effets-spéciaux sont mauvais, mais mauvais... Même à l'époque de Cosmos 1999 les spécialistes en matière de décors étaient capables de faire aussi bien. Même le twist final est grotesque. Qu'à donc été faire Roddy McDowall dans cette bouse science-fictionnelle digne des pires productions estampillées Sci-Fi Channel ?

Quitte à subir la vision de petites productions sans le sou, bricolées avec un minimum d'entrain par des équipes convaincues de tenir entre leurs mains l'avenir du genre science-fiction, mieux vaut se retourner vers des œuvres sans prétention comme peuvent l'être La Galaxie de la Terreurou Inseminoïd. Concernant The Alien Within, rien ne peut nous sauver de cette purge que de l'envoyer directement au... vide-ordures...

Southbound de Roxanne Benjamin, David Bruckner, Patrick Horvath et Radio Silence (2015)

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États-Unis, une nationale perdue en plein milieu du désert. Le soleil tape fort quand à bord d'une voiture deux hommes s'en extraient pour se faire un brin de toilette dans les toilettes d'un bar miteux. Couverts de sang, ils ont l'air de vouloir échapper à un ennemi fort étrange. Des créatures planant au dessus du sol attendent patiemment que les deux hommes quittent le bar pour les attaquer. Ils ont beau prendre la fuite, s'éloigner de la zone, ils y sont irrémédiablement ramenés par on ne sait quelle force. A moins qu'il s'agisse justement de ces créatures ressemblant à des squelettes ailés venus pour la récolte. Mich en a assez de fuir. Lorsque son ami meurt, tué par l'un des monstres, il part se réfugier dans une chambre d'hôtel...

Dans celle d'à côté, trois jeunes musiciennes de jazz décident de reprendre la route à bord de leur van. Mais après avoir parcouru quelques kilomètres, un pneu éclate. Heureusement pour les filles, un couple passe par là et leur propose de les emmener toutes les trois chez eux jusqu'à ce qu'un garagiste soit en mesure de leur changer le pneu.
La maîtresse de maison installe les trois filles dans une chambre et les préviens que le soir-même elles seront conviées à un dîner auquel participeront des amis, un couple et leurs deux fils...

Plus tard, c'est un homme qui devient le héros de ce film à sketches. Il renverse l'unique survivante du précédent, et ne sachant quoi faire, il téléphone aux urgences. Incapable de situer l'endroit où a eu lieu l'accident, il est guidé par une voix qui lui conseille de transporter la jeune femme jusque dans sa voiture et de rouler jusqu'à la prochaine ville. Là-bas, il découvre un hôpital vide dans lequel d'inquiétants événements ont eu l'air d'avoir lieu. Toujours aidé par une secouriste qui lui donne des conseils sur les gestes à avoir, il allonge le corps de l'inconsciente sur le lit d'une salle d'opération et se laisse guider par les conseils qui lui sont donnés...

La relève de cette petite anthologie est prise par un vieil homme qui cherche sa fille depuis treize ans, puis par un couple et leur fille qui sont assiégés par trois hommes masqués. Ce dernier court-métrage vient d'ailleurs clore Southbound sous la forme d'une épanadiplose en reprenant le propos du départ, créant ainsi une boucle temporelle perpétuelle plutôt ingénieuse. Comme peuvent l'être d'ailleurs les liens qui unissent chacun des sketches. Ces derniers se révèlent par contre d'une qualité inégale, qui démontre le savoir faire plus ou moins important des cinéastes qui sont à l’œuvre.

David Bruckner est celui qui s'en sort le mieux avec son segment The Accident. Plutôt gore et sanguinolent, son court est de plus, assez angoissant. Comme l'est également le Siren de Roxanne Benjamin dont la fin demeure pourtant assez décevante. Jailbreakde Patrick Horvath est sans doute le moins convainquant des cinq, l'ouverture The Way Out de Radio Silence est un mix entre Reeker et Identity, quant à The Way In du même Radio Silence, qui clôt l'aventure Southbound, il s'agit d'un home invasiontrop court pour que l'émotion nous submerge. Au final, Southboundse révèle être une anthologie plutôt sympathique, dans un décor des plus angoissant, mais dont certains segments nuisent à la qualité de l'ensemble. A noter qu'il a obtenu le Prix du Jury Jeunes de la Région Lorraine au Festival International du Film Fantastique de Gérardmer...

Tout le Monde Debout de Franck Dubosc (2018) - ★★★★★★★☆☆

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C'est sans appréhension ni aucun enthousiasme particuliers que nous nous sommes rendus au MEGA CGR de Narbonne afin d'y découvrir le premier long-métrage de Frank Dubosc. Juste l'envie de retourner dans une salle obscure, à la séance de onze heures, sans les portables qui brillent dans le noir et sans avoir à supporter des spectateurs bavards, loin d'être attentifs au spectacle qui se déroule devant leurs yeux. C'est dans une ambiance de fin du monde (quatre spectateurs, pas un de plus) qu'Anna et moi avons jeté notre dévolu sur Tout le Monde Debout. Première réalisation sur grand écran de l'humoriste et acteur Franck Dubosc. Et comme le bonhomme n'a apparemment pas l'intention de faire les choses à moitié, on le retrouve au générique à l'écriture du scénario et des dialogues. Autant dire que capitaine du navire, c'est lui. D'autant plus (pourquoi faire petit lorsque l'on voit grand), l'auteur s'est également mis en scène aux côtés de la toujours lumineuse Alexandra Lamy.
Le récit tournant autour du handicap, on aurait pu supposer trouver ça et là des critiques acerbes de journaleux soucieux de donner dans la morale à deux balles et pourtant, chose exceptionnelle, la presse semble unanime. A part quelques critiques raclant de vieux fonds de tiroirs en argumentant que le premier long-métrage de Franck Dubosc manque d'âme, de mordant ou de personnalité.

Tout le contraire de ce que le spectateur éprouvera finalement au sortir d'une comédie de presque deux heures qui nous aura paru n'en durer qu'une seule. Et oui, car malgré un premier quart d'heure épuisant de légèreté qui nous laissait présager un film fonçant tout droit (et aussi sûrement que Brillantissime) dans le mur, on en ressort avec la certitude que Monsieur Dubosc méritait qu'on lui accorde deux heures de notre temps pour aller voir son bébé. Humour et tendresse sont les maîtres-mots d'une comédie qui n'abandonne rien au misérabilisme ambiant. Le handicap (fictif) de Jocelyn allié à celui (bien réel) de Florence sert de fil conducteur à une histoire liant deux interprètes (et donc deux personnages) de manière fort homogène tandis que l'on percevait jusqu'à maintenant Franck Dubosc comme l'interprète idéal et exclusif du beauf. Et même si son rôle de mythomane (dans le sens pathologique du terme) renvoie forcément aux puérils séducteurs qu'il a l'habitude d'incarner, l'arrivée d'Alexandra Lamy à l'écran change la donne. Le petit monde satellisant autour du personnage de Jocelyn (la géniale Elza Zylberstein et le toujours épatant Gérard Darmon en première ligne) s'en trouve ainsi métamorphoser, et ce qui devait apparaître comme l'une des ces myriades de comédies inconsistantes se généralisant de plus en plus au fil des années, se révèle en réalité posséder d'énormes qualités. Dans la mise en scène pour commencer, mais surtout dans l'écriture de Franck Dubosc, lequel ne s'engage pas avec facilité sur la route déjà tracée par d'autres cinéastes spécialisés dans la comédie.

Tout le Monde Debout révèle un auteur bien plus important que celui qui participa à l'écriture de la trilogie Campingou de Disco. Son premier long ne prétend jamais refaire le monde mais procure un enchaînement de sensations dont on ne pouvait présager de l'ampleur au moment d'entrer dans la salle. On rit beaucoup, oui, mais l'on s'émeut aussi énormément. La sensibilité de l'écriture se ressent ensuite dans le jeu des interprètes. Entre un Gérard Darmon en proctologue homosexuel meilleur ami et conseiller du héros incarné par Franck Dubosc, et une Elza Zylberstein en secrétaire d'abord à côté de la plaque, mais s'adaptant ensuite à la situation tout en révélant finalement une vraie personnalité, l'acteur-réalisateur semble s'être attaché à ce que chaque personnage bénéficie d'une écriture pointue. D'où l'importante caractérisation d'individus se révélant donc forcément attachants.
Le contexte de la comédie romantique très en vogue, Franck Dubosc intègre au phénomène sa tuche personnelle. Si certains clichés relatifs au genre sont par définition inévitables, l'une des forces de Tout le Monde Debout est de nous emmener parfois là où on ne l'attend pas forcément. Pour un premier long-métrage, l'acteur-réalisateur s'offre le culot de réaliser l'une des meilleures comédies françaises de ce début d'année 2018. Un prodige. Et surtout, un Franck Dubosc dont il devient nécessaire de réévaluer le talent. Le plus dur dans cette histoire est de se dire que désormais, il va falloir attendre jusqu'au prochain, en espérant qu'il se remettre très vite à l'écriture, et surtout à la réalisation...


Bornless Ones d'Alexander Babaev (2017) - ★★★★★☆☆☆☆☆

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Cinq amis, un fauteuil roulant, un véhicule familial, la campagne américaine, une station-essence gérée par un mec louche, ça vous rappelle quelque chose ? Oui, bon, je sais à quel grand classique du cinéma d'épouvante vous vous raccrocher. Mais vous faîtes fausse route. Si j'ajoute une maison 'perdue'dans les bois, à l'intérieur de laquelle on trouve au hasard, des symboles religieux, un vieux grimoire, et qu'il va bientôt s'y dérouler des événements relevant de la démonologie ? OUI ! Cette fois-ci vous m'avez l'air d'avoir enfin saisi où je voulais en venir. La comparaison entre ce Bornless Ones d'Alexander Babaev dont il est question dans cet article et le classique indémodable de Sam Raimi, Evil Dead, est forcément inévitable. Ça n'est d'ailleurs pas la première fois que le spectateur est confronté à ce genre de situation où, en opportuniste, un cinéaste tente d'apporter sa pierre à un édifice dont la construction est depuis longtemps terminée. Dans le remake officiel réalisé en 2013 par le cinéaste uruguayen Fede Alvarez, le bonhomme y intégrait un personnage féminin que son frère et leurs amis allaient tenter de convaincre d'arrêter la drogue. Sans une once d'originalité, Alexander Babaev va quand à lui chercher du côté du Amityville: The Awakening du scénariste et réalisateur Franck Khalfoun en intégrant parmi ses personnages, celui d'un quadraplégique qui, comme chez le français, sera la première victime d'une entité démoniaque.

L'une des différences essentielles avec le film de Sam Raimi est qu'ici, les démons apparaissent sous une forme concrète. Bornless Oness'apparente alors à un 'home invasion'fantastique dans lequel les envahisseurs apparaissent sous la forme de créatures semi-vaporeuses se déplaçant à très grande vitesse et dont la principale nécessité semble être de trouver un hôte. Et quoi de mieux que ces quatre adolescents (si l'on ne compte pas le handicapé, lui-même déjà possédé) pour intégrer le monde réel dans lequel nous vivons ?

Il faudra attendre quarante-cinq longues minutes pour que l'intrigue s'accélère et que la maison que l'une des deux jeunes femmes du groupe a acquit plus tôt dans la journée soit le théâtre d'événements paranormaux. Le film reprend l'idée des voix déformées mais sur un ton tellement ridicule que l'on passe plus de temps à sourire qu'à trembler. Cette donnée semble d'ailleurs absente et même les quelques 'jump scares'disséminés ça et là ne sont d'aucune efficacité. Si l'affiche semble promettre de grand élans gore (on y constatera la grande ressemblance entre la blonde héroïne et le personnage d'Emily incarné par l'actrice Cinzia Monreale dans le classique gore de Lucio Fulci, L’Au-Delà), le résultat à l'écran va fort heureusement dans ce sens. Éviscération, aiguille enfoncée dans l’œil, lame plantée dans la mâchoire, etc...

Mais entre les quelques tristes moments d'hystérie, Bornless Ones manque cruellement de rythme. En comparaison avec le film de Sam Raimi, le long-métrage de Alexander Babaev est assez plat, sans imagination... on regretterait presque que les personnages ne soient pas aussi stupides qu'à l'accoutumée, leur souffrance n'en auraient été que plus appréciable pour le spectateur avide de violence et d'hémoglobine. D'une autre façon, leur comportement en rassurera certains, fatigués de constater que la jeunesse d'aujourd'hui n'est plus qu'une infâme bouillie de chair sans esprit ne pensant qu'à boire et à baiser. Bornless Ones demeure au final une œuvre anecdotique qui ne parvient pas à faire de l'ombre au film culte de Sam Raimi, que cela pu être la volonté de son auteur ou pas d'ailleurs. A regarder si l'occasion se présente tout à fait par hasard, sinon, passez votre chemin...

Sharknado 5 – Global Warning de Anthony C. Ferrante (2017) - ★★★★★☆☆☆☆☆

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Après un quatrième et légendaire opus, totalement barré, assumant sa crétinerie, ses effets-spéciaux d'un autre âge (genre, cinématiques de jeux vidéos estampillés Playstation One), son interprétation et sa mise en scène en roue libre et pour nous, français, son catastrophique doublage (il faut entendre celui du fils du héros pour constater combien le travail effectué par les doubleurs est pathétique), la série des Sharknado accouchait l'année dernière d'un cinquième volet dont le titre ne laissait aucune ambiguïté quant à ses perspectives : conquérir le monde. Exporter ce produit purement américain jusqu'en Europe, à Londres, et même de l'autre côté de la Terre, en Australie. Sharknado 5 – Global Warninga l'avantage de ses inconvénients. Ceux qui ne trouvèrent jusqu'à maintenant aucun intérêt à cette série Z jouissive incarnée par l'ex Steve Sanders de la série Beverly Hills 90210 iront voir ailleurs, comme d'habitude, tandis que les fans de la première heure se rueront, bave aux lèvres, devant ce téléfilm directement diffusé sur la chaîne Syfy qui s'est faite depuis sa création une spécialité dans le domaine de la science-fiction et du fantastique.
Pas forcément une valeur sûre que ce sceau souvent synonyme de désert artistique. Mieux vaut ne pas être trop regardant. C'est donc ainsi que le cinquième volet de la saga Sharknado met les pieds dans le plat en plaçant ses héros dans un contexte géographique qui fera voir du pays, et même du monde, à ses personnages ainsi qu'aux spectateurs. Mais comme la qualité des visuels n'est toujours pas au rendez-vous et que les CGI demeurent parmi ce que l'on peut voir de pire actuellement, il va falloir prendre la chose avec humilité et accepter de se brûler la rétine devant des phénomènes météorologiques de grande ampleur dont l'impact n'aura d'effet que sur peu de spectateurs. En ouvrant le paquet, inutile d'y voir enfermé une rolls. Ici, c'est à de vieilles pièces de mécanique auxquelles le spectateur à droit. Outre Ian Ziering dans le rôle principal, on retrouve Cassie Scerbo, Tara Reid et Billy Barratt. Au détour d'une scène on peut croiser la route de Dolph Lundgren, de Tony Hawk (un célèbre skateboarder américain qui prêta notamment son nom pour une série de jeux vidéos), d'Olivia Newton Jones, surtout connue pour avoir joué aux côtés du tâcheron John 'scientologie'Travolta dans Grease, et même celle d'Anthony C. Ferrante, le réalisateur de l’œuvre qui nous intéresse ici.

Auteur d'une quinzaine de longs-métrage depuise ses débuts fin années quatre-vingt dix, de puis 2013, date de sortie du premier Sharknado, le bonhomme ne semble plus être intéressé par autre chose que ses requins-tornades dont l'invraisemblance continue de fasciner une partie du public. Logique lorsque l'on fait l'effort de plonger dans un univers dans lequel tout forme de crédibilité s'est vue refuser l'entrée. Des requins-tornades, donc, et même au delà (je vous renvoie pour cela, à l'épisode précédent), et des situations tellement absurdes qu'elle génèrent une certaine forme d'empathie pour ses interprètes, forcés de gagner leur croûte en acceptant des projets aussi casse-gueule... mais dont la notoriété encore incompréhensible permet à leur auteur de produire chaque année, un nouvel épisode. On pouvait le craindre mais, malgré l'amusant spectacle qu'offre à nouveau ce cinquième opus, et en comparaison de l'énorme morceau qui représentait Sharknado – The 4th Awakens, le spectacle semble un cran en dessous. Serait-ce la faute du scénario ? Ou bien du peu de motivation dont semblent faire parfois preuve les interprètes ? Ou bien le spectateur aurait-il finit par se lasser de cet incessant ballet aérien se mordant la queue à force de répéter inlassablement le même principe ?
Pourtant, on ne saura jamais assez remercier Anthony C. Ferrante, Ian Ziering et les autres de nous avoir offert tel délire à l'écran. Crédible ou pas, irréprochable ou pas d'un point de vue réalisation, interprétation et effets-spéciaux, Sharknado 5 – Global Warningvise le même public, sans jamais avoir la prétention de vouloir jouer dans la cour des grands. On s'amusera des quelques clins d’œil jamais vraiment réussis à d'autres films tels que Indiana Jones et les Aventuriers de l'Arche Perdueou au personnage de James Bond. On rigolera forcément devant les pouvoirs sans cesse grandissants d'une April Dawn Wexler-Shepard en super-héroïne affreusement kitsch. Ceux qui avaient peur de roder aux alentours des plages depuis le tout premier Les Dents de la Merpeuvent désormais retourner se baigner car le danger, désormais, est au dessus de leur tête. Quant aux fans, qu'ils se rassurent, un sixième opus est prévu pour le mois de juillet de cette année. Mêlant cette fois-ci nos héros aux prises avec les sharknado avec le voyage dans le temps. Le fan qui sommeille en nous en frémit d'impatience...

Sélection de 3 films à voir, à revoir... ou à éviter (9)

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Difficile de définir si Une Pure Formalité, le cinquième long-métrage du cinéaste Italien Giuseppe Tornatore, vaut le détour ou non. Si l'on peut le ranger dans la catégorie des bons ou des mauvais films. Tout laisse à croire que le cinéaste a pensé son film comme une œuvre prenant de la distance avec les classiques du genre. On est loin de la Garde à Vue de Claude Miller. D'abord le cadre. En un lieu qui restera difficile à définir, l'intrigue se déroule dans un édifice doucement, mais sûrement,'dévoré'par une pluie nocturne incessante. C'est là que l'on retrouve Onoff, un drôle de patronyme pour un Gérard Depardieu victimes de cauchemars récurrents dont il faudra faire la lumière sur leur hypothétique lien avec un meurtre dont il va très vite se retrouver soupçonné. Face à lui, un inspecteur, campé par le réalisateur polonais Roman Polanski. Généralement plus à l'aise derrière la caméra que devant (celle des autres). Si le scénario est l’œuvre du cinéaste ainsi que de l'écrivain français Pascal Quignard, le récit d'Une Pure Formalité aurait tout aussi bien pu sortir de l'imaginaire de celui qui hanta l'esprit des spectateurs avec sa trilogie de l'appartement (Répulsion, Rosemary's Baby, Le Locataire), mais Polanski ne fait finalement qu'y participer en tant qu'interprète. Un rôle étrange. Ambigu. Au moins autant que celui campé par Depardieu.
Le spectateur curieux a tout autant intérêt à découvrir ce long-métrage très étrange que le fan d'action à intérêt à aller voir ailleurs. Giuseppe Tornatore n'étant pas du genre à asséner de grandiloquents retournements de situation, le rythme impulsé est celui d'un songe éveillé où rien ne semble véritablement cohérent. Même cette bâtisse qui tombe en ruine n'a pas vraiment l'air d'avoir une existence concrète. Comme si tout n'était qu'un rêve sordide, aboutissement d'un calvaire qui s'est soldé par la mort d'une femme, c'est au fil de ses cent huit minutes d'un interrogatoire pour le moins étonnant que la clé de l'énigme nous sera offerte. Perdu dans des repères qu'il ne saisit pas, le spectateur suit le cours d'un récit alambiqué, dicté par un cinéaste assez finaud pour que son auditoire ne prenne pas la fuite devant une myriade d'incohérences qui trouvent leur explication en fin de course. Quelques éléments d'apparence surnaturelle participent à l'aura d'une œuvre dont l'intrigue ne tient finalement pas sur grand-chose. Cinéaste de génie, Roman Polanski semble avoir beaucoup de mal à rendre crédible ce personnage de premier fan de l'auteur Oloff. C'est peut-être pourtant ce qui rend son personnage si troublant. Cette hésitante manière d'aborder l'incarnation d'un flic auquel on ne sait réellement à quoi s'attendre. Face à un Gérard Depardieu dont le personnage est aussi trouble que le flic qui le questionne, on a parfois l'impression que les deux hommes sont les deux hémisphères d'une seule et même matière grise. Une Pure Formalitéest au final une œuvre peu divertissante tout en demeurant ludique de part son approche inédite. Un long-métrage Italo-français qui sort des sentiers battus. Un film à la mise en scène perfectible, mais qui étonnamment continue longtemps après la projection de résonner dans la tête de ceux qui l'ont vu. Une Pure Formalité est-il pour autant un grand film... ? ❤❤❤❤❤💔💔💔💔

On passe maintenant d'un petit poste de police délabré au cabinet d'un psychiatre interprété par l'acteur Daniel Auteuil. Réalisé en 1996, Passage à l'Acte est le treizième long-métrage du cinéaste Francis Girod qui bien avant celui-ci réalisa notamment Le Trio Infernal en 1974, La Banquière en 1980, ou encore Descente aux Enfersen 1986. On y retrouve les actrices Anne Parillaud, Michèle Laroque et Marianne Denicourt, ainsi que l'humoriste Patrick Timsit dans la peau d'un patient dont le psychiatre Antoine Rivière (Auteuil, donc) tentera de percer le mystère : à savoir si, oui ou non, Édouard Berg a, comme il le prétend, tué sa femme avant de faire disparaître le corps et d'organiser le faux départ de la défunte vers le Brésil. Inspiré de l’œuvre de l'écrivain français Jean-Pierre Gattégno, Neutralité malveillante, Passage à l'Acte se veut une étude psychologique de la pathologie d'un individu dont on ne sait pas encore s'il est un assassin ou s'il n'est qu'un mythomane narcissique. Contrairement aux apparences et à la réputation qu'entretient le personnage incarné par Daniel Auteuil, c'est bien, ici, le patient qui mène la danse. Patrick Timsit s'est pour l'occasion rasé le crâne et observe un comportement hautain auprès de son nouvel analyste. L’œuvre de Francis Girod explore en fait assez maladroitement le personnage de Berg, en proie à ce qui semble être un désir de reconnaissance. Alors que les divers éléments du puzzle prennent leur place respective lors d'un final censé éclairer le spectateur sur les tenants et les aboutissants du récit, le résultat est parfois si confus (et non pas complexe) qu'on se demande où veut vraiment en venir le cinéaste.
Si Daniel Auteuil est relativement convaincant dans la peau du psychiatre, Patrick Timsit, lui, eut égard à son talent, se révèle parfois ridicule. La faute en incombant très certainement à une direction d'acteurs navrante. Le sujet, au demeurant passionnant, est ici gâché par une succession d'événements dont le ridicule l'emporte sur la crédibilité. A titre d'exemple, la relation entre deux des patients du docteur Rivière semble à ce point si peu vraisemblable qu'on a un mal fou à se retenir de pouffer de rire. Le style français, certainement... Anne Parillaud joue son éternel numéro de séduction, Michèle Laroque comble naïvement les vides laissés par le scénario bancal écrit par le cinéaste lui-même, aidé en cela par l'agaçant psychanaliste-chroniqueur Gérard Miller et le romancier, scénariste et journaliste Michel Grisolia. Seule parvient à tirer son épingle du jeu la séduisante Marianne Denicourt, ou encore l'acteur Jean-Michel Noirey dans le rôle du commissaire Guérin.
Passage à l'Actese révèle donc au départ une excellente idée, confrontant deux solides interprètes entourés d'une poignée d'actrices et d'acteurs habituellement convaincants. Si quelques passages génèrent une certaine anxiété (Berg tournant autour des proches du psychiatre), le résultat final est décevant. Loin des promesses de son synopsis alléchant... ❤❤❤❤❤💔💔💔💔

Pour finir, on termine avec Le Cousind'Alain Corneau. Un cinéaste qui s'est souvent illustré dans le polar avec des œuvres fort convaincantes. Police Python 357, La Menace, Le Choix des Armes, ou encore le redoutable Série Noireavec l’irremplaçable Patrick Dewaere. Pour le long-métrage qui nous intéresse ici, Alain Corneau a fait appel à un duo plutôt étonnant puisque Patrick Timsit et Alain Chabat étaient jusque là, surtout connus pour verser dans l'humour et non pas dans le polar comme c'est le cas ici. Le cinéaste fait donc à l'époque le pari risqué de confier le rôle d'un flic à celui auquel il offrit un minuscule rôle de figurant dans Série Noireen 1979 (l'un des Hell's Angels du bar, c'est Alain Chabat), et celui d'un indicateur à celui qui incarnera sous la houlette de ce même réalisateur, l'un des personnages principaux du Prince du Pacifiquetrois ans plus tard. Alain Corneau traite son sujet sous un angle particulièrement sombre même si la présence de ses deux principaux interprètes désamorce quelque peu certaines situations. Car à l'époque, sans doute davantage qu'aujourd'hui, l'étiquette que portent les deux hommes est difficile à séparer de cette nouvelle approche de leur métier d''acteurs désirant sans doute s'offrir une certaine forme de respectabilité, ou du moins, de reconnaissance en se jetant corps et âme dans un film policier tendu où l'humour n'a pas vraiment droit de cité.
Alain Chabat y incarne donc Gérard Delvaux, flic à la criminelle prenant 'sous son aile'un certain Nounours, incarné, lui, par Patrick Timsit, lequel était indicateur à la solde de Philippe, flic lui aussi et qui, inquiété par la police, s'est suicidé récemment. Balance, Indicateur, ou comme ici, Cousin. Rien ne différencie ici ces patronymes alloués à des criminels de petites envergures travaillant dans l'ombre pour les services de police. Dans leur propre intérêt également puisque en fournissant des informations aux flics, c'est avec impunité qu'ils peuvent continuer à mener leur propre trafic. Le personnage incarné par Patrick Timsit est à ce titre un petit trafiquant de drogue qui profite de son statut de balance pour récupérer dix pour cent du butin que les policiers récupèrent lors des perquisitions menées sur des lieux de trafics indiqués par Nounours. L’œuvre d'Alain Corneau s'attarde sur les liens qui unissent deux hommes qui ont pourtant choisi d'emprunter des chemins différents. Il démontre également que parfois, la frontière entre légalité et criminalité est ténue. Même si le personnage campé par Alain Chabat conserve son intégrité, Le Cousin démontre que certains peuvent se laisser griser par l'argent facile. Autour du duo, le cinéaste intègre un casting solide à la tête duquel on retrouve un Samuel Le Bihan qui aurait sans doute mérité plus encore que le pourtant très bon Alain Chabat, le rôle principal de Gérard Delvaux. Plus naturellement charismatique dans la peau du flic incorruptible, il sert la soupe à un interprète qui heureusement, s'en sort plutôt bien. Comme s'en sort également très largement Patrick Timsit en indic instable et parfois violent, mais dont le charisme a été revu à la baisse (il faut le voir se dandiner lorsqu'il se déplace à vive allure). Outre Le Bihan, Alain Corneau confie deux des principaux rôles féminins aux actrices Marie Trintignant (malheureusement pas assez exploitée dans le rôle du juge Lambert) et à Agnès Jaoui, dans celui de Claudine, l'épouse (timidement) alcoolique de Gérard Delvaux. Au final, Le Cousinest un petit polar sympathique qui demeure pourtant loin, très loin d'égaler le meilleur du genre. Et l'on ne parle pas ici de l'internationale mais simplement des tentatives françaises qui dans le domaine ont, fort heureusement, fait beaucoup de progrès depuis un certain nombre d'années. A voir pour Alain Chabat et Patrick Timsit dans leur premier vrai rôle dramatique... ❤❤❤❤❤💔💔💔💔

Stéphane Audran - 8 novembre 1932 - 27 mars 2018

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Elle nous a quitté pas plus tard que le 27 Mars dernier. Il y a deux jours. Mais alors qu'un terroriste (Radouane Lakdim, surnommé 'l'enculé de service'par mes propres soins) s'est interposé en tuant lâchement quatre personnes quelques jours auparavant, on n'a pas vraiment entendu parler de la disparition de l'une des grandes égéries de l'immense cinéaste Claude Chabrol. Une actrice aux rôles parfois ambigus, visage émacié, regard froid et parfois impénétrable. L'une de ces immenses vedettes d'un cinéma français qui exportait ses artistes jusque dans les bras de réalisateurs aussi légendaires que le mexicain Luis Buñuel. Née en 1932 et morte en 2018, donc. Quatre-vingt six ans d'existence dont plus d'une cinquantaine de bons et loyaux services envers ce septième art auquel elle donna de la voix et de la présence physique. Cinémart n'étant pas à vocation 'people', nous ne reviendrons pas sur sa vie personnelle en précisant tout de même qu'elle épousa l'acteur Jean-Louis Trintignant, puis plus tard Claude Chabrol avec lequel elle tourna bon nombre de longs-métrages. Leur relation qui s'étendra bien au delà des plateaux de tournage débutera sur grand écran avec Les Cousinsen 1959 dans lequel elle obtiendra un petit rôle, et ce, jusqu'au début des années quatre-vingt dix avec Betty
 
Mais Stéphane Audran ne fera pas que tourner avec le père de leur futur enfant Thomas. Eric Rohmer, Philippe Labro, Orson Welles, Michel Audiard, Samuel Fuller, Bertrand Tavernier et beaucoup d'autres cinéastes français et internationaux lui auront offert des rôles à sa mesure. Une carrière qui aura véritablement pris fin en 2008 sur le tournage de La Fille de Monacod'Anne Fontaine. Exigeante et personnifiant comme certains autres interprètes la vague de films d'auteurs qui déferla durant les années soixante et la décennie suivante, Stéphane Audran aura eu davantage à cœur d'interpréter des rôles difficiles que de s'occuper du relatif succès des films auxquels elle participa. C'est une grande actrice qui nous a quitté en laissant derrière elle une formidable filmographie qu'il sera urgent de redécouvrir. R.I.P.

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Jean-Claude Romand - L'Adversaire de Nicole Garcia (2002) - ★★★★★★★☆☆☆

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Jean-Marc Faure, c'est d'abord Daniel Auteuil. Mais Jean-Marc Faure, c'est aussi et surtout Jean-Claude Romand. Et même si l'actrice et cinéaste Nicole Garcia a choisit de changer le nom des protagonistes de l'une des affaires judiciaires françaises les plus remarquables, Faure représente indéniablement le double fictionnel d'un homme qui durant dix-huit ans a construit son existence sur un immense mensonge. Et même une succession de mensonges. Toute la difficulté de l'entreprise que s'est chargée d'adapter au cinéma Nicole Garcia à partir de l'ouvrage écrit par le scénariste, écrivain et réalisateur Emmanuel Carrère, est de rendre charnelle l'histoire de cet homme. Pari réussi, car c'est bien le poil dressé et la chair de poule que le spectateur assiste au déroulement d'une intrigue aussi réelle qu'incroyable. Comment, en effet, un homme a-t-il pu si bien tromper son entourage et cela, pendant de si nombreuses années ? Épouse, enfants, parents, belle-famille et amis ont tous découvert que Jean-Marc Faure a bâtit la totalité de son existence sur des mensonges. Comme Romand dans la vraie vie, le personnage de fiction admirablement interprété par Daniel Auteuil a en effet caché aux siens la vérité sur sa vie. Jamais il n'a travaillé à l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Jamais il n'a gagné le moindre sou. 

C'est ainsi que Nicole Garcia décortique le procédé mis en place par un homme qui ne pouvait de toute manière échapper à son funeste destin, et malheureusement, à celui de ses proches. Trop aimant, et n'assumant pas les faits dans toute leur monstruosité, il franchit un cap supplémentaire dans l'horreur, et c'est ainsi ce que nous propose de raconter L'Adversaire. D'abord inspiré de l'ouvrage d'Emmanuel Carrère, mais aussi du fait-divers qui marqua la chronique judiciaire au début de l'année 1993 lorsque l'on découvrit les corps de Florence Crolet, l'épouse de Jean-Claude Romand, et de leurs deux jeunes enfants, Caroline, sept ans, et Antoine, cinq ans dans leur demeure, ainsi que les corps des parents de Romand dans leur maison, le long-métrage de Nicole Garcia sonne comme une longue plainte. Le gémissement sans fin d'un homme désespérément seul dans son malheur. Contraint de mentir, de voler ses proches (parents et beaux-parents) pour pouvoir subvenir à son couple et leurs deux enfants. Un chemin de croix terriblement douloureux extraordinairement incarné par un Daniel Auteuil atteint physiquement et moralement.

Entouré d'une belle brochette d'interprètes tels que Géraldine Pailhas, François Cluzet, Emmanuelle Devos, ou Bernard Fresson (et j'en oublie), l'acteur incarne un personnage à fleur de peau, miné par ce mensonge sans cesse grandissant. Une vie remise en question au quotidien et qui va connaître sa première anicroche le jour où son beau-père lui réclame une part de l'argent que son beau-fils a semble-t-il placé pour lui. Sauf que comme dans la vie réelle, cet argent, ainsi que celui des propres parents de Faure-Romand aura servi à cet homme sans emploi à nourrir sa petite famille. Avec toute la sensibilité qui la caractérise, Nicole Garcia réalise une œuvre forte, troublante, étonnamment déprimante (le spectateur ressent tout le poids du mensonge et la tristesse incarnée par Daniel Auteuil). La musique d'Angelo Badalamenti participe à l'état dépressif qui règne au sein d'une famille dont le bonheur factice risque à tout moment de s'effondrer. Faure, dans le dernier acte, et au delà du mensonge et des actes impardonnables dont il se rend coupable afin d'échapper au regard et au jugement de ceux qu'il aime et qui l'aiment, demeure devant la caméra, un individu remarquablement touchant. L'Adversaire est une franche réussite et l'un des portraits de tueur les plus implacables et les plus émouvants que le cinéma français ait porté à l'écran jusqu'à ce jour. Bouleversant...

Sélection de 3 films à voir, à revoir... ou à éviter (10)

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Il y eut en 2006, un remake au classique de George Romero, La Nuit des Morts-Vivants, Night of the Living Dead 3D. En fait, il s'agissait du second remake puisque seize ans auparavant, le maquilleur de génie Tom Savini en avait déjà proposé une version colorisée d'excellente facture. L’œuvre signée Jeff Broadstreet se révélait donc ainsi aussi inutile qu'opportuniste. En 2013, le cinéaste américain réitère l'expérience en ne réalisant plus cette fois-ci un remake, mais une préquelle à son propre long-métrage. Naît ainsi Night of the Living Dead 3D : Re-Animation. En fouillant même sur la toile, le fan complétiste découvrira qu'il existe un projet assez curieux mais ô combien original intitulé Night of the Living Dead: Reanimated, lequel reprend le scénario de George A. Romero et John A. Russo en lui appliquant le style de plusieurs artistes spécialisés dans le cinéma d'animation (j'y reviendrai dans un prochain article). On pourra également évoquer le projet Rise of the Living Deadqui n'est autre qu'une préquelle au classique de George Romero, réalisée par... George Cameron Romero, le fils de l'illustre cinéaste. Mais pour l'instant, il s'agit donc de parler de Night of the Living Dead 3D : Re-Animation, cet espèce d'étron cinématographique dont l'unique intérêt est de respecter l'amorphe allure de créatures décharnées. Ici, donc, pas d'infectés sprintant à la recherche de viande fraîche. Les macchabées déambulent lentement. A l'image d'une intrigue qui pourrait aisément suffire à un court-métrage d'une dizaine de minutes. Car l'un des principaux problèmes du film de Jeff Broadstreet demeure dans son incapacité à garder le spectateur éveillé, concentré, ou même simplement intéressé devant ce que l'on pourrait considérer comme un véritable monument d'ennui. On aura en effet rarement ressenti ailleurs l'impression d'assister à la projection d'un long-métrage mis en position 'arrêt sur image'. Le récit se traîne sur des dizaines de minutes lors desquelles il ne se passe absolument rien de bien excitant. Et la présence de Jeffrey 'Re-AnimatorCombs, malheureusement, n'y change rien.
Jeff Broadstreet s'autorise quelques références à George Romero et à son œuvre mais rien ne peut sauver son projet du naufrage. A part quelques morts-vivants apparaissant furtivement, le film se contente de nous proposer d'interminables conversations. D'un côté, celle opposant les frères Gerald et Harold Tovar (respectivement Andrew Divoff et Jeffrey Combs), et de l'autre, les trois employés de la morgue des Tovar, DyeAnne, la gothique, Russel, l'assistant de Gerald, et Cristie, la nouvelle recrue. Si Night of the Living Dead 3D : Re-Animation vous plombe une soirée, ça n'est certainement pas grâce aux scènes d'horreur qui se compteraient presque sur les doigts d'un manchot si l'on voulait être plus sévère envers le film qu'il ne le mérite. Non, si le film de Jeff Broadstreet est assommant, c'est parce qu'il est aussi mal interprété que dirigé. Les dialogues sont aussi ineptes que ceux d'un soap opera. La photographie et la lumière sont immondes. Quant à l'interprétation, que voulez-vous : lorsqu'un cinéaste a décidé de laisser s'exprimer ses interprètes sans véritablement les diriger, le résultat ne peut être, comme ici, que catastrophique. Night of the Living Dead 3D : Re-Animation mérite de trôner parmi les trois ou quatre plus mauvais films consacrés aux morts-vivants. C'est dire s'il est mauvais...❤❤💔💔💔💔💔💔💔💔

Haute Tension, c'est la seconde réalisation d'Alexandre Aja, fils d'Alexandre Arcady, qui réalisait là son tout premier film d'horreur avant de s'envoler aux États-Unis pour y aller tourner le remake de La Colline a des Yeux. Avec Haute Tension, Alexandre Aja nous offre enfin un film gore français digne d'intérêt. Le premier d'une vague qui déferlera bientôt sur le territoire hexagonal. En effet, si l'on ne tient pas compte du Baby Blooddéjà âgé de dix-sept ans lorsque sort le film d'Alexandre Aja, les Frontière(s) et autre Martyrsne sont que les descendants de ce petit film qui peine à atteindre l'heure et demi. Un format relativement court qui à la décharge du film lui procure un rythme soutenu. Le cinéaste n'y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu'il s'agit d'abattre ses cartes en matière de scènes d'horreur. Sans distinction aucune, il charge l'imposant Philippe Nahon (sorti quatre ans plus tôt d'un Carne réaliste et sordide) d'exécuter sans la moindre morale une famille toute entière. Un couple de quinquagénaire et leur gamin d'à peine neuf ou dix ans. Seules survivront à cette première partie en forme de'home-invasion', deux amies. La fille du couple et sa copine venue pour une nuit, dormir à la campagne. Pas de chance pour la pauvre Cécile de France qui du coup, va vivre un calvaire aussi long que dure le film. Pourchassant le tueur avant qu'il ne tue sa copine Alex. Le spectateur pourra apprécier l'aspect bricolé du long-métrage. Son image granuleuse, ses éclairages vifs et saignants, ses cadrages bancals et son montage nerveux. L'horreur y est graphique. Le sang gicle, au sol, sur les murs, et même jusqu'au plafond. Nahon y est filmé tel un prédateur sans morale, que la caméra tarde à filmer dans les yeux et auquel le scénario n'offre pas la parole durant la première moitié du film. Un tueur pervers, à l'imagination débordante lorsqu'il s'agit de perpétrer des meurtres. On retiendra l'égorgement de la mère de famille filmé en vue subjective à travers les fines ouvertures d'un placards, ou mieux encore, l'originale décapitation de son époux.
D'aspect bricolé, Haute Tension emporte tout sur son passage. C'est crade, parfois hystérique, mais ça fait du bien de voir qu'en France, on en capable de rivaliser avec le cinéma 'redneck'en provenance des États-Unis. Le film d'Alexandre Aja transpire la même sueur malodorante que celle de la famille frappadingue imaginée longtemps auparavant par le regretté Tobe Hooper. Certains reprochèrent au cinéaste d'avoir pompé son histoire sur celle de Intensityque le cinéaste Yves Simoneau réalisa cinq ans auparavant. Il est vrai qu'à la lecture du synopsis de ce dernier, on peut douter que le scénario de Aja et de Grégory Levasseur soit purement le fruit de leur imagination. Autre fait marquant dans Haute Tension, la scène située dans les chiottes pour le moins dégueulasses de la station-service. Tout rappelle en cet instant dramatique la scène culte se déroulant dans le métro new-yorkais du chef-d’œuvre de William Lustig, Maniac. Le film pousse à ce point la ressemblance que son héroïne arbore elle-même un large sourire lorsqu'elle se rend compte que le tueur a quitté les lieux sans découvrir sa présence. Alors que ce détail avait un sens dans Maniac(la victime pouvant penser que tout n'était que le fruit de son imagination), le sourire de Cécile de France demeure, lui, tout à fait déplacé. A part quelques petits défauts de cet acabit, Haute Tension est un film d'horreur efficace qui comblera les fans du genre...❤❤❤❤❤💔💔💔

Pour terminer, un autre film d'horreur français mais qui lui, par contre, se révèle relativement médiocre. La Traqued'Antoine Blossier (à ne pas confondre avec l'excellent long-métrage de Serge Leroy datant de 1975 ou le téléfilm de Laurent Jaoui de 2008) tente en 2011 de renouer avec le genre survival en mixant vaguement le Razorback de Russell Mulcahy à Isolation de Billy O'Brien. Malheureusement, son film n'offre ni les stupéfiants décors et la sublime photographie du premier, ni l'ambiance véritablement oppressante du second. C'est d'autant plus dommage qu'Antoine Blossier fait preuve d'une véritable énergie dans sa mise en scène. Après un premier quart-d'heure ne servant qu'à situer ses personnages, La Traque jette quatre individus en plein cœur d'une forêt dans laquelle se déroulent de bien curieux événements. L'occasion pour le cinéaste d'évoquer succinctement le thème de l'environnement à travers le personnage incarné par l'excellent François Levantal.
Il est d'autant plus dommage de constater que le résultat demeure puéril quand sur le papier, l'intrigue se révélait pleine de promesses. En effet, le mystère entourant le 'suicide'de cerfs s'étant jetés contre une clôture électrifiée puis la découverte par les quatre principaux personnages que des prédateurs tuent tout ce qui se présente dans la forêt avait de quoi aiguiser l'appétit des amateurs de frissons. Si La Traquedéborde d'énergie durant l'heure suivante (le film ne dure en effet que quatre-vingt minutes), on pourra trouver agaçant les mouvements de caméra épileptiques qui rendent pénible la visibilité de certains passages. Dès lors que la scène est plongée dans l'obscurité, les attaques des prédateurs qui seront très rapidement identifiés comme étant des sangliers victimes de pollution pétrochimique, deviennent brouillonnes. Antoine Blossier économise ses moyens en filmant ses créatures planquées derrières des buissons secoués énergiquement par ses assistants, ce qui en terme d'effets sanglants risque de décevoir les spectateurs qui se repaîtront avant tout de cadavres d'animaux pourrissant que de victimes humaines d'abord attirées au cœurs d'herbes hautes avant d'être malheureusement tuées en toute discrétion. Autre point qui demeure négatif : la caractérisation des personnages. En faisant de ses héros des individus particulièrement antipathiques, Antoine Blossier laisse les spectateurs indifférents au sort tragique que la nature revancharde leur accorde. A part cela, La Traque se suit sans réel déplaisir mais sans jamais se démarquer d'une concurrence qui lui est éminemment supérieure...❤❤❤❤❤💔💔💔💔💔

L'Emmerdeur d'Edouard Molinaro (1973) - ★★★★★★★★☆☆ (première partie)

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Un attentat manqué, un tueur à gages qui en ratant sa cible est tué à son tour. Remplacé au pied levé par celui-là même qui l'a tué, un certain Milan, lequel va devoir ensuite tuer Louis Randoni, un conseiller juridique, qui doit comparaître ce jour là à 14 heures à la quatrième chambre de la préfecture de l’Hérault. L'homme qui échappa quelques jours auparavant à la tentative de meurtre ratée par le premier tueur à gages, c'était donc lui. Vous me suivez ? C'est sur ce postulat de départ qui fit sans doute des jaloux parmi les scénaristes américains de l'époque comme nous le verrons plus loin que le scénariste Francis Veber livre le scénario de l'une des plus fameuses comédies françaises de cette première moitié des années soixante-dix. Un sujet pourtant pas tout à fait original puisque Francis Veber ne fit qu'adapter la pièce Le Contrat qu'il écrivit déjà lui-même pour le théâtre à l'attention du metteur en scène Pierre Mondy.
L'Emmerdeur. Voilà un titre qui colle parfaitement au personnage incarné par le chanteur et acteur belge Jacques Brel. Car non content d'avoir récupéré la chambre d’hôtel mitoyenne de celle d'où Milan devra abattre Louis Randoni, ce dépressif personnage, abandonné par une épouse qui a préféré se jeter dans les bras de son psychiatre, va en faire voir de toutes les couleurs au tueur à gages. En opposant la brute épaisse Lino Ventura au frêle Jacques Brel, le cinéaste Édouard Molinaro a tapé dans le mille. Amis le temps d'un long-métrage signé Claude Lelouch une année auparavant (L'Aventure, c'est l'Aventure), les deux acteurs campent bien malgré leurs personnages respectifs, deux antinomies d'un point de vue comportemental. L'une des plus fameuses idées du scénario étant de pousser Milan-Ventura dans ses derniers retranchements. A devoir batailler pour que son encombrant voisin de chambre n'attire pas la police avec ses tentatives de suicide. Voilà donc le tueur à gages transformé en protecteur. D'un côté, le projet de meurtre, de l'autre la tentative désespérée consistant à calmer les ardeurs suicidaires de François Pignon-Jacques Brel. François Pignon, justement... l'un des personnages les plus récurrents du cinéma comique français avec son alter ego François Perrin puisque le premier apparaîtra dans pas moins de sept longs-métrages et deux pièces de théâtre dont Les Fugitifs, Le Dîner de Cons, et Le Placard.

En pariant sur un Lino Ventura que l'on imagine davantage interpréter des personnages de films policiers que des comédies, Édouard Molinaro permet justement d'aboutir à un saisissant contraste entre cette brute froide et déterminée perdant parfois son sang-froid et un Jacques Brel, lui aussi (involontairement) déterminé à lui gâcher la journée. L'Emmerdeuraccumule les scènes cultes inoubliables. Ventura et Brel offrent un spectacle de tous les instants que le simple statut de comédie du film n'empêche jamais de respecter le rôle qui leur est confié. Le caractère diamétralement opposé de ses deux héros est une formule magique qui fonctionne toujours à merveille. Entendre Jacques Brel raconter sa vie, son désespoir, s’appesantir sur son sort, se déchaîner sur le coffre d'une voiture qui n'est pas la sienne, hurler dans la rue, emmerder Lino Ventura reconverti en chauffeur, provoquer un accident, est un pur régal. L'ancien catcheur n'est lui-même, pas en reste. Le voir garder son calme jusqu'au point de rupture survenant lorsque Brel-Pignon pérore sur la possibilité que la femme enceinte qu'il ont embarqué dans le véhicule y accouche est tout simplement jouissif ! Le spectateur notera d'ailleurs la précision avec laquelle le cinéaste encadre le lent pétage de plombs à venir. Regard de Ventura menaçant, et main gantée serrant fermement le volant.

L'Emmerdeur n'est pas épuisant que pour son tueur à gages. Le spectateur sera lui-même soufflé par l'incessant ballet de contradictions qui opposent les personnages et les rendent ainsi, si drôles et si attachants. On en oublierait presque que Milan doit honnorer un contrat menant à l’assassinat d'un homme et l'on souffre de la tournure que prend ce qui demeurera certainement comme la plus longue journée de son existence. Inutile de préciser que les commentaires laissés par quelques ploucs et ignares sur la toile affirmant que le film est ennuyeux méritent que l'on envoie leur auteur sur le peloton d'exécution. L'Emmerdeurest un petit chef-d’œuvre comme on n'en voit malheureusement plus que très rarement de nos jours. A noter la présence de l'acteur Jean-Pierre Darras dans le rôle du Docteur Fuchs, psychiatre et amant de l'épouse de Pignon, et de Caroline Cellier dans celui de Louise Pignon, la femme en question...
Suite et fin dans le prochain article...

L'Emmerdeur (seconde partie) - les Remakes (1981-2008)

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LES remakes ? Pourquoi ? Le film d'Edouard Molinaro aurait-il généré tant de passion que plusieurs cinéastes auraient ressenti le besoin d'en offrir une version personnelle ? Oui... et non. Car en réalité, les deux spécimens dont il est question ici ne remettront jamais en cause le statut de comédie culte du cinéaste français. Pas même la version proposée en 2008 par l'auteur de la pièce et du scénario originaux, Francis Veber. Quelle mouche a donc piqué le scénariste et réalisateur de quelques fleurons du genre telle que la trilogie incarnée par le duo Pierre Richard-Génard Depardieu (et que je ne vous ferai pas l'affront de citer les titres) ? Certainement pas un manque d'imagination lorsque l'on réalise que Veber a signé durant plusieurs décennies, parmi les scripts les plus originaux en matière de comédie française. Non, en fait, le'coup de chaud' du cinéaste survient après l'immense succès de la pièce reprise en 2005, et dans laquelle on retrouvait justement Patrick Timsit et Richard Berry dans la peau respective de François Pignon et de Ralf Milan. Sauf que trois ans plus tard, lorsque le remake sort sur les écrans, le succès n'est pas au rendez-vous. Un flop pour une œuvre que son auteur regrette finalement d'avoir réalisé. Et cela se comprend.

Surtout lorsque l'on suit les nouvelles pérégrinations de ce duo de personnages hors du commun qui faisait tant d'étincelles en 1973 mais qui trente-cinq ans plus tard semble s'être éteint. Le triste sort accordé aux personnages et à ses interprètes demeure toujours incompréhensible de la part de Francis Veber. Comment l'auteur a-t-il pu laisser tel désastre se produire, tel film sortir sur les écrans ? En regardant les rushs, le bonhomme a bien dû saisir que quelque chose clochait ? Nous ne reviendrons pas sur l'évident talent des deux principaux interprètes (ici notamment accompagnés par Pascal Elbé dans le rôle du psychiatre et de Virginie Ledoyen dans celui de Louise, l'épouse de François Pignon), mais dans le cas présent, le résultat est désastreux. Car forcément, le public ne pourra s'empêcher de faire la comparaison entre l’œuvre de Molinaro et celle de Veber. Entre Jacques Brel et Patrick Timsit, il demeure un gouffre immense dans l'appropriation du personnage de François Pignon. A aucun moment le second n'apparaît crédible dans la peau d'un homme prêt à se pendre ou à se jeter par la fenêtre par amour pour celle qui a choisi de le quitter pour son amant. Brel campait si bien cet individu collant comme la poisse, incarnant à la perfection cet état dépressif dans lequel plongent certains individus et auquel leurs proches tentent d'échapper, que Timsit fait pâle figure à ses côtés. Trop de scènes le voient sautiller, cabotiner, sourire même, face à quelques rares (et ratés) instants durant lesquels il joue très mal son rôle de bonhomme au bout du rouleau.

Quant à Richard Berry, malgré tout le talent qu'on lui connaît, face au rouleau-compresseur qu'était Lino Ventura de part son physique imposant et son regard impénétrable, l'acteur paraît ridiculement chétif. L'Emmerdeur version 2008 fera peut-être sourire en de très rares occasions (je pense notamment à Milan sous amphétamines), mais au regard du poids que représentent l’œuvre originale et ses charismatiques interprètes, le remake n'avait pratiquement aucune chance de connaître le même engouement trente-cinq ans plus tard.

Francis Veber n'est pas le seul à avoir tenté sa chance. Bien avant lui, loin de chez nous, aux États-Unis, le cinéaste américain originaire de Pologne Billy Wilder s'est essayé lui aussi au remake avec ce qui devait demeurer comme son dernier long-métrage en tant que cinéaste. Connement traduit chez nous sous le titre Victor la Gaffe, le film Buddy Buddy (signifiant en réalité Copain Copain) demeure sans doute à ce jour comme l'un des rares remakes américains de comédies françaises à rester agréable à regarder. Mais certainement pas plaisant au point de détrôner l’œuvre d’Édouard Molinaro qui demeure, une fois de plus, la seule véritable référence sur laquelle l'amateur doit s'attarder. Loin de la gestuelle qui habituellement creuse le fossé entre l'humour français davantage basé sur des dialogues brillamment écrits (je pense ici aux meilleures comédies et certainement pas aux séries Z franchouillardes) et le comique américain souvent accès sur le comportement 'physique' de ses personnages, Buddy Buddy respecte presque trop scrupuleusement le scénario original pour nous, français, déjà coutumier d'une histoire déjà évoquée dans l’œuvre originale huit ans auparavant.
Plus proche de Lino Ventura que Richard Berry, Walter Matthau campe un Milan convenable, qui dans cette version américaine semble être très étrangement misogyne. Un trait de caractère qui s'explique sans doute par le passif du personnage mais qui alors, dans le récit qui nous est conté ici, n'est d'aucune utilité. Passons. Face à lui, l'acteur Jack Lemmon avec lequel il tournera pas moins de dix longs-métrages. C'est sans chauvinisme aucun que d'affirmer une fois de plus que l'acteur ne parvient pas lui non plus à se hisser à la hauteur de l'immense Jacques Brel. Non pas que son talent soit remis en cause, mais certaines des spécificités relatives au personnage de dépressif qu'incarnait le BELGE (d'où l'absence de chauvinisme... humpf!) étant passablement effacées, les contradictions opposant ceux qui désormais à l'écran se nomme non plus Milan et Pignon mais Trabucco et Victor Clooney sont moins flagrantes.

En fait, l'un des principaux soucis qui allaient demeurer dans le remake de 2008, c'est que les situations proposées dans cette version américaine ne prêtent quasiment jamais à rire. Du moins, si l'on connaît déjà la version de Molinaro. Il ne sera certes pas stupide que d'apprécier cette version outre atlantique tout de même interprétée par de solides acteurs...

Vidéotopsie n°14 de David Didelot (Février 2014)

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Mettre la main sur un ancien exemplaire de Vidéotopsie, c'est un peu comme de tomber sur un bon vin dont les années n'ont pas altéré le goût. Datant de février 2014, ceux qui n'ont découvert le bébé de David Didelot que très récemment penseront sûrement que ce numéro là est bien moins copieux que les derniers en date. Pourtant, si contre les cent quatre-vingt huit pages du numéro 20, le numéro 14 en oppose 'seulement'soixante-dix huit, que les amateurs de cinéma bis se rassurent : il y a là, de quoi très largement les contenter. L'édito en page 3 de David donne une idée assez précise de son contenu même si déjà, à travers la très belle première de couverture 'mat', les superbes reproductions laissent augurer d'un article passionnant sur un acteur-réalisateur sur lequel certains lecteurs (comme moi) ne mettront un visage sur le nom qu'après la quatrième page. Car oui, l'homme auquel ont décidé d'accorder un long article de pas moins de vingt pages David et l'auteur du dossier, Alexandre Jousse, n'est autre que Jack Starrett. Impossible de ne pas reconnaître l'infâme flic moustachu qui s'en prenait à un Rambodésireux de prendre un repas et une douche en ville au début du long-métrage éponyme. On savait donc le bonhomme acteur, mais combien d'entre nous savaient qu'il avait également effectué une carrière de cinéaste ? C'est ainsi que le dossier Jack Starrett, dont le contenu est admirablement documenté, nous permet d'en savoir un peu plus sur lui et de découvrir, selon l'auteur du dossier, que sous leurs airs de série B fauchées, certaines semblent avoir inspiré plusieurs grands cinéastes. Nous apprendrons notamment que Jack Starrett aura repris les commandes de Course Contre l'Enfer, le plus 'connu'de ses longs-métrages après que Lee Frost lui ait passé le relais. Et Lee Frost, on connaît ici, puisqu'il fut l'auteur du génial et délirant The Thing with two Heads !

Ensuite, place à la rubrique 'Review Bis'. Un catalogue de seize pages consacrées à diverses productions proposant érotisme soft, monstres marins (l'excellent article de Claude Gaillard consacré à Apocalypse dans l'Océan Rougede John Old Jr. (pseudo derrière lequel se cache le tâcheron Lamberto Bava), puis plus loin, le Cruel Jawsde Bruno Matteï, ou comment sublimer un médiocre long-métrage par l'écrit, du post-apocalyptique signé David Worth, du slasher espagnol, un sous-exorciste ibérique, un étonnant mélange des genres (Horreur dans la Ville), un 'remake'du tout premier film gore de l'histoire, une double-page passionnée (et passionnante) consacrée à Dead and Buriedde Gary A. Sherman, ainsi qu'une autre, double elle aussi, au secondes aventures de Reggie, Mike et le Tall Man de l'effrayant Phantasmde Don Coscarelli. Outre Claude Gaillard, on retrouve fort logiquement David à l’écriture, ainsi que les rédacteurs Jocelyn Manchec, Simon Laperriere, Didier Lefevre, Stéphane Prieur et Christophe Gaquière.

Ensuite, ce 14ème exemplaire de Vidéotopsie nous propose une très intéressante interview de l'actrice danoise Lone Flemming dont les amateurs de chair putréfiée reconnaîtront sa participation à l'excellente quadrilogie des Templiers de Amando de Ossorio. Un entretien réalisé un an auparavant par David Garcia et généreusement proposé dans un numéro de Vidéotopsie, décidément très instructif.
Cachez ce sein que je ne saurais voir diraient certains à la vue du joli mamelon qui surgit sans crier gare en page quarante-six. Celui d'une Linda Blair, loin d'être effarouchée et s'éloignant de la gamine 'hantée'de L'Exorcistede William Friedkin. Un article la consacrant à travers sa filmographie. Un article qui permettra surtout de se rendre compte (ou pas) que l'actrice ne fut pas seulement l'interprète du seul rôle de Regan, mais qu'elle joua dans un certain nombre de longs-métrages estampillés 'Bis'. Du WIP (Women in Prison), du Rape and Revenge (ce qui revient 'presque'au même), du Vigilante, de l'Actioner, parfois (souvent?) légèrement vêtue, la rondouillette Linda offrira quelques fois ses charmes quant elle ne fera pas qu'apparaître succinctement. De la bien bel ouvrage constituée par des amoureux de bandes-magnétiques pas toujours traduites dans notre langue. Quel courage !

Ensuite, David revient sur l'un des auteurs de la défunte (et très regrettée) Collection GORE paru chez fleuve Noire entre 1985 et 1990, l'écrivain François Darnaudet, auteur du dyptique Collioure Trap en compagnie de Catherine Rabier), et Andernos Trap. Lors d'une interview, David et François reviennent principalement sur ces deux romans.

Ce numéro 14 se termine ensuite par trois rubriques. Cinéma Amateur (et à mater!), Et pour quelques infos de plus, ainsi qu'une double page consacrée aux fanzines des 'copains'dont un Steadyzineauquel votre serviteur prend toujours un immense plaisir à collaborer (PUB!). En remontant le temps jusqu'en ce février 2014, on se rend compte à quel point la passion pour le cinéma bis chez David et son équipe est présente. Et l'on ne doute pas un instant que cela était d'ailleurs déjà le cas bien avant cela. Fourmillant d'anecdotes et d'articles passionnés, il est clair qu'avec un tel objet entre les mains, la majeure partie d'entre nous ont dû se dire qu'ils étaient passés à côté de quelques grands moments de cinéma. Et en cela, je pense notamment à l’œuvre complète de Jack Starrett. Comme d'habitude, l'acquisition de ce Vidéotopsienuméro 14 se révèle indispensable. Malheureusement épuisé, il ne reste plus aux retardataires, qu'à fouiner sur la toile, chez les bouquinistes ou dans les vides greniers afin d'avoir l'hypothétique chance d'en trouver un exemplaire...

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Andreï Tchikatilo "Evilenko" de David Grieco (2004) - ★★★★★★★☆☆☆

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Alors que Jack l’Éventreur 'nettoya' les rues de Whtichapel en ne tuant officiellement 'que'cinq prostituées, nombreux furent les longs-métrages s'inspirant de ce sordide fait-divers survenu à la fin du dix-neuvième siècle. L’ukrainien Andreï Tchikatilo tua quant à lui des dizaines d'enfants (une cinquantaine sera retenue par la justice de son pays) mais n'inspira que trois longs-métrages et une petite poignée d'ouvrages littéraires. Sur écran, on le vit d'abord incarné par Jeffrey DeMunn dans l'excellent Citizen X de Chris Gerolmo en 1995, et vingt ans plus tard dans l'adaptation cinématographique du roman éponyme de Tom Rob Smith, Child 44, ainsi réalisé par Daniel Espinosa. Entre les deux est sorti Evilenko, qui même si les personnages portent des noms différents, s'inspire fortement du fait-divers entourant cet homme que l'on appelait alors l'Ogre de Rostov. Afin d'incarner son alter ego Andrej Romanovic Evilenko, le cinéaste fait appel à l'acteur anglais Malcolm McDowell, principalement connu pour avoir interprété le rôle d'Alex DeLarge dans le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick, Orange Mécanique. David Grieco semble ici s'attacher davantage au personnage de Andrej Romanovic Evilenko qu'à l'enquête menée par l'inspecteur Vadim Timurouvic Leslev (l'acteur d'origine hongroise Marton Csokas). Persuadé d'être protégé par une hypothétique immunité que lui conférerait son appartenance au Parti, le tueur d'enfants, ancien professeur renvoyé après avoir tenté de violer l'une de ses élèves, va trouver sur son chemin un enquêteur plus zélé que les autres. Un comportement courageux dans un pays qui n'accordait généralement à l'époque que très peu d'intérêt et de reconnaissance pour aux tueurs en série, un concept, alors, inenvisageable...

Evilenko ne s'attarde pas sur l'enfance du tueur, atteint d'énurésie nocturne, et battu par sa mère chaque fois qu'il fait pipi au lit. Cependant, on en apprend beaucoup sur ce personnage de fiction ne trompant personne sur la source d'inspiration ayant aidé le cinéaste à construire son œuvre. Là encore, le tueur travaille dans l'enseignement, comme en son temps Andreï Tchikatilo. Avec le temps, Evilenko est amené à donner sa démission après qu'il ait osé pratiquer des attouchements sur l'une de ses élèves (ici, curieusement décrite comme une enfant passablement perverse). Lorsque lui est proposé un emploi par le KGB, l'homme se croit à l’abri, et c'est ainsi qu'on le découvre se livrant à toute une série de meurtres accompagnés de rituels particulièrement répugnant. Car comme Tchikatilo, Evilenko torture, viol, assassine, mais dévore également ses victimes. Tueur en série pédophile et cannibale, le portrait qu'en fait David Grieco est parfois outrageusement écœurant. Malcolm McDowell incarne à merveille ce tueur assassinant sans vergogne des dizaines d'enfants, exprimant le plaisir qu'il a d'emporter avec lui un souvenir (souvent, des vêtements tâchés du sang de ses victimes) afin de se repaître du souvenir des actes barbarie accomplis.

Le long-métrage le décrit comme un individu hypnotisant avec une étonnante facilité ses futures victimes qui le suivent alors jusque dans ces forêts où il a l'habitude de commettre ses meurtres. Contrairement aux deux autres long-métrages inspiré du fait-divers, celui-ci s'attarde beaucoup moins sur l'aspect politique du pays d'alors. Il tente d'apporter une réponse aux actes d'Evilenko sans pour autant chercher à les excuser. D'ailleurs, lorsqu'un détail anatomique laisse entendre qu'il pourrait s'agir de la raison pour laquelle le tueur s'est lancé dans cette quête irrépressible de mort, la fin ne laisse aucun doute sur la perversité de l'homme, unique raison pour laquelle il tue ses semblables. Véritable monstre humain, David Grieco lui offre pourtant l'opportunité de livrer son humanité à travers un long plan final qui clôt de la plus belle des manières, l'un des plus formidables portraits de tueur en série du septième art...

Comme un Poisson hors de l'Eau de Hervé Hadmar (1999) - ★★★★★☆☆☆☆☆

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Premier long-métrage abordé dans ce nouvel article, un thriller, une comédie, en tout les cas, un film curieusement barré dont il est difficile de dire si oui ou non, Hervé Hadmar a réussi le pari de mélanger les genres. Dur en effet de voir en cette histoire d'arnaque au 'poisson', autre chose qu'une énorme farce conduite principalement par un Tchéky Karyo cabotinant à l'excès aux côtés d'un Dominique Pinon dans la peau d'un chien fou, d'un Michel Muller utilisé comme pion comme le Pierre Richard du Grand Blond avec une Chaussure Noire, ou encore d'une Monica Bellucci en brune sensuelle, employée d’hôtel et membre d'une petite organisation criminelle dont le but principal est donc de dérober un poisson exotique extrêmement rare à un collectionneur afin de lui revendre aussitôt pour la somme d'un million de francs (nous sommes en 1999, et l'euro ne circulera en France que deux ans plus tard). A la vérité, Comme un Poisson hors de l'Eau a bien du mal à se hisser au niveau de ses objectifs. En effet, non seulement l'humour y est relativement poussif, inefficace, et ce, malgré les louables efforts d'un casting de qualité qui n'aura eu a se mettre sous la main, que les dialogues écrits à huit mains par Philippe Haim, Michel Muller, Christophe Bergeronneau et le réalisateur lui-même, mais le suspens qui était censé accompagner ce projet un peu fou tombe complétement à plat du fait de son manque de sérieux.

Pour ce qui s'avère être jusqu'à maintenant le premier et seul long-métrage cinéma de Hervé Hadmar (le cinéaste s'est en effet tourné depuis vers la télévision), Comme un Poisson hors de l'Eau, se révèle être une grosse déception. Surtout si l'on compare le résultat au potentiel de départ. Rendez vous compte par vous-même : Tchéky Karyo dans le rôle principal et l'immense réalisateur et scénariste français Georges Lautner (auteur entre autres films du Septième Juré, Les Tontons Flingueurs, La Valise, Le Professionnel ou encore La Maison Assassinée) en conseiller technique. Peut-être Hervé Hadmar aurait-il dû d'ailleurs confier la réalisation de son œuvre à ce cinéaste de légende qui réalisa et scénarisa de nombreux et très bons longs-métrages.

Comme un Poisson hors de l'Eau est surtout très bavard et si les rares gunfights au 'silencieux' rappellent qu'en leur temps, les Bernard Blier, les Lino Ventura, les Francis Blanche et les Jean Lefebvre étaient les maîtres du jeu, ils demeurent ici, assez tristes et peu innovants dans le contexte tout de même assez particulier choisi par le réalisateur. Michel Muller continue de camper son éternel personnage de français moyen amorphe (et un brin... glauque), Dominique Pinon aurait pu être intéressant dans la peau du surexcité Melvin. Quant à Monica Bellucci (qu'il serait réducteur de n'évoquer que pour sa superbe silhouette... mais tout de même!), on a l'impression qu'elle se fait chier. N'oublions tout de même pas la présence à l'écran de l'acteur turc Mehmet Ulusoy riant à s'en arracher les amygdales mais respirant l'air afin de desceller si ses interlocuteur sont des escrocs ou pas. N'oublions pas non plus Gérard Ismaël, qui dans la peau du garde du corps du truand et collectionneur de poissons arbore toujours son très charismatique regard. A noter quelques petites apparitions dont celle de Philippe Haim, cinéaste (on lui doit notamment le navrant Les Dalton), compositeur (L'Appât, Barracuda, etc...), et ici, co-auteur du scénario, ainsi que celles de José Garcia et d'André Pousse...

Precious de Lee Daniels (2009) - ★★★★★★★★★☆

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Merde... ça coince. C'est rare, mais ça arrive. Souvent parce que les mots ont du mal à transmettre les émotions. Precious dégage une telle intensité dramatique, que l'on n'a certainement pas envie de manquer le coche lorsque l'occasion d'en parler se présente. De manière tout à fait inattendue, le second long-métrage du cinéaste 'black'Lee Daniels s'est révélé à moi comme un uppercut trop bien placé pour que l'occasion de le parer se présente. Devant l'immense interprétation de l'actrice américaine originaire de Brooklyn Gabourey Sidibe, on ne peut que demeurer fasciné, meurtri, anéanti, chaviré par l'émotion. Par ce portrait saisissant qui ne louvoie jamais en empruntant des chemins de travers par trop divertissants. Cru, violent, évoquant ces faits-divers dont toutes ces émissions télévisées racoleuses se font l'écho, Preciousopte pour un cinéma-vérité qui ne réconforte le spectateur que dans le message d'espoir livré par une héroïne qui malgré les blessures quotidiennes, fait face à l'adversité en allant toujours de l'avant. La liste des abus dont la jeune femme est telle que l'on pourrait la penser un brin exagérée. Et pourtant, tout à commencé par l'écriture d'une nouvelle intitulée Push. Pas une fiction, mais une histoire bien réelle, que Lee Daniels, avec toute la sensibilité qui semble le caractériser, a choisi en 2009 d'adapter au cinéma.

Claireece Precious Jones vit dans le quartier de Harlem, à New York, en compagnie de sa mère Mary Lee Johnson (exceptionnelle Monique Angela Hicks). Son père a quitté le domicile et la gamine de seize ans à peine vit au jours le jour sous les brimades et les coups d'une mère qui la hait. Accusée par celle-ci d'être responsable de la 'fuite'de son époux, Mary passe ses journées devant la télé tandis que Claireece tente difficilement de suivre les cours au collège. Enceinte pour la deuxième fois et mère d'une petite fille trisomique, l'adolescente est analphabète et finit par être renvoyée de l'école. C'est sur les conseils de la conseillère d'éducation qu'elle se rend à une adresse où une certaine Mademoiselle Rain donne des cours pour enfants en difficulté. Là, Precious fait connaissance avec celle qui l'éduquera désormais ainsi qu'avec ses nouvelles camarades. Ensemble, et aidées par leur nouveau professeur, elles vont apprendre à lire et à écrire, et ce, dans l'espoir d'obtenir un jour un diplôme...

On pourrait réduire l'intrigue de Precious à ces quelques phrases, mais le film est bien plus que cela. En deux heures, on apprend à aimer une gamine dont le parcours a toujours été jusqu'ici difficile. Issue d'un milieu social particulièrement rude, l'adolescente va devoir se battre contre des murs apparemment infranchissables. Et même si elle échouera parfois, ce ne sera que pour se relever, plus forte et plus mûre que jamais. Preciousdresse un état des lieux des services sociaux tout en leur donnant une image beaucoup plus humaine qu'il n'y paraît au premier abord. A ce titre, on pourra féliciter la chanteuse Mariah Carey qui contre toute attente, incarne une Madame Weiss tout à fait convaincante. Autre grande star américaine de la chanson, le chanteur Lenny Kravitz dans le rôle de l'aide-soignant John McFadden. Un personnage qui de prime abord peut sembler anecdotique, mais qui, au fond, participe au message profondément humain véhiculé par le récit. Car c'est bien là que le film de Lee Daniel trouve tout son sens. Livrer une ode à la vie. Extraire tous les bienfaits que peut tirer son héroïne du bourbier infâme dans lequel elle végète depuis sa venue au monde. Lee Daniels n'oublie jamais d'injecter quelques passages humoristiques afin que le spectateur n'oublie jamais qu'après la tempête, il arrive au Soleil de pointer ses rayons vers nous. Il arrive parfois que le film dévie de sa route pour inaugurer des scènes fantasmées aux atours excessivement kitschs, mais dont la teneur se justifie part le simple fait que l'héroïne ne soit encore qu'une adolescente. Difficile alors de critiquer ces quelques passages esthétiquement surannés qui dans un contexte différent auraient pu nuire à l'ensemble du projet...

Precious est délicat à aborder. C'est avec le plus grand respect qu'il faut s'y plonger. Car le témoignage est bouleversant. Le casting dans son intégralité fait preuve d'un talent exceptionnel. Lee Daniels aime ses personnages et ses interprètes, et cela se ressent. Le film a été couvert par un nombre de récompenses invraisemblables (à prendre au sens extraordinaire), et totalement justifiées. On notera également la bande originale de Mario Grigorov, accompagnée de titres 'soul'et'funky'magnifiques. Un très grand film...
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