Quantcast
Channel: CinémArt
Viewing all 3799 articles
Browse latest View live

Jean de Florette de Claude Berri (1986) - ★★★★★★★★☆☆

$
0
0


Je me souviens encore de la découverte, il y a plus de trente ans, de ce premier volet du diptyque que forment Jean de Florette et sa suite Manon des Sources. Un véritable festival des sens. Le genre de long-métrage qui malgré le drame qui entoure inexorablement ses personnages vous donnait envie de recourir à une forme de retour à la nature. Jeter à la poubelle une existence vouée à l'accumulation d'objets aussi hétéroclites qu'inutiles et à un mode de pensée autrement plus futile que les préoccupations liées à la terre que foulent au quotidien les paysans de nos campagnes. Redécouvrir aujourd'hui Jean de Florettepermet plus que jamais de ressentir ce besoin de fuir un monde où règnent en maîtres absolus et sans partage, la dématérialisation, l'individualisme et ce besoin irrépressible de reconnaissance. Pour vivre heureux, vivons cachés derrières ces collines embrasées, caressées par les rayons d'un Soleil généreux. S'allonger entre deux rangées de légumes, tendre l'oreille et écouter le chant des cigales, celui des oiseaux, ou le doux et irrégulier murmure du vent.
D'après Marcel Pagnol pourtant, vivre à la campagne n'est pas une sinécure. Surtout lorsque l'on vient de la ville et que l'on tente d'imposer à Mère Nature une science apprise dans les livres et basée sur un certain nombre de probabilités. Parmi lesquelles, sans doute, certaines confirmeront les études menées par des chercheurs en agronomie qui n'auront jamais été au delà de la simple théorie basée sur des formules mathématiques assez logiques à comprendre mais ne prenant jamais en compte la mauvaise humeur d'une nature hostile envers celles et ceux qui voudraient lui donner des leçons. Jean de Floretteest d'abord le combat d'un homme contre la nature. Nature imprévisible, désordonnée, dont le comportement est toujours la source d'ennuis pour celui qui n'a pas pris le temps de l'écouter, de l'apprivoiser. Tellement revêche envers l'homme de la ville, l'homme de science qui plante ses graines les mains gantées, qu'il lui arrive de faire tomber la pluie là où personne ne l'attend, laissant désœuvré celui qui espérait encore il y a un instant, pouvoir de nouveau remplir son puits et offrir à son potager, de quoi étancher sa soif. Conspué par des hommes et des femmes qui ne connaissent que la mauvaise réputation de ceux de la ville, Jean Cadoret dit « Jean de Florette », fils de Florette Camoins, dite Grafignette, débarque en Provence, près d'un joli petit village, à la ferme des Romarins qu'il a reçu en héritage après la mort du propriétaire, son oncle Pique-Bouffigue, frère de Florette. Jean arrive avec femme et enfant. Aimée, et surtout la charmante Manon, qui sera interprétée plus tard par la magnifique Emmanuelle Béart dans le second épisode tourné la même année. C'est là qu'ils font la connaissance d'Ugolin Soubeyran, de la famille Soubeyran dont l'un des rares représentants à part lui demeure César, dit le Papet. Pas très intelligent celui que nomme son oncle Galinette. Pas très propre sur lui non plus. Mais l'amour que porte au nom des Soubeyran l'ancêtre vieillissant est tel, qu'il décide de tout faire pour que Jean et sa famille renoncent à leur bien, et acceptent de le vendre à bas prix. Et pourquoi pas aux Soubeyran eux-même. Tout ça pour desœillets !

On l'aura compris, Jean de Florette n'est plus seulement le combat d'un homme contre la nature mais aussi celui de ce même individu face à deux membres d'une même famille prêts à tout pour lui prendre son bien. Au centre du duel qui va s'engager : l'eau. Comme elle sera également au centre de Manon des Sources. Mais alors que dans ce second volet, c'est tout un village qui se battra pour le retour de cet élément fondamental, la bataille menée dans Jean de Floretteprend une allure individualiste à laquelle personne ne tentera d'apporter une solution heureuse. Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés. C'est forcément la faute au bossu, puisqu'il est de la ville. C'est lui qui refuse de se mêler à ceux du village. Tout au plus entretiendra-t-il une relation amicale avec Ugolin. Le voisin vilain mais généreux. Prêt à lui offrir quelques sceaux d'eau pour ses cultures. Et en arrière-plan, un Papet qui veille à ce que le nouvel arrivant se lie d'amitié avec son neveu afin de faciliter la vente prochaine du domaine au profit de l'ami Ugolin. Sauf que Jean de Florette, avec ses paysages magnifiques, ses collines à perte de vue, son village, sa fontaine, et sa chaleur écrasante va prendre les allures d'une épreuve longue et douloureuse pour le personnage qui prête son nom au titre de ce premier volet.

Un personnage incarné par le déjà immense et très prisé Gérard Depardieu. Un acteur dont le jeu fascine déjà depuis de nombreuses années certains cinéastes. Tel Bertrand Blier qui lui offrira en 1974 son premier rôle principal dans le cultissime Les Valseuses. Après cela, ce fils de tôlier-formeur en carrosserie croise la route des plus grands réalisateurs français ou étrangers de l'époque. Claude Sautet, Jacques Roufio, Bernardo Bertolucci, Marco Ferreri, Barbet Schroeder, Claude Miller, Alain Jessua, Alain Resnais, François Truffaut, Daniel Vigne ou Alain Corneau pour n'en citer que quelques-uns, vont asseoir la réputation de cet acteur hors norme qui du coup, se trouvera donc à l'affiche en 1986 et pour la seconde fois de sa carrière, dans une œuvre mise en scène par le cinéaste, producteur, scénariste et acteur français Claude Berri. Jean de Florette est sans doute cette année là, le projet de la plus grande ampleur qu'ait tourné jusqu'à maintenant le réalisateur. Il s'agit surtout pour Claude Berri d'adapter l’œuvre de l'écrivain Marcel Pagnol, dont la particularité fut d'avoir d'abord réalisé un long-métrage éponyme en 1952 avant d'en écrire la novélisation en 1963. S'il demeurait un interprète dont la présence paraissait déjà évidente et plus que vraisemblable, il s'agissait bien de l'immense Yves Montand, avec lequel Gérard Depardieu allait partager en toute modestie l'affiche du Choix des Armes d'Alain Corneau cinq ans auparavant.

Plus compliquée fut la participation de Daniel Auteuil dont Claude Berri avait plutôt judicieusement cerné une carrière d'acteur qui jusque là était demeurée anecdotique. Cantonné aux rôles légers dans des comédies tout aussi insouciantes, l'acteur avait pourtant interprété quelques personnages plus durs (Les Fauves) et semblait donc capable d'incarner le très important rôle d'Ugolin. Il ne fut pourtant pas le premier choix du cinéaste puisqu'au départ, Claude Berri avait prévu de réengager l'acteur-humoriste Coluche après sa superbe interprétation dans Tchao Pantin en 1983 (qui lui valut d'ailleurs le César du meilleur acteur l'année suivante). Mais un problème de cachet mettait un terme à la proposition du cinéaste devant un Coluche apparemment peu intéressé par le montant proposé. Au regard des rushs, le spectateur peut s'estimer heureux d'avoir pu finalement contempler Daniel Auteuil, infiniment plus convaincant que l'acteur-humoriste. Quant à Jacques Villeret, c'est après le refus catégorique d'Yves montand de le voir incarner Ugollin qu'il fut écarté du projet. C'est l'actrice et parolière Élisabeth Depardieu, alors épouse de Gérard jusqu'au début des années quatre-vingt dix qui assure le rôle d'Aimée, la femme de Jean.

Claude Berri réalise une œuvre dense, merveilleusement interprétée, mise en musique par un Jean-Claude Petit au sommet de sa carrière (suivront notamment les bandes originales de Cyrano de Bergerac et de Uranus, tous deux également interprétés par Gérard Depardieu), et s'inspirant de l'opéra La forza del destino du compositeur romantique italien Giuseppe Verdi. La photographie est belle, les différents paysages servant de cadre au récit sont de toute beauté et sont le reflet d'une France profonde idyllique. Mais ces belles images ne doivent pas nous faire oublier que derrière cette impression de calme et de chaleur, se cache la transposition rurale de thématiques vécues dans les milieux urbains. Ce rêve partagé par des millions d'individus ivres de pouvoir un jour transporter leur quotidien dans un univers moins austère et bétonné que les grandes villes peu cacher en son sein, de vrais drames humains. Depardieu, Montand et Auteuil forment un trio inoubliable et intemporel. Jean de Florette est de ces longs-métrages que l'on pourrait regarder en boucle tout en leur imaginant un déroulement moins sombre faisant de ses héros de véritables compagnons de route. Un aspect qui malheureusement pour ses personnages et pour le bonheur des cinéphiles ne fera que s'accentuer dans l'excellente suite Manon des Sources...
Interview d'Yves Montand + les rushs de Coluche 


Manon des Sources de Claude Berri (1986) - ★★★★★★★☆☆☆

$
0
0


Le cinéaste Claude Berri n'aura pas attendu le nombre des années pour que de la charmante petite Ernestine Mazurowna éclose une belle jeune femme mais a choisi de tourner dans la foulée de Jean de Florette,une suite se situant bien des années après le drame qui a touché la petite famille du bossu, Jean Cadoret. Après avoir disparu du casting, la jeune actrice s'est donc vue remplacée par Emmanuelle Béart, fille de l'auteur-compositeur et interprète de la chanson française Guy Béart. C'est la seconde fois que la jeune femme tournait auprès de son compagnon à la ville, Daniel Auteuil. Un rôle qui se révélera difficile pour l'actrice qui éprouvera quelques difficultés à tourner des scènes durant lesquelles elle devra faire preuve d'une certaine violence verbale envers l'homme qu'elle aime hors plateaux. Comme Jean de Floretteavait révélé un Daniel Auteuil s'écartant très nettement des personnages qui lui avaient été confié jusqu'à maintenant, Manon des Sources offre à Emmanuelle Béart l'un de ses rôles les plus touchants. Une histoire d'amour impossible entre une belle sauvageonne le cœur toujours empli d'amertume envers celui qui provoqua la mort de son père et un paysan un peu sot fou d'amour pour la belle jeune femme qu'est devenue la gamine d'antan...

Si dans les grandes lignes, l’œuvre de Claude Berri se rapproche sensiblement de la version offerte en 1952 par Marcel Pagnol, les deux Manon des Sources cinématographiques conservent en revanche de grosses différences au niveau du déroulement du récit. Claude Berri s'inspire avant tout du roman paru en 1963, seconde partie d'un diptyque réunissant deux ouvrages sous le titre L'Eau des Collines. La disparition de Jean Cadoret, et par conséquent, celle de Gérard Depardieu, aurait pu peser sur cette suite qui conserve encore fort heureusement deux de ses plus charismatiques personnages. Daniel Auteuil et Yves Montand sont donc encore là, bien présents, dans leur rôle respectif d'Ugolin et de César. Plusieurs années ont passé depuis la mort de Jean mais le temps n'a pas eu d'effet sur ces deux personnages, dont un César qu'un détail minime tente de vieillir : en effet, désormais le plus vieux représentant des Soubeyran ne peut plus se passer de sa canne. Vieillissant, et donc plus proche de la mort que jamais, il compte sur Ugolin pour perpétrer le nom de la famille. Et justement, voilà que ce dernier vient de croiser la route de Manon, désormais une jeune et remarquablement belle adolescente. Partie s'installer chez Baptistine, la sorcière italienne du premier épisode qui vivait en compagnie de son mari dans une grotte, sur la propriété des Cadoret, la jeune femme n'a pas oublié tout le mal que lui ont fait Ugolin et son oncle. On pourrait même dire le village tout entier puisque chacun connaissait l'existence d'une source sur le terrain de la ferme des romarins mais jamais personne n'en a parlé à Jean et les siens. Un sujet fort délicat que certains préfèrent éviter. Un détail qui aura son importance et qui générera un certain malaise qui se ressentira même au delà de l'objectif puisque le spectateur lui-même pour se trouve gêné devant les propos et les regards accusateurs visant Ugolin et sa miraculeuse réussite.

Car son projet, celui qui le poussa des années en arrière à manigancer contre celui qui fatalement, allait devenir son ami à son contact, est désormais des plus concret. Ce qui demeure également palpable, c'est l'esprit de vengeance de Manon. Qui d'une part va se venger des habitants de la région en bouchant une source, tarissant ainsi la fontaine du village et tous les points de ralliement en eau, et d'Ugolin en lui refusant son amour. Un rejet qui aura, comme on le découvrira très vite, des répercutions graves. Là où le génie de Marcel Pagnol, et par conséquent celui de Claude Berri, explose, se situe dans l'impacable destin offert à ses protagonistes. Car si l'on remonte en arrière, du temps du récit tournant autour du personnage de Jean Cadoret et que l'on suit les péripéties de ce second volet jusqu'à la révélation finale, le spectateur se rend compte que tout est inexorablement lié.

Cette suite a été tournée à Mirabeau, petite commune française du Vaucluse de la région PACA. Si une partie du casting, notamment certains villageois, est identique à celle du premier volet, Claude Berri fait appel à quelques nouvelles têtes, telles que Hippolyte Girardot, qui n'a aucun lien de parenté avec l'immense et regrettée Annie Girardot et n'avait joué jusque là que dans une toute petite dizaine de longs-métrages. Il interprète désormais le rôle de l'instituteur Bernard Olivier, passionné de géologie et problème initial d'un Ugolin qui voit bien que la jeune et belle Manon n'a d'yeux que pour le nouvel arrivant. On reconnaîtra également la trogne si particulière de l'acteur, chanteur et musicien Ticky Holgado qui, ici, incarne le personnage du génie rural venu secourir des villageois impatients de résoudre le problème de l'eau. La boucle étant désormais bouclée, ne reste plus au spectateur qu'à assister au désenchantement d'une famille loin d'imaginer les tenants et les aboutissants d'une telle aventure. Yves Montand demeure toujours aussi remarquable, et Daniel Auteuil, comme ce fut le cas pour Jean de Florette, obtiendra une fois encore le César du meilleur acteur. Quant à celui de la meilleure actrice dans un second rôle, il reviendra à Emmanuelle Béart. Une récompense qui prouvera combien la jeune femme aura eu raison de passer outre certaines réticences, et d'avoir eu confiance en Claude Berri. De manière tout à fait subjective, et en tenant malgré tout compte de l'interprétation, de la mise en scène ou de la superbe partition musicale de Jean-Claude Petit, Manon des Sources demeure peut-être très légèrement en deçà du premier volet. Quoique...

Thelma de Joachim Trier (2017) - ★★★★★★★☆☆☆

$
0
0


Thelma... un prénom qui aurait pu se référer comme bon nombre (Emily Rose, Rosemary, Annabelle, Anneliese, Abby, etc...) à la thématique de la possession, mais ici, rien de tout cela. Non, le cinéaste et scénariste norvégien Joachim Trier préfère aborder avec son quatrième et actuellement dernier long-métrage, l'adolescence, la solitude, et les premiers émois sexuels de son héroïne. Celle du titre, donc, incarnée par l'actrice Eili Harboe dont il s'agit ici du cinquième long-métrage et que l'on a pu notamment découvrir auprès de Kristoffer Joner en 2015 dans l'excellent film catastrophe de Roar Utahaug, Bølgen. Thelma est une étudiante apparemment comme les autres, du moins jusqu'au jour où elle fait la connaissance d'Anja dans la bibliothèque de l'université où elle étudie. Elle tombe alors amoureuse de sa camarade qui pour la première fois de son existence, lui offre la possibilité de s'ouvrir aux autres. Mais ce que va bientôt découvrir Thelma, c'est qu'elle est en possession d'immenses pouvoirs dont les origines semblent remonter loin dans son passé...

Thelma est une œuvre littéralement habitée. Par son ambiance, son sujet, et l'interprétation de la jeune et troublante norvégienne. Un long-métrage qui ne laisse pas indifférent, sortant des sentiers battus de part sa mise en scène austère et vaporeuse. Joachim Trier aime prendre son temps lorsqu'il s'agit de décrire l'évolution des sentiments de son héroïne envers sa nouvelle amie. En parallèle, il expose des parents religieux très stricts à une adolescente s'exposant à de violents fantasmes s'exprimant à travers des images allégoriques d'une puissance parfois étonnante. Le cinéaste norvégien semble moins intéressé par l'idée d'offrir un spectacle foisonnant d'effets visuels et de scènes d'action que de mettre en scène un projet aussi ambigu qu'ambitieux. Et surtout, très personnel puisque certains pourront considérer que son œuvre souffre d'un rythme assez lent pour que survienne un sentiment d'ennui. Sans être tout à fait aussi léthargique que le Lars von Trier de la période Element of Crime/Epidemic/Europa, Joachim Trier impose des scènes s'étirant sur de très longues minutes, les esthétisant à l'extrême, prenant ainsi le risque de perdre une partie de son public. Comment expliquer le long passage de l'héroïne durant lequel des examens sont effectués afin de desceller la présence d'une tumeur pouvant expliquer ce qui s'apparente chez elle à des crises d'épilepsie?

Le film de Joachim Trier offre la vision d'une adolescente découvrant sa sexualité à travers des images symboliques et incroyablement charnelles. Le spectateur entre dans l'intimité et dans les conflits intérieurs de l'héroïne découvrant également les pouvoirs dont elle est investie. Le film, à ce sujet, renvoie directement à l’œuvre de Stephen King adaptée au cinéma par Brian de Palma en 1976, Carrie au bal du Diable. Il ne demeure pourtant dans Thelma, aucun manichéisme, bien qu'en opposition à la ferveur religieuse de ses parents, les pouvoirs de l'héroïne pourraient être comparés aux outils du malin. Cette fièvre qui s'empare de Thelma et dont les conséquences se révèleront parfois désastreuses. Rappelant un épisode de La Quatrième Dimensiondans lequel un insupportable garnement faisait littéralement disparaître quiconque ne lui convenait pas.

Si Thelma est effectivement très lent, son auteur nous assène cependant quelques grands moments de cinéma sensoriel. De l'ouverture dans le décor enneigé (dont la signification éclatera plus tard au grand jour), jusqu'aux visions/rêves/fantasmes de Thelma, en passant par quelques sobres effets visuels dont l'efficacité est cependant redoutable (les crises d’épilepsie, les oiseaux s'écrasant contre la baie vitrée de la bibliothèque), le film de Joachim Trier est une expérience de cinéma tout à fait inédite sublimée par la partition musicale toute en discrétion du compositeur norvégien Ola Fløttum, mais dont l'aspect parfois auteurisant pourra décontenancer une partie des spectateurs...

La Traversée de Jérôme Cornuau (2012) - ★★★★★★★☆☆☆

$
0
0


Après la surprise agréable que se révéla être Héros de Bruno Merle en 2007, il fallait que se concrétise l'idée que Michael Youn était bien capable d'endosser des rôles dramatiques l'écartant de la voie humoristique dans laquelle il était demeuré jusque là engoncé. Cinq ans plus tard, en 2012, ce fut au tour du cinéaste français Jérôme Cornuau, auteur d'un scénario coécrit à quatre mains en compagnie de la dialoguiste et auteur dramatique Alexandra Deman. La Traversée explore le cas d'un avocat dont la fille Lola a disparu mystérieusement sans que la police ne puisse jamais la retrouver. Deux ans plus tard, Martin a abandonné sa profession est travaille comme gardien de parking. Le père n'a jamais accepté la disparition de sa fille tandis que Sarah, son épouse, semble avoir repris le cours normal de son existence. Pourtant, un jour, Lola refait surface. Soulagé, Martin veille à la sécurité de sa fille devenue silencieuse depuis son enlèvement. Sur les conseils d'un ami, le jeune père accepte d'emmener Lola voir un psychologue afin de l'aider à oublier son traumatisme. C'est lors d'une traversée en ferry que Martin et son enfant vont faire la connaissance de Norah, chanteuse à succès voyageant incognito...

Pour son cinquième long-métrage cinéma, le cinéaste Jérôme Cornuau propose une œuvre envoûtante que l'on pourrait aussi bien rapprocher de l'excellente série de Fabrice Gobert Les Revenants (du moins, la première saison) que du troisième long-métrage du cinéaste américain d'origine indienne M. Night Shyamalan, The Sixth Sens. Sans trop vouloir dévoiler le contenu de La Traversée, disons que le film de Jérôme Cornuau explore avant toute chose la psyché d'individus liés par des drames les rapprochant inexorablement d'une conclusion révélant au grand jour tous ces petits détails qui mis bout à bout offrent au long-métrage l'aura d'une œuvre mêlant drame et fantastique. Ce dernier n'étant abordé que dans son approche esthétique, le film est en permanence baigné d'une brume conférant et accentuant la part de mystère qui entoure la plupart des personnages ainsi que l'intrigue. La Traversée, c'est celle de Martin, incarné avec brio par un Michael Youn convaincant et surtout, jamais ridicule. Lui dont on avait l'habitude de brosser un portrait pas très flatteur démontre une fois encore après Hérosqu'il est capable de donner dans le registre dramatique sans pour autant paraître superficiel.

Au look mal rasé et effrayé à l'idée de perdre une fois encore l'amour de sa vie, le récit lui oppose une Fanny Valette (Un Profil pour Deux) en blonde platine. Sensible tout en demeurant parfois inquiétante dans son comportement, l'actrice qui depuis ses débuts au cinéma en 1999 à tourné dans une quinzaine de long-métrages incarne quant à elle une chanteuse à fleur de peau, marqué par un souvenir tragique et tellement ancré en elle que la simple présence d'un bouquet de fleurs blanches suffit à faire défaillir et à renvoyer à ce jour où elle vécu elle aussi, un drame terrible. Si le dénouement n'a malheureusement pas la force de celui de l’œuvre de M. Night Shyamalan, on applaudira tout de même la tentative. Le cinéma français étant beaucoup plus frileux en matière de fantastique que d'horreur ou de thriller, on louera l'effort de Jérôme Cornuau qui sait diriger ses acteurs et aime ses personnages. Vu le scénario et vues certaines situations, le film ne peut éviter quelques invraisemblances qui se révèlent à la fin. Si l'on remonte le fil du récit, on constate que quelques événements qui se sont produits plus tôt n'entrent plus dans le cadre de l'intrigue.

De menus détails dommageable pour quiconque aime qu'un récit tienne la route de bout en bout, mais on n'en voudra cependant pas à son auteur qui outre cet étrange récit ménage une ambiance fantasmagorique plutôt réussie et bienvenue. Pas un chef-d’œuvre donc, mais un film très agréable à regarder...

Geostorm de Dean Devlin (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆

$
0
0


C'est bête à dire mais il y a des situations qui dépendent du comportement que l'on adopte. C'est peut-être encore plus stupide lorsqu'il s'agit d'un film, mais Geostorm fait partie de ce cas de figure. Alors que l'acteur, producteur, scénariste et réalisateur américain Dean Devlin cherche apparemment à rendre les personnages de son tout premier long-métrage attachants (point commun réunissant pas mal de films catastrophe, et expliquant ainsi que l'intrigue principale tarde à venir). Il est sans doute très humain de conserver une certaine morale, même dans les salles obscures, sinon les méfaits d'un Henry Lee Lucas (Portrait of a Serial Killer) ou d'un Jack L’Éventreur (From Hell) prêteraient à sourire, ce qui demeurerait évidemment de fort mauvais goût. Geostorm, c'est d'abord l'histoire de deux frangins. Jake et Max Lawson. Le premier est volubile et surtout l'inventeur du Dutch Boy, un mécanisme satellitaire réglé pour contrôler le climat. Le second, lui, est celui qui a viré trois ans auparavant son propre frère et a pris les commandes du projet. Alors que durant ces quelques années, le système mis en place a parfaitement fonctionné, voici que des catastrophes climatiques s'enchaînent :

Un village d'Afghanistan est découvert entièrement gelé et une énorme explosion de gaz réduit une partie de la ville de Hong Kong en cendres. Alors que Jack vit désormais dans un coin reculé des États-Unis, le secrétaire d’État Leonard Dekkom confie à Max son désir de voir réintégrer l'inventeur du Dutch Boy. Max va devoir convaincre de réintégrer le projet et d'accepter de se rendre sur la station spatiale internationale d'où il devra gérer la crise. La seule chose que demande Jake en contrepartie étant que celui qui sera au commandement ne soit surtout pas son frère...

Du point de vue des rapports qu'entretiennent les deux frères, le contrat est parfaitement rempli dès lors que l'on positionne Jake (l'acteur Gerard Butler) en victime et Max (incarné par Jim Sturgess) en traître. Comment un frère peut-il avoir ainsi trompé son aîné ? C'est avec un brin de psychologie que l'on s'efforcera d'accepter ce fait pour faire table rase et plonger ainsi dans le cœur de l'intrigue qui intéresse à l'origine le spectateur : la catastrophe annoncée. D'ampleur mondiale, elle n'est qu'une succession de catastrophes (pas vraiment) naturelles, de celles qui font régulièrement la une des journaux. Outre les deux citées plus haut, on a droit à une gigantesque vague déferlant sur les Émirats Arabes Unis et à une pluie de grêle à Tokyo. Moins courant, et sans doute absurde, le système de régulation du climat nous refait le coup de l'Afghanistan au Brésil avec un froid si intense que l'une des plages de Rio de Janeiro ne résiste pas longtemps au gel. Elle, ainsi que les vacanciers venus se dorer la pilule sur la plage.

Catastrophe, mais aussi science-fiction sont au programme d'un long-métrage qui lorgne davantage du côté d'un 2012ou d'un San Andreasdans leur vision invraisemblable que du côté de l'excellent The Wave. C'est ici tout le malheur du cinéma américain qui cherche majoritairement à commencer par en mettre plein les yeux, le scénario étant invariablement à la traîne. Si l’interprétation est en grande partie de bonne qualité et le récit suffisamment cohérent pour que l'on ne pouffe pas de rire, on passera outre l’invraisemblance de certaines situations frisant parfois le grand n'importe quoi. Revoyez-donc pour exemple la scène finale durant laquelle Jake et Ute Fassbinder, la directrice de la station spatiale internationale se débattent dans l'espace et vous comprendrez de quoi je parle.
Ce que les spectateurs avides de blockbusters attendaient évidemment avec Geostorm, c'est du grand spectacle. Et en la matière, le film de Dean Devlin fait correctement son travail. Tout juste pourrons-nous reprocher la qualité des effets-spéciaux oscillant entre le très correct et l’infâme bouillie de pixels (la catastrophe se déroulant à Hong Kong demeurant totalement ratée). Un sympathique petit film...

El Ataque De Los Muertos Sin Ojos de Amando De Ossorio (1973)

$
0
0
Au quatorzième siècle, le petit village de Bouzano est le théâtre d'un lynchage perpetré par ses habitants. En effet, depuis quelques temps, les templiers sèment la mort autour d'eux afin d'assouvir leur désir d'immortalité. C'est ainsi que les villageois se réunissent afin de mettre un terme aux sacrifices dont sont victimes les jeunes vierges de Bouzano, rites censés assurés la vie éternelles aux templiers. Afin d'assurer la protections des habitants, décision est prise de leur crever les yeux avant immolation afin de parer à toute éventualité de retour à la vie des condamnés.

Six siècles plus tard, le village de Bouzano est en liesse. Depuis longtemps, on fête cette légende en brûlant des mannequins à l'effigie des templiers afin d'assurer la protection des villageois. Murdo, le gardien du cimetière, est victime des quolibets et de la violence des enfants du village. En secret, il se prépare à aider à la résurrection des templiers dont il est convaincu de faire partie. L'artificier Jack Marlowe est de retour après de nombreuses années d'absence. Anciens petit ami de Vivian, jeune femme sous le joug du maire Duncan qu'elle doit prochainement épouser, les deux amis se retrouvent à nouveau et s'éloignent du village afin de rejoindre le cimetière où Murdo les prévient du retour prochain des templiers. Les amants ignorent l'avertissement de l'idiot du village mais ce dernier, pressé de voir sortir de leurs tombes ceux qu'il considère comme les siens, kidnappe une jeune femme et la sacrifie. C'est ainsi, alors que la fête bat son plein et que le soleil se couche, que les templiers sortent de leur tombe et se dirigent vers le théâtre des festivités afin de se venger du massacre dont ils ont été victime six siècles auparavant...

Le Retour Des Morts-Vivants sort en 1973. Soit deux ans après La Révolte Des Morts-Vivants. L'action se situe dans un village différent de celui qui sert de décor au premier volet de la tétralogie.
On remarquera en premier lieu, la reproduction quasi identiques de certaines scènes déjà vues dans La Révolte... comme celle du sacrifice perpétré par les templiers sur une jeune femme. Mais avec un sens certain pour la violence graphique, Ossorio assène à sa victime des blessures autrement plus impressionnantes que celle aperçue dans le premier volet (plaies béantes au torse et arrachement du cœur). Concernant le réveil des templiers, on a clairement l'impression d'un copier-coller tant les plans entre les deux œuvres se ressemblent Ce qui, pourtant, faisait la force de La Révolte... fait ici défaut. Il manque à cette scène l'ambiance sonore qui décuplait l'aspect angoissant du retour à la vie des templiers. A tel point même que l'on se retrouve avec l'impression gênante qu'elle a été proprement oubliée. Les morts-vivants sont en nombre et la tentative de fuite des villageois parait improbable. Cet aspect aurait du rendre une certaine oppression mais la répétitivité des plans apporte davantage de lassitude que d'engouement pour le massacre à venir. Bien que l'interprétation soit ici un peu plus convaincante que dans La Révolte... on reste sur notre faim tant les promesses du début s'envolent en fumée (on ne retrouve que trop rarement l'ambiance crépusculaire du premier volet et la scène graphiquement réussie du sacrifice de la jeune femme lors de la première partie ne trouve pas d'équivalent dans la suite du film).

On notera l'inspiration de Amando De Ossorio qui va puiser cette dernière dans le classique de George Romero La Nuit Des Morts-Vivants. En effet, les acteurs principaux de l'intrigue, se réfugiant dans l'église du village, doivent faire face à l'invasion des templiers. Malgré une fin plutôt médiocre, on assiste médusés à des actes proprement abjectes de la part du maire. Afin de parfaire sa fuite, il n'hésite pas à se servir d'une fille, l'offrant en sacrifice à ses futurs bourreaux puisque malgré la terrifiante décision prise par cet homme acculé, les choses entreront dans l'ordre et c'est bien ce vilain personnage qui périra entre les mains des templiers.

Si l'on doit comparer Le Retour Des Morts-Vivants àLa Révolte Des Morts-Vivants. Ce second volet est bien moins réussi, et ce, à tout point de vue si l'on excepte l'interprétation.

Project Almanac de Dean Isrealite (2015) - ★★★★★★★☆☆☆

$
0
0


Project Almanaca l'allure du petit film indépendant profitant d'un genre dorénavant éculé (le found foutage) pour s'attaquer à un sujet aussi passionnant que difficile à aborder. J'interviendrai donc pour commencer par cette affreuse tendance à faire de la caméra un personnage à part entière et qui rend forcément certaines situations particulièrement invraisemblables. En effet, qui pourrait être assez stupide pour porter à la main une caméra en s'efforçant de filmer sans la moindre interruption et ce, même au mépris du danger ? Non, personne, évidemment. Mais comme je suis un gentil garçon et que je préfère imaginer que nos héros ont choisi de braver ces dangers quel qu’en soit le coût en filmant coûte que coûte la totalité des expériences qu'ils vont mener, passons au plus important.

Le premier long-métrage du cinéaste originaire de Johannesburg en Afrique du Sud, Dean Isrealite, ose s'attaquer à un sujet fort risqué. Celui du voyage dans le temps. Et par conséquent, ceux plus ardus encore du paradoxe et de la boucle temporelle. Un peu à la manière de L'Effet papillon de Eric Bress et J. Mackye Gruber, les jeunes héros (au nombre de quatre) du Project Almanacdécouvrent la possibilité de voyager dans le temps grâce à l'invention du père de l'un d'eux. Très vite rejoints par la belle Jessie Pierce, David Raskin, sa sœur Christina et leur amis Quinn Goldberg et Adam Le découvrent dans la cave des Raskin une boite renfermant une très curieuse machine dont les cinq amis vont découvrir l'utilité grâce à une série de plans et de fiches explicatives. Tout démarré d'ailleurs en réalité, quelques heures auparavant, lorsque frère et sœur découvrent dans le grenier de leur maison, un vieux caméscope renfermant l'enregistrement du septième anniversaire de David, un détail pique la curiosité du garçon... C'est ainsi qu'aidé de sa sœur et de ses amis, David va plonger dans une fantastique aventure sans même avoir réfléchi aux conséquences qu'un voyage dans le temps pourrait avoir sur leur existence ainsi que sur celle, à plus grande échelle, du monde entier...

Cinq adolescents, une caméra portative, du rock de campus, de la techno, une amourette... d'entrée de jeu, Project Almanacsent mauvais. D'ailleurs, certains critiques ne se gêneront pas pour le signifier en l'assassinant purement et simplement (tout en se décrédibilisant sur le champ en osant comparer une scène jugée flippante(mdr), et comparée à... Paranormal Activity, c'est dire si le critique en question à des goûts en matière de cinéma, plutôt indigents). Certes, on pourra s'impatienter devant une trop longue scène dédiée à l'idylle entre David et Jessie lors d'un voyage dans le temps de trois mois en arrière durant le festival de Lollapalooza. Trop de bruit, trop d'agitation, et surtout, un thème peu passionnant au regard du véritable potentiel du long-métrage de Dean Isrealite dont l'intérêt demeure bien évidemment le voyage dans le temps et ses conséquences. Bien que le quintette formé par les interprètes Jonny Weston, Sofia Black D'Elia, Virginia Gardner, Sam Lerner et Allen Evangelista cabotine énormément, la bonne humeur est communicative et l'on passe outre le peu de sérieux de ces génies en herbes dont l'univers rappelle celui, beaucoup plus... parallèle, des glisseurs de l'excellente série américaine Sliders. Sans aucun doute beaucoup moins précis dans sa construction que l'énorme Predestinationdes frères Michael et Peter Spierig, on conseillera aux néophytes en matière de voyage dans le temps et de paradoxes et de boucles temporelles de débuter par Project Almanac. En réalité, un produit qui dans la forme s'avère viser un public adolescents mais qui dans le fond intéressera les amateurs (pas trop regardants) de science-fiction portée sur ce sujet...

Il Était Temps de Richard Curtis (2013) - ★★★★★★★★☆☆

$
0
0



On continue cette fois-ci dans le domaine du voyage dans le temps et des boucles temporels avec Il Était Temps (About Time) que le cinéaste néo-zélandais Richard Curtis réalisa il y a de cela cinq ans en arrière, en 2013. Le film possède plusieurs particularités qui différencient ce long-métrage d'origine britannique des autres films axés sur ce même sujet. En effet, Richard Curtis aborde son œuvre sous l'angle du fantastique et non plus de la science-fiction. Désormais, ça n'est plus l'emploi d'une quelconque technologie avancée qui permet aux personnages de voyager dans le temps (ici, strictement réservé au passé), mais un don commun aux membres d'une même famille. De surcroît, les seuls à pouvoir se déplaceren un temps antérieur sont les hommes, les femmes, n'étant elles, capables que de voyager au contact physique direct avec l'un des membres masculins de la famille Lake.
Le voyage dans le temps ne sert ici que de prétexte pour nous conter la romance entre Tim, le héros du récit, et Marie, une jolie jeune femme rencontrée pour la première fois lors d'une soirée un peu particulière. Ce pouvoir dont est investi le jeune homme aura des conséquences que l'on peut d'ors et déjà supposer d'étonnantes en regard des multiples retours en arrière qu'il effectuera afin de parfaire sa relation avec celle qui deviendra bientôt son épouse et la mère de ses futurs enfants.

MaisIl Était Temps, ça n'est pas que le récit tournant autour de Tim et de Marie. C'est aussi l'histoire d'une famille, avec ses joies et ses peines. Pourtant, le cinéaste néo-zélandais évite tous les poncifs inhérents au genre et qui pourraient gâter le tableau. Fantastique, donc, romance, évidemment, et surtout, une énorme rasade d'humour font de Il Était Temps un excellent divertissement. Un plaisir total de partager la vie de ces personnages grâce à l'excellente interprétation de ses différents acteurs et actrices, tous attachants, quel que soit leur caractère respectif. De Tim, ce jeune cornouaillais plus charismatique qu'il n'y paraît au premier abord, un peu gaffeur, mais à la technique de séduction imparable, en passant par Marie, l'élue de son cœur, un brin timide, peu sûre d'elle, mais fort jolie, jusqu'au metteur en scène de théâtre Harry, le bougon de service, l'éternel insatisfait.

La caractérisation des personnages fonctionne à merveille. Entre la folie de certains (le père, la fille), et les sentiments qui se dégagent des regards qu'entretiennent les autres (Marie et Tim), Richard Curtis impose également des individus proprement décalés qui nourrissent un récit déjà fort bien construit. En l'espace de deux heures on voyage non seulement dans le temps (le procédé demeurera pourtant anecdotique), mais au cœur d'un groupe d'individus admirablement mis en scène. Également scénariste, Richard Curtis propose un spectacle qui conviendra à tous les types de public. Des amateurs de voyages dans le temps pas trop regardant sur le principe invoqué par le cinéaste, jusqu'aux fans de comédies romantiques, en passant par les publics strictement attirés par les comédies. Si le spectateur n'est pas forcément chaviré au point de verser sa petite larme lors des quelques rares moments supposés être émouvants, Il Était Temps est tellement riche en terme de situations que l'on n'a jamais vraiment le temps de s'ennuyer.

Domhnall Gleeson, Rachel McAdams, Bill Nighy, Margot Robbie, Lindsay Duncan, Lydia Wilson, Richard Cordery (épatant dans le rôle de l'oncle D) ou encore Tom Hollander incarnent un octet impeccable. Il Était Temps, c'est du bonheur à l'état pur. Le genre de long-métrage qui nettoie l'esprit des spectateurs sans jamais pour autant se moquer d'eux en terme d'écriture, de réalisation et de mise en scène. Une petite merveille à découvrir absolument...



Épouse-Moi Mon Pote de Tarek Boudali (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆

$
0
0


Encore un film qui a fait parler de lui, mais qui n'avait certainement pas besoin de cette publicité là pour attirer les foules dans les salles de cinéma. Après Babysitting 1&2 et Alibi.com, le duo Philippe Lacheau et Tarek Boudali débarquaient le 25 octobre de l'an passé avec leur troisième (en fait, cinquième en comptant L'Arnacoeur en 2010 et Paris à Tout Prix en 2013) long-métrage fort justement intitulé Épouse-Moi Mon Pote puisque le récit tourne autour de Yassine, jeune marocain fraîchement débarqué en France afin d'y étudier l'architecture. Ayant trop bu la veille de l'examen de fin d'année, il « oublie »de s'y rendre et n'a plus le droit de demeurer dans la capitale française. Yassine choisi pourtant de demeurer en France en toute illégalité et nous le retrouvons deux ans après, vivant de petits boulots. Sa famille restée au Maroc le croit architecte mais en situation irrégulière, il doit à tout prix se marier s'il veut pouvoir rester à Paris. Pour cela, il va demander à son meilleur (et seul) ami Fred d'accepter de l'épouser. Au grand dam de Lisa, la petite amie de Fred qui désespère de l'épouser depuis des mois. Un mariage blanc qui va se révéler plus compliqué que prévu car non seulement la mère de Yassine apprend que son fils s'est marié en France (sans toutefois imaginer un seul instant qu'il a épousé un homme) et décide de quitter le Maroc pour le retrouver dans la capitale, mais de plus, les deux hommes fraîchement mariés vont être épiés, harcelés par Dussart, un inspecteur chargé de vérifier s'il ne s'agit pas d'un mariage blanc...

Deux hommes, une comédie, et en toile de fond, l'homosexualité. Autant dire que dans le genre, il est aussi risqué de s'aventurer au cœur de cette communauté que d'aborder le judaïsme ou l'islamisme sans en prendre plein la gueule par de vieux cons réactionnaires et démagogues. N 'étant pas connus pour faire dans la dentelle, Philippe Lacheau et Tarek Boudali en rajoutent, beaucoup, trop même diront certains. L'homosexuel est ici relégué au rang de folle, efféminé, maquillé, bougeant ses petites fesses engoncées dans des tenues trèèès légères sur de la musique techno assourdissante. Hommage ou homophobie, telle est la question que certains critiques se sont empressés de se poser. Non, en fait, ils n'ont même pas pris le temps de s'interroger dessus, préfèrant très nettement argumenter en faveur de la seconde ! On ne va pas vous faire croire que Épouse-Moi Mon Pote est d'une sobriété et d'une intelligence rares. Non, c'est assez vulgaire, évidemment stéréotypé, mais quiconque affirmera ne pas avoir ri une seule fois pourra être considéré d'horrible menteur.

La Gay Pride à Strasbourg

Dire que l'on s'est bien amusé, que les pitreries du duo nous ont permis de passer un agréable moment en leur compagnie nous est dorénavant presque refusé par une presse qui s'est très majoritairement offusquée devant ce spectacle hautement caricatural. Aimer, c'est donc forcément être homophobe. C'est vrai qu'à bien y réfléchir, on a jamais vu des hommes et des femmes parader sur des chars accoutrés de manière fort colorée et hurlant fièrement leur homosexualité (voir la photo au dessus). C'est vrai, le concept de la Drag Queenarborant avec audace et arrogance sa part de féminité n'est que l'une des étapes d'un complot aux nombreuses ramifications servant à créer un climat de malaise auprès des vieilles bigotes se rendant à l'église tous les dimanches. S'il y a bien un concept auquel pas mal de monde s'autorise à adhérer, c'est bien celui du « vieux con réactionnaire »à la papa. On a eu droit à toutes les formes de discrimination : religieuse, raciale, sexuelle et j'en passe. Mais celle que personne ne juge, c'est la démagogie dont certains usent comme fond de commerce.

Ouais, bon, ben, c'est certain, Louis de Funès et son humour familial plutôt poli doit se retourner dans sa tombe. Mais merde, quoi. L'essentiel n'est-il pas de s'amuser ? Et puis, si Philippe Lacheau et Tarek Boudali ont choisi d'aborder le thème de l'homosexualité sous un aspect (pas si) caricatural (que cela), avouons que Épouse-Moi Mon Pote aurait été tout de même moins amusant s'il avait abordé le sujet à travers les homosexuels les plus sobres en matière de comportement et de gouts vestimentaires ! Épouse-Moi Mon Pote épouse (humpf!), à sa manière, une certaine forme d’extrémisme homosexuel quand même bien moins dangereux que d'autres thèmes de radicalisation.

Si j'avais eu un peu plus d'encre, je vous aurais parlé avec plaisir du fond et de la forme. Des innombrables gags qui émaillent le film de Philippe Lacheau et Tarek Boudali. De ses habituels « guests » (ici, Philippe Duquesne, Ramzy Bédia et Zinedine Soualem), de ses qualités, de ses défauts. De l'intérêt de le voir ou de passer à côté, mais ma cartouche étant bientôt vide, je vous dis à la proch...

Money de Gela Babluani (2017) - ★★★★★★★★☆☆

$
0
0


Quand on vous dit que l'argent ne fait pas le bonheur... certains auraient dû en prendre de la graine et envisager ce proverbe comme unique alternative. Moneyprouve que le pognon n'y contribue même pas. Ou du moins, à l'issue d'un long chemin de croix qui vous abandonnera à votre sort. Seul, sans amis, sans famille, contraint à l'exile. Au lieu d'aller cambrioler une mallette remplie d'argent sale appartenant à un notable, Danis et ses amis Eric et Alexandra auraient mieux fait de regarder Série Noire d'Alain Corneau, l'un des monuments en matière de polar français, en tout cas, depuis sa sortie en 1979, jamais égalé. Money est peut-être l'un des meilleurs descendants du cauchemar paroxystique pour lequel l'immense Patrick Dewaere livra une performance inoubliable. La relève est dorénavant assurée grâce à George Babluani et Vincent Rottiers qui campent ces deux jeunes imbéciles qui croyaient sans doute faire leur bonheur en volant l'argent douteux d'un notable (excellent Louis-Do de Lencquesaing). Money est un thriller aussi noir qu'une nuit sans Lune, aussi violent qu'un raz de marée, et aussi redoutable qu'un uppercut.

Pourtant, le principe est des plus simple : trois jeunes havrais sans avenir certain évoquent l'idée de pénétrer la luxueuse demeure d'un secrétaire d'État à la morale plus que douteuse afin de lui dérober une très grosse somme d'argent. Alors que le long-métrage démarre par un flagrant délit concernant une cargaison de deux tonnes de drogue, il ne s'agit en fait que d'un événement assez rapidement relayé aux oubliettes puisque l'intrigue, se resserrera autour du trio formé par Danis, et les frère et sœur Eric et Alexandra. Le braquage, comme on peut s'en douter, prendra un virage inattendu pour nos trois cambrioleurs inexpérimentés. Le film de Gela Babluani s'inscrit dans une échelle de temps n'excédant pas la dizaine d'heures qui séparent le crépuscule d'une journée de l'aube suivante. Plus la nuit avance, et plus l'avenir proche de nos trois jeunes adultes est incertain. Entre huis-clos et chasse à l'homme au cœur d'une nuit opaque, Money déroule l’implacable scénario que le cinéaste a lui-même écrit.

Il aura fallut cinq semaines à Gela Babluani pour tourner l'un des polars les plus efficaces du moment. La preuve que le cinéma français, en la matière, n'a pas à rougir face à la concurrence américaine, scandinave, japonaise ou sud-coréenne. Aussi discrète soit-elle, la musique du compositeur et pianiste français Jean-Michel Bernard s'intègre parfaitement et participe au climat délétère qui imprime le long-métrage. Le montage, sans être abusivement nerveux, façonne quant à lui un rythme suffisamment enlevé pour que les scènes, les événements, s'enchaînent sans que le spectateur n'ait à aucun moment à souffrir de la moindre lassitude. Les amateurs de thriller reconnaîtront au passage la présence de deux des interprètes de l'efficace Takenque Pierre Morel réalisa il y a de cela dix ans tout rond : le français Olivier Rabourdin qui une fois de plus incarne un personnage aux contours assez troubles, ainsi que l'excellent acteur albanais Arben Bajraktaraj. On notera également la présence des toujours aussi épatants Féodor Atkine et Benoît Magimel. Money demeure donc une totale réussite qui mérite que l'on s'y penche, que l'on soit amateur du genre ou pas.
Allez, juste pour évoquer le(s) « petit(s) truc(s) » qui pourrai(en)t empêcher le film de devenir un classique du polar à la française, je reprocherai juste aux interprètes de réciter leur texte en chuchotant comme s'ils craignaient que les voisins ne les entendent. En intérieur, cela peut se comprendre, mais dehors, à l'écart de tout, cela reste épuisant de devoir tendre l'oreille en permanence pour comprendre ce que chuchotent les personnages. De plus vous pourrez constater la laideur de l'affiche... A part ces menus détails, rien à redire, louez Money, achetez-le, mais surtout, ne le volez pas. Vous risqueriez de connaître un sort similaire à celui de nos trois jeunes héros...

Carbone d'Olivier Marchal (2017) - ★★★★★★★★☆☆

$
0
0


Après le précédent article consacré à l'excellent polar français de Gela Babluani, Money, le suivant est consacré au dernier long-métrage de l'acteur et réalisateur Olivier Marchal qui jusqu'à maintenant avait réalisé quatre films d'excellente facture dont le très sombre et pessimiste MR 73 avec Daniel Auteuil en 2008 et Les Lyonnais en 2011. Cette fois-ci, aux commandes d'un scénario écrit à quatre mains en compagnie d'Emmanuel Naccache, le cinéaste s'inspire d'une idée d'Ali Hajdi, elle-même inspirée d'un fait-divers ayant eu lieu entre septembre 2008 et juin 2009, lequel pris pour cadre la signature du protocole de Kyoto à l'issu duquel, l'Union Européenne s'engagea à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Un groupe d'escrocs profita alors de cette législation pour monter un réseau d'arnaques de grande ampleur. Longtemps après la French Connexion naissait la Carbone Connexion.

Sobrement intitulé Carbone, le dernier né d'Olivier Marchal est un thriller redoutablement efficace, qui ne fait ni dans la dentelle, ni dans l’œuvre familiale. Ici, tout y transpire la noirceur. L'intrigue tourne tout d'abord autour du personnage incarné par l'excellent Benoît Magimel, déjà présent dans le précédent film chroniqué en ces pages. Antoine Roca, ce PDG d'une entreprise au bord de la faillite, contraint de déposer le bilan. Marié à Dana et beau-fils d'Aron Goldstein, riche et impitoyable homme d'affaire qui le méprise, Antoine doit se refaire s'il veut pouvoir sauver la trentaine d'employés que la fermeture de son usine va mettre sur le carreau. C'est ainsi que son ami et avocat Laurent Melki le met sur une piste qui pourrait lui permettre de se faire beaucoup d'argent : tenter une fraude à la TVA sur les quotas de carbone de grande ampleur. Pour cela, il fait appel à ses deux meilleurs amis, les frères Eric et Simon, les fils de Dolly Wizman, il est aiguillé vers Kamel Dafri, un très dangereux trafiquant de drogue qui accepte de lui prêter cinq millions d'euros, en contrepartie desquels, Antoine et les deux frères devront lui reverser le double dès qu'ils auront réussi leur coût. Mais en choisissant de faire appel à « l'arabe », ils vont plonger tous les trois dans un tourbillon de mort qui fera également des dégâts collatéraux.

Une véritable gifle. Voilà ce qui ressort du dernier long-métrage d'Olivier Marchal. Pas aussi noir que MR 73 mais sans conteste, aussi désespéré, Carbone ne souffre que d'un seul gros défaut qui, fort heureusement, se fera assez vite oublier dès lors que la Broyeuse sera entrée en action. Ce problème qui aurait pu faire chavirer le navire, c'est justement ce coup inspiré de laCarbone Connexion. Les personnages mettent en effet en place tout un réseau bien huilé consistant à profiter de la législation citée plus haut afin de détourner des fonds très importants. Le problème, c'est qu'Olivier Marchal y va un peu trop rapidement, rendant du coup cette phase du récit peu crédible. Un peu trop facile en réalité. Mais dès que la réussite des trois amis intéresse le très gourmand Kamel Dafri (impressionnant Moussa Maaskri), tout est oublié et l'on assiste impuissant à la chute d'Antoine, d'Eric, de Simon et de leurs familles respectives. Gérard Depardieu incarne le monstrueux Aron Goldstein et prouve une fois encore qu'il est non seulement capable d'interpréter des types vraiment affreux, mais qu'il a encore beaucoup de choses à offrir au public.

Le casting est en la matière, tout à fait remarquable. Grâce à la mise en scène concise d'Olivier Marchal et au montage de Julien Perrin et Raphaele Urtin, Laura Smet, Idir Chender, Gringe, la chanteuse Dani et même Michael Youn (qui décidément prouve de plus en plus sa valeur d'interprète) incarnent des personnages déchirés et passionnants. Une fois encore, le paysage cinématographique français peut s’enorgueillir d'avoir en sa possession un véritable joyau du thriller français. Benoït Magimel y est aussi sombre que lumineux. A voir sans modération...

Sélection de 4 films à voir, à revoir... ou à éviter.

$
0
0
Pour commencer, MR73d'Olivier Marchal. Œuvre crépusculaire. La plus noire de son auteur. Peut-être un peu trop d'ailleurs. Une attitude parfois assommante malgré l'impeccable interprétation de Daniel Auteuil, dont le personnage de flic alcoolique hanté par l'accident qui a cloué à vie son épouse sur un lit d’hôpital, est entouré d'un contingents d'enculés. Des flics eux aussi. Il est étonnant d'ailleurs de constater combien l'affrontement flics-voyous n'aura pas lieu. Les bons et les méchants sont du même milieu, portent tous officiellement une arme de service et une plaque de police. On y arrondit ses fins de mois comme on peut, quitte à dérober sur la scène d'un crime, les bijoux de l'une des victimes d'un tueur en série insaisissable. Une 'mature'découverte attachée sur son lit dans une posture indécente, violée, sodomisée, battue à mort. C'est noir, oui, mais ça n'atteint jamais le degré d'intensité du Série Noire d'Alain Corneau ou du Bad Lieutenant d'Abel Ferrara. Surtout à la seconde projection. Mais MR73, ça n'est pas que l'unique récit de Louis Schneider, flic relié à la vie par sa seule épouse végétant tel un quasi-légume à l'hosto. C'est aussi l'histoire parallèle de Justine Maxence, fille d'un couple qui vingt ans auparavant ont été les victimes d'un double homicide barbare perpétré par un certain Subra. Un nom qui rappellera aux amateurs de criminologie française le fameux'Trio Infernal'et l'affaire Hattab-Sarraud-Subra qui défraya la chronique en 1984. la jeune femme apprend bientôt que le bourreau de ses parents va sortir sous peu de prison. Le lien entre Louis Schneider et Justine Maxence. C'est cette affaire justement, vieille de plusieurs décennies mais que le cinéaste reléguera en fin de parcours alors même que le flic est déchu de tous ses droits de policier après le destin tragique de l'un des rares collègues qu'il conservait encore comme ami. Un bon polar, sombre, nihiliste. Quelques portraits de flics véreux du meilleur tonneau et surtout, un Daniel Auteuil charismatique. Blafard, suant l'alcool, tenant à peine sur ses deux jambes. Il est loin le 'Bébel'des Sous-Doués Passent le Bac. Le troisième long-métrage d'Olivier Marchal est surtout l'occasion pour l'acteur d'offrir l'une de ses meilleures performances. Pourtant, MR73ne demeure finalement pas le meilleur film du cinéaste ancien flic. On lui préférera sans doute son dernier bébé, Carbone. Plus nerveux, moins existentialiste. Et finalement, tout aussi sombre et désespéré...❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔

Tiens, puisque j'ai Daniel Auteuil dans la ligne de mire, revenons justement sur l'un des films avec lesquels il attaqua le début des années quatre-vingt : LesSous-Doués Passent le Bac.Hé, oh ! Ne rigolez pas. C'est con, stupide, léger (très, et même trop), pas intelligent pour un sou, mais qu'est-ce que c'est bon. Et culte surtout. Car en France, on a pas de pétrole, et quand les idées se font la malle on enchaîne les uns derrière les autres, et ce, en quelques années seulement, des longs-métrages dont on pique la majeure partie des idées aux autres. Sauf que LesSous-Doués Passent le Bacétait là avant les autres. Un an avant Le Maître d’Écolede Claude Berri (oui, oui) avec l'excellent humoriste (mais assez piètre acteur) Coluche, mais également deux avant le déplorable Les Diplômés du Dernier Rang de Christian Gion, lequel a presque plagié le film de Claude Zidi. Vus les résultats désastreux obtenus par l'établissement scolaire privé LOUIS XIV à Paris, la directrice Lucie Jumaucourt (l'excellente Maria Pacôme) décide de réaménager les cours afin qu'un maximum d'étudiants obtiennent leur baccalauréat en fin d'année.LesSous-Doués Passent le Bac n'est en général qu'une succession de gags assez lourds, pas très fins dans l'ensemble mais l'imagination débordante dont font preuve les étudiants communique une joie et un plaisir au spectateur qui rit devant tant de pitreries et de bêtises. On n'aura jamais vu une telle concentration de cancres en dehors du quotidien des professeurs actuels. Aux côtés de Daniel Auteuil et Maria Pacôme, on retrouve quelques trognes bien connues comme celles de Hubert Deschamp en professeur de mathématiques, d'anglais et de sciences-physiques, Tonie Marshall en prof d'histoire-géographie, mais aussi Féodor Atkine dans le rôle d'un parent d'élève ou encore Michel Galabru en commissaire de police et Richard Bohringer en pion lors d'une épreuve de mathématiques. Un classique de la comédie franchouillarde que l'on pourra aisément cataloguer de nanar...❤❤❤❤❤❤💔💔💔💔

Direction le Mexique avec le thriller surnaturel Los Parecidosécrit et réalisé par le cinéaste Isaac Ezban. Cette fois-ci, rien à voir avec les deux films précédents si ce n'est que le réalisateur mexicain tente d'entretenir un certain suspens et que certaines situations prêtent à sourire. L'intrigue de ce long-métrage est si étrange qu'il n'a presque aucun équivalent cinématographique si ce n'est la célèbre série de science-fiction américaine The Twilight Zone. Car en effet, les personnages naviguant dans la salle d'attente d'un dépôt de bus d'où ils sont incapables de s'extraire dès lors qu'ils y mettent un pied se retrouvent dans une situation pour le moins étonnante. D'aucun dira d'extraordinaire même. Réalisé en 2015, le film n'a pas connu chez nous de sortie dans les salles mais l'entreprise américaine NETFLIX le propose depuis le 12 mai 2017 en flux continu sur Internet. Le récit tourne autour d'Ulises et de plusieurs voyageurs enfermés dans le hall d'une station de bus qui vont être les témoins d'événements étranges. Alors qu'une pluie acide redouble d'intensité et que la radio retransmet des informations inquiétantes concernant apparemment d'étranges comportements liés au déluge, à l'intérieur, tout s'emballe lorsqu'un étrange virus semble s'attaquer à tour de rôle aux personnes présentes à mesure que le temps passe. La particularité de ce 'virus'étant de transformer Irene, Martin, Alvaro et les autres non pas en infectés, mais en les transformant en répliques exactes d'Ulises. D'abord soupçonné d'être à l'origine du mal, Ulises est très vite innocenté lorsque les soupçons se portent sur le jeune Ignacio... vraiment très curieux est ce Los Parecidos qui semble sortir de nulle part. Le design général du décor ainsi que l'esthétique apportée à l'image elle-même renvoient l'univers de ses personnages dans les années cinquante-soixante même si cela n'est jamais réellement précisé. Difficile de donner un avis tout à fait objectif devant cet OFNI totalement assumé. Jamais vraiment amusant, jamais totalement angoissant, le film du mexicain a le privilège de posséder une identité propre. Avec un tel scénario, on s’imaginerait presque à rêver de ce qu'auraient pu faire d'une telle histoire, des cinéastes tels que David Lynch ou Alex de la Iglesia. En tout cas, une œuvre intéressante même si elle ne mérite pas encore le statut de film culte...❤❤❤❤❤❤💔💔💔💔

On termine comme on a commencé; avec un thriller: Le Jour Attendra. Bien que le réalisateur de ce seul long-métrage Edgar Marie ait participer à l'écriture de Les Lyonnaisd'Olivier Marchal et de la série Braquo, on ne peut pas dire que ce scénariste et cinéaste français ait fait des étincelles en tournant ce polar interprété par Jacques Gamblin et... Olivier Marchal en 2013. Le film est une mauvaise copie de tout ce qui a déjà été fait avant. Sans une once d'imagination et de talent, Edgar Marie s'imagine tout d'abord marquer les esprits avec une séance d'interrogatoire se voulant sans doute aussi impressionnante que la fameuse scène de la tronçonneuse dans le chef-d’œuvre Scafacede Brian de Palma. Raté. Ensuite, lorsque le français suppose être capable d'imposer aux spectateurs un gunfight au ralenti aussi puissant que ceux de John Woo (A Better Tomorrow, The Killer, Bullet in the Head, Hard-Boiled), là encore, il se trompe. A vrai dire, Le Jour Attendra devrait permettre de promouvoir auprès de ceux qui dénigrent son œuvre en tant que cinéaste, l'Olivier Marchal 'Réalisateur' tant il surpasse en de nombreuses occasions, cet ersatz sans intérêt. L'un des points les plus embarrassant demeure dans la présence de Jacques Gamblin. En effet, qu'a donc été foutre un tel acteur dans ce projet qui n'a d'autre force que de faire involontairement rire devant l'accumulation d'incohérences et de scènes ridicules. Vous l'aurez compris, Le Jour Attendra est très clairement un mauvais film. Mais au vu de la concurrence, l'amateur n'a pas trop de soucis à se faire: le thriller a de beaux jours devant lui...❤❤❤💔💔💔💔💔💔💔

Gangsters de Olivier Marchal (2001) - ★★★★★★★☆☆☆

$
0
0


Je ne sais combien de longs-métrages tournant autour des gardes à vue ont été tournés de part le monde, mais je suis certain d'une chose : l'un des meilleurs représentants demeure chez nous le Garde à Vueque le cinéaste français Claude Miller réalisa en 1981, admirablement interprété par Lino Ventura, Michel Serrault, et accessoirement Guy Marchand. A savoir qu'un remake intitulé Suspiciona été réalisé en 2000 par le cinéaste américain Stephen Hopkins. Le scénariste et réalisateur italien Giuseppe Tornatore s'essaya à l'exercice treize ans plus tard en 1994 en dirigeant Roman Polanski et Gérard Depardieu dans le très curieux Un Pure Formalité, mais c'est en 2001, et avec son premier long-métrage que l'acteur et cinéaste Olivier Marchal a débarqué en force avec Gangsters. Une première œuvre pour un résultat fort satisfaisant qui malgré son intrigue centrée autour de la garde à vue d'un homme et de sa compagne après qu'un massacre ait eu lieu dans une boite de nuit laisse déjà entrevoir le style d'un cinéaste qui ne cessera de peaufiner son œuvre jusqu'au dernier, et excellent, Carbone.

Pour sa première incartade dans l'univers du thriller, Olivier Marchal plonge Franck Chlevski, un petit truand de longue date et sa compagne Nina Delgado, prostituée, au cœur d'une affaire qui intéresse vivement les membres d'un commissariat situé dans le dix-huitième arrondissement de la capitale française. Le principe est clair. D'un côté, Franck et Nina, accusés d'avoir participé au massacre et d'avoir dérobé quatre-vingt millions d'euros de diamants, de l'autre, les commandants Eddy Dahan, Marc Jansen, accompagnés de plusieurs inspecteurs et chargés de faire la lumière sur cette affaire qui a causé la mort de sept personnes dont le truand 'Petit Claude'.. Durs à cuirs, Franck et Nina restent muets quant à leur participation éventuelle au massacre et au vol des diamants. Usant de méthode radicalement différentes, de celle qu'utilise son principal concurrent Dahan, Jansen, après avoir interrogé le deux suspects décide de passer à l'étape suivante et se montre de moins en moins compréhensif envers le couple qu'il commence à maltraité en compagnie de l'inspecteur 'Rocky'. De plus, Franck soupçonne que parmi les flics du commissariat, certains pourraient avoir un rapport direct avec les événements pour lesquels lui et Nina sont accusé...

Pour un premier film, Olivier réussit à tenir le public en haleine. Un huis-clos très efficace qui prend pour cadre un commissariat avec tout ce que cela peut supposer, surtout lorsque la nuit tombe et que certains flics se sentent d'humeur violente. Entre l'intégrité de certains et les ripoux qui gangrènent la profession, difficile au premier abord de savoir qui respecte l'ordre, et qui, malgré son engagement, a choisi de franchir la frontière entre intégrité et criminalité. Surtout que qu'Olivier Marchal s'offre un casting incroyable. De vraies belles gueules de cinéma aux interprétations interchangeables : outre le couple formé par Richard Anconina et Anne Parillaud, Gangsters nous présente des flics aussi flippants que les criminels qu'ils sont chargés de traquer : la froideur de François Levantal, le regard glaçant de Gérald Laroche, le chien fou Francis Renaud, et dans une moindre mesure, l'apathique (et néanmoins excellent) Guy Lecluse. A voir leur personnage respectif s'acharner sur Franck et Nina, le spectateur finit par se demander ce qui peut bien les séparer au fond, d'un truand comme celui qu'interprète l'épatant Jean-Louis Tribes.

On pourra en revanche regretter certains des quelques flash-back qui émaillent le récit et qui révèlent en partie la 'position' de Franck et Nina dans toute cette histoire. Une manière fort peu convenable d'aborder une facette de l'intrigue et qui amenuise l'impact du twist final. Mais à part ça, Gangsters est vraiment un très bon polar français et une belle entrée en matière pour Olivier Marchal...

Sélection de 4 films à voir, à revoir... ou à éviter (2).

$
0
0
On commence par du très, très, très lourd. The House That Drips Blood On Alex de l'américain Jared Richard qui semble n'avoir plus rien tourné depuis 2010, année de création de ce court-métrage horrifique. Au générique, la 'star' Tommy Wiseau. L'un des principaux, et reconnaissons-le, en réalité, seul atout de cette œuvre, est qu'elle confirme que l'acteur, producteur, scénariste et acteur auquel James Franco a rendu dernièrement hommage avec son biopic The Disaster Artist ne fut pas victime d'un coup de fatigue lorsqu'il tourna son unique long-métrage devenu depuis, œuvre culte pour amateurs de nanars, The Room. Le film de Jared Richard confirme tout le 'mal'' que l'on pensait de l'égocentrique cinéaste qui allait pondre sept ans plus tôt, l'un des pires films de toute l'histoire du cinéma. Car même dans le cadre d'un court-métrage n'excédant pas le quart-d'heure, Tommy Wiseau est mauvais. Mais mauvais... à un point presque inimaginable, il y campe le rôle d'Alex qui après avoir acheté une demeure, constate qu'il s'y déroule de curieux événements. Oser faire appel au grand Tommy pour le faire jouer dans un film d'horreur dont les cordes sont usées depuis des lustres était un bien grand risque. A moins que, plus malin qu'il ne semblait l'être, Jared Richard avait-t-il peut-être hypothéqué sur l'éventuel aura future qu'allait avoir son narcissique interprète?
Le personnage qu'incarne Tommy Wiseau accepte de signer le contrat d'achat de sa future demeure de son sang devant un promoteur que l'on comparera au Malin. Enfin, presque... désormais acquéreur d'une maison implantée devant une rue sobrement intitulée 'blood' et loin d'avoir la gueule de celle d'Amityville, l'intérieur ne vaut pas tripette non plus. Se servant de l'emménagement d'Alex pour justifier l'économie de moyens concernant la déco de la maison, Jared Richard installe Tommy Wiseau dans une demeure totalement vide, avec juste ce qu'il faut de cartons traînant sur le sol pour rendre crédible la situation dans laquelle se trouve son personnage. La maison qui dégouline de sang sur Alex est tragiquement mauvais. Au moins autant qu'il est drôle. Si vous avez trouvé Tommy Wiseau mauvais dans The Room, alors, c'est que vous n'avez encore jamais vu The House That Drips Blood On Alex. Afin de s'aligner au jeu presque invisible de son acteur principal, l'auteur du court-métrage propose une œuvre vide de tout intérêt, de toute mise en scène et finalement, de toute spéculation en matière de fantastique. The House That Drips Blood On Alex n'a tout simplement aucun autre intérêt que d'être moqué, ridiculisé, diffusé lors de soirées alcoolisées consacrées aux plus grands nanars de l'histoire du cinéma. Bref, c'est du grand Tommy Wiseau !!! 💔💔💔💔💔💔💔💔💔

Maintenant, direction la Roumanie, à deux kilomètres sous la surface de notre planète, là où plusieurs années en arrière, des soldats découvrirent une crypte menant à un labyrinthe avant d'y être ensevelis. De nos jours, une équipe de spéléologues menée par Jack McAllister décident d'explorer les lieux afin d'y découvrir si oui ou non, l'endroit est le théâtre d'un écosystème inconnu. Dire qu'ils vont être satisfaits est un faible mot au regard des créatures qui vivent sous terre. C'est ce que promet The Cave, œuvre américano-germanique réalisée en 2005 par le cinéaste Bruce Hunt et notamment interprété par Cole Hauser, Morris Chestnut, Lena Headey, Daniel Dae Kim et Eddie Cibrian, ce dernier étant plus habitué aux plateaux de séries télévisées que de cinéma (on a pu le découvrir par exemple dans Beverly Hills 90210 ou bien Les Feux de l'Amour entre 1994 et 1996). The Cave (chez nous, La Crypte) démarre comme un mauvais remake de La Forteresse Noire de Michael Mann, puis se poursuit avec aussi peu d'imagination en mauvais remake de Sanctum d'Alister Grierson, et enfin, en mauvais remake de The Descent de Neil Marshall. En bref, The Cave n'est qu'une pâle copie d'un certain nombre de longs-métrages qui lui sont infiniment supérieurs. Le creature-design est particulièrement raté, l'interprétation est convenable, sans plus, la mise en scène, pas vraiment originale, et surtout, la caractérisation des personnages, aux abonnés absents. Et que dire de l'aspect horrifique que l'on s'attend à ressentir devant un tel script et qui n'aura sans doute d'effet que devant le très jeune public ou les mémés de plus quatre-vingt dix ans? The Cave est ennuyeux pour quiconque a déjà vu les films cités plus haut. Inutile et jamais anxiogène. Étant effrayé à l'idée de mourir un jour noyé sous les eaux, je peux vous dire que j'attendais avec une certaine appréhension les passages sous-marins. Teuh, teuh, teuh. Autant plonger le nez dans un verre d'eau, c'est là tout l'effet que procure ce petit film fantastique sans intérêt...💔💔💔💔💔💔

Petit passage vers notre beau pays pour vous parler de Belle et Sébastien 3: le Dernier Chapitre (voilà un titre qui a de la gueule !). Jeune, je prêtais déjà autant d'intérêt au roman et à la série télévisée éponymes de Cécile Aubry qu'au Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry. C'est vous dire si j'avais envie d'aller m'enfermer durant plus d'une heure trente dans une salle obscure pour aller voir les élucubrations d'un gamin et de sa chienne. C'est donc par erreur que ma compagne, ma belle-fille et moi avons posé nos fesses sur les fauteuils du Cinéma des Corbières à Sigean alors que nous nous attendions à voir le dernier bébé de Dany Boon, La Ch'tite Famille. La présence de Tchéky Karyo au générique me rassurant, je cessais de faire cette tête d'enterrement qui s'est dessinée sur mon visage dès que j'ai compris notre erreur. Première (bonne ou mauvaise) surprise, l'acteur Clovis Cornillac est aux commandes du projet. J'apprendrai par la suite qu'il n'en est pas à son premier coup d'essai et qu'il a déjà dans son bagage de réalisateur le film Un peu, beaucoup, aveuglément et plusieurs épisodes de la série Chefs. Quant à Belle et Sébastien 3: le Dernier Chapitre, comment vous dire... ben, à part le jeune public, je ne vois pas quel véritable amateur de cinéma peut aimer ce long-métrage qui ne dégage pas la moindre émotion. On reste assis dans son fauteuil à compter les tâches de graisse et de soda qu'ont laissé d'anciens spectateurs avides de pop-corn et de Coca-Cola sur les fauteuils vides qui nous entourent. L'unique salle de Sigean n'accueille déjà pas grand monde habituellement, le nombre de spectateurs ce soir-là se comptait sur les doigts d'une paire de mains, et de quelques orteils en plus. Si les interprètes font leur job et que le film permet de profiter des sublimes décors du Briançonnais, de plusieurs communes Haute Maurienne Vanoise ainsi que du Jura, nous ne sommes pas venus feuilleter un catalogue de vacances mais bien assister à du cinéma. Sous ses faux airs de Leonardo Dicaprio, Clovis Cornillac interprète un chasseur prétendant être le vrai maître de Belle. Un type odieux qui fera tout pour mettre la main sur la chienne. Sébastien (Félix Bossuet) et son grand-père (Tchéky Karyo) se battront quant à eux pour conserver la garde de Belle (la chienne demeurant la meilleure actrice du film). Joseph (le chasseur en question) est stéréotypé au possible. Tellement que cela en devient ridicule. Vous comprendrez pourquoi si vous allez voir le film tant qu'il demeure à l'affiche. Tchéky Karyo est sous-exploité. Tout juste regrettera-t-on que l'actrice Anne Benoît apparaisse aussi tardivement dans le récit car son personnage de Madeleine offrait des perspectives fort intéressantes. En tout cas, la seule incarnation dont la caractérisation est aboutie. A part cela, Belle et Sébastien 3: le Dernier Chapitre, c'est du vide, rien que du vide. Pas d'émotion, un récit réduit à sa plus simple expression, et des interprètes sous-employés. Demeurent quelques rares moments sympathiques comme le voyage en quatre chevaux en compagnie du maire Urbain (excellent André Penvern)... 💔💔💔💔💔💔

Pour finir, un OFNI. Le seul long-métrage qu'à réalisé jusqu'à maintenant le chanteur Philippe Katerine après un court-métrage intitulé 1 KM à pieds, lui-même inclus dans ce Peau de Cochon aussi intimiste que sur...réaliste. Aussi intriguant que déroutant. Entre le témoignage de son enfance ( 1 KM à pieds remonte le chemin qu'empruntait Philippe Katerine lorsque petit, il se rendait à pieds à l'école) et fiction improvisée, le chanteur, compositeur et donc, cinéaste Philippe Katerine propose une expérience qui sort des sentiers battus. Nostalgie, amateurisme, absence totale de maîtrise de l'objet 'caméra', ultra-réalisme, et sûrement sans s'en être rendu compte, élève indiscipliné du cinéaste américain Harmony Korine. Peau de Cochon est le pendant cinématographique de l’œuvre musicale de son auteur. Ne vous étonnez donc pas si l'ensemble est absurde et paraît tenir avec des bouts de ficelle. Ont participé à ce projet aussi bancal qu'attractif (surtout si l'on apprécie le 'personnage'), les chanteurs Gaëtan Chataigner et Dominique A, la compagne de Philippe, Helena Noguerra, sa propre fille Edie Blanchard , ainsi qu'Anthony Karoui. Peau de Cochon est amusant. Une fois. Pas deux. L'engouement de la presse pour ce long-métrage atypique paraît tout de même exagéré. D'un point de vue technique, le film ne ressemble à rien d'autre qu'à une collection de petits courts-métrages mal filmés, mal interprétés, et pour la plupart, même pas scénarisés. Mais bon, c'est Philippe Katerine. Certains sont donc prêts à lui pardonner tout ce qu'il entreprend même si cela reste indigeste. Le plus drôle, c'est que certains se croient obligés d'invoquer des hypothèses quant à l'existence de cet objet filmique non identifié. J'avoue quand même avoir sourit et même rit en quelques occasions (les sketchs RN137 et 1973-2013) A réserver aux fans exclusifs du chanteur et aux amateurs d'expérimentations cinématographiques... 💔💔💔💔💔

Sélection de 3 films à voir, à revoir... ou à éviter (3)

$
0
0
Elizabeth débarque d'Angleterre sur une île après un long voyage alors que son père vient de mourir. Celui-ci finançait un couvent peuplé de religieuses aux coutumes étranges. La jeune femme, seule héritière, se rend donc un soir jusqu'au couvent afin d'y constater l'intérêt de continuer à financer les activités de ses habitantes. Là, Elizabeth est accueillie par Sarah, une jeune nonne qui se charge de son intégration. Après avoir fait la connaissance de la mère supérieure, la nouvelle arrivante est démunie de tous ses biens et doit se plier aux règles du couvent. Bientôt, Elizabeth est assaillie par de terribles cauchemars. En enquêtant sur la disparition de sa sœur qui depuis de nombreuses années avait intégré les lieux, la jeune femme découvre que les pensionnaires du couvent entreprennent d'étranges rituels dans les catacombes de la bâtisse... Sortant presque de nulle part, Dark Waters du napolitain Mariano Baino (à ne pas confondre avec le chef-d’œuvre de la J-Horror, le Dark water du japonais Hideo Nakata) est une œuvre fantastique à plus d'un titre. Non seulement il explore les arcanes de la démonologie d'une manière assez particulière, ses nonnes priant non plus la trinité formée par le Père, le fils et le saint-esprit, mais le malin lui-même, mais de plus, il offre à l'amateur de'diableries' une expérience hors du commun. Une recette de cuisine constituée de différents éléments pris ça et là à quelques fameux longs-métrages sur la question du Diable. The Devils de Ken Russel pour le comportement erratique (hérétique ?) des nonnes, L’Au-Delà de Lucio Fulci pour l'eau suintant aussi couramment que dans le classique de cet autre cinéaste italien. L’Au-Delà encore, mais également aussi La Maison aux Fenêtres qui Rient pour leurs peintres respectif, visionnaire en Diable et véritables écorchés vifs. L'ambiance de Dark waters est délétère, froide, et humide. Éclairés par des centaines de bougies, les décors monstrueux contrastent avec la beauté diaphane de l'actrice principale.
Mariano Baino projette son héroïne dans une intrigue fantasmagorique intense, constituée d'un lot important de visions cauchemardesques avec en toile de fond, la recherche d'identité. A l'origine, le cinéaste italien avait prévu de tourner le film en Angleterre, mais après que le producteur russe Victor Zuev ait découvert le court-métrage Caruncula de ce même Mariano Baino, il lui proposa de tourner finalement son film en Ukraine... Outre ce seul long-métrage réalisé en 1993, le cinéaste italien est l'auteur de trois courts-métrages réunit en 2014 dans un DVD par le studio The Ecstasy of Films, et dont j'espère pouvoir faire la chronique dans les jours à venir...
❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔
On ne quitte pas vraiment le Mal avec le second film abordé dans cet article puisque A Martfűi Rém(connu à l'internationale sous le titre Strangled) du cinéaste hongrois Árpád Sopsits s'inspire des exactions du tueur en série hongrois Péter Kovács, lequel sévit au milieu des années soixante. Accusé d'avoir tué quatre femmes et d'avoir raté deux autre meurtres (on suppose cependant qu'il a fait beaucoup plus de victimes), il fut condamné à mort. Si A Martfűi Rém ne suit pas consciencieusement la réalité des faits, il met cependant à jour les failles des autorités du pays ainsi que l'erreur judiciaire dont fut victime un certain János Kirják, accusé d'avoir tué la première victime de Péter Kovács puis condamné à la prison à perpétuité. Il fut libéré après onze années de détention. D'une durée d'environ deux heures, le film de Árpád Sopsits tente de relater les faits tels qu'ils se sont produits à l'époque. Si la première heure demeure d'une facture plutôt classique, le rythme s'accélère passée celle-ci. On passe de l'enquête, à la découverte du tueur qui sous les traits d'un époux apparemment insoupçonnable, tue femme après femme sans distinction d'âge. Le cinéaste a tendance à en montrer beaucoup, et même parfois trop, rendant ainsi certains passages particulièrement dérangeants. Le point culminant survient lorsque le tueur s'en prend cette fois-ci à une fillette, passant ainsi du tueur psychopathe et nécrophile (le serial killer a en effet l'habitude d'avoir des rapports sexuels post-mortem), au pédophile. Árpád Sopsits ne recule devant presque rien pour nous décrire son tueur comme un être terriblement déviant, obsédé par le sexe, manipulateur, allant toujours plus loin dans l'horreur (il ira jusqu'à découper les seins de l'une de ses victimes). Le portrait est assez juste et certaines scènes se révèlent inconfortables. Comme le seront certains passages consacrés à l'homme injustement enfermé en prison à sa place et montrant l'écrasante machine judiciaire (intimidations, tortures physiques et mentales). A Martfűi Rém commence donc comme un petit thriller peu avenant et surtout insignifiant en regard de la pléthore d’œuvres du même genre mais il parvient à mi-course à se détacher de la concurrence pour offrir une intrigue fort passionnante. Un long-métrage plus proche de certaines œuvres scandinave que du cinéma américain...
❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔
Troisième long-métrage à être abordé dans cet article, Bad Milo, écrit (en compagnie de Benjamin Hayes) et réalisé par le cinéaste américain Jacob Vaughan. Une œuvre directement inspirée par toute une vague de longs-métrages sortis dans les années quatre-vingt dont le culte et underground Basket Case de Frank Henenlotter. Impossible en effet de passer outre la comparaison entre les deux frangins de ce dernier et les rapports qu'entretiennent Duncan et le parasite qui vit dans ses entrailles et sort afin de tuer et de festoyer sur le cadavre de quelques individus. Traité à la manière d'une comédie trash, le film de Jacob Vaughan est délicieusement irrévérencieux et octroie une large place aux propos scatologiques. Car si Duane Bradley, le héros de Basket Casetrimballait avec lui son monstrueux frères siamois dans un panier en osier à travers les rues malfamées des pires quartiers de New-York, Duane, lui, transporte directement Milo à l'intérieur de ses intestins. Ce qui nous vaut quelques fumantes scènes aux toilettes, pas toujours très raffinées mais relativement drôles. Interprété par l'acteur Ken Marino, le personnage de Duncan (que l'on comparera lui aussi directement à celui de Basket Case puisque dès la première scène, la tenue vestimentaire du personnage renvoie inévitablement à celle du héros créé trente et un ans auparavant par Frank Henenlotter) consulte un psychiatre incarné de manière tout à fait inattendue par l'acteur suédois Peter Stormare que l'on avait plutôt l'habitude de voir chez Lars von Trier, Steven Spielberg, Terry Gilliam ou encore Wim Wenders.
L'une des bonnes idées de Bad Miloest surtout d'avoir opté pour une créature en animatronique plutôt qu'en CGI. Les rapports entre la bestiole et son hôte demeurent donc beaucoup plus charnels que si elle n'était constituée que de millions de pixels. Autre œuvre ayant apparemment inspiré Jacob Vaughan : The Brood (chez nous, Chromosome 3) de David Cronenberg. Alors que dans ce dernier un psychiatre était à l'origine d'une thérapie à base de'psychoprotoplasmes' permettant à l'un de ses patients d'extérioriser ses troubles comportementaux sous la forme de bébés monstrueux, l'expulsion de Milo des entrailles de Duncan semble se produire chaque fois que son hôte est irrité. Outre une dentition qui lui donne un air particulièrement peu engageant, la créature sait parfois se montrer attendrissante. Une sorte de E.T, l'Extra-Terrestre se muant enI.I, l'Intra-Intestinal. Bad Milo est bête et méchant, drôle et réjouissant. Une comédie horrifique fraîche qui rappellera de bons souvenirs aux quadra-quinquagénaires amateurs de films d'horreur des années quatre-vingt...
❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔

Sélection de 3 films à voir, à revoir... ou à éviter (4).

$
0
0
Bushwickpart d'un principe fort intéressant. Du moins le suppose-t-on durant les cinquante premières minutes qui ne nous éclairent pas vraiment sur ce qui se déroule en ville. Les cinéastes américains Jonathan Milott et Cary Murnion semblent préférer mettre en scène un récit tournant autour de ce qui pourrait éventuellement ressembler aux prémices d'un monde post-apocalyptique en devenir. Il est vrai qu'en temps normal, le septième art a tendance à offrir aux spectateurs quelques rares explications concernant l'éradication de toute forme de civilisation et par la même, de toute espèce d'humanité chez les rares survivants. Plongeant ainsi ces héros d'un monde nouveau dévasté par une guerre nucléaire, une invasion extraterrestre ou un virus, directement au cœur de terres dévastées où le seul but n'est plus que de survivre à la barbarie environnante et à la famine. D'un conflit, il s'agit ici, comme nous l'apprendra plus tard le soldat d'une armée qui tue sans distinction d'âge, de sexe ou d'origine quiconque se trouve sur son chemin. Serait-ce l'armée de l'ancienne URSS ? Ou celle d'un état islamiste ? Peut-être encore un contingent de soldats venus d'on ne sait quel pays qui jusqu'ici sommeillait en attendant le meilleur moment pour s'attaquer aux États-Unis ? Non, le combattant vient en réalité de beaucoup moins loin. En effet, le Texas a décidé de faire sécession avec les États-Unis par ordre des Pères Fondateurs de la Nouvelle Coalition Américaine. En bref, ce que veut le peuple du Texas, c'est son indépendance, loin de toute tyrannie gouvernementale. Un message éminemment emprunt de paranoïa. N'empêche, dans les rues, le massacre prend une ampleur catastrophique. Surtout qu'armés jusqu'aux dents, les habitants du coin se défendent contre l'armée des envahisseurs. La guerre civile étant déclarée, certains en profitent même pour perpétrer des vols et des assassinats en toute impunité. C'est au cœur de cette violence qu'interviennent Stupe et Lucy, les deux principaux personnages de Bushwick.
Techniquement, le film est construit autour d'une série de très longs plans-séquences qui parfois, ont malheureusement beaucoup de mal à cacher les raccords. Car en effet, ces dits plans-séquences sont tous truqués et révèlent les limites du procédé. Apparemment très inspiré par l'un des fabuleux plans-séquences de l'excellent film d'anticipation de Alfonso Cuarón, Les Fils de l'Homme, c'est au niveau de l'intrigue que Bushwick montre surtout ses limites. Car à part la traversée d'une ville assiégée par des tirs de mitraillettes nourris et des explosions fréquentes, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Alors bien sûr, le film en jette plein la vue visuellement. La mise en scène et le montage sont aux petits oignons, mais à part la prouesse technique, le film de Jonathan Milott et Cary Murnion manque cruellement d'émotion... ❤❤❤❤💔💔💔💔💔💔

Silent Hill, c'est au départ un jeu vidéo créé par le concepteur  japonais Keiichiro Toyama. L'idée d'une adaptation au cinéma pouvait autant faire frissonner de méfiance les fans du jeu qu'elle pouvait laisser imaginer un univers aussi effroyable que le jeu vidéo lui-même. Méfiance tout d'abord car jusqu'en 2006, les adaptations de jeux vidéos avaient donné naissance à de redoutables navets (Street Fighteret Mortal Kombat pour ne citer que parmi les plus connus). Mais aussi, quelque part, un certain intérêt puisqueSilent Hill, le jeu, ce fut des millions d'exemplaires écoulés, plusieurs suites sur différents supports et surtout, des heures et des heures de jeu terrifiantes dans un univers cauchemardesque. Un univers que parviendra pourtant à retranscrire sur grand écran et ce, avec brio, le cinéaste français Christopher Gans. Pas seulement une grande adaptation d'un monde au départ strictement vidéoludique, mais un grand film tout court. Une œuvre de plus de deux heures faisant la nique à la plupart des films d'épouvante toutes générations confondues et cela grâce à une esthétique et une vision de l'Enfer tout à faits inédits. Avec un luxe de détail, Christopher Gans plonge son héroïne incarnée par l'actrice australienne Radha Mitchell dans un dédale tortueux procurant une sensation d'étouffement démultiplié grâce à la sensation que rien ne peut permettre à cette jeune femme lancée à la recherche de sa petite fille, de pouvoir quitter les lieux. Une ville sinistrée, plongée dans un brouillard opaque, recouvert d'une épaisse couche de cendre. Outre des décors qui se désagrègent au son d'une sirène dont le retentissement laisse forcément son empreinte sur la santé mentale du spectateur, l'un des atouts de Silent Hill demeure dans son bestiaire fantastique, parmi lequel on trouve de terrifiantes et hyper-charismatiques créatures des Enfers. Qui parmi ceux qui ont vu le film de Christopher Gans peut aujourd'hui encore oublier les Bubble Head Nurses, le Janitor, ou le pire de tous, le Pyramid Headet son immense hachoir ? Pas ceux qui ont plongé tête baissée dans l'un des meilleurs films sur le sujet. Une œuvre que l'on rangera aux côtés du Hellraiserde Clive Barker pour ses visions torturées et ses âmes damnées. Une œuvre qui de plus, apporte un certain nombre de réponses aux interrogations que l'on pouvait se poser à l'époque de la sortie du jeu. Six ans plus tard une suite tardive arrivera sur les écrans en 2012. Un Silent Hill Révélation 3Dde piètre réputation, réalisé par le cinéaste britannique Michael J. Basset (Christopher Gans étant lui-même malheureusement retenu sur un autre projet). Malgré le bide retentissant de cette suite et la majeure partie des critiques l'ayant purement et simplement assassiné, un troisième opus est toujours prévu, avec, à la réalisation Michael J. Basset lui-même... ❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔

Pour terminer, je voudrais revenir sur un long-métrage que je n'avais vraiment pas  apprécié à sa juste valeur lors de sa découverte alors que la seconde et très récente vision allait m'être bénéfique. Terminée cette impression d'assister à un spectacle pro-adolescents, de ces œuvres qui érigent des gamins en nouveaux et incohérents sauveurs d'une humanité en perdition. Contrairement à ce que j'avais pu supposer la première fois, Hunger Games est beaucoup mature qu'il n'en a l'air. Basé sur le premier volet de la trilogie éponyme écrite par la romancière américaine Suzanne Collins, ce premier long-métrage installe un univers dystopique qui n'est pas loin de rappeler des œuvres cinématographiques telles que Logan's Run, Running Manou plus près de chez nous, Le Prix du Danger. Un futur immédiat s'appropriant certains codes du péplum, du survival, tout en traitant sous l'angle de la science-fiction, des faits-divers, eux, bien réels (les émeutes raciales). Ce que cite le film comme districts n'est rien d'autres qu'une somme de quartiers concentrationnaires cultivant le communautarisme régit par une Haute Société ne mélangeant pas les torchons et les serviettes. Sous un prétexte aussi fallacieux que celui qui voudrait que la descendances d'individus ayant accompli des actes répréhensibles paient pour ces derniers, Hunger Games est l'occasion de maintenir une certaine cohésion entre les populations défavorisées en jouant sur leurs peurs. Mais c'est aussi un moyen efficace de divertir dans une certaine allégresse, les nantis, qui sous couvert du spectacle, peuvent sans honte se repaître de la mort d'individus dont la survie n'a aucune espèce d'importance de toute manière.
Ce premier volet de la quadrilogie Hunger Gamesassure le spectacle dans des environnements aussi divers qu'une cité où l'abondance règne, tandis que dans les Districts, la moindre bouchée de pain se monnaie. Arrive alors la seconde partie, énergisant un scénario déjà fort passionnant, jetant vingt-quatre adolescents âgés de douze à dix-huit ans dans une arène sauvage où tous les coups sont permis. A ce titre, on comparera le film de Gary Ross (qui abandonnera la réalisation du second volet au profit de Francis Lawrence) au Battle Royale du japonais Kinji Fukasaku. Le Japon y étant en proie à une adolescence violente et désobéissante, le gouvernement s'en débarrasse en lui laissant libre cours pour assouvir son désir de mort sur une île sauvage. Hunger Games, sous ses allures de blockbuster (ce qu'il demeure d'ailleurs, au passage), est un grand film d'aventure où la violence n'épargne même pas des gamins âgés d'à peine douze ans. Le rythme est soutenu (surtout dans sa deuxième partie). L'un des points positifs du long-métrage de Gary Ross est d'éviter toute surenchère en matière d'effets-spéciaux, offrant ainsi à son œuvre, une certaine crédibilité. Jennifer Lawrence et Josh Hutcherson y forment un couple épatant, tandis que l'on croise en chemin, la route des excellents Woody Harrelson et Donald Sutherland. Au passage, on notera la présence du chanteur Lenny Kravitz dans le rôle de Cinna. Une opportunité habituellement agaçante qui loin d'être casse-gueule se révèle ici être un atout majeur. Le film, superbement mis en musique par les compositeurs  James Newton Howard et T-Bone Burnett, à sa sortie dans les salles, sera un immense (et mérité) succès. En deux jours seulement, et ce, sur le seul territoire américain, le film remportera soixante-dix millions de dollars de recettes. Soit pratiquement le budget du film se montant, lui, à soixante-dix huit millions de dollars. Après cet immense succès, trois suites verront le jour : Hunger Games : L'Embrasement en 2013, Hunger Games : La Révolte, partie 1en 2014 et enfin, Hunger Games : La Révolte, partie 2en 2015... ❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔

The Belko Experiment de Greg McLean (2016) - ★★★★★★★☆☆☆

$
0
0


J'adoooore le cinéma de l'australien Greg Mc Lean. Des quelques projections auxquelles j'ai pu assister, une seule m'a déçu jusqu'à maintenant. Qu'il s'agisse d'agression animalière (Rogue), de serial killer/survival inspiré d'un fait divers authentique (Wolf Creek), ou de paranormal et de fantastique (le décevant The Darkness), le cinéaste propose à chaque fois, un spectacle différent. C'est également le cas avec The Belko Experimentqu'il a réalisé en 2016. C'est la seconde fois que Greg Mc Lean quitte son pays natal pour livrer une œuvre 100% américaine. Il situe son intrigue à Bogotá, en Colombie. C'est là-bas que sont installés les locaux de l'entreprise Belko dont les employés, au fond, ne savent pas vraiment la raison pour laquelle ils y ont été embauchés. Tous ont en revanche un point en commun. Ils portent tous à l'arrière du crâne un traceur censé les protéger des risques d'enlèvement qui polluent la planète.

Ce matin là, quatre-vingt d'entre seulement vont intégrer leur bureau. Les autres seront renvoyés chez eux. La raison ? Ces dizaines d'hommes et de femmes, d'âge, d'origine et de confession religieuse différentes vont être les cobayes d'une expérience pour le moins extra-ordinaire. Dans l'incapacité de fuir l'immeuble recouvert de plaques fondues dans un métal ultra résistant, ces quatre-vingt individus, dont font partie Mike Mitch, Leandra Florez, Wendell Dukes, et leur directeur général Barry Norris vont tous être l'objet d'un ultimatum lancé par une voix diffusée par des hauts-parleurs installés un peu partout dans le bâtiment.

Mike, Leandra et les autres ont exactement deux heures, cent-vingt minutes, pour choisir parmi les quatre-vingt employés, les trente qui devront mourir. Si passé ce délai, la demande n'a pas été remplie, ce ne sont plus trente personnes qui seront tuées mais le double. Afin de convaincre tout le monde qu'il ne s'agit pas d'une mauvaise blague, quatre d'entre eux sont tués. Mais alors que les soixante-dix sept autre employés de Belko sont persuadés qu'ils ont été abattus une balle en pleine tête par un tireur à l’affût, l'un d'eux réalise que leur crâne a explosé de l'intérieur. En fait de traceur, on leur a implanté une micro-bombe déclenchable à distance. Devant le danger, le comportement d'une partie des employés devient alors incontrôlable...

The Belko Experimentdemeure d'un point de vue scénaristique, d'une simplicité exemplaire. Le twist final lui-même ne permettra pas de réévaluer à la hausse ce récit des plus basique déjà rencontré ailleurs et voulant qu'un groupe d'individus se décime pour une question de survie. Il va donc falloir à Greg Mc Lean jouer sur un autre tableau s'il veut que son œuvre ne tombe pas dans une platitude absolue. Mêlant thriller, action, et horreur, The Belko Experimentn'est pratiquement qu'une succession de meurtres dont certains se révèlent d'une très grande sauvagerie. Armes à feu, couteaux, hachoirs, clavier d'ordinateur (!!!), etc... tout est bon pour mettre la main sur une arme contondante. Qui pour faire le plus de victimes, qui pour se protéger des attaques d'un minuscule groupe formé de plusieurs dirigeants. D'où une certaine critique acerbe de la société et une vision outrée du management. Apparemment, Greg Mc Lean s'éclate, et le spectateur avec lui. Bien que parfois très sanglant, il n'est pas rare que l'on se mette à rire involontairement devant l’invraisemblance du propos. La violence et la décadence nées de la peur de mourir y sont tellement démultipliées que le spectateur ne peut faire autrement que rire devant un tel étalage de barbarie.

The Belko Experiment étale sur grand écran toutes les formes de comportement et les prises de positions disponibles dans ce genre d'événement. Du tueur involontaire qui ne pense qu'à sa propre survie, jusqu'au pervers qui trouve dans le meurtre une source d'inspiration éternelle (John C. McGinley et Tony Goldwyn, totalement givrés dans les rôles de Wendell Dukes et de Barry Norris), en passant par quelques rares cas d'individus conservant leur humanité face au choix cornélien qui suppose de prendre trente de ses collègues et amis pour les sacrifier. Tout le monde en prend pour son grade: Musulmane, black, jeunes, vieux, héros et anti-héros. Greg Mc Lean ne signe pas un film intelligent, ne donne pas dans la sobriété, mais offre à l'amateur de sensations, un spectacle rouge-sang fort réjouissant. Carrément pas le film de la décennie, ni de l'année 2016, mais une œuvre juste... bandante !

Saint Amour de Benoît Delépine et Gustave Kervern (2016) - ★★★★★★★☆☆☆

$
0
0


Saint Amour, c'est l'histoire de Jean, éleveur de bovins, qui une fois encore est monté à Paris pour le Salon de l'Agriculture afin d'y présenter sa plus belle bête, Nabuchodonosor, un taureau de plus de mille cinq cent kilos. C'est aussi celle de Bruno, son fils, qui en a décidément marre du métier d'agriculteur et qui espère bien se faire embaucher dans un Jardiland. Comme chaque année au Salon de l'Agriculture, son oncle et lui participent à leur propre Route des Vins en passant d'un stand de dégustation à l'autre en finissant toujours ivres. Bruno rêve de rencontrer celle qui partagera sa vie. Jean, lui, aimerait bien se rapprocher de son fils.

Depuis que sa femme est morte, il n'a plus que lui et pour rester au contact de Bruno, Jean décide de l'accompagner dans une Route des Vins grandeur nature. A bord d'un taxi conduit par le jeune Mike, père et fils vont apprendre à s'apprivoiser. Et ce, non seulement au contact l'un de l'autre, mais aussi grâce aux diverses rencontres qu'ils vont être amenés à faire durant leur périple de plusieurs jours...

Saint Amourest le septième long-métrage que le duo Benoît Delépine et Gustave Kervern, deux des auteurs et interprètes de l'émission trash diffusée sur Canal Plus, Groland(et ses dérivés), coréalisent. S'y croisent sur les routes de campagne, non seulement le couple formé par Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde qui signent ici une interprétation chargée d'émotion, d'amour et d'amitié, mais également Vincent Lacoste que l'on a pu notamment découvrir dans Lolode Julie Delpy ou CamilleRedoublede Noémie Lvovsky, Céline Sallette, Ana Girardot, Chiara Mastroianni, Andréa Férreol, Ovidie, ou encore l'écrivain Michel Houellebecq dans le rôle d'un propriétaire de chambre d'hôte tout à fait particulière.

Comme l'on pouvait s'y attendre, le film est décalé, acide, drôle, étonnant, parfois noir aussi tout en demeurant lumineux. Filmé caméra à l'épaule, l’œuvre de Benoît Delépine et Gustave Kervern peut tout à fait s'envisager comme un long-métrage indépendant, le genre de pellicule visible au festival de Sundance mais, ici, à la sauce française.

Le duo crée un décalage plutôt réaliste entre le monde rural et le monde urbain en assénant de véritable coups de poings qui s'en en avoir l'air et en disposant ça et là des répliques plutôt amusantes laissent en réalité un goût amer. A titre d'exemple, la scène de fête durant laquelle une future mariée n'ose pas avouer que son futur époux est agriculteur devant les visages jusque là amusés de Jean et Bruno finit de nous glacer les sangs lorsque le père et le fils réalisent le pourquoi de ce silence. Et des scènes comme celle-ci, Saint-Amouren regorge. Mai comme nos deux cinéastes sont également des êtres sensibles, ils composent équitablement chacune de leurs scènes avec l'humour noir qu'on leur connaît, mais aussi avec une certaine poésie que les deux immenses acteurs que sont Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde parviennent à rendre toujours crédible. Entre le père semblant idolâtrer son fils et ce dernier qui apparaît sans cesse au bord de la rupture, les deux acteurs font des miracles et parviennent à émouvoir même lorsque les situations paraissent improbables dans leur décalage.

La ritournelle musicale qui accompagne le film tout entier est composée par Sébastien Tellier. Quatre millions d'euros, c'est tout ce qu'à coûté le film de Benoît Delépine et Gustave Kervern. Un petit budget pour un très grand film. Une œuvre que l'on ne se lassera sans doute jamais de voir et revoir...


Sélection de 3 films à voir, à revoir... ou à éviter (5) Spéciale Hunger Games

$
0
0
Majoritairement (pour ne pas dire, unanimement) encensé par la presse française, Hunger Games : L'Embrasementest la seconde adaptation de la trilogie de romans écrits par Suzanne Collins. Deux choix s'imposent que l'on soit amateur du genre ou pas. Si l'on se positionne en tant que spectateur ayant aimé Hunger Games, premier du nom, on pourra aimer cette suite, même s'il faut reconnaître objectivement qu'elle ne ressemble à rien d'autre qu'à une 'mise à jour 2.0'du premier. Alors, bien sûr, si l'on n'est pas trop regardant et que la possibilité d'assister à un même spectacle divisé en plusieurs actes amélioré de quelques effets supplémentaires nous suffit, pourquoi pas. Sauf qu'en fait d'embrasement, le long-métrage de Francis Lawrence (qui contrairement aux apparences n'a pas de liens de parentés avec l'actrice incarnant l'héroïne Katniss Everdeen, Jennifer Lawrence) cette suite se révèle plutôt timide. N'ayant pas lu la série de romans, je ne peux par conséquent affirmer ou pas que le long-métrage demeure fidèle au second tome, mais concernant son adaptation, et malgré les indéniables qualités du premier que le nouveau réalisateur à su mettre à son profit pour proposer un spectacle plus impressionnant encore, on pourra quelque peu s'ennuyer devant la redondance du récit. Car Hunger Games : L'Embrasementn'explore que très peu de nouvelles idées. Il fallait à tout prix trouver le moyen de renvoyer l'héroïne combattre dans l'arène. Et pour cela, le récit invoquel'Expiation', cette formule qui permet tous les vingt-cinq ans d'envoyer parmi d'anciens combattants, ceux tirés une fois de plus au hasard. Retour à la case départ donc pour Katniss, Peeta, et en arrière-plan, Haymitch Abernathy (Woody Harrelson), Cinna (Lenny Kravtiz) et l'exubérante Effie Trinket (Elizabeth Banks). Donald Pleasance et le monstrueux personnage Coriolanus Snow sont toujours du voyage.
A part quelques petites nouveautés au niveau du scénario (révolte timide d'une partie du peuple vivant dans les différents secteurs des districts, volonté du président Snow de se débarrasser de Katniss, principe d'alliance, combattants de tous âges), Hunger Games : L'Embrasement se décompose de la même manière que l'épisode précédent. Tirage au sort des candidats, avec à la clé, quelques courageux volontaires. Présentation devant le peuple du Capitole, entraînement au combat, et enfin, survie en milieu hostile pour les combattants du soixante-quinzième tournoi des Hunger Games. Mieux vaut éviter de regarder les deux premiers volets consécutivement car sinon, c'est l'ennui qui guette. En effet, on a très souvent l'impression de regarder le premier opus deux fois de suite. Heureusement que quelques bonnes idées viennent améliorer une œuvre qui se révélait déjà convaincante. La forêt devient tropicale, les combattants forment des groupes d'alliés solides et attachants, et quelques ingénieuses propositions donnent une ampleur dramatique supplémentaire à la phase 'survivaliste'. Comme cette horloge climatique gigantesque ou l'immense champ de force qui recouvre le ciel au dessus de la tête des combattants. On le savait déjà, un troisième volet était logiquement prévu, mais mon dieu que Hunger Games : L'Embrasement se termine en queue de poisson. Comme une ellipse improbable qui donne à la fin de ce second épisode les allures d'un brouillon laissé en l'état. Le long-métrage de Francis Lawrence est une déception pour qui aurait préféré que l'intrigue avance davantage et ne nous resserve pas la même sauce que l'année précédente. Le budget de cette suite fut de cent-trente millions de dollars. Le film rapporta en l'espace du premier week-end seulement et ce, à travers le monde, la modique somme de trois-cent sept millions de dollars. La preuve que le public y adhérait totalement. Il n'aura pas fallut attendre longtemps pour que sorte le troisième volet qui apparu sur les écrans en novembre de l'année suivante...

Hunger Games - La Révolte : Partie 1, c'est le changement dans la continuité. Francis Lawrence nous épargne heureusement une seconde redite et fait enfin avancer le récit d'une dystopie qui n'oublie cependant pas d'abreuver ses images des mêmes métaphores que dans les deux précédents épisodes. L'embrasement annoncé lors du second opus, bizarrement, ne survient finalement qu'au cœur de cette révolte tant attendue, que le spectateur aura sans doute la désagréable occasion de voir scindée en deux, le laissant orphelin de ses héros pendant presque une année entière. L'une des grandes tragédies de cette saga adolescente post-apocalyptique devait survenir durant le générique de fin de Hunger Games - La Révolte : Partie 1, puisque sans que l'on y soit forcément préparé, nous apprenions que ce troisième épisode rendait hommage à l'acteur Philip Seymour Hoffman, retrouvé mort dans sa salle de bain. C'est alors un peu honteusement que l'on pouvait penser qu'outre ce malheureux événement, Francis Lawrence avait peut-être tout de même eu la chance d'avoir en sa possession les scènes qu'avait tourné l'acteur pour le quatrième et dernier volet qui allait sortir l'année suivante, en 2015 ? la réponse est... oui. Une interprétation posthume pour un acteur dont l'absence allait profondément marquer le paysage cinématographique mondial... Si les premiers rôles incarnés n'ont physiquement pas eu le temps de vraiment vieillir (Jennifer Lawrence et Josh Hutcherson n'ont par exemple qu'un an de plus par rapport à l'épisode précédent), leur personnage respectif a part contre beaucoup mûri, conférant ainsi une certaine crédibilité à ces personnalités quittant peu à peu le monde de l'adolescence pour celui, beaucoup plus concret, des adultes. Le récit lui-même semble avoir muté et demeure beaucoup plus sombre qu'auparavant. Débarque pour la première fois, l'actrice américaine d'origine écossaise Julianne Moore dans le rôle de la présidente Alma Coin du District 13.
Comme écrit plus haut, la métaphore persiste dans sa volonté de décrire la manipulation par l'image dans un contexte pas si éloigné du notre. En bons élèves, ce sont cette fois-ci les rebelles qui en font usage afin d'opportunément rallier un maximum d'individus à leur cause. Si l'émotion semblait avoir été bannie du second épisode, et si cette émotion n'est pas des plus courante dans ce troisième opus, il demeure tout de même une séquence foudroyante, magnifiquement mise en images, en musique et en paroles. La chanson, L'arbre du Pendu, dont nous envisagions déjà auparavant la portée mais qui trouve ici matière à chavirer le cœur des spectateurs, donne lieu à une séquence aussi belle que bouleversante. Hunger Games - La Révolte : Partie 1 forme une sorte de huis-clos situé presque exclusivement dans la tour souterraine de quarante étages du District 13. Le cadre se veut plus anxiogène et demeure en total décalage avec la forêt tropicale du second épisode. Les rares sorties en extérieurs servent de prétexte pour nous montrer un paysage dévasté par la guerre et par un homme, un seul, le toujours tyrannique Snow (excellent Donald Sutherland), posant fièrement en dictateur ultime d'un monde en pleine déliquescence. Comme l'est de plus en plus sa suprématie, mise à mal par le grondement d'un peuple qui ne veut plus vivre sous son joug. Visuellement, il demeure dans ce troisième épisode, une énigme difficile à résoudre, et que pas même le budget de cent-vingt cinq millions de dollars ne peut expliquer. Pourquoi suggérer les combats plutôt que de nous en mettre plein la vue ? En effet, même si la subjectivité de l'attaque de l'armée du Capitole contre le District 13 a l'avantage de présenter l’affrontement sous un angle plus anxiogène que spectaculaire (le spectateur est ainsi directement confronté aux conséquences du bombardement de la tour souterraine par les missiles ennemis), une partie du public pourra regretter que le film soit souvent plus contemplatif que rentre dedans. Au bout de trois épisodes, on pouvait espérer que la saga verse davantage dans l'affrontement direct, d'autant plus qu'en terme de tactique militaire, Hunger Games - La Révolte : Partie 1est plutôt timide. Espérons simplement que le quatrième et dernier volet apportera la réponse attendue du public éprit de vengeance...

N'attendons pas et allons directement dans le vif du sujet. Hunger Games - La Révolte : Partie 2débute comme s'il n'avait été scindé du précédent épisode que par une longue page de pub d'un an. Pas de générique en dehors de la présentation des sociétés ayant produit le film. On retrouve Katniss comme si nous l'avions quittée un instant auparavant. Minerve autour du cou, déboussolée par ce qui vient tout juste de lui arriver. Pas le temps de tergiverser. Francis Lawrence a exactement cent-trente six minutes pour apporter une conclusion flamboyante à la saga Hunger Games. Verdict ? Si dans une grande majorité des cas ce dernier volet est moins apprécié que les deux premiers (Hunger Games et Hunger Games – L'Embrasement) par la presse et le public, il rempli cependant parfaitement son objectif, qui est de divertir. Désormais, le combat final est engagé. Plus le récit de cette saga qui aura tenu en haleine les spectateurs durant quatre années consécutives progresse, et plus la colorimétrie s'efface au profit d'une bichromie proche du noir et blanc. Après un avant-propos détaillant grossièrement le but de la manœuvre à venir de la part des alliés désormais constitués des rebelles des treize districts, La Révolte : Partie 2 offre une vision urbaine des fameux Hungers Games lors d'une succession de moments de bravoure trouvant leur point culminant lorsque Katniss et les membres d'une mission à laquelle elle participe sont contraints de passer inaperçus en passant sous le Capitol. On pourra reprocher l'apparition de 'mutants'qui dans le contexte de ce récit pourront paraître inappropriés ou du moins, tout à fait opportuniste (le film sort au beau milieu d'un fatras de longs-métrages sur le thème des 'infectés'). Sauf que, la scène durant laquelle la dite 'mission'combat avec acharnement ces créatures humanoïdes est si bien orchestrée qu'on pardonne aisément cet écart de conduite. S'enchaînent alors des séquences inoubliables dont un bouleversant bombardement dont le cinéaste semble avoir le secret. Toujours magnifiquement accompagnée par la partition musicale de James Newton Howard (ahhhhh le déchirant thèmeThe Hanging Tree), l'aventure est riche en rebondissements avec moult trouvailles (le raz de marée, la ville piégée, etc...) et quelques rares moments réellement tétanisants (le massacre des enfants devant les grilles du Capitol). Les effets-spéciaux conservent leur générosité tout en se faisant suffisamment discrets pour que le récit n'en pâtisse pas. Chaque actrice, chaque acteur, incarne avec talent son personnage. La caractérisation de certains d'entre eux est poussée jusque dans ses derniers retranchements et laisse souvent entrevoir des chemins de travers comportementaux auxquels nous ne nous étions pas forcément préparés même s'ils entrent dans une certaine logique ( le personnage d'Alma Coin). Parmi les quatre épisodes, c'est bien ce dernier qui met en lumière l'actrice Jennifer Lawrence, superbement filmée dans une œuvre entièrement vouée à son image. A peine reconnaissable en certaines occasions, le spectateur a l'occasion de noter le double enjeu intellectuel qui ressort de Katniss et du contrat moral qu'elle a envers son peuple. Il demeure en effet en elle, ce qui, très étrangement, participe à l'adhésion du public pour l'actrice qui pouvait jusque là énerver, comme deux aspects de sa personnalité qui au lieu de s'entrechoquer se complètent : Volonté et appréhension.
Au final, on pourra se demander si ce récit qui finalement ne fait que survoler certaines de ses thématiques méritait quatre longs-métrages. Mais le spectacle est parfois si effroyablement beau et le message si proche de nous que l'on se dit que neuf heures de film n'étaient finalement pas de trop ! 

Tiens ! Et si j'me lançais dans la saga Harry Potter...? 

Sélection de 3 films à voir, à revoir... ou à éviter (6)

$
0
0
Retourner en arrière, remonter dans le passé, de quelques années. Une grosse dizaine à vrai dire, et passer des postérieurs Héros, La Traverséeet Carboneau plus ancien Incontrôlable, c'est un peu comme de déguster un met raffiné avant de manger une vulgaire tambouille. Sur les conseils (mal)avisés d'un ami (désolé Christophe), j'ai donc opté pour une œuvre antérieure. Une comédie balourde, loin des rôles dramatiques qu'ont désormais l'habitude d'offrir les cinéastes à un Michael Youn, ma foi, pas aussi mauvais interprète que je l'aurai cru. C'est ainsi donc que l'on reprochera à l'ancien animateur du Morning Lived'avoir assez mal débuté sa carrière d'acteur en enchaînant des œuvres désarmantes de niaiseries. Dont cet Incontrôlable échappant justement à toute forme de raison d'être. Débile, oui. Vulgaire, certainement. Drôle... ? En de TRES rares occasions. A vrai dire, surtout au début, lorsque l'on découvre que le personnage de Georges, scénariste de métier, se réveille un matin avec la voix d'Eddy Murphy. Comprendre, la voix FRANCAISE de l'acteur américain. Et plus spécifiquement celle du film d'animation Shrek. Une situation originale qui n'est pas sans rappeler La Personne aux deux Personnesde Nicolas Charlet et Bruno Lavaine, une comédie là encore, assez faible incarnée par Daniel Auteuil et Alain Chabat. Originale, et grotesque, puisque malgré l'assurance dont fait preuve le nouvel et très collant alter ego du héros, sa voix à de quoi décourager n'importe quel spécimen de la gente féminine confronté au scénariste en mal d'inspiration. Même la jolie Hélène de Fougerolles aura bien du mal à garder son calme dans la peau de Manon, plus vieille amie du héros et en secret, très amoureuse de ce bêta de Georges qui va durant une heure trente, accumuler les bourdes.
Incontrôlable, c'est du lourd(ingue), et même, du très lourd(ingue). Allez, j'avoue, j'ai ri très fort. Une fois. Et un peu plus discrètement, à deux autres occasions. La première fois, lors d'un repas partagé entre Georges et son ami dentiste Roger interprété par Hippolyte Girardot dont on se demande encore ce qu'il est venu foutre dans une telle galère. Ne parlons même pas de Patrick Timsit dans la peau d'un David parfaitement insignifiant, de Régis Laspalès en prêtre (pas le pire personnage du film au demeurant), ou bien entendu, Thierry Lhermitte qui incarne sans doute le personnage le moins décourageant de cette comédie vraiment ratée. On s'en doute assez rapidement mais Michael Youn est doublé par la voix française officielle d'Eddy Murphy, l'acteur d'origine mauritanienne, Med Hondo. Bouffi, l'acteur s'est de plus astreint à un régime particulier à base de kebab qui lui a fait prendre plus de quinze kilos. On est cependant loin des trente kilos que pris l'américain Robert de Niro au tout début des années quatre-vingt pour les besoins du tournage de Raging Bull de Martin Scorsese. Toujours est-il que c'est à cause de ce long-métrage et de quelques autres également que la mauvaise réputation de Michael Youn le précède. Et c'est bien dommage car dorénavant, les cinéastes lui font confiance et lui confient des rôles du plus grande envergure. Que les réfractaires lui laissent alors une chance de leur prouver sa valeur, tout en évitant copieusement, bien sûr, ce furoncle cinématographique... ! ❤❤❤💔💔💔💔💔💔💔

Lorsque l'on s'écrase au sol, l'important, c'est de se remettre en selle. Sur un cheval, une bicyclette. Ou comme ici sur un fauteuil de cinéma. Ne jamais lâcher sa passion pour le cinéma malgré les désagréments que l'on peut rencontrer lorsque l'on est confronté à des contrariétés du même type que le film chroniqué précédemment. Sans Laisser de Tracerenoue d'une manière générale avec ce que l'on attend d'un long-métrage en évacuant toute la misère que l'on peut ressentir devant ces heures perdues devant des films qui ne mériteraient même pas que l'on évoque leur titre. Le réalisateur, acteur et scénariste français Grégoire Vigneron mettait en scène en 2010, ce qui devait demeurer jusqu'à aujourd'hui comme son unique long-métrage. Une œuvre qu'il co-écrivit en compagnie d'un autre habitué du septième art, le cinéaste et scénariste Laurent Tirard, auteur dernièrement de l'excellent Le Retour du Hérosavec Jean Dujardin et Mélanie Laurent. Sans Laisser de Trace a l'intelligence des thrillers français qui n'essaient jamais de copier leurs homologues américains, scandinaves ou sud-coréens. Valeur sûre du cinéma français, l'immense Benoît Magimel s'implique comme toujours avec force dans le rôle d’Étienne Meunier, PDG d'une entreprise florissante spécialisée dans les produits d'entretien. Un jour, alors qu'il vient de retrouver son ancien ami Patrick Chambon qu'il n'a plus revu depuis vingt ans, Étienne ressent le besoin de lui confier un secret qui le ronge depuis de nombreuses années. En effet, il y a longtemps, Étienne s'est approprié l'invention d'un homme, laquelle a fait depuis sa réussite professionnelle. Sur les conseils de Patrick, et afin de soulager sa conscience, Étienne et celui-ci se rendent chez cet homme bafoué afin de lui avouer l'outrage dont il s'est rendu responsable bien des années auparavant. Mais plutôt que de libérer sa conscience, Étienne va sans le vouloir se retrouver empêtré dans un engrenage dont il aura bien du mal à se sortir...
Un casting impeccable pour un thriller psychologique haletant, dont le scénario écrit avec concision ne souffre d'aucun défaut ni d'aucune sorte de maladresse. Preuve si l'en est que le cinéma français en a sous le coude lorsqu'il s'agit de nous conter des histoires aux multiples ramifications. Sans Laisser de Trace est l'exemple type de long-métrage qui assouvit les pulsions du spectateur avide de récits tout à la fois alambiqués et pourtant parfaitement limpides dans leur constructions. Grégoire Vigneron est un sacré pervers. L'enchaînement d'événements pouvant jouer sur la carrière et la vie privée du héros (un personnage, si l'on réfléchit un instant, qui n'est pourtant pas des plus remarquable moralement), est tel que l'on s'inquiète de la tournure que pourrait prendre son histoire personnelle. D'autant plus que Sans Laisser de Trace accumule les twists avec une régularité diabolique sans jamais empiéter sur le terrain du ridicule. Benoît Magimel y est énorme, comme à son habitude. François-Xavier Demaison incarne un Patrick Chambon inquiétant dans sa manière irraisonnée d'aborder la situation. Si les deux principaux interprètes emportent l'adhésion grâce à leur excellente interprétation, il serait dommage d'oublier Julie Gayet, Jean-Marie Winling, et Dominique Labourier formant à eux trois la compagne et la belle-famille du héros. Ou bien encore Stéphane de Groodt dans le rôle du collant inspecteur Kazinski, Léa Seydoux dans celui de Fleur, fille de François Michelet, incarné lui par l'acteur André Wilms (le très touchant Joseph de l'excellent Ôtez-moi d'un doutede Carine Tardieu). Sans Laisser de Tracen'est pas de ces thriller nerveux reposant sur des courses-poursuites et des séquences de gunfight. Non, le long-métrage de Grégoire Vigneron repose sur un scénario brillant reposant sur le principe des dominos. A voir, donc. Absolument ! ❤❤❤❤❤❤❤💔💔

Pas comme... Truandsde Frédéric Schoendoerffer, fils de... Pierre Schoendoerffer. A force de trop vouloir faire dans le glauque, le sexe, la violence et la noirceur, le cinéaste français originaire de Boulogne-Billancourt ridiculise tout ce qu'il entreprend. Benoît Magimel prouve que l'on peut être un excellent acteur et avoir du mal à convaincre sous la direction d'un cinéaste qui, ici présent, paraît s'être laissé pousser des ailes en s'imaginant hypothétiquement être capable de tourner SON King of New-York,mais en réalité, sans jamais avoir dans ses valises cette petite chose que l'on appelle le talent. Du moins, pas cette fois-ci. Truands est grotesque, surenchérissant dans le domaine de l'horreur lorsque son personnage principal surjoué par l'acteur Philippe Caubère pète un câble et torture (avant de tuer) tout ceux qui nuisent à ses projets mégalomaniaques. Si seulement le personnage de Claude Corti s'était contenté de cela. Mais non, car la femme, qui n'aura jamais été aussi peu considérée qu'en la présente occasion, en prend plein le cul comme voudrait être formulée l'expression à la manière des propos orduriers qui parasitent sans cesse le troisième long-métrage de Schoendoerffer fils. L'acteur se croit sur les planches d'un théâtre à l'abandon, évoquant avec férocité quelques personnages de grands films noirs américains sans pour autant convaincre l'amateur de polars. Le scénario de Frédéric Schoendoerffer et Yann Brion croupit sous une montagne de dialogues d'une confondante vulgarité. La voyoucratiesous son aspect le moins 'noble 'pourrait-on envisager...
Aux allures, paraît-il, de docu-fiction (sûrement ces mouvements de caméra imprécis ou ces voix qui parfois disparaissent sous l'épuisante (et donc insupportable) bande-son), Truandsdéroule une intrigue qui elle, en contrepartie, ne fatiguera certainement pas les amateurs de thrillers psychologiques en recherche de sensations inédites. Schoendoerffer signe une œuvre bas du front. A peine survolée par un Benoît Magimel qui, certainement sans le vouloir, vient avant tout empocher son cachet d'interprète. Une navrante parenthèse avant l'efficace Dealer de Jean Luc Herbulotque je m’apprêtais à regarder juste après. Mais, ça c'est une autre histoire que je vous propose de vous raconter la prochaine fois... ❤❤❤💔💔💔💔💔💔💔
Viewing all 3799 articles
Browse latest View live