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Flatliners de Niels Arden Oplev (2017) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

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Réalisé par le cinéaste danois Niels Arden Oplev et diffusé sur les écrans de cinéma en 2017, Flatliners est le remake du titre éponyme sorti chez nous sous le titre L'Expérience Interdite et réalisé par l'américain Joel Schumacher vingt-sept ans plus tôt. Ce long-métrage mêlant thriller, fantastique et science-fiction met en scène un groupe d'étudiants en médecine face à des expériences de mort imminente (NDE) dont les effets secondaires inattendus ne vont pas tarder à apparaître. Afin d'évoquer la filiation des deux films, le danois engage l'acteur Kiefer Sutherland pour le rôle du Docteur Barry Wolfson alors même qu'il aurait été plus judicieux de le découvrir dans la peau même du personnage qu'il interpréta en 1990, Nelson Wright. Mais ceci n'étant qu'un détail, penchons-nous sur l'intrigue.
Autant le préciser tout de suite, Flatliners n'apportera pas la moindre réponse à ceux qui se passionnent pour le sujet dont il est question ici, car le film de Niels Arden Oplev se concentre avant tout sur les répercussions liées au phénomène NDE et à l'incursion de ses personnages dans un univers parallèle, sorte de transition entre la vie et l'éternité telle que la conçoivent certains.

Flatliners est typiquement le genre de long-métrage inutile jouant sur la fibre nostalgique des adolescents des années quatre-vingt, quatre-vingt dix. Mais là où le bât blesse, c'est qu'à l'époque, déjà, les amateurs de fantastiques et de science-fiction n'avaient pas présagé que le film de Joel Schumacher deviendrait un classique. Beaucoup moins marquant que d'autres dans le domaine de l'étrange et du surnaturel, c'est pourtant bien lui dont le danois décide de se réapproprier le sujet en 2017. Plus qu'un remake, l'acteur Kiefer Sutherland affirmerait qu'il s'agirait donc d'une suite, permettant ainsi à son réalisateur de prendre des libertés avec l'histoire originale.Tourné en Ontario, Flatliners met donc en scène les acteurs Ellen Page, Diego Luna, Nina Dobrev, James Norton et Kiersey Clemons subissant les effets-secondaires foudroyants d'une expérience qu'ils ne maîtrisent pas. Visions cauchemardesques allant jusqu'à pousser l'un des héros dans le vide, Flatliners use de facilités pour générer l'effroi qui commencent franchement à devenir agaçantes : desJump Scaresinutiles puisqu'à l’efficience inopérante !

James Norton est fatiguant de bêtise. L'étudiant en médecine post-pubère, crétin, pas vraiment à son avantage et que l'on rêverait presque de voir rester sur la table d'opération tant il agace. Mais il n'est rien en comparaison de l'actrice Kiersey Clemons. Inexpressive, incapable de transmettre la moindre émotion, elle est le maillon faible d'une histoire piochant allégrement dans des récits maintes fois traités. Les univers parallèles dans lesquels sont plongés les protagonistes laissent imaginer ceux des Griffes de la Nuitmais sans son croquemitaine. Pire : comme une sentence, les personnage semblent être poursuivis par la Mort, condamnés à finir sur le bûcher des vanités. Le danois convoque (innocemment ou pas) la saga Destination Finalemais sans faire preuve d'une once d'imagination.
Peu logique, l'histoire personnelle de chaque individu fait appel à un passé douloureux ne mettant pas forcément face à eux, le fantôme d'une personne morte par leur faute. Non, ici, c'est la responsabilité de chaque face à la mort (ou non), d'un individu auquel ils devront présenter leurs excuses s'ils veulent résister à l'attraction de la mort. Grotesque !
Au final, Flatliners se regarde comme une petite production horrifique à l'attention presque exclusive des adolescents. Pas le genre de long-métrage demandant un effort de réflexion...

What Happened to Monday de Tommy Wirkola (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆

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Le long-métrage What Happened to Mondayconnu chez nous sous le titre Seven Sisters pourrait se résumer en quelques mots : Curiosité, excitation, déception. Curiosité, car la thématique de la dystopie est un sujet passionnant qui a donné lieu, en de nombreuses occasions, à d'excellentes surprises. Excitation, car la présence décuplée de l'actrice suédoise Noomi Rapace, de surcroît aux côtés de Willem Dafoe et Glenn Close, est une donnée non négligeable. Déception, car davantage que l’œuvre d'anticipation profonde à laquelle le spectateur aurait pu prétendre assister, le film de Tommy Wirkola se mue en un film où l'action domine tous les autres champs d'investigation. Pourtant, tout avait débuté sous les meilleurs augures. Un casting hétéroclite, un sujet, pourtant mainte fois abordé, auquel accède le cinéaste norvégien sous un angle intéressant, et d'époustouflants effets-spéciaux numériques.
De cette œuvre de plus de cent-vingt minutes ne se détacheront finalement que les trente ou quarante premières. Celles durant lesquelles le spectateur découvre l'univers pessimiste dans lequel vit désormais l'humanité en cette année 2073. Le sujet de la surpopulation n'étant pas tout neuf, il fallait absolument élargir le thème de l'enfant unique. C'est la raison pour laquelle, Noomi Rapace ne campe non pas une, ni deux sœurs jumelles dans un monde qui n'accepte qu'un seul enfant par couple, mais sept.

Et sept, cela implique la présence de la suédoise dans la peau d'autant de personnages différents. Plus encore que les différentes apparences auxquelles a dû se plier l'actrice, c'est dans le comportement de ces sept sœurs prénommées chacune d'un jour de la semaine que la véritable performance est mise à jour. Noomi Rapace, en endossant les rôles de Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi, et de la dernière à sortir du ventre de leur mère, Dimanche, a dû faire montre de ses talents d'interprète pour qu'à l'écran, le spectateur n'ait pas l'impression d'assister à l'incarnation d'une seule actrice mais bien de sept personnages aux forces, aux faiblesses, aux humeurs et aux sensibilités diverses. Sur ce point, le contrat est parfaitement rempli. Dans le genre, le procédé montrant un interprète unique jouer différents personnages s'entrecroisant à l'écran est une prouesse. La caractérisation des personnages, si elle n'est pas poussée dans ses derniers retranchements, est suffisamment étudiée pour que l'on parvienne à dissocier Noomi Rapace selon qu'elle interprète Lundi, Mardi, ou l'une de leurs cinq sœurs.

Lorsque survient la première et très efficace scène d'action durant laquelle les filles, vivant par elles-mêmes depuis la mort de leur grand-père (excellent Willem Dafoe), on se dit que, oui, pourquoi pas. D'autant plus qu'avec ses deux heures et un scénario qui n'a finalement pas l'air d'avoir envie de se développer au delà de l'idée toute simple de sept sœurs survivant dans un monde qui n'accepte qu'un seul enfant par foyer, le film risque de tout bonnement tourner en rond. Lorsque l'une des sœurs disparaît, on imagine alors le scénario se développer de manière intelligente. Alambiquée. Labyrinthique. Malheureusement, l'intérêt initial de cette œuvre que l'on espérait aussi riche en émotions et en interrogations que les meilleures du genre finit par se laisser aller à une accumulation de facilités. Les incarnations de Noomi Rapace tombent chacune à leur tour sur le champ de bataille. Le tout sous un amoncellement d'invraisemblances qui caractérisent et se généralisent depuis quelques années au cinéma. De menus détails (ouverture de porte par lecture d'iris générant une incohérence scénaristique, le grand méchant interprété par l'excellent Christian Rubeck survivant au souffle apocalyptique d'une explosion) qui montrent bien, pourtant, que le scénario n'est pas infaillible. Ou du moins, que ses auteurs Max Botkin et Kerry Williamson et le réalisateur Tommy Wirkola se sont contentés du minimum et ne se sont pas donné la peine d'approfondir leur sujet.

On a tout de même droit à quelques sympathiques portraits de méchants dont une Glenn Close glaçante, cachée derrière un visage botoxé aussi inexpressif qu'un masque en carton. Au casting également, l'acteur néerlandais d'origine tunisienne Marwan Kenzari, et Pål Sverre Hagen, lequel a notamment joué dans les très bons polars scandinaves Les Enquêtes du département V : Délivrance, et Kraftidioten. De par son sujet, What Happened to Monday aurait pu être une fantastique oeuvre d'anticipation. Il demeure un bon film d'action inscrit dans un univers science-fiction. On retiendra la prouesse de son interprète principale. Pour le reste, le film est un sympathique divertissement mais manquant cruellement de profondeur...

The Bunny Game de Adam Rehmeier (2010)

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Bunny est une jeune toxicomane sans domicile fixe. Pour s'approvisionner en cocaïne, elle se prostitue. Un jour, totalement défoncée, elle est volée par l'un de ses clients et se retrouve sans argent. Il ne lui reste presque plus de drogue et elle erre sans but véritable dans un quartier abandonné de la ville. C'est là qu'elle fait la connaissance de Hog, un chauffeur de poids lourd qui lui propose de monter dans sa cabine. Après avoir consommé ensemble ce qui reste de drogue à Bunny, celle-ci propose à Hog de lui faire une fellation contre trente dollars. Mais plutôt que d'accepter l'offre de la junkie, l'homme sort un mouchoir imbibé de chloroforme et endort et endort Bunny.
Lorsque celle-ci se réveille, c'est attachée à une chaîne au fond de la remorque du camion. Dès lors, la jeune femme connaît un sort peu enviable. Jouant avec sa victime comme avec une poupée, Hog torture Bunny de la manière la plus violente, la déshabillant, la frappant, simulant des actes de barbarie et allant même jusqu'à la filmer...

The Bunny Gameest le tout premier long-métrage de Adam Rehmeier. Le cinéaste a prévu dans les prochains mois de tourner un Western. Autant dire qu'il a opté pour une vision du cinéma, plutôt hétéroclite. Car le film qui nous intéresse ici n'a aucun rapport avec so futur projet. Il ressemble davantage à ces nombreux torture-porn qui pullulent depuis dix ou quinze ans. Dès le départ, on a droit à une fellation filmée en gros plan et de manière explicite. Cette scène laissant augurer d'une œuvre relativement brutale, on est cependant surpris de constater qu'elle sera unique dans le domaine de la pornographie puisque à part de nombreux actes sexuels perpétrés devant la caméra, ceux-ci seront du domaine beaucoup plus soft de l'érotisme.

Ce qui aurait pu devenir un film culte ne serait-ce que pour le sujet qu'il aborde demeure en fait d'un insondable ennui. Si l'ère du Torture-porn a connu de bien meilleurs exemples, il faut cependant revenir loin en arrière pour trouver un cinéaste ayant déjà abordé le sujet de l'ultra violence mêlée au sexe. Vingt-cinq auparavant sévissait déjà le cinéaste underground Richard Kern. Un réalisateur et photographe qui signa dès 1985 des œuvres sado-masochistes qui trouvèrent en Fingered (1986) un classique du genre.

Alors quand débarque Adam Rehmeier et son The Bunny Game, le cinéaste part avec un sérieux handicap ou tout du moins avec un challenge relativement compliqué à relever. D'ailleurs, le bonhomme n'y parviendra pas. Outre son interprétation tout juste acceptable, son rythme mou et son aspect pseudo-auteurisant, The Bunny Game est d'un chiant difficle à supporter sur la durée. Le film ne dure pourtant qu'une heure et quart. Mais le contenu étant ce qu'il est, son auteur aurait dû se contenter d'en faire un court-métrage d'une demi-heure. Et même... on a beaucoup de mal à croire en cette douleur qu'est censée ressentir la victime (ici interprétée par Rodleen Getsic). Pas assez convaincante pour que l'on ait envie de s'imprégner de cette ambiance barbare qui, au demeurant, manque cruellement.

En y réfléchissant bien, il n'y a malheureusement pas grand chose à sauver de ce naufrage qui se veut choquant et qui pourtant laisse indifférent. Il n'y aura guère que ceux qui n'ont jamais rien vu de tel pour éprouver le moindre sentiment de malaise...


Terraformars de Takashi Miike (2017) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

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Le très prolifique japonais Takashi Miike revenait en 2016 avec l'adaptation au cinéma du seinen mangaTerafōmāzudu scénariste Yū Sasuga et du dessinateur Kenichi Tachibana. Terraformars est donc l'un des innombrables longs-métrages de ce cinéaste capable de réaliser le meilleur comme le pire. Fécond puisqu'en vingt-cinq ans de carrière environs, il a réalisé plus de cent films dont certains sont devenus cultes. On pense notamment aux très trash Ichi The Killer et Visitor Q, ou a ses sagas Dead or Alive et Crow Zero.Alors qu'un relent d'amateurisme transpire d'une bonne partie de son œuvre, le cinéaste est parfois capable d'une belle maîtrise esthétique, même lorsque celle-ci s'inscrit dans le domaine de l'horreur avec, par exemple, son esthétisant et traumatisant Audition. Concernant Terraformars, la donne demeure pourtant en total décalage avec ce dernier. Comme son nom le laisse entendre, ce film de science-fiction qui dans l'esprit rappelle forcément les mangas japonais, fait d'un point de vue visuel, l'effet d'un véritable choc traumatique. Et pas dans le bon sens du terme, car Terraformars demeure une torture permanente pour la fragile rétine des spectateurs nourris aux blockbusters.
Si l'on a l'habitude de pardonner à Takashi Miike certaines de ses errances scénaristiques, qui font heureusement le bonheur de certains spectateurs, et ce, grâce à des intrigues souvent totalement biscornues (voir les films cités plus haut), on aura beaucoup plus de mal à excuser la bouillie de pixel qu'est Terraformars.

Une indigence que ne parvient malheureusement pas à contrebalancer une intrigue, au demeurant intéressante, mais qui entre les mains de ce touche à tout de takashi Miike réserve bien plus de mauvaises surprises que de bonnes. Soyons clairs, Terraformars est un nanar. Un long-métrage de science-fiction proprement ringard. De sa conception à l'interprétation des acteurs majoritairement masculins ( seinen manga oblige), le film est un ratage complet qui n'assouvira les fantasmes que des amateurs de séries Z purs et durs à la recherche de la perle à côté de laquelle ils sont passés.

Entre l'interprétation donc, le scénario, et les effets-spéciaux, l'éventail d'atrocités est tellement large que l'on pourrait y plonger une main à l'aveuglette tout en demeurant certain de pouvoir en extraire plusieurs exemples :
Passionné de mangas, Takashii Miike nous offre quelques portraits de personnages fort absurdes mais logiques lorsque l'on connaît le goût du bonhomme en la matière. L'un des dirigeants de la missionBUG 2n'est-il pas, à ce propos, attiré par les tenues vestimentaires féminines ? Quant aux autres interprètes, ne comptez pas sur eux pour donner un coup de fouet à des dialogues qui appesantissement l'intrigue. Chacun échange avec son congénère sur un ton et un rythme qui finissent de décourager les plus résistants. Le scénario, lui, s'il peut être envisagé en tant qu'anime ou manga, a bien du mal à faire son chemin sur grand écran. Ultra répétitif, on espère atteindre sans s'endormir les portes du vaisseau donnant sur la planète Mars sur la surface de laquelle vont s'enchaîner moult combats. Formé d'un groupe de repris de justice envoyés sur Mars afin d'éradiquer la présence de cafards envoyés cinq-cent ans auparavant afin de terraformer la planète rouge, ces hommes (et les quelques femmes très vite dézinguées) vont devoir faire face en réalité à des Blattodea qui en un demi-millénaire ont muté pour devenir d'énormes créatures humanoïdes.

Et c'est là qu'interviennent les effets-spéciaux numériques. La bouillie numérique évoquée plus haut. La planète Mars n'a jamais parue aussi laide et irréaliste. Et pourtant, la vision qu'en aura le spectateur ne sera rien en regard des créatures que combattront les membres de la mission. Leur apparence est en tout point ridicule. De gros organismes humanoïdes aux muscles sur gonflés au sommet desquels des têtes d'insectes aux yeux globuleux généreront involontairement des rires étouffés. Concernant leur animation, le travail accompli est d'une pauvreté désarmante et n'est même pas digne des modèles en trois dimensions que l'on pu découvrir à l'époque des premiers jeux vidéos en 3D. Face aux cafards mutants, des repris de justice auxquels sont injectées différentes substances permettant de modifier génétiquement leur organisme et de leur conférer les pouvoirs de différents insectes terrestres. Si Takashi Miike s'est visiblement amusé à mettre en scène un spectacle de débauche où même la couleur de l'hémoglobine n'est pas respectée, le spectateur risque de finir sur les genoux face à tant de déception. Terraformars est une véritable purge. A éviter.

The Snowman de Tomas Alfredson (2017) - ★★★★★☆☆☆☆☆

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Adapté du roman Snømannenécrit par le norvégien Jo Nesbø, tourné par le cinéaste suédois Tomas Alfredson (lequel réalisa l'épatant Morse en 2008) et notamment interprété par l'acteur germano-irlandais Michael Fassbender (Alien : Covenant, Steve Jobs) et la française Charlotte Gainsbourg (Cement Garden, Antichrist, Prête-moi ta main), The Snowman(titré chez nous, Le Bonhomme de Neige) aurait pu être un très grand film. Malheureusement, toutes les attentes de cette adaptation d'un best seller par un excellent réalisateur et interpréter par de bons acteurs n'est au final qu'une immense déception. Comment Claire Simpson et Thelma Schoonmaker ont-ils pu nous proposer un montage aussi désastreux ?
Au départ, l'intrigue fort passionnante tournant autour d'une série de disparitions inexpliquées sur lesquelles enquêtent l'inspecteur Harry Hole et la nouvelle recrue Katrine Bratt ouvrent l'appétit de l'amateur de thriller finement ficelés. Avec un tel déluge de personnages, de ramifications, de récits tournant (ou pas) directement autour du sujet qui nous intéresse, nous pouvions prétendre avoir le droit d'assister à une œuvre au scénario concit, diablement efficace, et ménageant toute une série de surprises dont les britanniques et les scandinaves ont d'habitude le secret.

Sauf qu'ici, tout fonctionne au ralenti. De l'enquête, perpétuellement parasitée par des actions et des personnages secondaires dont la présence se révélera au final fort inutile. Si le roman est un best seller, la présence de certains individus au cœur de l'intrigue handicapent par contre énormément son adaptation. J.K Simmons a beau être un excellent acteur, il est ici sous-employé et son personnage, que l'on trouvera suffisamment trouble pour le soupçonner, fait partie de ces erreurs de casting incompréhensibles. C'est drôle, mais l'adaptation sur grand écran de The Snowman me rappelle certaines critiques émises à l'encontre de l'énorme pavé que constitue la série de romans écrits par Nicci French et mettant en scène la psychothérapeute Frieda Klein, des avis mitigés revenant sur le fait que ce double auteur à la ville comme en privé ait eu la mauvaise idée d’inclure dans leur œuvre, un trop grand nombre de personnages.

C'est bien cet effet plutôt inconfortable qui nuit au long-métrage de Tomas Alfredson. Du portrait classique de son héros alcoolique, divorcé, sous la menace d'une mise à pied, jusqu'à cet homme d'affaire, Arve Støp, projetant d'organiser les prochains jeux d'hiver à Oslo, en passant par les différents proches des victimes, des chirurgiens, de l'ex-épouse du héros, de leur fils. Trop de voies nous sont proposées, cassant le rythme de l'enquête. D'autant plus que dans la majorité des cas, ces histoires personnelles qui n'ont en fait rien de commun avec le meurtrier qui court dans la région, ne sont là que pour établir un récit touffu, alambiqué, aussi complexe que possible. Noyant le spectateur sous un amas de données dont l'issue ne peut être qu'une certaine lassitude.

Michael Fassbender demeure pourtant toujours aussi charismatique, et Charlotte Gainsbourg aussi charmante. Concernant l'inutilité de certains emplois, on notera la présence de l'acteur américain Val Kilmer qui fait un passage éclair dans la peau d'un ancien flic, sorte de vieil alter ego du personnage incarné par Michael Fassbender. Le spectateur en voudra certainement plus au réalisateur qu'aux autres membres de l'équipe technique ou qu'à ses interprètes. Lui qui nous avait offert un Morse aux nombreuses et indéniables qualités nous est revenu en 2017 avec un thriller fort décevant, preuve qu'il ne suffit pas de relancer la machine à neige et plonger son œuvre dans un décor hivernal pour en faire un classique instantané. Une grosse déception...

Dawn of the Dead "extended Mall Hours" de George Romero (VOSTFR)

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http://dl.free.fr/getfile.pl?file=/U3SBpAHE


Il existe plusieurs versions de ce monument qu'est Dawn of the Dead de George Romero. Le Director's Cut de 139 minutes, la version théâtrale diffusée dans tous les pays anglophones d'une durée de 125 minutes, et la plus connue chez nous, remontée par le cinéaste italien Dario Argento qui dure, elle, 117 minutes. Il en existe cependant une version beaucoup plus longue remontée par un néerlandais du nom de Marius Langenberg. Une version fleuve de 156 minutes, qui, me semble-t-il, n'a jamais connu les honneurs d'un doublage ou d'une traduction en français. C'est pour cette raison que je vous propose aujourd'hui cette dernière dans une version originale que j'ai moi-même sous-titrée en français. Étant ma première expérience dans le domaine du sous-titrage, je précise que les sous-titres étant perfectibles (il demeure quelques coquilles), je ne les ai pas intégrés dans la vidéo mais vous les propose dans un dossier compressé contenant la vidéo de deux plus de deux heure trente ainsi qu'un fichier srt indépendant. Ceux qui veulent s'y coller peuvent les améliorer à leur guise. En espérant combler tous ceux qui attendaient de pouvoir découvrir l’œuvre de George Romero dans sa version ultime. Bon visionnage...
PS : la vidéo n'est pas d'une qualité exceptionnelle. Je l'ai récupérée sur Youtube. Mais c'est très regardable du moment où vous ne visionnez pas le film sur un trop grand écran. Pour télécharger le film, cliquez sur l'affiche.

Re-Animator de Stuart Gordon (1985) - ★★★★★★★☆☆☆

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A l'origine du long-métrage réalisé par le cinéaste américain Stuart Gordon, Re-Animator, la nouvelle Herbert West - Reanimatorécrite par l'écrivain Howard Phillips Lovecraft surtout connu pour ses œuvres de science-fiction, d'horreur et de fantastique. Sous la forme d'un feuilleton en six épisodes que l'auteur de la nouvelle reconnut avoir détesté mais écrit par besoin d'argent, le cinéaste en fait une adaptation libre au cinéma devenue, depuis, un long-métrage culte auprès des amateurs d'horreur et de gore. A l'origine, Howard Phillips Lovecraft avait surtout l'intention d'écrire une parodie du Frankenstein de l'écrivain Mary Shelley, aspect qui demeure dans son adaptation cinématographique puisque particulièrement sanglant, Re-Animator n'en est cependant pas avare en matière d'humour.
Le cinéaste s'approprie donc la nouvelle en prenant de larges libertés par rapport au récit original. Il conserve cependant le principal personnage, le docteur Herbert West, créateur du réactif prenant au cinéma la forme d'un liquide vert fluorescent permettant de ressusciter les morts. Stuart Gordon conserve également l'aspect moral de son personnage. Imbu, narcissique, et relativement peu soucieux du respect dû aux morts dont il se sert pour ses recherches, le réalisateur lui impose le personnage de Dan Cain, un jeune étudiant en médecine, petit ami de Megan Halsey, elle-même fille de Dean Alan Halsey, le directeur de l'université Miskatonic à Arkham, dans le Massachusetts. Une amitié plutôt particulière s'installe entre les deux étudiants. Entre l'absence presque totale de morale de West et le respect de Dan face à la mort, les deux hommes vont pourtant collaborer aux expériences du premier et ce, contre l'avis du docteur Carl Hill, attiré par la beauté de Megan, mais surtout par la célébrité. Ce dernier veut en effet s'approprier les résultats obtenus par West. Malheureusement, le réactif provoquant des effets secondaires inattendus, les morts revenus à la vie se comportent de manière fort violente. L'une des premières victimes des recherches effectuées par West et Cain est le père même de Megan...

Aux États-Unis, à sa sortie en octobre 1985, Re-Animator ne rencontre pas le succès tant attendu et ne récolte finalement qu'un peu plus de deux millions de dollars pour un budget initial de neuf-cent milles dollars. En France, en revanche, le film attire plus de six-cent milles spectateurs. Ce qui à l'époque, peut être envisagé comme un exploit si l'on prend en compte le fait que dans les années quatre-vingt, l'horreur ne fait pas encore partie des genres les plus prisés. Il obtient le prix du meilleur film au Festival international du film de Catalogne en 1985, est nominé pour le même prix et pour les meilleurs maquillages à l'Academy of Science Fiction, Fantasy and Horror Films l'année suivante, obtient ces mêmes prix au Fantafestival, et une mention spécial au plus connu des festivals français à l'époque, le Festival international du film fantastique d'Avoriaz.
Les fans du cinéaste britannique Alfred Hitchcock et de son classique Psychosereconnaîtront dès le générique du début, le thème principal de ce véritable chef-d’œuvre du suspens et de l'épouvante composé vingt-cinq ans auparavant par le compositeur originaire de New-York, Bernard Herrmann.

L'un des aspects les plus fameux que reconnaîtront tout ceux qui apprécient le gore demeure dans les maquillages orchestrés de mains de maîtres par le trio constitué de Anthony Doublin, John Naulin et John Carl Buechler. Corps en état de décomposition avancée, énucléations, thorax perforé, têtes coupées, entrailles surgissant d'un abdomen éventré, il n'y a guère que le chat noir revenu à la vie pour décevoir les amateurs. Car en dehors de la petite boule de poils frémissante pas vraiment convaincante, Re-Animator est dans le genre, un festival sanglant tout à fait réjouissant. A revoir le film aujourd'hui, on saisit la qualité du travail exécuté à l'époque par les spécialistes du genre : les effets gore tiennent encore parfaitement la route de nos jours.

Quant au casting, il est constitué d'excellents interprètes à la tête desquels trône l'acteur californien Jeffrey Combs (qui jouera en tout à cinq reprises en compagnie de Stuart Gordon et campera notamment divers personnages dans différentes sagas de la franchise Star Trek). A ses côtés, l'acteur Bruce Abbott, originaire de Portland, ancien époux de l'actrice Linda Hamilton (Terminator 1&2), qui reviendra dans le second épisode dans le rôle de Dan Cain mais qui fut jusqu'en 2002, davantage habitué aux plateaux de séries télévisées que de cinéma. Barbara Crampton incarne quant à elle la très sexy Megan Halsey. Ingénu personnage n'hésitant pourtant pas à se mettre à nue pour les besoins du film. La jeune femme, plus connue pour son rôle dans Re-Animator que pour sa petite trentaine de participations à divers longs-métrages se verra notamment offrir l'un des rôles principaux du nouveau film de Stuart Gordon tourné dès l'année suivante, From Beyond. L'un des personnages les plus charismatiques de Re-Animatordemeure celui qu'interprète l'acteur David Gale. Dans la peau du Docteur Carl Hill, il incarne en effet un médecin et professeur éprit de pouvoir et de reconnaissance. Un être monstrueux, véritable obsédé sexuel (son œil brille lorsqu'il évoque la fille du directeur de l'université), il n'hésite pas à lui-même ôter la vie lorsque cela s'avère nécessaire pour sa carrière. Un individu répugnant parfaitement interprété par David Gale. Anecdote : le premier cadavre à être réanimé dans la morgue (celui qui tue le père de Megan avant d'être lui-même perforé par une scie chirurgicale) n'est autre que la doublure de l'acteur Arnold Schwarzenegger. Re-Animator demeure plus de trente ans après sa sortie comme l'un des grands classiques du gore. Au même titre queBad taste, Brain Dead, ou Street Trash...

Bride of Re-Animator de Brian Yuzna (1990) - ★★★★★★☆☆☆☆

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Cinq ans après Re-Animator, le premier long-métrage du cinéaste américain Stuart Gordon, l'un de ceux qui le produisirent décide à son tour de s'inspirer de la nouvelle écrite par Howard Phillips Lovecraft, Herbert West, réanimateur, afin de réaliser son second film, un an après le très remarqué Societyqui laissait déjà entrevoir le goût de Brian Yuzna pour l'horreur et les difformités génétiques. Connu chez nous sous le titre Re-Animator 2, Bride of Re-Animatorest donc à la fois une parodie de La Fiancée de Frankensteinde James Whale réalisé en 1935 sur la base d'un scénario écrit par William Huribut, ainsi que l'adaptation libre des cinquième et sixième parties (respectivement intitulées L'Horreur venue des ombreset Les Légions des tombes) de la nouvelle en forme de feuilleton Herbert West, réanimateur.
Brian Yuzna ayant une vision de l’œuvre de Howard Phillips Lovecraft beaucoup plus délirante que Stuart Gordon, il met en scène dans son second long-métrage, toute une panoplie de créatures fabriquées par un Herbert West plus fou et imaginatif que jamais. Toujours accompagné du fidèle Dan Cain, les deux hommes travaillent désormais dans une ancienne morgue transformée en maison, et à proximité de laquelle trône un vieux cimetière.

Le film démarre lors d'une guerre durant laquelle les deux hommes profitent des corps de soldats morts au combat pour asseoir leur technique consistant à ressusciter les morts. Plus tard, les voilà de retour dans la faculté de médecine où presque un an auparavant, ont eu lieu les événements tragiques du premier opus. Herbert West vient de mettre au point un nouveau réactif permettant de réanimer des membres indépendamment du reste de l'organisme. Une solution fluorescente lui permettant de créer d'innombrables créatures. A ce titre, Brian Yuzna fait preuve avec Bride of Re-Animator, d'une belle imagination. En usant de procédés tels que l'animatronic et la stop-motion, les spécialistes des effets-spéciaux laissent libre court à l'imagination fertile du cinéaste :
Les cinq doigts d'une main et un œil composent une araignée d'un genre nouveau. Un bras et une jambe soudés prennent vie. Le docteur Carl Hill (toujours interprété par l'acteur David Gale), désormais décapité se mue en une chauve-souris dont le corps est constitué d'une paire d'ailes et de sa tête faisant office d'abdomen. Le résultat est autant délirant que grotesque. L'un des sommets demeurant dans la créature formée de membres appartenant à différent cadavres et dont le cœur n'est autre que celui de Megan, la fiancée de Dan décédée à la fin du premier épisode. Un rôle que Barbara Crampton refusera d'ailleurs d'endosser à nouveau dans cette suite sur les conseils de son agent, lequel considérant qu'il n'est pas assez important pour que l'actrice s'y replonge à nouveau.

A l'origine, le scénario pensé pour cette suite était largement plus délirante encore puisque le récit prévoyait d'envoyer Herbert West et Dan Cain jusqu'à la maison Blanche afin d'y ranimer un président des États-Unis décédé. Une idée vite abandonnée mais conservée durant un temps sous le coude pour une éventuelle troisième séquelle qui ne verra pourtant jamais le jour : Houseof Re-Animator.

En l'état, Bride of Re-Animator n'est pas un mauvais film d'horreur. Mais au regard de son prédécesseur, il lui est éminemment inférieur. Et ce n'est certainement pas son lot de freaksqui changera la donne. Moins enjoué que Re-Animator, cette suite pleine de promesse est au final ennuyeuse. Accusant un sacré coup de mou, on pourra notamment lui reprocher de s'être si peu servi du charismatique David Gale, le grand méchant du premier opus pour se concentrer sur les délires d'Herbert West. Quant à la fameuse fiancée du titre, c'est presque une supercherie puisque dans les faits, elle n'intervient que vers la fin du long-métrage. Toujours est-il que l'on prend plaisir à retrouver Jeffrey Combs et son réactif, et que l'on regrette l'absence de Barbara Crampton. On saluera également l'hallucinante scène finale nous révélant ce qui se cache derrière le mur de la cave de la maison. Là encore, de nouvelles créations de West se mêlant aux sujets de ses premières expériences. Bride of Re-Animatorn'est donc pas la suite rêvée à laquelle le spectateur aurait pu prétendre vouloir assister. Une semi-déception qui n'entache fort heureusement pas l'aura de film culte de l’œuvre originale...

Beyond Re-Animator de Brian Yuzna (2003) - ★★★★★★☆☆☆☆

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Treize ans après le second opus et dix-huit après le premier, le cinéaste Brian Yuzna, notamment auteur d'un Societytrès étrange, clôturait en 2003 le cycle Re-Animator avec Beyond Re-Animator. Alors qu'un quatrième volet des aventures d'Herbert West, personnage inspiré par la nouvelle de l'écrivain Howard Phillips Lovecraft, Herbert West, réanimateur, était prévue avant d'être simplement abandonnée, on aurait pu craindre que cette suite tardive décoive et pourtant, au regard de la première incartade du cinéaste dans l'univers Lovecraftien, Bride of Re-Animator, en 1990, Beyond Re-Animator lui est, Ô miracle, bien supérieur. Hommage à l'auteur de la nouvelle originale, Brian Yuzna donne au personnage accompagnant désormais le Docteur West en lieu et place de Dan Cain, le nom Howard Phillips. Quant au personnage de Laura Olney interprété par la très belle actrice espagnole Elsa Pataky, son nom est directement issu de la nouvelle The Strange High House in the Mistécrite en 1926 par Lovecraft et publiée dans le magasine américain Weird Talescinq ans plus tard.
Le fameux titre de la saga étant désormais précédé d'un “Beyond”signifiant chez nous“au-delà”, on pouvait supposer que le film de Brian Yuzna allait investir dans des territoires plus lointains encore que ceux des deux premiers longs-métrages. Mais à part le nouveau procédé utilisé par Herbert West à base d'énergie nano-plasmique, c'est un peu la même histoire qui recommence. En fait, la seule et véritable originalité de ce troisième opus demeure dans le lieu carcéral où se retrouve enfermé West après que ses expériences aient causé la mort d'une jeune femme treize ans plus tôt. Pas particulièrement bouleversé par ce drame dont la victime fut sa propre sœur, le docteur Howard Phillips débarque en prison afin de continuer auprès de West lui-même, les recherches de ce fou génial se prenant maintenant depuis presque vingt ans pour Dieu!

Si on sent bien que le film n'a pas obtenu de financement très important, c'est sur la propension du cinéaste originaire des Philippines à jouer sur le délirant propos du film que tient le récit. Pourtant, au final, le spectateur constatera qu'en matière de monstruosités, le film fait presque totalement table rase du passé et ne propose que quelques échantillons de freaksqui pourront apparaître tout d'abord un peu léger. Herbert West se concentrant avant tout sur sa nouvelle invention, le nano-plasma, ce simili-Dieucherche encore plus qu'auparavant à donner vie non plus à de simples créatures sans cervelles mais à redonner une véritable conscience à ses cobayes. Les tests demeureront concluant même si une certaine agressivité demeure. 
Pour les besoins du film, Brian Yuzna déplace l'équipe technique ainsi que le casting jusqu'en Espagne, le tournage ayant eut lieu à Barcelone ainsi qu'à Valence. D'origine espagnole, le long-métrage est donc pour partie interprété par des actrices et acteurs originaires du pays. Elsa pataky, donc, que l'on retrouvera plus tard dans Snake on a Planeou les les 5ème, 6ème, 7ème et 8ème volets de la navrante saga Fast and Furious, Bárbara Elorrieta actrice pour le cinéma (une poignée de long-métrages dont Rottweileren 2004) mais surtout productrice et interprète pour la chaîne de télévision espagnole Intereconomia TV, ainsi que le madrilène Santiago Segura que les fans du génial cinéaste espagnol Alex de la Iglesia connaissent forcément puisqu'il joua dans plusieurs de ses premiers longs-métrages. Quant à Enrique Arce, il interprète le rôle d'un taulard ayant particulièrement envie d'en découdre avec West et Simon Andrieu, lui, est le gros méchant du film puisqu'il y interprète le rôle du directeur de la prison Warden Brando. Jason Barry est quant à lui le seul interprète irlandais. Et comme pour prouver que commencer sa carrière dans l'horreur n'enferme pas ses interprètes dans un rôle unique, cet acteur originaire de Dublin est surtout connu pour avoir joué six ans auparavant dans le Titanicde James Cameron.

Beyond Re-Animator est relativement sympathique. Moins délirant que les précédents volets (en dehors d'une fin un peu dingue et survoltée durant laquelle la prison est le théâtre d'une émeute). Le film offre de plus quelques scènes gore plutôt réussies. On regretterait presque que le quatrième volet, House of Re-Animator n'ait jamais été tourné. Mais que les fans se rassurent: un remake est prévu pour cette année 2018. En espérant que l'esprit de la saga, et surtout du premier film soit respecté. Cinémart vous tiendra au jus concernant l'évolution de ce reboot...

Hang Em High de Ted Post (1968) - ★★★★★★★☆☆☆

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Le cinéaste américain Ted Post signait en 1968, un très grand western avec Hang Em High. Un scénario basant son intrigue autour du révisionnisme occidental remettant en question les idéaux fondés sur les coutumes du far West, et qui se révélèrent en fin de compte bien moins reluisants que dans les idées reçues. Clint Eastwood y interprète le rôle de Jedediah "Jed" Cooper, éleveur de bétail et ancien homme de loi accusé à tort d'avoir volé et tué le propriétaire d'un troupeau de bêtes par le Capitaine Wilson et ses hommes. Pendu sans autre forme de procès, il est sauvé in extremis par le marshall Dave Bliss qui ne passait pas tout à fait par hasard dans la région. Finalement reconnu innocent par le juge Adam Fenton, lequel lui offre un poste de Marshall, c'est porteur de sept mandats d'arrêt aux noms de ses lyncheurs que Cooper va se lancer à la poursuite de ces derniers afin de les faire enfermer et juger.
Face au désir de vengeance de Cooper, c'est l'opposition entre justice expéditive et tribunal impitoyable que tournera le récit du film qui chez nous sortira sur les écrans le 20 novembre 1968 sous le titre, Pendez-les Haut et Court. Un grand western, oui. Mais aussi et surtout, un grand malaise filmé en Couleur Deluxe. Le portrait peu élogieux d'une Amérique s'étant tout d'abord emparée des terres appartenant aux indiens. Mais là n'est pas vraiment le sujet. Ce qui intéresse Ted Post dans le scénario écrit par Leonard Freeman et Mel Goldberg, c'est d'abord les différentes formes qu'y prend la justice. Légale ou non, manifeste ou non-offcielle, dans le contexte de ce récit, elle dérange.

Tout commence donc par l'exécution de Cooper par des hommes s'affirmant hommes de loi, ce qui n'empêche pas certains d'entre eux de voler le condamné. L'un se saisit de la selle de son cheval tandis qu'un autre lui vole son portefeuille. Les visages expriment différents types d'émotions. Certains, de la gêne. D'autre, de l'incertitude quant à la culpabilité de Cooper, évaluée à la légère et sans qu'aucune preuve véritablement tangible à part la présence du bétail du propriétaire tué plus tôt dans les parages ne vienne définitivement étailler les soupçons de ces hommes qui se disent de loi mais tuent à la sauvage. Hang Em High n'aurait pu être qu'une succession d'actes mettant en scène un Clint Eastwood toujours aussi charismatique et tuant les uns après les autres ceux qui le jugèrent et le lynchèrent un peu trop rapidement.

Mais là où le scénario brille par son intelligence, c'est lors d'une scène durant laquelle intervient un événement avec lequel le personnage de Cooper entre en conflit. Si dans une certaine mesure, et selon la loi ayant court à l'époque, même un simple voleur pouvait finir la corde au cou, il y a dans ce double portrait de deux frères de dix-huit et seize ans ayant volé des bêtes en compagnie d'un homme plus mûr et seul responsable de la mort de leur propriétaire, de quoi remettre en question la justice un peu trop radicale en ce dix-neuvième siècle où la poudre et le chanvre parlaient un peu trop facilement. Afin d'étayer son propos et de s'assurer une attention de tous les instants de la part du spectateur, Ted Post nous assène aux trois-quarts du long-métrage une sextuple pendaison presque insoutenable dans son attente. Six condamnés pour presque autant de personnalités différentes. Parmis lesquels, les deux gamins cités plus haut, condamnés à mort par un juge que l'on avait loisir d'apprécier jusque là. Et toujours, Clint Eastwood, la marque de son lynchage pour nous rappeler son injustice, tentant de faire basculer le sort des deux jeunes condamnés. En vain puisque leur sort, justement, est déjà scellé.

Autre phénomène particulièrement absurde dans le comportement humain, ou du moins, tout à fait abjecte et admirablement retranscrit : la ferveur des habitants du village et de tous ces « touristes » venus assister à la multiple pendaison. Il demeure quelque chose de profondément indécent et de décadent dans ce spectacle de la mort où les chants religieux s'enchaînent, entrecoupés de rires gras et où la bière coule à flot. Seule minuscule note d'espoir dans ce monde chaotique et mortifère, un père refusant à son enfant d'assister à la pendaison. Un court répit immédiatement relayé par l'image marquante d'un père prenant sur ses épaules son enfant, à peine âgé de sept ou huit ans, histoire que le gamin n'en manque pas une goutte !

Si dans le font, le film se regarde essentiellement comme un excellent divertissement et un très bon western, c'est en analysant la forme que l'on y descelle tout le potentiel horrifique accentué par la partition musicale parfois minimaliste et anxiogène du compositeur et accordéoniste de jazz, Dominic Frontière. Aux côtés de Clint Eastwood, nous retrouvons notamment Pat Hingle dans le rôle du juge Fenton, Inger Stevens dans celui de Rachel Warren (incarnant ainsi encore une autre forme de justice), Ed Begley en Capitaine Wilson, ou Bruce Dern dans la peau de Miller. Quant aux plus attentifs, ils auront sans doute reconnu Dennis Hooper dans le minuscule rôle du « Prophète » au début du film. Un petit bijou à côté duquel il serait dommage de passer...

Amphibious de Brian Yuzna (2010)

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Alors que depuis le tout début des années 2000 le producteur, scénariste et réalisateur américain Brian Yuzna, auteur notamment des second et troisième épisodes de la saga Re-Animator s'était expatrié jusqu'en Espagne pour y tourner toute une série de longs-métrages horrifiques, il s'exportait en cette année 2010 jusqu'en Indonésie pour y réaliser ce qui demeure encore à ce jour comme son dernier long-métrage. Originaire lui-même des Philippines, il était donc presque logique qu'un jour il retourne faire son métier de cinéaste dans un pays proche de celui qui le vit naître. A moins qu'il ne s'agisse tout simplement d'un moyen plus évident de tourner à moindres frais. La sous-traitance étant une manière d'économiser de l'argent en employant des interprètes inconnus, ici d'origine indonésienne, Brian Yuzna s'est de plus offert un cadre qui aurait pu être idyllique s'il ne s'était pas exclusivement contenté de tourner Amphibious autour d'une plate-forme de pêche située au beau milieu de nulle part, quelque part entre l'océan Indien et l'océan Pacifique. Calmons les ardeurs des plus impatients immédiatement et précisons que la dernière fournée de Brian Yuzna est un pur produit bis.
Une petite série B aux effets-spéciaux tout juste acceptables, au scénario tenant sur la surface d'une feuille OCB, et à l'interprétation que nous jugerons... d'honnête. On ne sait trop si l'héroïne Skylar Shane (interprétée par l'actrice néerlandaise Janna Fassaert) vogue à bord de l'embarcation de Jack Bowman (l'acteur américain Michael Paré auquel on prévoyait une brillante carrière après ses apparitions dans Les Rues de feu et Philadelphia Experiment) pour retrouver sa fille disparue après le fameux tsunami ayant eu lieu dans l'océan indien en 2004 (dans l'esprit, cet aspect du scénario rappelle fortement l'excellent Vinyande Fabrice du Welz avec Emmanuelle Béart). Ou si, officiellement, elle est bien partie à la conquête d'une présence préhistorique au large de Sumatra. Toujours est-il qu'elle se retrouve embarquée dans une aventure dont l'une des intrigues permet à Brian Yuzna de revenir sur la condition des enfants indonésiens employés de force dans des tâches ingrates et difficiles.

Esclaves au service du violent et tyrannique Jimmy Kudrow (l'acteur irlandais Francis Magee que l'on pu notamment voir dans le Jimmy's Hall du cinéaste britannique Ken Loach en 2014), Tamal et son frère sont les victimes de brimades non seulement de la part de leur geôliers, mais également des autres enfants, eux-mêmes forcés de travailler sur une plate-forme de pêche suspendue au dessus des eaux au fond desquelles une énorme créature s'est extraite de la roche suite à un terrible tsunami. On le comprendra assez rapidement, la jolie Skylar Shane viendra au secours du jeune Tamal, lequel est depuis tout jeune porteur d'un talisman lui conférent de bien curieux pouvoirs.

Nous évoquions plus haut la participation d'acteur indonésiens. En effet, outre les interprètes cités plus haut, le reste du casting est constitué d'acteurs locaux plus ou moins «professionnels ». Kardiman Dorman Borisman, Verdi Solaiman, Joshua Pandelaki ou encore Monica Sayangbatri constituent donc le reste du casting, cette dernière campant le jeune Tamal. Une interprète féminine incarnant un personnage masculin ? Vous en comprendrez la raison en suivant les aventures de cette petite dizaine de personnages décimés les uns après les autres par une énorme créature en CGI de mauvaise qualité, sorte d'immense scorpion marin au dard agissant comme un pieu, transperçant les organismes dans des effets gore pourtant pas si mauvais qu'on aurait pu le craindre.

Si le petit budget de Amphibious se ressent, le film n'est pourtant pas aussi désagréable que cela à regarder malgré les notes lui étant généralement accordées. On passe un sympathique moment auprès de ces interprètes inconnus qui font l'essentiel de ce que leur demande le cinéaste. On regretterait presque que Brian Yuzna n'ait rien fait depuis à part avoir participé à la mise en scène de 60 Seconds of Solitude in Year Zero, une compilation de courts-métrages réalisés par une soixantaine de cinéastes de tous horizons et dont la particularité (outre son très grand nombre de participations à la réalisation) est de n'avoir été projeté qu'une seule fois, le 22 décembre 2011 dans le port de Tallinn, en Estonie...

Mutronics de Screaming Mad George & Steve Wang (1991) - ★★★★★☆☆☆☆☆

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Mutronics, contraction plus que probable de Mutants et Électroniques, fut le second long-métrage en tant que principal réalisateur de Steve Wang et le premier et sans doute dernier de Screaming Mad George, pseudo sous lequel se cache l'originaire d'Osaka en Chine, Joji Tani, qui dès le milieu des années quatre-vingt et ce, jusqu'au début des années 2000 s'est surtout fait connaître pour ses délirants effets-spéciaux dans différents longs-métrages horrifiques. Et c'est bien là, le rapport entre ces deux cinéastes qui pour une fois seulement ont réalisé ensemble ce long-métrage inspiré d'une série de manga écrite et dessinée par Yoshiki Takaya, et éditée en 1985. Une suite signée par Steve Wang seul aux commandes verra la jour en 1994. Si même alors, le spectateur aventureux qui osera se lancer dans les premières aventures de ce héros qui malencontreusement est tombé sur une curieuse machine extraterrestre le transformant en super-héros demeurera ignorant des origines de ce film à petit budget produit par Brian Yuzna, il fera pourtant obligatoirement le lien entre le Guyver et les « metal heroes » japonais de son enfance.
D'une esthétique proche d'un X-ORde glorieuse mémoire, le Guyver est en effet constitué d'une armature métallique le recouvrant des pieds à la tête, cette dernière étant la source de l'unique point faible de son porteur, le jeune Sean Barker (interprété par Jack Armstrong).

Mutronicsest un objet filmique presque non identifiable. Science-fiction, kung-fu, action, gore, comédie et délires visuels constituent le ciment d'une œuvre presque inclassable puisque improbable. Science-fiction d'abord, avec cette histoire de boite de pandore construite par une entité extraterrestre dont l'utilisation pourrait, entre les mains de personnes malintentionnés, avoir des répercutions pire que la bombe atomique. Heureusement pour l'humanité, c'est le jeune Sean Barker qui se l'approprie après qu'un scientifique l'ait perdu en cours de route après l'avoir dérobée dans le laboratoire de recherches des établissements Chronosappartenant à un certain Fulton Balcus. Ce dernier, incarné par David Gale (Re-Animator) étant le grand méchant du long-métrage, ses intentions au sujet du Guyver demeurent, elles, relativement sombres. Kung-fu et action, ensuite, car les combats orchestrés entre le Guyver et ses ennemis (sur lesquels nous reviendrons un peu plus loin) sont constitués de scènes de combats à mains (ou à pattes, c'est selon) nues. Les corps sont souvent projetés à des dizaines de mètres de haut et il n'est pas rares de voir les corps se relever même après une chute normalement mortelle. Des Respawnrépétés qui laissent alors présager d'une œuvre jamais véritablement sérieuse et, au fond, familiale. Comédie et délires visuels enfin car le spectacle est totalement déjanté. Et même si chez nous, l'humour à l'américaine ne sera pas forcément efficiente, il n'est pas rare que l'on reste quoi devant cette débauche de scènes à humour pompier et absurde.

Les combats n'opposent plus un homme à d'autres de son espèce mais un super-héros à une poignée de créatures originaires de notre humanité mais qui dans l'ombre du laboratoire cité plus haut ont été les victimes innocentes (ou pas) d'un projet fou orchestré par Fulton Balcus. Autre aspect relativement incongru de Mutronics, son casting : Car pour accompagner les délires de Screaming Mad George et de Steve Wang, les cinéastes ont fait appel à des interprètes que l'on jugera, une fois réunis, d'hétérogènes : Mark hamill (surtout connu pour avoir à plusieurs reprises interprété le célèbre rôle de Luke Skywalker dans la mythique saga (du moins pour une partie de la planète) Star Wars, Michael Berryman, célèbre Pluto du shocker réalisé par Wes Craven en 1977, La Colline a des Yeux, et même Jeffrey Combs pour un rôle si court qu'on lui prêterait presque l'apparence d'un caméo.

Malgré ce très intéressant mélange des genres et la diversité des interprètes, Mutronics demeure pourtant malheureusement un film de piètre qualité. Si les effets-spéciaux sont mi-figue, mi-raisin, les décors sont par contre, abominablement laids. Les personnages sont perpétuellement plongés dans une désagréable obscurité et le récit n'est qu'un vague prétexte à montrer des combats pas plus dignes que ceux des plus vieilles séries télévisées japonaises dont feu Antenne2 se fait la porte-parole dans les années quatre-vingt en France. A voir pour le délire et pour la micro-apparition de la scream queenLinnea Quigley (Le Retour des Morts-Vivants), mais juste une fois alors...

Vidéotopsie n°19 de David Didelot (Mai 2017)

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C'est avec retard (passions multiples oblige) que débarque cet article entièrement consacré au numéro 19 du fanzine Vidéotopsie, œuvre de David Didelot, consacrée au cinéma bis qui lui est cher, et qui, par défaut, nous l'est tout autant, car alors pour quelle autre raison serions-nous tenté ne serait-ce que d'y jeter un œil ? Après un admirable numéro 18 très majoritairement consacré à la saga Amityville, l'ami Didelot débarquait donc à nouveau en mai 2017. Déjà l'année passée... Un nouvel opus d'une qualité égale, qu'il s'agisse du fond, ou de la forme. Du contenu, ou du contenant. Papier glacé, et surtout, 156 pages, première, seconde, troisième et quatrième de couverture comprises. Après un édito aussi remarquable que remarqué par votre humble serviteur, le sieur Didelot met la dernière couche au mythe Amityvilleafin de clore (définitivement ?) ce chapitre ô combien passionnant. Cet érudit personnage bien connu des amateurs de cinéma bis et de fanzines, toujours accessible et prêt à converser, propose un menu beaucoup plus hétéroclite puisque ce numéro 19, passée une grosse dizaine de pages, nous permet de découvrir Frank De Felitta, auteur, réalisateur et producteur qui sans le dossier constitué par Thomas Roland, l'un des rédacteurs de ce dix-neuvième numéro, serait peut-être resté dans l'ombre. Une bévue qui serait sans doute restée impardonnable pour les ignares que certains d'entre nous demeurons surtout lorsque l'on apprend que le bonhomme fut tout de même l'auteur du roman The Entity adapté au cinéma par Sydney J. Furie ! Merci donc à Thomas pour avoir partagé avec nous ses connaissances au sujet de Monsieur De Felitta.

David reprend ensuite les rennes lors d'un court mais passionnant entretien avec le cinéaste Bernard Rose, auteur d'une très originale variation sur le thème de Frankenstein et dont l'évocation me fait toujours rougir de honte, me rappelant ainsi que je n'ai toujours pas vu son Paperhouse. David abandonne ensuite son bébé et offre l'opportunité à divers rédacteurs de noircir les pages de la rubrique Reviews Bis. Le genre d'initiatives réjouissantes permettant en ces années post-vidéoclubs (qu'elles sont loin) de fouiner non plus entre les rayons porno et horreur des boutiques spécialisées dans la location ou la vente de VHS, mais entre les pages garnies de photos et de commentaires sur des films nous renvoyant directement versces juteuses et regrettées années quatre-vingt. Il faudra vraiment que je revoie Le Bateau de la Mort et La lampe,tandis qu'il faudra bien que je découvre un jour Streets, Augustin Meunier m'ayant réellement ouvert l'appétit.

Entre incertitude et confiance inaltérable en David et son équipe, c'est avec une certaine fébrilité que je m'engageais ensuite vers les articles consacrés au manga Gyo et au genre « Sword and Sorcery ». Ni l'un ni l'autre de ces aspects de cet art qui nous intéresse ici, le cinéma, ne m'avait jamais véritablement attiré jusqu'ici. Et c'est bien là tout le talent de ces rédacteur qui d'une passion pour un genre qui leur est propre, sont capables de vous intéresser au point d'avoir envie, à votre tour, de vous y plonger. Si l'article d'Augustin Meunier est en effet très instructif, surtout lorsqu'il aborde la comparaison entre la bande dessinée et l'adaptation cinématographique de Gyo, le dossier qu'à consacré Julien Astorino au genre « Sword and Sorcery » est lui, carrément passionnant. Conan le Barbare, tout le monde connaît. Sa désastreuse suite également. Et que dire de Kalidor ? Concernant la suite, la chose devient délicate pour le non-prophète. Julien décortique non sans un certain sens de l'humour la « Sword and Sorcery » de son chef-d’œuvre absolu (le premier Conan, donc) jusqu'à son extrême déchéance. On lit et on ressent la passion et la connaissance dans l'écriture de Julien, et d'un thème qui ne devait au départ ravir que les amateurs du genre, le néophyte lui-même finit par succomber.

De l'article consacré au Lausanne Underground Film & Music Festival 2016 de Christian Valor, chacun en retiendra ce qui lui conviendra. Personnellement, c'est avec l’œil humide que j'ai pu me remémorer ce jour où je découvrais Crime à froid de de Bo Arne Vibenius et avec Christina Lindberg (Thriller. Non non, rien à voir avec un certain Michael Jackson !). David Didelot nous présente ensuite Alan Deprez et son court métrage Cruelle est la Nuit de manière si passionnée que la curiosité et l'envie d'y goûter se fait pressente. Peut-être le Carnedes années 2010 ?

Cent-quinze pages dévorées et dire que le voyage n'est pas encore arrivé à son terme. Ce numéro 19 nous propose ensuite quelques rubriques indispensables, histoire de se cultiver en parcourant quelques ouvrages littéraires ou de pencher une oreille sur quelques galettes argentées bien senties. Dans la catégorie des mots qui s'alignent et noircissent des centaines de pages blanches, c'est Vincent Roussel qui s'y colle. Un chouia de douceur qui dès l'entame (terme cher à David) de la rubrique Audiotopsie va prendre la poudre d'escampette sous la plume d'un Augustin Meunier nous narrant l'histoire vieille de plus de quarante ans du groupe de death metal, Necrophagia !

Puis David nous reviens avec cette sympathique rubrique qu'est Et pour Quelques Infos de Plus qui avait éveillé mon attention lors du précédent numéro. De son passage en Italie fin 2016 avec visite de boutiques et retour en France les bras chargés de goodies. Un passionné, un vrai que notre ami Didelot dont la gouaille ne se départit jamais d'un talent et d'un sérieux qui donneraient des boutons à ceux qui se gargarisent d'être de vrais professionnels. Lire les aventures de David sur papier glacé est un voyage fort instructif : ses rencontres autour d'une bière. Sa participation active à divers événements (ici, Les Séances Décadentes à Montpellier en Décembre de l'année 2016). Mais aussi, malheureusement, le passage obligé de la nécrologie. Jamais misérabiliste, il convient de remercier David pour nous rappeler ces disparus qui ont bercé une partie de notre vie. Tels des clous refermant notre futur cercueil, chaque mort nous rappelle que la vie est fragile, que le temps passe, qu'il est urgent de vivre sa ou ses passions. A chacune de ces disparitions, se grave sur notre visage une ride supplémentaire. Mais la vie, la notre, continue. Et avec elle, ces plaisirs simples. Comme celui de lire Vidéotopsie. Un grand merci à ces passionnés que sont Pascal Lafitte, Thomas Roland, Vincent Roussel, Augustion Meunier et les autres ainsi que David Didelot lui-même pour cet excellent numéro dix-neuf de Vidéotopsie. De la bien belle ouvrage...

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Return of the Living Dead III de Brian Yuzna (1993) - ★★★★★★☆☆☆☆

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Non ! Non ! Non ! Ça n'est pas possible. Pas tolérable ! Pas concevable ! Déjà que le second volet de la saga Le Retour des Morts-vivantsétait une véritable purge qui ne rendait à aucun moment honneur à la cultissime première œuvre de Dan O'Bannon, Brian Yuzna allait enfoncer le clou (qu'un certain Ellory Elkayem allait considérer dépasser encore de la planche dans laquelle il était planté à deux reprises, et coup sur coup, en 2005 en signant Le Retour des Morts Vivants : Necropolispuis le très foireux en terme de jeu de mots, Le Retour des Morts Vivants: Rave Mortel) en signant un troisième épisode dont on cherche encore la paternité. Hommage raté au film du scénariste du premier Alien, de Réincarnations, de Lifeforce ou encore de Total Recall ou involontaire du cinéma d'un certain Bruno Matteï, toujours est-il que Le Retour des Morts-vivants3risque de ne pas trop emballer les puristes de l’œuvre originale. Ceux qui a allèrent la voir sept jours d'affilée à la séance de quatorze heures dans le petit cinéma de quartier Cosmosde Chelles, en Seine et Marne. Chose que n'a jamais su mon vieux, lui qui s'amusait à me dire que je si j'avais foutu les pieds deux fois de suite dans la salle projetant Greystoke, la Légende de tarzan, Seigneur des Singesà l'époque de sa sortie, ça n'était certainement pas pour ses qualités esthétiques ou pour son intrigue mais parce que je n'y avais rien compris la première fois. Imaginez alors ce qu'il m'aurait envoyé à la figure s'il avait su que plutôt que d'aller me faire chier au fond de la classe près du radiateur, j'avais passé la porte de mon cinéma préféré (l'ABCprojetant quant à lui des œuvres d'auteurs plutôt ennuyeuses) sept jours durant, du mercredi au mardi suivant pour voir et revoir Le Retour des Morts-vivants. Une œuvre qui avec l'arrivée du DVD a très vite rejoint ma minuscule collection de films sur support argenté.

Comme Le Retour des Morts-vivants 2 n'avait pas été une surprise particulièrement agréable, du troisième, je n'en attendais rien de bon. Et d'ailleurs, je décidais d'un commun accord avec moi-même de passer outre et d'aller voir ailleurs si l'air des cimetière était plus en adéquation avec mes humeurs du moment. C'est donc bien vingt-cinq ans après sa sortie, un quart de siècle tout de même, que je me suis lancé dans l'aventure. Pas à cause de certaines critiques bizarrement élogieuses, ni parce qu'il m'évoquait un retard qu'il me fallait combler, mais parce que, comme certains l'auront peut-être remarqué,j'ai dernièrement abordé l’œuvre de Brian Yuzna sous quelques angles, il est vrai, plutôt rares.

Autant le cracher tout de suite : Le Retour des Morts-vivants3n'a aucun rapport avec le premier. Tout juste retrouvera-t-on les fameux bidons qui furent huit ans auparavant stockés dans l'entrepôt de fournitures médicales UNEEDA, et dont deux employés laissèrent échapper le contenu. D'abord gazeux, comme le long pet d'un mort-vivant ayant patienté de longues années pour pouvoir libérer ses entrailles d'un trop plein de gaz, puis le cadavre lui-même, revenu à la vie, ou plus précisément réveillé d'un long sommeil par deux hommes qui au contact du dit gaz allaient eux-même subir une lente et douloureuse transformation. S'ensuivait alors une invasion de cadavres pourrissant extraits de la terre boueuse et acide du cimetière jouxtant l'entrepôt, un fléau dont l'armée aura su régler le problème à l'aide d'un missile. Radical !

Huit ans plus tôt, on a oublié le drame et l'armée tente de trouver un moyen de ressusciter les morts tout en conservant un contrôle sur eux à l'aide d'un curieux fusil permettant d'immobiliser ces derniers.Déjà, les décors font peur. C'est laid, fait sans goût, et digne du Bruno cité plus haut. Et tant qu'à faire, l'interprétation est au diapason. Les scientifiques meurent à la manière de ceux du génial Contaminationde Luigi Cozzi. Le récit tourne autour du jeune Curt Reynold, fils indigne du colonel Reynold, chef du projet. Curt et sa dulcinée décidant de voler de leurs propres ailes, faisant fi des avis paternels et maternels respectifs, ils chevauchent une moto, prennent la route, et se mangent un poteau électrique (donnant lieu ainsi à une scène tellement ridicule qu'elle en devient risible) : résultat des courses, Julie meurt et Curt décide d'utiliser les recherches de son père pour la faire revenir à la vie. Tout se passe relativement bien. Julie respire de nouveau, pas tout à fait fraîche comme un gardon, mais, fait exceptionnel dans l'histoire du mort-vivant au cinéma (si l'on passe outre les borborygmes du Bub duJour des Morts-Vivantsde Romero), la jolie macchabée parle. Mais a faim également. Tellement faim que la chose tourne à l'obsession. À peine repue des quelques barres chocolatées dévorées dans une épicerie, source d'ennuis pour les deux adolescents désormais confrontés à quatre voyous qui leur chercheront des noises jusqu'à la fin du film, Julie passe aux choses sérieuses et lorsque l'occasion se présente, elle mange de la chair humaine. Sorte de Linnea Quigley moderne, Julie en mode « zombie »se la joue masochiste, la douleur effaçant temporairement son attraction pour la viande humaine. Belle et presque séduisante si l'on accepte de la voir s'automutiler, ces séances de torture ne sont rien en regard des scènes gores parfois efficaces comme ce zombie (tout de latex conçu) dont une bonne partie du visage disparaît au moment de relever la tête ou ce passage assez horrible durant lequel un type se fait littéralement arracher tout la partie inférieur de l'épiderme de son visage. Efficace !

Concernant l'intrigue, peu de choses à dire sinon qu'elle tourne quelque peu en boucle. Surtout lorsque nos deux héros se retrouvent confrontés à un quatuor de latinos qui en veulent à leur peau. Beaucoup moins drôle et distrayant que le premier épisode de la saga, Le Retour des Morts-vivants3 a tout de même pour lui de proposer un programme sensiblement plus intéressant que le catastrophique accident culturel que fut le second...

Return of the Living Dead IV Necropolis de Ellory Elkayem (2005) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

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La semi (et attendue) déception du troisième volet de la saga Le Retour des Morts-Vivants passée, pourquoi ne pas continuer à fouler les terres fangeuses et putrides d'un mythe qui n'aura finalement connu la gloire que durant son premier épisode en évoquant Return of the Living Dead: Necropolis, le quatrième et avant dernier chapitreque réalisa la néo-zélandaise Ellory Elkayem en 2005, laquelle débuta sa carrière avec Eclosioncinq ans auparavant et Arac Attack , les Monstres à Huit Pattes en 2002. Avec Return of the Living Dead: Necropolis, c'est le cas de le dire, la cinéaste enterre un peu plus la franchise pourtant débutée en 1985 de la plus belle des manières. On ne reprochera pas à ses interprètes de jouer comme des tâcherons vu qu'au niveau de l'écriture, les scénaristes William Butler et Aaron Strongoni ne se sont pas foulés. Volontairement ou pas, les morts-vivants version 2005 ont gagné en intelligence et en capacités physiques. Comme il est de coutume depuis le premier épisode, ceux dont l'intégrité physique est la moins atteinte sont de plus capables de s'exprimer aussi clairement que les vivants vers lesquels ils auront tendance à se rapprocher afin d'en extraire le cerveau. Bien que les effets gore demeurent, au fond, pas des plus désagréables à regarder, le reste est pourtant épouvantablement décevant.

Le film s'articule autour des frères Julian et Jake Garrison dont les parents sont morts dans un accident de la route un an auparavant. Décidément, le goudron est cause de nombreux décès puisqu'après l'accident de moto de l'épisode précédent, c'est au tour de celui causé par une voiture d'être évoqué ! Vivant désormais auprès de leur oncle Charles, lequel vient de rentrer de Pripyat dans la zone où eu lieu l'accident de Tchernobyl, site idéal pour y aller récupérer les derniers bidons de Trioxine, Ils vont se lancer dans une croisade en compagnie de plusieurs de leurs compagnons afin d'extraire des locaux Hybra Tech, leur ami Zeke, prétendument décédé. C'est grâce à Katie, une amie proche de Julian et employée chez Hydra Techque ce dernier apprend que Zeke est pourtant bel et bien vivant et enfermé afin de servir de cobaye pour les expériences menées par son oncle Charles. Tout le film tourne donc autour du siège de la compagnie. Un immense complexe à l'allure aussi minimaliste que celui que l'on pouvait déjà voir dans l'épisode précédent.

Comme dit plus haut, les effets-spéciaux gore demeurent fort honorables comparés au reste du projet. Têtes explosées, entrailles mises à nu, cervelles arrachées avec un gout pour l'extraction par l'arrière du crâne. Les amateurs de chair fraîche seront peut-être comblés. Par contre, pour ceux qui aiment la viande avariée, la déception sera de mise. En effet, les macchabées sont pathétiques. Et ce, à tous points de vue. Qu'ils courent ou qu'ils marchent, qu'ils s'expriment ou qu'il meuglent, on aura rarement vu des morts-vivants aussi pitoyables. Le budget expliquant certainement la chose, le reste est à l'avenant puisqu'en matière d'effets visuels, le tout demeure lui aussi, affligeant. Si la majorité des zombie réclament leur comptant de cerveauuuuu comme cela était le cas aux origines, d'autres ont conservé les talents qu'ils avaient déployé de leur vivant. Zombifié, Zeke demeure toujours le jeune con acerbe qu'il était et reste capable de pratiquer son sport de combat préféré. Les amateurs de Star Trek période “Jean-Luc Picard” hallucinement très certainement devant les parents des frères Garrison, zombifiés, accoutrés“façon borg”, et armés jusqu'aux dents.

En fait, Return of the Living Dead: Necropolis, c'est du grand n'importe quoi qui tente de faire rire mais parvient tout juste péniblement à faire sourire. Ce Direct-to-Video est laid. L'image vous piquera les yeux et l'histoire décevra forcément ceux qui idolâtraient le premier film de la saga. Et dire que Peter Coyote a échoué sur ce projet, le pauvre bougre ! Et dire également qu' Ellory Elkayem signa la même année, un cinquième épisode intitulé Le Retour des Morts-Vivants 5 Rave Mortel... M'enfin ! A suivre en ces pages comme vous pouvez vous en douter...



Return of the Living Dead V Rave Mortel de Ellory Elkayem (2005) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

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J'parie qu'en la matière, vous pensiez qu'on ne pourrait pas faire pire que le quatrième volet de la saga Return of the Living-Dead ? Et pourtant, en reprenant les rennes de la franchise à son compte pour la seconde fois en 2005, la cinéaste néo-zélandaise Ellory Elkayem s’apprêtait à faire plus mauvais encore que son indigent Le Retour des Morts-Vivants 4 Necropolis. Oui, vous ne rêvez pas : Le Retour des Morts-Vivants 5 Rave Mortelest pire ! Alors que lui et une partie de ses amis ont échappé aux morts-vivants de Necropolis, véritable usine à fabriquer des zombies, le jeune étudiant semble être victime de troubles de la mémoire car à aucun moment l'adolescent ne se réfère aux événements du précédent volet. Pourtant interprété par plusieurs des acteurs du Retour des Morts-Vivants 4 Necropolistels que Aimee-Lynn, Cory Hardrict ou John Keefe, lesquels retrouvent leur personnage respectif, Le Retour des Morts-Vivants 5 Rave Mortel fait apparemment table rase du passé pour nous conter une histoire entourant pourtant encore la fameuse trioxine 5, un gaz capable de ressusciter les morts.

Le film s'ouvre une scène presque semblable à celle qui ouvrait le chapitre précédent sauf que le pauvre Peter Coyote, à nouveau échoué dans cette sordide affaire aura la chance de n'apparaître que quelques minutes avant de se faire dévorer par un cadavre tout juste revenu à la vie. Nous retrouvons ensuite Julian à l'université recevant un courrier lui annonçant la mort de son oncle. C'est ainsi, allez savoir pourquoi, que l'adolescent ira fouiller dans le grenier de ses parents pour y découvrir deux bidons de trioxine 5. En se posant la question quant à l'origine des futs, c'est le récit de l'épisode précédent qui est remis en question. Et donc, Ellory Elkayem propose de retrouver les mêmes personnages tout en faisant l'impasse sur le passé. Cette fois-ci, comme l'indique le sous-titre Rave Mortel (qui contrairement à ce que l'on pourrait supposer ne comporte pas de faute d'orthographe mais est la traduction canadienne deRave Mortelle), le cadre y est totalement différent. Cette fois-ci, pas d'entrepôt, ni de laboratoire. Juste une grosse bande d'adolescents décérébrés qui dans l'ambiance festive d'une rave-party(dont le dj diffuse du rap!!!) goûte à une nouvelle drogue de synthèse créée par Cody à partir de la trioxine 5 découverte par son pote Julian.

Au programmes, pom-pom girlsanorexiques chantant à la gloire de nos amis les morts-vivants, fête nocturne autour d'une piscine sur fond de musique pour adolescents boutonneux (rock et métal FM pour campus américains), duo de men in blackabrutis, consommateurs de drogue arriérés, et enfin, zombies parmi les pires du genre. Ellory Elkayem tente de nous refaire le coup du macchabée putride de l'excellent film de Dan O'Bannon mais son spécimen sent malheureusement le périmé. Les effets gore sont moins nombreux, les maquillages encore plus avares en latex, les CGI d'une grande médiocrité et l'humour totalement foireux.

Les fans de nanars, pourtant, s'y retrouveront certainement. Dans le genre, les doubleurs canadiens n'ont rien à envier aux français. Le doublage est tellement mauvais que c'est par lui que passe le comique de situation. Entendre les victimes de la drogue Z gémir cerveauuuu est si peu convaincant que l'on finit par sourire, voire rire si l'on est plutôt bon public et client de ce genre de long-métrages. Ellory Elkayem, avec Le Retour des Morts-Vivants 5 Rave Mortel, achève définitivement la réputation d'une série de long-métrages qui n'aurait jamais dû connaître de séquelles. Inutile de se voiler la face : dès le troisième opus, le nom seul deRetour des Morts-Vivants n'était qu'un prétexte fallacieux pour promouvoir des œuvres n'ayant quasiment aucun rapport avec le long-métrage original. Fort heureusement, il semble acquis que ce Retour des Morts-Vivants 5 Rave Mortel est le dernier de tous puisque réalisé en 2005. Depuis, aucune nouvelle sur une éventuelle suite. Tant Mieux. Malheureusement, d'autres franchises n'ont pas eu cette chance puisque La Nuit des Morts-Vivantsconnu une désastreuse préquelle en 2012 sous le titreLa Nuit des morts vivants :Re-Animation. Pire encore, Dead of the Dead de George Romero connu quant à lui un remake et une suite catastrophiques intitulés Le Jour des morts (Steve Miner 2018) et Le Jour des morts vivants 2 : Contagium ( Ana Clavell et James Glenn Dudelson 2005). A fuir, absolument...

Body Double de Brian de Palma (1984) - ★★★★★★★★☆☆

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Coïncidence ? Lorsque sort sur les écrans américains le 26 Octobre 1984, le dernier né de Brian de Palma Body Double, la présence de deux des interprètes du soap opera Santa Barbara coïncide étrangement avec leur participation au nouveau film de l'auteur de Phantom of the Paradise et Carrie. Lane Davies qui interprétait Mason Capwell du clan familial du même nom et David Haskell qui incarnait Nick Hartley apparaissent donc de manière succincte dans Body Double. De manière à rentabiliser l'affaire en attirant les amateurs de ce qui allait devenir comme l'un des plus populaires soap operaaméricain, qu'il s'agisse sur sa terre natale ou bien même chez nous, en France, où il connaîtra un bel engouement de la part du public français ? Si l'étroitesse existant entre la diffusion du téléfilm sur NBC et la sortie en salle de Body Double laisse envisager qu'il ne s'agit que d'une coïncidence, cette dernière demeure troublante. Surtout à la vision du long-métrage de Brian de Palma, un hommage évident au cinéma du britannique Alfred Hitchcock (Vertigo), et dont le visuel naïf et l'interprétation quasi télévisuelle de ses interprètes laissent planer un doute. Une peu à la manière de David Lynch et de son Blue Velvet et Brian Yuzna et Society, le cinéaste originaire de Newark dans le New Jersey s'approprie les codes esthétiques du soap opera afin d'y insuffler une aura exhalant le souffre. 
 
Sur un air des plus troublant composé par Pino Donaggio (Telescope), il se dégage de Body Double une extraordinaire sensualité, parfaitement retranscrite à travers l'interprétation de la sublime Deborah Shelton (qui remporta le titre de Miss USA en 1970, on comprend pourquoi), actrice ayant participé à une vingtaine de longs-métrages ainsi qu'à un grand nombre de séries télévisées. Regard vert, intense, corps de rêve. Dont la silhouette bouleverse Craig Wasson, ou plutôt son personnage, Jake Scully. Acteur de seconde zone, trompé par son épouse (Barbara Crampton, pour une apparition de quelques secondes seulement) viré du plateau de tournage où il interprétait le rôle d'un vampire. Mais pour un acteur claustrophobe, demeurer dans un cercueil étant quasiment impossible, il est remplacé par un autre. Sans argent, ni toit, ni travail, il fait tout à fait par hasard la connaissance de Sam Bouchard, un acteur qui comme lui traîne de casting en cours de théâtre. Habitant dans une luxueuse demeure prêtée par un ami, Sam propose à Jake d'y loger durant les cinq prochaines semaines. C'est là que ce dernier fera la connaissance de Gloria (Deborah Sheldon, donc), par l'entremise d'un téléobjectif pointé sur son appartement. La jeune femme, tous les soirs, se donne légèrement vêtue en spectacle. Alors que Sam abandonne l'appartement à son nouvel ami pour les cinq semaines à venir, Jake profite du spectacle donné par Gloria à dix-huit pétantes, tous les soirs. C'est ainsi qu'il découvre qu'il n'est pas seul à la regarder danser à moitié nue devant la baie vitrée de son salon. Un homme que Jake identifie comme étant un indien semble malintentionné...

Dans le rôle de Jake Scully donc, Craig Wasson, acteur qui débuta sa carrière au cinéma avec Le Toboggan de la Mort et y mit un terme en 2006 après sa participation au tournage de Akeelah and the Beede Doug Atchison. On le vit notamment dans le rôle du Docteur Neil Gordon dans Les Griffes du Cauchemar(troisième opus de la saga Freddy Krueger) ou dans Velocity Trap, œuvre de science-fiction signée Philip J. Roth en 1997, mais c'est bien avec son interprétation dans Body Double qu'il tient son meilleur rôle. Incarnant à la perfection ce personnage effacé, peu confiant en lui, trompé, naïf et timide, ce dernier se « révèle »au moment même où tout semble perdu. C'est au contact d'une autre magnifique interprète que le personnage de Jake se libère véritablement. Car si Deborah Shelton incarnait la sensualité, Melanie Griffith, elle, incarne désormais la sexualité. D'un côté, la brune sensuelle, de l'autre, la blonde sexuelle.

Brian de Palma qui jusqu'ici filmait des personnage dans un visuel de téléfilm stéréotypé qui dans sa globalité relevait de la naïveté, à l'arrivée de Holly Body (Melanie Griffith), le cinéaste chamboule les repères auxquels il nous avait habitué et plonge ses personnages (et nous avec), dans le stupre du milieu de la pornographie. A la danse langoureuse de Gloria, à la petite culotte de dentelle blanche, Brian de Palma préfère désormais le cuir, le latex, et le décor sordide d'un porno-soft servant de cadre au groupe bien réel qu'est Frankie Goes to Hollywood. Ses membres choisiront finalement de tourner leur propre clip pour la chanson entendue dans le film, Relax. D'ailleurs, la réalité rejoignant la fiction, le clip se révélera finalement bien plus glauque que les quelques images que l'on entrevoie dans Body Double. L’œuvre de Brian de palma est également un témoignage de son amour pour le cinéma. Du tournage du film d'horreur, aux décors, en passant par les scènes de casting et les cours de théâtre. Il y convoque également le thème des fausses apparences, aspect que nous n'évoquerons pas ici afin de ne rien révéler du contenu. Toujours est-il que Body Double se révèle être une œuvre troublante, comme dit plus haut, sensuelle et sexuelle, naïve par certains aspects de son approche et finalement assez inattendue dans son approche esthétique. L'un des meilleurs de son auteur. Shelton et Griffith y sont superbes et Wasson excellent... 

  

From Beyond de Stuart Gordon (1986) - ★★★★★★☆☆☆☆

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Pour bon nombre d'individus, le nom de Ken Foree aura sans doute autant d'impact qu'une salade manquant d'assaisonnement. Pour d'autres, par contre, certainement plus rares, sa force d'évocation les renverra à l'époque où les zombies étaient traités avec infiniment moins de mépris que dans les innombrables navets qui sortent depuis quelques années, et surtout, depuis que le thème est devenu une manne financière. En 1978, entouré de David Emge, Scott H. Reiniger, de Gaylen Ross, et dirigé par l'immense George A. Romero, Ken Foree interprétait le rôle de Peter dans le cultissime Dawn of the Dead. Sans doute possible, l'un des deux ou trois plus grands films de zombies de l'histoire du genre. Durant des décennies, ce grand « black » au regard quelque peu globuleux n'était demeuré rien d'autre que ce personnage charismatique combattant dans l'enceinte d'un centre commercial, une horde de morts-vivants à peine décharnés. Qui s'était soucié, alors, de savoir dans quel autre long-métrage il avait bien pu tourner par la suite ? Pourtant, Ken Foree n'a jamais vraiment cessé de jouer, et en quarante ans de carrière, a interprété plus de trente rôles au cinéma. Dont le personnage de Buford 'Bubba' Brownlee dans ce From Beyondqui nous intéresse ici. Il s'agit du deuxième long-métrage de Stuart Gordon pour le grand écran, toujours produit par Brian Yuzna. Certains liens demeurant apparemment indissociables, on notera également le fait que le rapport entre le nom du docteur interprété par l'actrice Carolyn Purdy-Gordon (épouse du réalisateur depuis maintenant cinquante ans) et l'écrivain Robert Bloch n'est pas le fruit du hasard puisque ce dernier et l'auteur de la nouvelle ayant inspiréFrom Beyond, une fois encore, H.P. Lovecraft, étaient amis. Ce dernier ayant donc volontairement donné le nom de l'écrivain à ce personnage féminin lors de l'écriture de la nouvelle. D'autres corrélations ?

Robert Bloch, encore lui, fut l'auteur du roman Psychoseayant inspiré le chef-d’œuvre d'Alfred Hitchcock. Dont le thème principal fut adapté par le compositeur Richard Band l'année précédente pour le premier long-métrage de Stuart Gordon, lequel participe également à la composition de la partition musicale de From Beyond. Une fois encore, l'acteur Jeffrey Combs est au centre d'un récit qui mêle à nouveau expériences scientifiques et manipulations génétiques. Barbara Crampton reprend du service, cette fois-ci dans le rôle du docteur Katherine McMichaels. Un fois encore, le film propose un portrait de méchant bien gratiné. David Gale est désormais remplacé par un Ted Sorel dont le personnage n'est pas moins obsédé par le sexe que le docteur Carl Hill de Re-Animator. Tous ces menus détails apportent une certaine cohésion dans cet ensemble de films inspirés des ouvrages de H.P. Lovecraft mis en scène par le duo Gordon-Yuzna.

Ceci dit, passons maintenant à l'objet de cet article : From Beyond. intitulé pas moins intelligemment chez nous Aux portes de l'au-delà, le film de Stuart Gordon souffle un véritable vent de perversion qui n'avait pas vraiment lieu auparavant, sauf peut-être lorsque le docteur Carl Hill enfonçait sa tête coupée entre les cuisses de Barbara Crampton lors du final délirant de Re-Animator. Peut-être plus lubrique encore que Hill, quoique la chose soit moins visible dans son regard, le docteur Edward Pretorius apparaît très vite comme un individu pervers que son statut de chercheur ne rend pas moins dérangeant. Amateur de fessées, il se mue en une créature multiforme que n'aurait peut-être pas renié David Cronenberg à un certain moment de sa carrière.

Barbara Crampton, quant à elle, qu'elle porte lunettes et tailleur ou qu'elle se réveille les cheveux entremêlés, elle demeure toujours aussi... désirable. A la seule condition de pouvoir faire abstraction de l'horrible doublage français qui lui donnerait presque les allures d'une maîtresse S.M si sa blondeur ne lui permettait pas de conserver son angélique beauté... Le regard toujours aussi frondeur, Jeffrey Combs interprète un personnage cette fois-ci beaucoup plus fragile. Les effets-spéciaux conçus par un quatuor de spécialistes permettent à Stuart Gordon de laisser libre court à sa délirante inspiration. Quoiqu'ils aient quelque peu vieilli, ils demeurent pourtant assez originaux dans leur conception et leur aspect. Les éclairages parfois outranciers se reflétant sur l'organisme torturé du personnage incarné par Ted Sorel lui confèrent le même aspect érotico-gore que les scènes d'ébats du Society que réalisera trois ans plus tard Brian Yuzna.
Mais au final, From Beyond ne se révèle être qu'une cruelle déception. Pas vraiment en odeur de sainteté avec votre serviteur à l'époque de sa sortie, le long-métrage de Stuart Gordon l'est malheureusement encore moins plus de trente ans après. Si les rares scènes gore et une barbara Crampton sexy retiennent l'attention du spectateur, le récit se révèle assez sommaire. Bien moins sympathique que Re-Animator, cette seconde incartade du cinéaste dans l'univers de H.P.Lovecraft est donc décevante...

Ôtez-moi d'un doute de Carine Tardieu (2017) - ★★★★★★★☆☆☆

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Erwan Gourmelon, veuf, père de Juliette, fils de Bastien, est un démineur breton très consciencieux envers son métier et ses employés. Lors d'un banal test ADN, il apprend que Bastien n'est pas son vrai père. Dès lors, Erwan fait appel à une détective afin de retrouver son véritable géniteur. Lorsque celle-ci lui communique l'identité de l'individu, Erwan enquête en toute discrétion afin de ne pas éveiller les soupçons autour de lui. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Joseph Levkine, un vieil homme attachant avec lequel il va finir par le lier d'amitié, lui révélant qu'il est sans doute son enfant. Par le plus grand des hasards, et dès son retour au bercail, Erwan croise lors d'un accident de la route qui a causé la mort d'un sanglier, Anna, jeune et jolie médecin. L'un et l'autre tomberont sous le charme mais ce qu'ils ne savent pas encore, c'est que la jeune femme est la fille de Joseph et donc, sans doute la demi-sœur d'Erwan...

La magie du cinéma opère à travers le dernier long-métrage de Carine Tardieu (Du Vent dans mes Mollets). Une sensibilité toute féminine qui se ressent à travers ces scènes intimistes remplies de tendresse, d'amour et d'amitié. Une œuvre profonde qui ne souffre d'aucune véritable rupture de ton puisque les différents passages de l'humour à l'émotion se font avec beaucoup de douceur. François Damiens est un peu à l'image de son alter ego Benoît Poelvoorde : il est en effet capable au même titre que son concitoyen belge de s'investir dans de pures comédies ou comme ici, dans un genre parfois plus amer et sensiblement dramatique. L'une des principales qualité du film de Carine Tardieu et de parvenir à éviter l'écueil du misérabilisme. Chacun de ses personnages est admirablement mis en valeur par son interprétation et la manière qu'a la cinéaste de le cadrer et de le mettre en scène. Rarement on aura vu l’intégralité d'un casting être placé au même rang. Aucun des interprètes n'est laissé en retrait, et ce, pour le bonheur du spectateur qui pourra y découvrir tout un panel d'expressions et d'émotions.

Car derrière l'apparente simplicité du récit se cache une vraie profondeur. En effet,Ôtez-moi d'un douteabordedivers sujets tels que la solitude, la vieillesse, l'abandon, les liens familiaux, avec cette petite touche de folie qui parfois vous empêche de fondre littéralement en larmes. Sur un script de la cinéaste elle-même mais de Michel Leclerc et Raphaële Moussafir également, François Damiens y incarne Erwin, ce breton un peu bougon, renfermé, très proche de sa fille et de son père. Alice de Lencquesaing incarne Juliette, enceinte jusqu'aux dents, ignorant l'identité du père de son enfant à venir. On retrouve avec un immense plaisir le toujours épatant Guy Marchand. Quelques rides en plus, mais tellement plus émouvant également. Dans le rôle de Joseph, l'excellent André Wilms, qui au même titre que Guy Marchand incarne un homme vieillissant. Le père génétique d'Erwin. Un homme effrayé à l'idée de se retrouver seul depuis le départ de son épouse. Un aspect de son caractère qui d'ailleurs jouera beaucoup dans sa relation avec Erwan. Anna, c'est Cécile de France. Au départ, jeune femme méfiante. Mais à l'arrivée, femme amoureuse. Mais connaîtra-t-elle de telles implications dans sa relation nouvelle avec Erwan ? Une autre très belle surprise est la découverte du chanteur et acteur français David Boring, interprète d'une dizaine de long-métrages, qui ici joue le rôle de Didier, jeune stagiaire d'Erwan « imposé »par Juliette. Contrairement aux premières apparences, son personnage n'est pas le moins fin de tous. Car de l'idiot qu'il paraît être (aspect de sa personnalité qui ne fait d'ailleurs que s'accentuer), il demeure l'un des personnages les plus attachants. On devine son douloureux passé. Du rire un peu bête et primaire, le spectateur finira par s'y attacher au même titre que les autres héros.




Ôtez-moi d'un doute fait partie de ces quelques films qui avecLe Tout Nouveau Testamentou Un Profil pour Deuxont relancé la comédie en France ces dernières en lui injectant une dose d'émotion et une écriture plus profonde qu'il n'y paraît. Autant dire que les amateurs d'humour strictement attirés par l'humour un peu léger des Dany Boon et Christian Clavier (surtout celui de ce dernier) risquent quelque peu de déchanter. Ce qui serait hautement dommageable lorsque l'on voit la qualité d'une œuvre telle que le dernier film de Carine Tardieu...

David Boring (Naive New Beaters), le Street Style

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Dennis Rader - B.T.K de Michael Feifer (2008)

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De la fiction...

La petite ville de Wichita vit dans la terreur depuis qu'un tueur en série y sème la mort en tuant de jeune femme. Leur corps est retrouvé attaché et montre des traces de sévices corporels et de strangulation. Dennis Rader est un agent municipal qui veille à ce que les lois soient appliquées à Wichita. C'est un homme zélé qui semble prendre beaucoup de plaisir à réprimander les femmes. Marié et père de deux charmantes jeunes femmes, il est surtout celui que redoute la population.
L'individu qui signe les lettres qu'il envoie à la police du surnom de BTK, c'est lui. Tueur impitoyable, il s'en prend non seulement aux prostituées mais également aux mères de famille irréprochables. Il a pour habitude de s'enfermer dans un local indépendant de la demeure familiale et à l'intérieur de laquelle sont enfermés les preuves de sa culpabilité. Prenant en photo ses victimes juste avant qu'elles ne meurent, il les étrangle ensuite, prenant soin qu'elles ne décèdent pas tout de suite en relâchant la pression de ses mains autour de leur cou.
Bientôt, Joe, le pasteur de la paroisse, lui confie la rude tâche de faire un discours lors du prochain office, annonçant ainsi son nouveau rôle de président...

Le tueur en Série Dennis Rader a déjà fait l'objet d'un article dans Cinémart à travers le téléfilm The Hunt for the BTK Killerréalisé par Stephen T. Kay trois ans plus tôt. Plutôt fidèle au fait-divers, l’œuvre s'attardait à reprendre les faits alors même que le récit débutait par l'arrestation du célèbre assassin. B.T.Kquand à lui réalisé par Michael Feifer et dont il s'agit du quatrième film, s'était fait au début de sa carrière une spécialité dans l'adaptation de faits-divers réels (Chicago Massacre, L’Étrangleur de Boston, Bundy). Des quatre, B.T.Kdemeure sans doute le moins bon.

L’œuvre dénote un manque flagrant de moyens financiers et a des allures de téléfilm alors même que The Hunt for the BTK Killeren était un, lui, et lui demeurait pourtant supérieur à bien des égards. Principalement interprété par Kane Hodder, le personnage central est plutôt bien campé. Ayant bien cerné la personnalité du tueur en série qui défraya la chronique entre 1974 et 1991. l'acteur est tout de même assez juste dans son interprétation. Si le film est en deçà de ce que à quoi l'on pouvait s'attendre, les meurtres sont quant à eux assez violents et montrent tout ce que les actes du tueur pouvait avoir de sordide. A part cela, il n'y a rien de vraiment notable et l'on se penchera plus aisément sur le téléfilm de Stephen T. Kay que sur ce B.T.K vraiment médiocre. A savoir qu'une autre adaptation a été produite en 2014, A Good Marriage, réalisée elle par Peter Askin. Il n'est pas impossible alors que l'on revienne dans ces pages sur cet effroyable personnage...


… à la réalité

Dennis Rader a été militaire, responsable de la sécurité, à travaillé pour le bureau du recensement de son état et pour la mairie de Park City avant d'être renvoyé après avoir été arrêté par la police. Il a même obtenu un diplôme de droit. Mais si Dennis rader est célèbre, c'est pour avoir tué dix personnes entre 1974 et 1991. Sa carrière de tueur, il l'exécuta sous le surnom de B.T.K dont les lettres signifient Bind, Torture and Kill (Ligoter, torturer et tuer). Il fut arrêté en 2005 après avoir envoyé à la police une disquette produite à partir de l'ordinateur de l'église même où il officiait, un an auparavant. Dennis Rader a été condamné dix fois à la réclusion à perpétuité...
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