Récemment, j'avais
évoqué Holland
de Mimi Cave qui n'avait absolument rien à voir avec l'un de nos
anciens dirigeants. Aujourd'hui, on parle de Sting
de Kiah Roache-Turner qui de son côté n'a aucun rapport avec le
compositeur, chanteur et musicien du groupe Police.
Non, ici, il s'agit d'évoquer une alternative australienne au films
d'horreur réalisé en 2023 par le français Sébastien Vaniček
intitulé Vermines.
Une œuvre pas vraiment réjouissante et même parfois démagogue se
déroulant dans une tour de la banlieue parisienne. Du bruit, de la
fureur, pour un résultat mi-figue, mi-raisin. Pour son nouveau
long-métrage, l'auteur de Wyrmwood
et de Nekrotronic
met en scène un énième film opposant ses protagonistes à une
araignée... UNE araignée, me direz-vous ? Oui, une seule. Mais
pas n'importe laquelle puisqu'elle débarque du fin fond de
l'univers, enfermée à l'intérieur d'un cocon qui au delà de toute
vraisemblance survivra à la friction au moment d'entrer dans
l'atmosphère terrestre. Bref, vous pouvez d'emblée dire adieu à
toute forme de crédibilité. En même temps, quelle importance ?
Nous ce qu'on veut, c'est que les poils se hérissent à la vue d'une
affreuse créature dotée de huit pattes et de mandibules luisantes
et crochues. En la matière, le film n'innove pas réellement. La
sortie de Vermines
en étant partiellement la cause, il n'y a guère que le contact
direct avec ces adorables créatures grouillant dans nos jardins qui
peut encore aujourd'hui produire son petit effet ! Le plus
crispant dans Stingétant finalement moins l'apparition de cette toute petite chose qui
grandira dans des proportions abracadabrantesques après avoir dévoré
quelques cafards que cette vieille bique qui servira de grand-mère à
la jeune héroïne. Dans la version française, tata Gunter
(l'actrice Robyn Nevin) se voit dotée d'un timbre de voix propre aux
gros consommateurs de Gitanes sans filtre ! Une voix roque et
surtout, un caractère abominable vis à vis de ses proches. Au point
que l'on se demande si elle n'est pas aussi dérangée
psychologiquement que sa sœur Helga qui de son côté est atteinte
par la maladie d'Alzheimer ! Plus qu'un simple film d'horreur,
Sting tente
de nous immerger dans une cellule familiale constituée des deux
sœurs mais aussi et surtout de la fille d'Helga, Sandy (Kate Walsh),
de son époux Ethan (Ryan Corr) et de Charlotte (Alyla Browne).
Laquelle est la fille de Sandy mais pas d'Ethan puisque son vrai père
est officiellement parti s'installer en Asie.
Le
scénario de Kiah Roache-Turner est à certaines entournures tant et
si mal construit que l'on se perd parfois à comprendre quels sont
les rapports entre la gamine et les adultes. Il faut dire que
derrière ce joli prénom qu'est Charlotte se cache une adolescente
agaçante... mais douée pour le dessin... qui est aussi le métier
de beau-papa. Mais en attendant de pouvoir vivre du fruit de son art,
Ethan est contraint d'effectuer diverses tâches dans un immeuble
dont la propriétaire n'est autre que l'acariâtre Gunter. Avec un
prénom pareil, on se doutait bien que son interprète n'allait pas
préparer de délicieuses compotes pour les membres de sa famille
mais plutôt faire vivre un véritable enfer à Ethan ! Et comme
si cela ne suffisait pas, lorsque vient s'écraser le cocon
renfermant l'araignée dans une maison de poupée secrètement gardée
dans une pièce fermée à double tour, Charlotte en profite pour
l'élever... Jusqu'à ce que la situation dégénère... Sting
mélange drame familial et film d'horreur. La courte durée du
long-métrage (même pas quatre-vingt dix minutes) et la
multiplication des personnage n'aide en rien leur caractérisation.
Entre la vieille femme bourrue, sa sœur atteinte d'une maladie
dégénérative, le père de famille qui souffrira de ne pouvoir
atteindre ses objectifs dans la bande dessinée, une épouse qui
selon certains propos laisse entendre que son ex mari était violent
et une gamine qui mériterait parfois d'être saucissonnée avant
d'être jetée dans la Vologne, on a droit à un dératiseur
(Jermaine Fowler dans le rôle de Frank) qui se croit sans doute être
dans une énième itération de la franchise parodique Scary
Movie.
Un melting pot qui aurait pu s'avérer parfaitement indigeste si
justement la comparaison avec Vermines
n'était pas venue sonner à la porte afin de sauver le film de Kiah
Roache-Turner de l'indigence la plus totale............ En réalité,
j'exagère. En effet, la dernière partie, même si elle met un temps
fou à parvenir jusqu'à nous, est assez plaisante. Alors que tout le
monde ou presque finit enfermé dans des cocons tissés par l'énorme
araignée façon Aliens, le retour
de James Cameron, voilà que la jeune Charlotte parvient à réparer
l'erreur d'avoir pris sous son aile l'hideuse bestiole ! Notons
que le film bénéficie malgré tout de quelques plans sympathiques.
Allant de l'araignée rampant au plafond jusqu'à cette ombre portée
se confondant avec la silhouette de la créature en question en
passant par la longue séquence se déroulant dans le système
d'aération de l'immeuble. A part ça, rien de neuf sous le soleil du
cinéma d'épouvante...