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Micmacs à Tire-Larigot de Jean-Pierre Jeunet (2009) - ★★★★★★★☆☆☆

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Jean-Pierre Jeunet sans Marc Caro, c'était sans doute la peur d'une approche esthétique du septième art perdue à jamais. Pourtant, le futur allait prouver qu'il n'en était rien et que le cinéaste français réussirait haut la main à voler de ses seules ailes tandis que son ancien compagnon de cinéma irait se perdre dans une pseudo science-fiction intellectuelle bien moins marquante qu'un Bunker Palace Hôtel signé Enki Bilal. Dévergondé le temps d'un long-métrage en outre-atlantique (le désastreux Alien, la Résurrection), Jean-Pierre Jeunet revenait parmi les siens et leur offrait en 2001 le magnifique Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, n'en déplaise aux contestataires. Celui-là même dont l'héroïne, avec le temps, finirait par agacer une partie du public, sans reconnaissance aucune pour un auteur et ses interprètes. Puis vint alors Un long Dimanche de Fiançailles, ce beau film tenant surtout davantage de l'œuvre d'art plastique que du réel film à l'impact émotionnel tant recherché par son auteur. Une triste période que cette années 2004... Puis il y a presque dix ans (que le temps, inexorablement, passe vite...), arrivait enfin sur nos écrans, ce Micmacs à Tire-Larigot dont il est désormais question ici. Avant-dernier long-métrage d'un esthète accompli, et surtout, retour d'un esthétisme cher à l'ancien duo que formaient les deux cinéastes avant leur séparation.
Vingt ans après qu'il soit descendu vers la capitale, Dany Boon est choisi opportunément ou pas par Jean-Pierre Jeunet pour incarner le personnage de Bazil, fils de démineur, envoyé en orphelinat après la mort de son père. Retrouvé trente ans plus tard allongé sur le sol du vidéoclub qu'il gère seul, le crâne troué d'une balle perdue, le voici désormais lancé dans une aventure dont seul Jean-Pierre Jeunet semble avoir le secret. Déjà l'on retrouve ces couleurs chaudes, surannées, vieillies par on ne sait quel procédé que l'on aimerait chimique plutôt que numérique. Delicatessenn'est déjà plus aussi loin que laissent le prétendre les dix-huit années qui séparent les deux films. Jean-Pierre Jeunet se fera d'ailleurs plus loin l'écho d'un hommage vibrant à ce chef-d’œuvre de l'anticipation et à celui avec lequel il l'écrivit et le réalisa. Une scène émouvante dont il faut obligatoirement conserver le secret, même presque dix ans plus tard, puisque certains ne l'ont encore probablement pas vu.

Bazil vit désormais du mime, qu'il exerce tout comme Dany Boon le pratiquait sur Paris. Remarqué par Placard, il est pris sous l'aile d'une bande de clochards vivant à l'intérieur d'une caverte secrètement située sous un immense amas de ferraille. Désormais considéré comme un membre de cette étrange 'famille', c'est lors d'une sortie à la recherche d'objets de récupération que Bazil tombe nez à nez avec l'entreprise qui a fabriqué la mine qui a tué son père et cette qui a forgé la balle qui l'a atteint deux mois auparavant. Il est donc désormais temps pour le jeune homme de faire payer les PDG de ces deux usines de la mort en les confrontant l'un à l'autre. Et pour cela, Bazil va se faire aider par ses nouveaux compagnons...

Il se dégage de Micmacs à Tire-Larigot, une véritable poésie, généralisée par des décors somptueux, des dialogues aux petits oignons, et des situations toutes plus rocambolesques et surréalistes les unes que les autres. La chef décoratrice Aline Bonetto qui avait débuté sa carrière en 1991 sur Delicatessenet l'avait notamment poursuivie sur les tournages de La Cité des enfants perdus, Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, ou encore Astérix aux Jeux olympiquesde Frédéric Forestier et Thomas Langmann, crée des décors fourmillant de détails et dont la caverne représente sans aucun doute l'aboutissement d'un travail d'orfèvre impressionnant. La photo est quant à elle l'oeuvre du directeur de la photographie japonais Tetsuo Nagata. Les couleurs sont magnifiques, et la majorité des images baignées d'une teinte sépia sont renforcées par quelques notes de bleus ou de verts qui rehaussent l'ensemble et donnent au long-métrage, l'apparence de tableaux vivants dans lesquels s'intègrent parfaitement les personnages grâce aux costumes créés par Madeline Fontaine déjà à l'oeuvre sur deux longs-métrage de Jean-Pierre Jeunet. Quelques airs rappellent le Paris d'Amélie Poulain mais sont cette fois-ci l’œuvre du compositeur Raphaël Beau. Les dialogues sont quant à eux le résultat du travail accompli par Guillaume Laurant (autre fidèle allié du cinéaste).
Aux côtés de Dany Boon, on retrouve un grand nombre de vedettes du cinéma puisque'André Dussolier, Jean-Pierre Marielle, Nicolas Marié, Julie Ferrier, Yolande Moreau, Omar Sy et le toujours fidèle Dominique Pinon participent à l'aventure dans des rôles aussi importants que celui incarné par l'humoriste. Des personnages haut en couleur et portant des noms typiques du cinéma de Jean-Pierre Jeunet : La Môme Caoutchouc, Fracasse, Placard, Tambouille, Ange-Gardien, Calculette, ou encore Remington. On retiendra la prestation d'Omar Sy dans le rôle de Remington, passionné de bons mots et ne s'exprimant qu'à travers des expressions célèbres ou encore Julie Ferrier qui dans le rôle de la Môme Caoutchouc, passe son temps à se contorsionner et entrer dans des bouches d'aération ou dans des cartons à peine plus grands qu'elle. Micmacs à Tire-Larigot est une excellente surprise, pleine de trouvailles ingénieuses. La famille Tire-Larigot est attachante et chaque personnage a son importance. Même les méchants André Dussolier et Nicolas Marie sont captivants. Si le film ne propose pas un scénario d'une richesse exemplaire, il a le mérite de proposer une aventure familiale sympathique et fort agréable à l’œil. Une bonne surprise...

Sélection de 3 films à voir, à revoir... ou à éviter (12)

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Alors que la France connaît une grève générale d'ampleur nationale, Marc Roux, cadre ambitieux d'une entreprise et Vincent Disse (notez le jeu de mots foireux !), individu insaisissable, décident de faire route ensemble vers l'Italie, et plus précisément vers la ville de Rome où doit avoir lieu la signature d'un contrat très important pour la carrière à venir du premier. C'est donc sur le mode du covoiturage, très à la mode depuis quelques années que démarrent les aventures de ce duo antinomique formé par les acteurs français Patrick Timsit et Charles Berling. Une variation sur L'Emmerdeurd'Edouard Molinaro relativement pauvre en terme d'écriture et d'interprétation, ou sur celui du Bouletd'Alain Berbérian. Patrick Timsit qui s'était déjà intéressé au sujet à travers le personnage de François Pignon créé et mis en scène par l'auteur du scénario original Francis Veber dans le remake daté de 2008 campe cette fois-ci le rôle du partenaire agacé par la présence d'un individu ne partageant que très modestement ses différents points de vue.
Charles Berling est donc cet être difficile à cerner. Qui semble se ficher d'à peu près tout ce qui préoccupe principalement le héros incarné par Patrick Timsit. S'ensuit donc une série de séquences qui auraient normalement dû générer le rire mais qui au final parvient tout juste péniblement à retenir l'attention des spectateurs. Comédie en forme de Road-movie campagnard, Par suite d'un arrêt de travail...est plus triste que réellement amusant. On attend de pouvoir autant s'amuser que les acteurs, jouant aux cabotins l'un envers l'autre, mais l'une des principales faiblesses du récit demeure dans cette triste impression que l'on a que les deux interprètes jouent pour eux sans penser que derrière, des spectateurs attendent sans doute d'être emmenés dans leurs péripéties. A vrai dire, le film de l'écrivain et réalisateur français Frédéric Andréi (son second après Paris, Minuit en 1986) ne fait qu'emprunter la même voie que des longs-métrages tels que Trafic d'Influence de Dominique Farrugia (1998) et Fallait pas ! (1996) de (et avec) Gérard Jugnot, avec, cependant, beaucoup moins de bonheur même si, déjà, ces deux exemples n'avaient rien de remarquable.
Au final, et comme dans la généralité des cas abordés par ce type de comédies, Par suite d'un arrêt de travail... repose avant tout sur l'antagonisme de ses deux principaux personnages. Manquant cruellement de profondeur et de gags réellement drôles, le film se regarde sans véritable déplaisir même s'il ne laissera pas de souvenirs impérissables...

La Hordeest l’œuvre d'un binôme de cinéastes formé par Yannick Dahan et Benjamin Rocher. Si le premier n'a réalisé que cette collaboration en matière de long-métrage cinéma, le second, lui, après cette première tentative en 2009, persévérera quatre ans plus tard sur un sujet similaire mais beaucoup plus original (en réalisant le premier segment du diptyque Goal of the Deaddont la seconde partie à été confiée à Thierry Poiraud). Pour un premier film, nous ne nous appesantirons pas sur son flagrant manque d'originalité. Car oui, le film, comme beaucoup d'autres avant lui, emprunte une foule d'idées à plusieurs films de genre. Le [rec] des espagnols Paco Plaza et Jaume Balagueró, le français Banlieue 13 de Pierre Morel, ou encore le plus lointain The Raid de Gareth Evans.
Amateurs de finesse, la porte de sortie se situe sur votre droite. La Hordeest bourrin, vulgaire, et ne s'adressera qu'aux amateurs de gore, d'action effrénée et de scénarios bas du front. A tel point qu'une partie du public aura presque le reflex d'abandonner les personnages à mi-course vue la pauvreté de l'ensemble. Pourtant, je ne sais par quel fruit du hasard, le film parvient à augmenter sa vitesse d'un cran au dessus et offre une dernière demi-heure dont le principal argument est de déployer une armada de scènes d'horreurs, agrémentant même la chose d'un nouveau personnages particulièrement gratiné.Accompagnant un trio principal de personnages interprétés par Claude Perron, Jean-Pierre Martins et Eriq Ebouaney, l'acteur Yves Pignot, celui-là même qui joua sur les planches du Feydaux, du Guitry ou encore du Marivaux ou joua dans de nombreux films pour le cinéma et la télévision incarne ici le personnage de René, un bon gros raciste, pantagruélique, marqué par la guerre, et surtout grand amateur de haches puisqu'il s'agit de son arme de prédilection. On pourrait presque l'imaginer sous le masque de Leatherface mais dans une version à visage découvert et ayant abandonné la tronçonneuse pour la hache ! En terme d'horreur, La Hordeest tout sauf avare. Ça pisse à tous les étages d'un immeuble assiégé par une horde (celle du titre) d'infectés, et même si de très nombreuses scène frôlent le ridicule par leur incohérence, on passe finalement un très agréable moment.
Détail fort amusant que les plus attentifs auront certainement distingué lors de la mort de Greco, le gitan incarné par l'acteur Jo Prestia en mode 'infecté', le sort accordé à cet individu fort peu recommandable semble faire écho à celui auquel le personnage du Téniaéchappa lors de l'éprouvante scène située dans la boite gay du traumatisant Irréversiblede Gaspar Noé. Sans doute l'une des meilleures idées qu'eurent Yannick Dahan et Benjamin Rocher lors du tournage de ce petit film d'horreur à la française...

Pour finir, une devinette : quels rapports entretient True Lies du cinéaste américain James Cameron (Terminator1&2, Abyss, Avatar) avec le film qui clôt cet article ? Quel rapport peut-il y avoir entre un film d'action interprété par l'hyper bodybuildé Arnold Schwarzenegger et une comédie essentiellement interprétée par nos acteurs locaux Thierry Lhermitte, Miou-Miou, Eddy Mitchell (savoureux comme à son habitude) et Michel Boujenah ? Et bien, le premier est le remake du second. Et oui, une fois encore, les américains nous 'piquaient'une idée de scénario pour l'adapter à leur sauce. Mais c'est sans chauvinisme aucun qu'il est bon de préciser que l’œuvre de Claude Zidi y est mille fois supérieure, et ce, grâce notamment à l'interprétation d'un quatuor d'acteurs impeccables : Miou-Miou en maîtresse de maison soignée, Thierry Lhermitte et Eddy Mitchell en faux agents des Telecom mais véritables agents secrets, et Michel Boujenah en mythomane et séducteur assez lourd.
Si l'action est présente, c'est pourtant l 'humour qui domine ici le récit. Le scénario de Didier Kaminka, Simon Michaël et Claude Zidi est aux petits oignons et fait la part belle aux répliques humoristiques dont le chanteur et acteur Eddy Mitchell semble être le principal bénéficiaire puisque ses dialogues sont parmi les plus drôles du film. La Totale mêle la comédie à un brin d'action. l'émulsion fonctionne à merveille et les interprètes semblent beaucoup s'amuser des péripéties qui les opposent à des personnages secondaires notamment interprétés par Jean Benguigui, François Hadji-Lazaro (d'abord connu pour avoir été le leader du groupe de rock français alternatif Les Garçons Bouchers), ou encore Sagamore Stévenin, le fils d'un certain...Jean-François...
Si j'osais, j'affirmerais que le film est une TOTALE réussite dans le domaine visé. On s'amuse beaucoup, et l'on attend avec ferveur chacune des interventions d'Eddy Mitchell auquel les cinéastes ont décidément pris l'habitude d'offrir des répliques cinglantes. Un bonheur que d'entendre par exemple son personnage relancer son ami et collègue François Voisin sur l'hypothétique orientation sexuelle de son fils Julien...

Love de Gaspar Noé -2015) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

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C'est triste à dire mais Love de Gaspar Noé, arrive trop tard. Trop tard car après Enter the Void, cette œuvre miraculeuse, sommet inaltérable et insurpassable dans la carrière d'un cinéaste qui aura pénétré l'esprit des spectateurs chaque fois que l'un de ses films aura marqué de son empreinte, les écrans de cinéma. Le plus gros plan du film ? L'affiche. Pas celle présentée ci-dessus, mais celle qui voit deux visages s'embrasser. Deux langues collées l'une à l'autre. Deux bouches se dévorant goulûment. Le titre dégoulinant littéralement de stupre n'est que très partiellement représentatif du contenu. Du symbole qu'évoque ce mot de quatre lettres laissant des coulées blanchâtres, ne subsiste que son aspect scabreux car jamais, ou si peu, les personnages ne nous semblent capables d'exprimer ce qu'est le véritable amour.
Love laisse la dérangeante impression de n'être que ce qu'il semble... être. Un film de cul oscillant entre érotisme hard et porno soft. Gaspar Noé n'aurait-il pas, ici, mérité sa réputation de provocateur ? Pourquoi tant de cul, et pourquoi si peu d'émotion ? Et alors, pourquoi ne pas aller au fond des choses et s’embarrasser de certaines limites ? Du cul, de la sueur, du poil, de la queue, des seins, du stupre, mais bizarrement, des pleurs qui tardent à venir et surtout, un trio d'acteurs qui laisse une impression mitigée sur leur réelle valeur d'interprètes. Visuellement, Love se contente du minimum. Surtout si on le compare au précédent long-métrage de son auteur que le spectateur aura forcément la mauvaise idée d'évoquer.

Difficile, et sans doute, même impossible d'aller plus loin qu'avec Enter the Void, les fans demeurent désormais orphelins. Abandonnés par cette émotion qui ne foulera malheureusement jamais les portes d'un dernier long assurément trop... long. Deux heures et une quinzaine de minutes plus tard, on ressort avec le sentiment d'avoir été floués, et sans jamais éprouver cette impression d'avoir passé plus de deux heures dans le tambour d'une machine à laver en mode essorage. Si le précédent nous avait littéralement retourné le cerveau, s'il avait conquis les quatre-vingt dix pour cent du cerveau qui restent endormis du jour de notre naissance jusqu'à celui de notre mort, par opposition, Love a réussit à éteindre les dix pour cents que l'homme utilise au quotidien, nous endormant invariablement au son des gémissements de son trio.

L'amour chez Gaspar Noé est violent, froid (malgré la beauté de certains plans), sans doute à cause de ses interprètes. Love transpire tout sauf ce qu'il est censé vouloir raconter. A-t-on besoin de se déchirer lorsque l'on s'aime ? A-t-on besoin de paradis artificiels ? Et que penser de cette séquence durant laquelle nos amants traînent leurs fantasmes dans une boite échangiste n'ayant rien à jalouser à la boite homosexuelle ouvrant le bal de Irréversible ? Impossible pour le spectateur lambda de se référer à ce récit. A ce trio de marginaux poudrés, accrocs au sexe plus qu'à l'émotion que le sentiment d'amour devrait exsuder. Merde Gaspar, qu'as-tu donc fait de ton prodigieux talent ? Comme Oscar se perdait au dessus des toits de Tokyo, on aurait aimé que le cinéaste provoque une rupture de ton lorsqu'est évoquée l'expérience 'ayahuasca', mais même là, le cinéaste se révèle pantouflard en sans la moindre imagination. On pourra arguer que le propos n'était pas là, et c'est vrai. On pourra même supposer que le cinéaste n'ait pas désiré empiéter sur les plates-bandes de son ami Jan Kounen, et ce serait alors, là, lui faire honneur.

Choquant, Love ? Non, définitivement, non. Trop poli, parfois trop arty pour réellement troubler jusqu'aux ménagères repassant leur linge devant la télévision, le film de Gaspar Noé manque de ce souffle épique auquel on rêvait d'assister. C'est finalement très plat, et relativement banal à une époque où le sexe explicite a tendance à très largement se démocratiser sur les écrans de cinéma. On pourrait pousser le bouchon de la critique négative en arguant que Love est de plus, une œuvre parfaitement misogyne car alors, comment justifier qu'à l'écran, l'orgasme soit presque exclusivement masculin ? Vierge de toute émotion, aussi bavard et chiant qu'une conférence sur l'histoire du timbre-poste, le dernier film en date de Gaspar Noé est une énorme déception...

Nattevagten de Ole Bornedal (1994)

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Martin est un jeune étudiant en droit fiancée à la jolie Kalinka. Il est engagé comme veilleur de nuit à la morgue municipale après que le précédent employé ait décidé de prendre sa retraite. Ce dernier fait visiter les lieux à Martin et lui explique qu'il devra tourner des clés à divers endroits et notamment dans la salle où reposent des corps.

Une série de meurtres fait la une des journaux. Un tueur en série s'en prend aux prostituées de la ville et les scalpes. L'inspecteur Wormer est chargé d'enquêter sur les meurtres. C'est ainsi qu'un soir, Martin fait la connaissance du policier alors qu'une nouvelle victime du maniaque est transportée jusqu'à la morgue. Le travail de Martin est difficile. Le jeune homme a du mal à supporter la visite quotidienne de la morgue et pour se changer les idées, il sort parfois boire un verre en compagnie de Jens, son meilleur ami. Immature et peu sensible, Jens lance sans cesse des défis à Martin qui ne peut qu'accepter de les relever. C'est ainsi que ce dernier se retrouve un soir à table avec une prostituée prénommée Joyce, dont l'ancienne colocataire fait partie de la liste des victimes du tueur.

Les jours passent, Martin s'habitue difficilement à son nouveau métier. Il se lie d'amitié avec l'inspecteur Wormer mais d'étranges événements se produisent à la morgue. Un cadavre se retrouve curieusement déplacé, mais lorsque Martin appelle le médecin de garde pour constater les faits, le corps a repris sa place à la morgue. Des soupçons se portent alors évidemment sur Martin dont les propos passent pour être délirants. Il finit même par se retrouver suspecté d'être le tueur en série qui sévit dans la région...

Réalisé par le danois Ole Bornedal, est le premier long-métrage du cinéaste. Pour un premier essai, le réalisateur fait mouche. En effet, Le Veilleur de Nuit est, dans sa catégorie, un véritable petit bijou. Angoissante et efficace, l'intrigue est passionnante. Thriller qui tutoie l'épouvante, le film est interprété par de parfaits inconnus chez nous. Depuis, l'interprète de Jen, Kim Bodnia, est devenu célèbre grâce au film de Nicolas Winding Refn, Pusher.

Profondément noir et lugubre, cette première mouture est bien meilleure que le remake réalisé par Ol Bornedal lui-même trois ans plus tard. En effet, malgré leur talent et leurs efforts, Ewan McGregor et Nick Nolte ne parviendront pas à hissé le remake à la hauteur de l'original. Le film vaut pour son ambiance, oui, mais aussi et surtout pour son interprétation. Le fait même que les acteurs restent de parfaits inconnus jouant sûrement sur le climat prégnant du film. Et puis, tourner quasiment l'intégralité de l’œuvre dans une morgue a de quoi donner des frissons. La révélation sur l'identité du tueur n'arrivant pas si tard que cela, quelques effets demeurent alors inefficaces comme lorsque Martin découvre que l'employé renvoyé il y a des années après avoir été découvert en train de copuler avec un cadavre est aussi le meurtrier. Détail dont on se doute assez vite mais ceci étant, cela reste vraiment un fait relativement peu important.

Le plus important est que Le Veilleur de Nuit demeure un très grand thriller scandinave...


Carne (1991) et Seul contre Tous (1998) de Gaspar Noé - ★★★★★★★☆☆☆

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Carne et Seul Contre Toussont indissociables l'un de l'autre. Le second est le prolongement du premier. Carnes'apparente aux premiers symptômes d'un cancer tandis que le second développe l'idée d'une maladie définitivement installée dans l'organisme de son porteur. Un cancer en phase terminale. Une tumeur au cerveau qui ne cesse de grandir, jusqu'à troubler les perceptions du malade, ainsi investit par un parasite intérieur qui sans interruption, le conduit à vouloir se venger de ce monde malade qui l'entoure, et ce, quel qu'en puisse être le prix. Une vie de misère. A quoi bon s'y raccrocher, puisque même le fruit des entrailles de la bonne femme avec laquelle il s'est acoquiné, a été souillé. Du moins, le suppose-t-il. Suffisamment en tout cas pour que l'envie de tuer un ouvrier arabe lui écorche l'âme. Carne, c'est d'abord l'histoire d'un boucher chevalin installé dans la banlieue parisienne. Afin d'argumenter le propos, Gaspar Noé provoque d'entrée de jeu la nausée en montrant l'un des emblèmes de la symbiose entre l'homme et l'animal échouer au sol, le crâne perforé par l'impact d'un pistolet d'abattage. Le cinéaste n'est pas ici pour faire semblant. On continue dans le carmin avec l'égorgement de la bête. Un fleuve de sang se déverse de la plaie. Ce même liquide qui reviendra hanter les trente-huit minutes que dure le moyen-métrage de Noé. Toutes les étapes nous sont infligées jusqu'à ce que la viande rouge et saignante vienne échoir dans une assiette. Celle de la compagne de l'anti-héros incarné deux fois de suite par l'acteur Philippe Nahon.
Après la mort, la vie. Et le début des emmerdes. Une mère qui renie son enfant, et un père obligé de l'élever seul. Gaspar Noé film tout d'abord son boucher le visage hors-cadre. Un type ordinaire, pour une existence ordinaire, alors à quoi bon ? Les années filent, mais le rituel est le même. La découpe de la viande, il connaît. Des carcasses par centaines sont passées dans sa boucherie, et pendant ce temps-là, la petite a grandit. Déjà, il ressasse. Les mauvaises pensées le taraudent. Un certain désir incestueux également car, si sa fille prend de l'âge, et des formes, son père continue à prendre soin d'elle comme aux premiers jours. La lavant, l'essuyant, l'habillant même. Ambiance de merde. Couleurs criardes rappelant sans cesse la couleur du sang. Puis survient le drame. Un malentendu.
Après la liberté, la prison. Le sang, encore. Celui de Cynthia. Premières règles témoignant des mutations qui s'opèrent chez cette jeune fille muette. Pour le père, le fait est indéniable. Elle a été violée. Le coupable, un ouvrier arabe. Son outil de prédilection en main, le boucher s'en est allé venger sa progéniture. Un acte gratuit, filmé sans artifices. Un fait divers sordide comme l'est Carne. Un moyen-métrage incommodant se terminant sur un constat amer. Ce même fil conducteur qui ne s'est jamais rompu. Les happy end, Gaspar Noé n'en voulait déjà pas à l'époque. Il abandonne les spectateurs en enfermant son héros en taule et sa fille à l'assistance publique...

Ce n'est qu'après quelques années de prison que l'on retrouve le boucher. Gaspar Noé a eu le temps de mûrir son premier projet de long-métrage. Cinq années durant, le cinéaste repoussera sa réalisation jusqu'à ce que la créatrice de mode versaillaise Agnès Troublé lui donne un coup de pouce financier afin qu'il puisse enfin le mettre en chantier. Seul Contre Tous signifie à travers sa seule appellation, toute la rancœur d'un individu livré à lui-même dans une société qu'il ne reconnaît pas. Philippe Nahon est toujours présent. La jeune Blandine Lenoir également. Nouvelle venue au casting, l'actrice Frankie Pain, éternel second rôle aux formes généreuses qui ici, incarne le rôle de la maîtresse du boucher. Vulgaire, avare, autoritaire. Le genre de femme qu'il ne fallait surtout pas mettre entre les pattes de notre héros. Surtout que la prison n'a pas calmé l'ancien boucher chevalin qui a perdu sa boutique, devenue la propriété d'un commerçant... arabe. Un comble pour notre bonhomme. Deux cents francs en poche, pas de boulot, et vivant aux côtés de sa maîtresse et de sa belle-mère, le boucher étouffe. Mais ce qui semble le répugner encore davantage encore, c'est l'idée d'avoir un gosse avec elle. Car après l'avoir sautée, la voilà qui arbore fièrement un ventre tout rond. Huit ans ont passé entre Carne et Seul Contre Tous, et pourtant, rien n'a changé. Le style est le même. Les couleurs également. Le personnage créé par Gaspar Noé continue de croiser la lie de notre société. Allant même jusqu'à se permettre quelques traits d'humour fort peu innocents (le héros se faisant traiter d'ivrogne par le client d'un bar qui à la suite d'une altercation, demande lui-même au barman de lui resservir un coup).
Si le personnage incarné par Philippe Nahon apparaît jusqu’au-boutiste dans les propos qu'il rumine sans cesse (certains d'entre eux s’entre-chevauchant même), il est facile de ressentir le malaise qui l’étreint puisque la majorité des individus qu'il est amené à croiser sur sa route demeurent absolument répugnants. La maîtresse, le gérant du supermarché, ou bien même la prostituée toxicomane, tous laissent le sentiment d'une humanité parcourue par la misère. Alors que bon nombre de longs-métrages érigent les serial killer comme une nouvelle forme de héros en les jetant directement dans la fosse aux lions, Seul Contre Tous explore ce qui précède la transformation d'un individu en un monstre froid. Le boucher de Gaspar Noé ressemble à ces hommes qui parce qu'ils ont connu la déchéance absolue, ont choisi des chemins de traverse meurtriers. Mais à la manière d'un Michael Haneke, le français exploite le délire de son héros en imaginant une conclusion sanglante qui, par sa propre lâcheté, ou par amour pour sa fille, ne fera finalement l'objet que d'un fantasme évoqué lors d'un visuel graphiquement perturbant. Avant d'abandonner son héros et d'aller planer au dessus d'une rue où jouent quelques enfants demeurés sourds à la tragédie d'un homme né sous une mauvaise étoile...

Danger en Altitude de George Mendeluk (2006) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

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Des incidents techniques et des détournements d'avions, on connaissait déjà. Le transport d'animaux également (Tarantula : le Cargo de la Mortde Stuart Hagmann). On a même eu droit à une improbable infestation de zombies avec Plane of the Deaden 2007, mais avant cela, en 2006, furent produits coup sur coup deux deux longs-métrages qu'en notre pays, les distributeurs eurent l'opportunité de donner un titre vaguement similaire afin, sans doute, de leur donner un quelconque rapport. Un rapport qui s'arrêtera d'ailleurs au cadre (celui d'un avion) et au titre français puisque l'un est américain et l'autre canadien. Laissons de côté Des Serpents dans l'Avion(Snake on a Planede David Richard Ellis) pour nous concentrer sur Destination : Infestationdu canadien d'origine ukrainienne George Mendeluk, 'connu'chez nous sous le titre Danger en Altitude, et retitré pour l'occasion Des Fourmis dans l'Avion. Un titre beaucoup plus clair et qui ne laisse aucune place à l'imagination puisque comme le suppose justement ce titre alternatif, une colonie de fourmis mutantes (dont l'espèce d'origine possède déjà en elle-même, une réputation désastreuse) va s'incruster parmi les passagers d'un avion de grande ligne. La chance demeurant parmi ces derniers en la présence du Docteur Carolyn Ross, entomologiste. Connaissant les petites bêtes sur le bout des doigts, c'est avec l'aide d'un agent de la police des airs, Ethan Hart, que la jeune femme, affublée d'une adolescente, assurément l'une des plus chiantes de sa génération, tentera d'éradiquer la menace.

Tout commence comme n'importe quel film catastrophe tentant avec le plus grand mal de caractériser ses personnages. Ceux-ci étant en nombre, difficile en une poignée de minutes de les rendre attachants. Surtout lorsque certains d'entre eux feront tout pour faire hérisser les cheveux sur la tête des spectateurs acceptant difficilement la présence de véritables parasites. Tel ce jeune con dont les orientations sexuelles sont difficiles à cerner, et qui, ivre, va passer son temps à emmerder le steward ainsi que les hôtesses de l'air. Et puis cet autre individu, que sa compagne va très vite regretter d'avoir épousé très récemment. Le genre à avoir si peur des fourmis (le pauvre relatant le jour où, petit, il dévora une tranche de pain recouverte de confiture et de...fourmis, justement) qu'il se comportera en véritable poltron envers les autres passagers, au vu et au su d'une épouse ne savant plus où se mettre. Et puis, surtout, il y a la fille de l'héroïne spécialiste des insectes. Même si les choses s'arrangent entre la gamine et la mère, leurs premiers échanges sont insupportables et très vite l'on ressent l'envie pressente de jeter Jamie (c'est son prénom) hors de l'avion ou de la donner en pâture aux fourmis.

Des Fourmis dans l'Avionest mauvais. Et pas seulement parce qu'il ne s'y passe en réalité pas grand chose de transcendant, mais parce que certaines situations sont si peu crédibles que le sujet parfois, prête davantage à sourire qu'à faire peur. D'ailleurs, ce dernier élément semble avoir été éludé car à aucun moment le spectateur ne ressent la moindre frayeur. En invoquant l'une des espèces de fourmis les plus terrifiantes existant sur notre planète dans les forêts tropicales du sud du Nicaragua, les fameuses Paraponera clavataplus connues chez nous sous le nom vulgarisé de fourmis balle de fusil, on aurait pu s'attendre à quelques scène particulièrement gratinées d'attaque de la part de ces minuscules créatures à la redoutable intelligence. Mais non, le cinéaste George Mendeluk préfère filmer des scènes sans grand intérêt, prétexte à rapprocher les deux principaux personnages pour une pseudo-idylle comme on en voit tant dans le genre. Les effets-spéciaux numériques sont à la ramasse, l'interprétation tout juste acceptable et la promesse de participer à un grand moment de frisson totalement absente. Au fait, j'oubliais de préciser que Des Fourmis dans l'Avion est un téléfilm et non un long-métrage cinéma. Ceci expliquant sans doute cela...

Des Serpents dans l'Avion de David Richard Ellis (2006) - ★★★★★★☆☆☆☆

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On ne peut pas dire que la carrière du cinéaste américain David Richard Ellis brilla par sa filmographie. Mort à seulement soixante ans à Johannesburg, en Afrique du Sud, il se sera surtout fait remarquer pour avoir signé deux volets de la saga Destination Finale (le 2 et le 4), Cellular, à partir d'un scénario écrit par le cinéaste Larry Cohen (It's Alive, Q, The Ambulance), ou Shark 3Den 2013. Sept ans auparavant, il signe Snakes on a Plane, traduit chez nous sous le titre Des Serpents dans l'Avion. Un film catastrophe mineur mais qui contre toute attente, offre beaucoup d'action. Le long-métrage échappe en effet à l'avarice et propose, sur les cent-dix minutes que représente sa durée, plus d'une heure trente de combats entre les passagers d'un vol en partance pour Los Angeles et des serpents parmi les plus dangereux de la planète. Comme dans une grande majorité de films traitant d'attaques animales sortis ces vingt dernières années, Des Serpents dans l'Avionmet en scène une majorité d'interprètes inconnus dans nos contrées mais parmi eux, on reconnaîtra l'acteur Samuel L. Jackson, illustre interprète de plusieurs dizaines de longs-métrages depuis ses début dans les années soixante-dix, ainsi que l'actrice Julianna Margulies, surtout connue pour avoir endossé la blouse blanche de Carol Hathaway de l'immense succès télévisé, Urgences (1994-2000).
Comme je l'écrivais ci-dessus, Snakes on a Plane n'est jamais avare en terme d'action. Par dizaines, les attaques de serpents font autant de victimes humaines. Morsures au visage, au cou, au bras ou à la jambe, l'oeuvre de David Richard Ellis est totalement décomplexée lorsqu'il s'agit d'imaginer des morsures originales et parfois, avouons-le, plutôt impertinentes. Un couple baise dans les toilettes de l'avion, et voilà que la blonde pourvue d'une belle (et naturelle) poitrine se fait mordre le téton. Un autre, toujours aux chiottes, se fera, lui, mordre le sexe. Le serpent prenant ainsi durant une poignée de secondes, valeur d'appendice phallique démesuré.

Ces quelques passages qui maintiennent un climat de débauche à la lisière de l'inconvenant ne dureront fort heureusement, qu'une petite demi-heure. Soit, de la présentation des passagers dont certains montrent à l'image, une avidité pour le sexe carrément complaisante, jusqu'à ces quelques exemples de meurtres déjà cités. Pas vraiment le genre de scènes que l'on conseillera à des parents d'offrir à leurs enfants un samedi soir, calés devant la télé. Lourdingue, Snakes on a Plane ? Ouais, carrément. Plus que de coutume d'ailleurs, les places de ce vol pour Los Angeles semblent avoir été presque entièrement réservées par des pouffes surexcitées, mouillant leur culotte devant une star montante du rap US affligé d'haptophobie. Un comble pour un type qui joue de son apparence physique et serait donc amené à profiter de son statut de star lors de bains de foules. Mais passons. Outre l'éternel emmerdeur de service (ici, un homme d'affaire englué entre la propriétaire d'un roquet et la mère d'un bébé dont la première des passions est de brailler), les représentantes de la gente féminine sont toutes pourvues de carrosseries avantageuses, mais de cervelles ne leurs servant à appliquer que des préceptes de base: prendre soin de son apparence, et faire les yeux doux aux beaux jeunes hommes qui hantent les lieux.

Mais au fait, pourquoi Des Serpents dans l'Avion ? Pour une raison très simple. Un jeune homme ayant assisté au meurtre d'un procureur durant ses vacances à Hawaï est sommé de venir témoigner contre son meurtrier. Mais ce dernier ayant décidé qu'il en serait autrement, demande à des contacts d'installer dans la soute à bagages du vol pour Los Angeles (à bord duquel a pris place le témoin) des dizaines de serpents venimeux. D'où le prodigieux bordel qui va s'en suivre, parfois plongé dans une désagréable obscurité servant sans doute à cacher la piètre qualité des serpents animés en images de synthèse (tandis que 450 de leurs congénères se révèlent être de véritables reptiles). Le film de David Richard Ellis est heureusement sauvé du naufrage grâce à l'énergie qu'y déploient la majorité des interprètes avec à leur tête, un Samuel L. Jackson efficace. A final, Des Serpents dans l'Avion se révèle être une honnête petite série B...

Plane of the Dead de Scott Thomas (2006) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

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On abandonne cette fois-ci les insectes et les reptiles pour nous attarder sur les zombies. Ou plus exactement sur les infectés pour une histoire se déroulant une fois encore à bord d'un avion. Lieu prétendument anxiogène du fait que les dimensions réduites du cadre et l’impossibilité de s'en échapper forcent les personnages à affronter leurs ennemis. Mais le pire avec cet ersatz de film de zombies, pour les spectateurs, restera l'ennui. Car dans le genre, Plane of the Deaden repousse les limites. Mon dieu que le film de Scott Thomas est mauvais. Peut-être pas aussi navrant que le Raiders of the Living Dead de Samuel M. Sherman mais tout de même sacrément mal fichu.
Il n'y a, dans Plane of the Dead, pratiquement rien à sauver. Quitte à opposer nos semblables dans l'un des nombreux moyens de transport mis à leur disposition, autant préférer l'excellent Dernier Train pour Busande sang-Ho Yeon que cette infâme bande horrifique, plus drôle que réellement terrifiante. L'un des nombreux soucis que rencontre l’œuvre de Scott Thomas se situe au niveau de l'écriture, confondante de banalité. Les points négatifs à mettre à l'actif de Plane of the Dead sont si nombreux que l'on peut se demander dans quelle mesure l'équipe technique au complet n'aurait-elle pas choisi cette année 2006 pour suivre un mouvement de grève générale. Pas de scénario (ou si peu), des effets-spéciaux à la ramasse, et une interprétation désastreuse finissent de ternir le tableau d'une œuvre demeurant tout à fait insignifiante parmi les dizaines, les centaines de longs-métrages proposant à peu de chose près le même contenu.

Pas un seul de la petite dizaine d'interprètes ayant un rôle d'importance égale ne possède le charisme nécessaire pour que le spectateur s'y identifie. À tel point qu'on déprime et que les minutes s'égrainent au ralenti jusqu'au fatidique et libérateur générique de fin. Les plus courageux, ceux qui auront la force mentale d'aller au bout des quatre-vingt huit minutes que dure le long-métrage auront de quoi se taper sur la cuisse en arborant un sourire moqueur. Tout ce que les films catastrophes situés dans des avions nous ont appris jusqu'à maintenant est ici, bafoué avec un luxe de complaisance. Alors qu'on ne cesse de nous répéter qu'une seule balle trouant le fuselage pourrait mettre en péril l'existence des passagers, ici, on tire à la mitraillette. Mieux (ou pire!), on fait sauter les infectés à l'aide d'une bombe artisanale et ceci, sans qu'aucun dommage collatéral ne soit visible.

Pauvre George Romero qui du fond de sa tombe, doit se retourner au vu des rejetons bâtards que pondent sans vergogne des cinéastes sans talent, ni moyens techniques et financiers. A force de produire des merdes de cet acabit, le résultat à l'écran ressemble de plus en plus à un spectacle orchestré entre potes, le week-end, après un déjeuner barbecue bien arrosé. Plane of the Deadne transpire à aucun moment la passion pour le septième art et encore moins pour le genre qu'il exploite. Tout juste ressemble-t-il à un sous-produit tendant à faire tomber la cagnotte. Ce qui ne risque pas de lui arriver. Énorme nanar s'il en est, le film de Scott Thomas possède certaines des tares de ses illustres ancêtre dans le domaine du Z puisqu'en notre pays, les doublages eux-mêmes sont d'une effarante médiocrité. Troisième long-métrage de suite à aborder en ces pages des intrigues situées à bord d'avions de ligne, Plane of the Deaddemeure sans conteste le plus faible. Mais même en exploitant des acteurs (arf, laissez-moi rire) médiocres, même en proposant des effets-spéciaux d'un autre âge, même en produisant une œuvre dont le scénario et la mise en scène se sont fait la malle, on aurait pu espérer que l'ensemble soit enrobé d'une ambiance suffisamment convaincante pour retenir un brin d'attention de la part du spectateur, mais même à ce sujet, c'est le désert artistique. L'ambiance y est si malencontreusement absente, que l'on a l'impression que le film a récupéré les boites noires d'un vol sans histoire. Un film à ne surtout pas mettre entre toutes les mains, donc. Uniquement réservé aux seuls fans de séries Z...


L'Homme à l'Imperméable de Julien Duvivier (1956) - ★★★★★★★☆☆☆

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Abordons dans ce nouvel article, l'excellent L'Homme à l'Imperméabledu cinéaste français Julien Duvivier qui outre sa spécialisation dans le domaine du thriller et du policier entre les années 30 et 60, rendit populaire le duo incarné par l'acteur et son alter ego italien Gino Cervi, célèbre Peppone dans la série des Don Camillo. Bien que Fernandel soit le principal interprète de L'Homme à l'Imperméable, il ne s'agit plus ici pour l'acteur français de donner dans le burlesque mais davantage dans le drame avec ce récit tournant autour du meurtre d'une comédienne aux mœurs légères rencontrée par notre héros clarinettiste Albert Constantin qui, un soir d'abattement, et sur les conseils de son proche ami Émile Blondeau, choisit d'aller faire connaissance avec Eva. La jeune femme ayant pour habitude de boucler ses fins de mois en se prostituant accueille avec plaisir Albert dans son appartement. Mais alors qu'elle lui demande de bien vouloir patienter tandis qu'elle se met à l'aise, la jeune femme est poignardée dans le dos. Face à cet imprévu, Émile panique, croisé dans l'escalier par un certain Monsieur Raphaël, l'un des habitants de l'immeuble. Innocent, tout semble pourtant accuser le clarinettiste. Le pantalon tâché de sang de la victime, son étrange comportement laisse penser son ami Albert qu'il pourrait être l'assassin. De plus, Eva ayant assisté aux répétitions d'une pièce musicale à laquelle participe Émile, la police enquête sur les lieux, au théâtre du Châtelet. Pire : Monsieur Raphaël se révèle être un véritable maître-chanteur qui va tout mettre en œuvre pour soutirer de l'argent au pauvre Émile qui tentera de tout faire pour éviter que les soupçons pèsent sur lui...

Julien Duvivier réalise avec L'Homme à l'Imperméable, un excellent thriller mâtiné d'une pointe d'humour non négligeable rendant son œuvre un peu moins noire qu'à l'accoutumée. Le scénario qu'il écrivit en compagnie du journaliste et écrivain René Barjavel (La Nuit des Temps, Une Rose au Paradis, etc...) sur la base du roman Tyger by the Tail de l'anglais James Hadley Chase donne lieu à une succession d'imbroglio mettant face à un sympathique clarinettiste dont l'épouse est partie pour une semaine au chevet d'un oncle malade, un maître-chanteur, un gigolo, l'assassin d'Eva (l'amante de Maurice Langlois, le gigolo en question), des tueurs professionnels, ainsi, bien évidemment, que la police enquêtant sur le meurtre de la jeune prostituée incarnée à l'écran par Judith Magre.

Monsieur Raphaël, c'est l'excellent Bernard Blier qui campe ainsi le maître-chanteur. Un salaud de service étonnamment crapuleux qui se jouera de l'innocente implication du musicien et de plusieurs autres personnages pour tenter de leur soutirer à tous, un maximum d'argent. Affublé d'une barbe mal taillée, d'une robe de chambre trop serrée ou d'un imperméable trop grand pour lui, l'acteur se fond merveilleusement bien dans ce rôle de parasite, engluant un Fernandel contraint de faire profil bas et d'accepter le chantage du bonhomme s'il ne veut pas terminer ses jours en prison pour un meurtre dont il demeure innocent. Si les événements se précipitent durant la seconde moitié d'un long-métrage qui dure tout de même plus d'une heure quarante-cinq, surtout lorsque sont impliqués l'américain O'Brien (l'acteur John McGiver) et ses hommes de main, on pourra ou pas, préférer la première partie durant laquelle le personnage interprété par Fernandel se démène afin d'éloigner tout ce qui pourrait lui faire porter le chapeau, le long passage durant lequel Émile tente de se débarrasser de son encombrant colis demeurant fort sympathique.

Contrairement aux propos d'un certain François Truffaut qui à l'époque de la sortie de L'Homme à l'Imperméablese révéla dédaigneux en affirmant que Fernandel était 'faux'dans tous les rôles qu'il interpréta depuis le film concerné ici, l'acteur y dévoile au contraire toutes les facettes de son talent puisque capable de jouer dans un registre radicalement différent de celui auquel il nous avait habitué. On peut alors se demander quelle mouche a piqué le cinéaste et critique François Truffaut en ce jour du 13 mars 1957 où il écrivit de telles horreurs à l'encontre de l'un de nos plus sympathiques acteurs français. L'Homme à l'Imperméable est une très belle surprise. Un polar relativement moins sombre que les autres longs-métrages de Julien Duvivier, un chantage à l'argent, un jeu de massacre, doté d'excellents dialogues et d'une partition musicale signée par le compositeur français Georges van Parys, auteur de musiques de films et d'opérettes. A voir ou à revoir absolument. Pour Fernandel, Bernard Blier, et pour l'intrigue également...

The Unscarred de Buddy Giovinazzo (1999) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

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J'ai personnellement beaucoup de sympathie pour le cinéaste Buddy Giovinazzo. Surtout après la découverte de son tout premier long-métrage Combat Shock il y a vingt-cinq ans tout rond. J'ai eu beau lui pardonner les nombreux défauts qui émaillent ses œuvres suivantes, de No Way Home à I Love You en passant par Life is Hot in Cracktown, mais c'est en découvrant hier soir son troisième long-métrage The Unscarred (traduit chez nous sous le titre Menteurs) qu'une goutte a fait si bien déborder le vase que j'en ai presque tâché mon pantalon de désespoir. Une œuvre tellement pitoyable qu'elle vous filerais presque la dysenterie. Ou provoquerait une énurésie nocturne définitive. Non pas que le film provoque un quelconque sentiment de peur, mais le désastre y est tel que notre cerveau accaparé par un spectacle aussi affligeant serait alors incapable d'assurer certaines de ses fonctions primaires.

The Unscarred, c'est l'histoire de quatre amis, qui après vingt ans de séparation se retrouvent à Berlin, dans l'appartement de l'un d'eux (celui de Johann, incarné par l'acteur allemand Heino Ferch). Une demeure d'architecte dissimulée dans un quartier abandonné de la ville dont certains aspects rappellent la fascination de Buddy Giovinazzo pour les décors décrépits. Vingt ans qu'il ne se sont pas vus donc, depuis l'accident qui a faillit coûter la vie à Mickey Vernon (James Russo) qui depuis vit aux États-Unis, provoqué par Travis Moore (Steven Waddington), lequel verse donc depuis toutes ces années, des dommages et intérêts se montant à dix milles dollars par an. Une belle somme qui pourtant ne suffit pas à rembourser les dettes de Mickey. Lorsque le premier soir, les trois hommes sortent en boite et rentrent accompagnés de la jolie Anke (Ulrike Haase), la soirée se termine par un accident. La jeune femme meurt des suites d'une chute alors qu'elle et Travis s’apprêtaient à faire l'amour. Le drame devient un prétexte pour Mickey de faire cracher un maximum d'argent à son ami à défaut de quoi, il le balancera à la police.

Voilà un sujet fort intéressant. Buddy Giovinazzo intègre parmi le casting, la toujours sublime actrice italienne Ornella Muti qui fait pourtant office ici de personnage secondaire puisque malheureusement peu exploitée. Bien que le scénario promette un récit à la Petits meurtres entre Amis de Danny Boyle, le film du new-yorkais fait pourtant pâle figure. Car en fait, il n'y a pratiquement rien à sauver de ce qui pourra être comparé à un véritable naufrage artistique. L'un des plus gros points noirs de The Unscarreddemeure dans la direction des acteurs, quasiment inexistante. On se demande d'ailleurs comment le cinéaste a pu concevoir en regardant les rushs que son film pouvait être exploité dans les salles en l'état. Les échanges entre les différents protagonistes sont mous, presque en suspens. Il y a entre chaque phrase, comme une sorte d'inexplicable apesanteur qui alourdi le propos. On entendrait presque un type souffler les répliques à des interprètes ne connaissant par leur texte.
La caractérisation des personnages se révèle plate. Aucun d'entre eux n'attire la sympathie, et le jeu outré de James Russo atteint parfois un tel degré de ridicule et d'improbabilité qu'il désamorce à lui seul tout le peu d'intérêt qu'offre son personnage. Rick Giovinazzo, le frère du cinéaste, qui depuis à participé à la création de pas mal de bandes originales de films signe ici une épouvantable partition. La musique est aussi laide que l'esthétique du film est froide.
L'histoire quant à elle est peu crédible. Lorsque l'on découvre ce qui se trame en arrière-plan du récit principal, on se demande pourquoi tout ça pour ça ? L'intrigue se révèle alors n'être qu'un prétexte pour nous asséner une histoire qui se voulait ingénieuse mais la réalisation de Buddy Giovinazzo, sa direction d'acteurs et les trop nombreuses tares qui émaillent son œuvre finissent de la ternir. Une quasi catastrophe industrielle...

Chair de Poule de Julien Duvivier (1963) - ★★★★★★★★☆☆

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C'est la seconde fois que le cinéaste français Julien Duvivier adapte une œuvre de l'écrivain britannique James Hadley Chase après L'Homme à l'Imperméablepour lequel il offrit le rôle principal à Fernandel. Six ans après, donc, en 1963, le voilà qui revient avec son genre de prédilection : le polar. Noir, quasi désespéré. Où règne un sentiment de trahison permanent. C'est d'ailleurs ici tout l'enjeu du long-métrage Chair de Poule, adapté du roman Tirez la Chevillette par le cinéaste lui-même, mais également une fois encore, par l'écrivain René Barjavel. L’œuvre toute entière semble dictée par l'un des dix commandements gravés sur la pierre par Dieu lui-même. Après 'Tu ne commettras pas d'adultère' dans L'Homme à l'Imperméable, voici que le cinéaste s'attaque non pas à un, mais à trois commandements. 'Tu ne commettras pas de meurtre', 'Tu ne commettras pas de vol', et 'tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain'semblent en effet dicter l’œuvre dans son ensemble. Trahison, trio d'amants, duplicité et meurtres sont donc au programme d'un excellent polar porté par de talentueux interprètes.
Tout d'abord Robert Hossein, acteur, réalisateur, metteur en scène de théâtre et scénariste, qui s'apprêtait l'année suivante à tourner dans l'un de ses plus grand succès d'interprète, Angélique Marquise des Anges, et deux ans plus tard dans l'une des ses propres réalisations pour le cinéma, le troublant Vampire de Düsseldorf. A ses côtés, l'acteur Jean Sorel, que les amateurs de Gialli reconnaîtront aisément puisqu'il joua notamment pour les cinéastes italiens Sergio Corbucci (L'Uomo che Ride), Lucio Fulci ( les excellents Perversion StoryetUna lucertola con la pelle di donna), ou encore Umberto Lenzi (Paranoia). Entre les deux hommes (et même les trois puisqu'il ne faut surtout pas oublier de citer le grand Georges Wilson (père de Lambert)), la superbe Catherine Rouvel dans le rôle de Maria, épouse du vieillissant garagiste Thomas avec lequel elle vit depuis trois ans déjà.

Une jeune femme séduisante qui n'en veut en réalité qu'au magot de son mari, enfermé dans un coffre bien à l'abri des convoitises. Plus tôt, à Paris, Daniel Boisset et Paul Genest cambriolent un appartement lorsqu'ils sont pris sur le vif par le propriétaire des lieux qui les prend alors en chasse dans les escaliers. Gravement blessé, Daniel est capturé par la police tandis que Paul parvient à prendre la fuite après avoir tué le propriétaire qui tentait de stopper la fuite de son ami. Condamné à vingt ans de travaux forcés, c'est par négligence de la part d'un policier que Daniel réussit à se sauver et à se rendre dans un trou perdu des Alpes-Maritimes, là où vivent justement Maria et Thomas. Et c'est dans un cadre quasiment désertique au milieu duquel est implantée une station-service que va se dérouler le plus gros de l'intrigue...
Thomas se lie d'amitié avec Daniel, lui offre le gîte, le couvert, ainsi qu'un petit boulot. Mais lorsque Maria découvre le passé du fugitif dans la presse locale, elle le menace de le dénoncer s'il refuse d'ouvrir le coffre-fort rempli de billets de banque de son époux.
Et c'est là que les emmerdes commencent véritablement et que les conséquences pour ne pas avoir respecter les trois commandements cités plus haut vont surprendre, et les personnages, et les spectateurs. La mise en scène de Julien Duvivier est au cordeau. L'écriture précise et la musique d'accompagnement du célèbre compositeur français Georges Delerue font le reste. Julien Duvivier livre une œuvre sans concession, sombre à souhait, chacun tirant la couverture sur lui pour un motif des plus crapuleux : l'argent. Même le sexe y est remisé au second plan puisque malgré les atouts évidents de la superbe Maria, ce sont les billets verts qui intéressent d'abord celui que l'on aurait pourtant soupçonné en dernier.

Après une première collaboration entre Julien Duvivier, René Barjavel et l'écrivain britannique James Hadley Chase piètrement accueillie en son temps, la formule fonctionne enfin à plein régime et Chair de Poule demeure comme l'un des meilleurs polars des années soixante, et parmi ses meilleurs films. Les retardataires se doivent de le découvrir absolument...

La Monnaie de leur Pièce d'Anne Le Ny (2018) - ★★★★★☆☆☆☆☆

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Pas bien le téléchargement illégal, pas bien. Mais parfois, ça peut vous éviter certains désagréments. Faut savoir respecter l’œuvre de l'artiste qui a engagé sa passion, son temps, sa réputation, des moyens financiers, une équipe technique au complet et un casting constitué d'interprètes plus ou moins (re)connus. Mais le respect, ça se mérite. Çà se partage également. Ben oui, si cette considération ne va que dans un sens, y'a pas de raison que l'on serve la soupe à un réalisateur qui n'a pas rempli sa part du contrat. A lui seul, La Monnaie de leur Pièce est typiquement l'exemple de l’œuvre ratée. Car lorsqu'un long-métrage se targue d'être une comédie, et que le spectateur se fait littéralement chier, c'est un peu comme de se voir offrir du cavianne en lieu et place de caviar. Bon, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore cet étrange produit alimentaire venu tout droit du Japon, il s'agit en fait d'une matière grise et gluante qui en passant dans un tube à bec, produit de petites billes ressemblant aux célèbres et très coûteux œufs d'esturgeons.
Concernant le long-métrage de la cinéaste française Anne Le Ny que l'on a plus couramment l'habitude de connaître en tant qu'actrice, il manque le coche. Malgré la présence de Miou-Miou, Alice Belaïdi et Anémone, La Monnaie de leur Pièceest affreusement triste. Pas drôle pour un sou, les répliques sont flemmardes, inadaptées, et certains comportements accentuent l'ennui qui se dégage de ce long-métrage dont l'idée de départ n'était pourtant pas si mauvaise. Certes, La Monnaie de leur Pièce n'est pas la plus affligeante comédie de l'année (souvenons-nous de la traumatisante expérience que fut le catastrophique Brillantissime de Michèle Laroque), mais en comparaison de Tout le Monde Debout de Franck Dubosc et Le Retour du Héros de Laurent Tirard, le film d'Anne Le Ny fait bien plus mal au porte-monnaie qu'aux zygomatiques qui, elles, ne seront malheureusement que trop rarement (et peut-être même pas du tout) sollicitées.

En fait, La Monnaie de leur Piècepossède les mêmes défauts que la plupart des comédies françaises qui sortent maintenant depuis un certain nombre d'années. Les Dany Boon, les Kad Merad, Les Christian Clavier (non, pas lui), sont certes de bons acteurs, mais encore faut-il que les dialogues suivent. C'est ainsi que sortent les uns après les autres des longs-métrages censés faire rire mais qui, au sortir de la salle de cinéma, laissent songeur. En fait, des sentiments positifs qui se dégagent davantage de la communion générée par un public enfermé dans une même salle, il ne demeure à la sortie qu'un souvenir peu ému et qui avec le temps, s'efface assez rapidement.

Le récit tourne autour de l'héritage de la vieille tante Bertille (Anémone) qui vient tout juste d'être enterrée. Comme le laisse penser la voix du narrateur assurée par l'excellent François Morel, son décès n'affecte que peu de membres de la famille. Persuadée qu'elle en est la cause, sa sœur Brigitte et ses trois enfants Charlotte, Nicolas et Paul sont persuadés qu'ils vont toucher très prochainement l'héritage de la tante acariâtre. Mais contre toute attente, c'est leur cousine Éloïse qui remporte le pactole. Afin de récupérer une part de l'héritage, les trois enfants de Brigitte vont accepter le 'petit' marché que va leur proposer alors la jeune femme...

Miou-Miou ? Sous-exploitée. Comme la plupart des interprètes. Seule Julia Platon parvient à quelque peu tirer son épingle d'un jeu qui dérange plus qu'il n'amuse. Malheureusement, le cynisme tant attendu offert par le synopsis ne franchit jamais la frontière qui sépare le script du film lui-même. C'est plat, ennuyeux, et surtout, on ne rit jamais. Tout juste un sourire pourra-t-il se dessiner lors de certains passages tout en laissant vacante l'hypothèse de ce qu'aurait pu être La Monnaie de leur Pièces'il avait été réalisé avec davantage de rigueur (vigueur?) et d'implication (application?). Anne Le Ny n'en demeurant pas moins une excellente actrice, elle pourra fort heureusement se réconforter en continuant de tourner dans des œuvres signées par des cinéastes dont c'est véritablement le métier. Qu'elle laisse donc la mise en scène à ceux qui savent faire les choses convenablement...

Panique de Julien Duvivier (1946) - ★★★★★★★★☆☆

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Quarante-trois ans après sa sortie, le cinéaste français Patrice Leconte aura pu réaliser son rêve. Celui de réaliser le remake de l'un des plus grands films de Julien Duvivier, Panique. Ce long-métrage, c'est Monsieur Hireavec dans le rôle-titre, l'acteur Michel Blanc. Et Monsieur Hire, c'est justement le nom donné au vieil homme incarné par Michel Simon dans l’œuvre que Julien Duvivier a adapté du roman Les Fiançailles de Monsieur Hire pour le grand écran en 1946. Le personnage féminin quant à lui fut confié à l'actrice Viviane Romance qui, pour le coup porte un nom en total décalage avec la tournure que vont prendre les événements dans ce film faisant écho à l'un des grands classiques du cinéaste allemand Fritz Lang qui dès 1936 et avec Spencer Tracy dans le rôle du personnage principal de Furie, dressait déjà le portrait d'une population avide de vengeance et menant tout droit à l'échafaud, un homme innocent accusé d'un enlèvement.
L'une des principales différence opposant les deux longs-métrages demeure dans le fait que chez Julien Duvivier, il s'agit surtout d'une machination visant à faire accuser volontairement un innocent à la place du véritable coupable. Et ce, en utilisant les charmes de la jeune et jolie Alice (Viviane Romance), laquelle est la maîtresse d'un dénommé Alfred, le responsable d'un meurtre crapuleux dont a fait les frais une femme en possession de plusieurs milliers de francs. Un acte criminel dicté par la seule avarice d'un individu qui au fil de l'intrigue va se révéler de plus en plus mauvais, au point d'utiliser celle qui l'aime afin d'échapper à la justice.

Mais ce qui marque avant tout le spectateur dans cette effroyable machination, c'est le sort subit par Monsieur Hire que Michel Simon incarne à merveille. Un individu dont le seul tort véritable est de ne ressembler à aucun de ses concitoyens. Les habitants d'un quartier qui se connaissent tous et qui voient d'un mauvais œil ce personnage au comportement ambigu, distant, révélant ouvertement son antipathie envers ses congénères. Des raisons suffisantes pour que l'on juge l'homme avant même que la moindre preuve concrète puisse établir sa culpabilité. Alors que Julien Duvivier aurait pu choisir de taire le nom du véritable assassin jusqu'à la fin afin d'entretenir le suspens, le cinéaste choisit au contraire de le livrer aux spectateurs afin de concentrer l'intrigue sur les manigances des deux amants et sur le comportement parfois abjectes des habitants du quartier envers Monsieur Hire.

Il faut dire qu'à première vue, oui, Monsieur Hire ferait un coupable idéal. Peu sympathique, ne déversant ses paroles qu'au compte-goutte et choisissant ses interlocuteurs avec autant de prudence, sa grande barbe et ses manières peu orthodoxes le mettent à l'écart des autres. Des hommes et des femmes formant une étrange communauté n'acceptant pas la différence et profitant des failles d'un vieil homme trompé par celle dont il est tombé amoureux (Alice). Julien Duvivier, d'une certaine manière, fait preuve d'un immense cynisme en évoquant le fameux appareil-photo que porte au cou le préjudiciable. Un individu qui pour le coup, est soit stupide, soit le seul à imaginer un monde sans que la délation de mauvaise réputation bien connue en cette époque d'après-guerre ne serve d'issue de secours. Comment expliquer autrement que cet homme, dont la seule véritable passion est de photographier les gens dans leur quotidien (ce qui tendrait à nous faire croire qu'au contraire de certains de ses propos, l'homme aime son prochain plus qu'il ne veut l'avouer) se taise alors qu'il détient lui-même la preuve de son innocence ?

Soixante-douze ans après sa création, certaines des scènes de Panique demeurent encore presque insoutenables. Comme cette prophétique séquence des autos-tamponneuses durant laquelle les participants s'acharnent à foncer sur le véhicule emprunté par Monsieur Hire. Signe avant-coureur d'une fin que l'on imagine tragique, repoussant l'homme jusqu'au sommet du plus grand immeuble du quartier, acculé comme le fut en son temps une célbre créature (celle du roman Frankenstein ou le Prométhée Moderne de Mary Shelley) fabriquée à partir de plusieurs parties de corps humains. Julien Duvivier filme un réquisitoire contre la dénonciation et la justice expéditive. Ce couple charmant que forment Viviane Romance et Paul Bernard se mue en un duo de monstres face à un Michel Simon éclatant dans le portrait d'un individu sortant du cadre. Panique est un indispensable bijou pour les amateurs du cinéaste en particulier et pour les amoureux de grand cinéma en général. A savourer sans modération...

Filmographie d'Eddy Mitchell - Première Partie (1962-1992)

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Malgré sont patronyme, Claude Moine n'est pas entré dans les ordres mais a changé de nom pour Eddy (en référence à l'acteur Eddie Constantine) Mitchell (parce que nettement plus américain que Moine, ça se comprend). Schmoll, qui est un nom porté par bon nombre d'habitants en Allemagne est également le surnom que donnent ses proches au chanteur qui débuta sa carrière dans la chanson avec les Five Rocks, rebaptisés à leur insu Les Chaussettes Noires lors de la sortie du premier disque de la formation dont est le chanteur Eddy Mitchell en janvier 1961. Presque quatre ans plus tard, en décembre 1963, Eddy choisit de se lancer dans une carrière solo et quitte les membres des Chaussettes Noires. Il fait ses débuts au cinéma trois années auparavant. En 1960, il interprète son propre rôle dans le segment Ella du film Les Parisiennes co-réalisé par les cinéastes Marc Allégret, Claude Barma, Michel Boisrond et Jacques Poitrenaud tandis que son ami de toujours Johnny Hallyday incarne le personnage de Jean Allard dans le segment Sophie. La même année, Eddy apparaît dans Une Grosse Tête signée Claude de Givray. En 1963, on retrouve le rockeur dans trois longs-métrages. Comment réussir en amour de Michel Boisrond (où il incarne un... chanteur), Juke-box 65 (Just for fun) de l'écossais Gordon Flemyng, ainsi que Cherchez l'Idole dans lequel il retrouve une fois encore l'autre grande star du rock n' roll français.


Il faudra attendre le tout début des années quatre-vingt pour revoir Eddy Mitchell sur grand écran. Rien qu'en 1980, on le découvre dans pas moins de quatre films dont Je Vais Craquer de François Leterrier dans lequel il joue son propre rôle et croise la route de Christian Clavier en écrivain raté. Une comédie sympathique qui déjà laisse augurer du talent d'Eddy Mitchell dans le registre du cynisme. Un aspect de son talent qui sera confirmé dans le très caustique Coup de Torchon de Bertand Tavernier dans lequel il interprète Nono, le frère d'Huguette (elle-même incarnée par la regrettée Stéphane Audtran), aux côtés d'un casting de choix puisque l'on y retrouve les excellents Philippe Noiret, Isabelle Huppert, Jean-Pierre Marielle et Guy Marchand. Comédie toujours avec Attention, une Femme peut en Cacher une Autre ! dans lequel il joue le rôle de Vincent Dubois, un professeur de collège, père de deux enfants, et compagnon d'une Miou-Miou à la double existence. La même année, en 1983, c'est la rencontre entre l'acteur-chanteur et le cinéaste Jean-Pierre Mocky qui lui offre le rôle de Maurice Bruno, arbitre d'un match durant lequel il aura le malheur de siffler un penalty. Ce film, c'est A Mort l'Arbitre. Les supporters de l'équipe perdante menée par Michel Serrault traqueront l'arbitre afin de lui faire payer leur défaite. A cette occasion, Eddy Mitchell joue aux côtés de l'actrice Carole Laure qui incarne le personnage de Martine Vannier, journaliste et petite amie de l'arbitre.


En 1983, Eddy tourne dans un autre long-métrage. Cette fois-ci il y interprète le rôle d'un inspecteur aux côtés de Gérard Lanvin dans une histoire de meurtre de député et de politique douteuse. L'année suivante, il ne jouera que dans un film, mais alors, quel film ! Rien de moins que l'un de nos plus grands nanars nationaux. L'excellentissime Frankenstein 90dans lequel il incarne la fameuse créature créée par Jean Rochefort. Notons la présence à l'écran de la délicieuse Fiona Gélin dans le rôle de la fiancée du docteur. En 1985, c'est le cinéaste Jean-Michel Ribes qui l'engage sur le plateau de la délirante comédie La Galette du Roi dans laquelle on le retrouve dans la peau d'un certain Jo Longo, un chauffeur travaillant pour la Mafia. Marco Ferreri lui offre un rôle important dans I Love You en 1986 (le film est même présenté au festival de Cannes la même année) tandis qu'il se retrouvera tout au fond du casting d'Autour de Minuitde Bertrand Tavernier. 
On le découvre dans la peau de Nikos, où il a le rôle principal dans Un Père et Passe de Sébastien Grall en 1989 et incarne un délégué de la CGT dans Promotion Canapé de Didier Kaminka en 1990 où l'image des services postaux y est assez peu élogieuse. L'année suivante, il joue dans le film franco-australo-allemand Jusqu'au Bout du Monde du cinéaste Wim Wenders, et La Totalede Claude Zidi dans lequel il incarne aux côtés de Thierry Lhermitte un faux employé des télécoms mais un véritable agent secret. Il y retrouve l'actrice Miou-Miou huit ans après Attention, une Femme peut en Cacher une Autre ! Puis une fois encore, le cinéaste Jean-Pierre Mocky lui offre l'opportunité de jouer dans l'un de ses nombreux longs-métrages puisque dans le très curieux Ville à Vendre, Eddy Mitchell y incarne le rôle du médecin légiste Patrick Chardon...
...à suivre

Death Wish 3 - Le Justicier de New York de Michael Winner (1985) - ★★★★★★★☆☆☆

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Nanarland a eu beau consacrer une chronique au troisième volet des aventures du justicier Paul Kersey, le film de Michael Winner n'y a pas vraiment sa place. Certes, Death Wish 3n'est sans doute pas le plus fin des films d'action, mais de là à le considérer comme un nanar, n'exagérons rien. Dix ans après les événements survenus dans Un Justicier dans la Ville et deux ans seulement après ceux du second volet sobrement intitulé Un Justicier dans la Ville 2, Charles Bronson revient en 1985 dans la peau du plus connu des personnages qu'il ait interprété durant sa longue carrière d'acteur. Si le titre français change et devient Le Justicier de New York, il s'agit bien du troisième volet, le titre original faisant foi. Contrairement à 10 to Midnight, dont la traduction française opportuniste (LeJusticier de Minuit) pouvait laisser envisager qu'il s'agissait de la suite réelle des aventures de Paul Kersey alors qu'en fait, l'acteur y interprète le rôle de l'inspecteur Leo Kessler, le véritable retour du justicier se ferait donc attendre jusqu'en cette année 1985 où dans les quartiers est de New York règne le chaos.
Alors que la police, faute de troupes suffisantes, est incapable de faire face au fléau qui s'abat depuis des années dans les rues de la ville, Paul Kersey prend les choses en main avec l'accord inattendu du commissaire Richard S. Shriker et nettoie lui-même le quartier où vivait un vieil ami auquel il avait prévu de rendre visite avant que celui-ci ne soit tué par les hommes d'un certain Manny Fraker. Ce dernier règne en maître sur le territoire et ses hommes font régner la terreur en volant, violant et tuant tous ceux qui leur résiste. Jusqu'au jour où justement, Paul Kersey débarque en ville avec l'objectif de les éliminer jusqu'au dernier. Pour cela, il va s'armer lourdement d'un Wildey Magnum 475. Une arme semi-automatique, ainsi d'un lance-missiles et d'une mitrailleuse lourde conservée dans un placard par l'un de ses nouveaux voisins (l'acteur Martin Balsam).

L'un des aspects les plus remarquables de ce Justicier de New York demeure dans l'absence absolue de morale. Le spectateur pourra ou pas choisir son camp, toujours est-il que le scénario de Don Jakoby, d'après l’œuvre de l'écrivain américain Brian Garfield paraît faire l'apologie de l'auto-défense. La quasi totalité des personnages sont traités dans ce sens là. Ici, pas un brin de démagogie. Pas un seul interlocuteur pour faire la part des choses entre le bien et le mal en justifiant les actes des uns et des autres. Accompagnant une partition musicale particulièrement glauque signée par Jimmy Page et Mike Moran, le film n'est qu'une succession de séquences mettant à l'honneur, viol, cambriolages et meurtres sadiques. A propos de ces derniers, on notera la présence à l'écran de l'acteur irlandais Gavan O'Herlihy qui dans la peau du chef de gang Manny Fraker exhibe une belle gueule de psychopathe.
Film d'action par excellence vouant son scénario à l'auto-défense, l'intrigue du Justicier de New York se joue dans le décor déprimant d'un quartier de New York investit par les décombres. Certaines façades d'immeubles révèlent leur abandon par des habitants lassés d'être rackettés. Si la police paraît impuissante à stopper la vague de criminalité, elle se révèle en revanche particulièrement zélée lorsqu'il s'agit de saisir des armes chez des petits vieux qui n'ont que leur revolver pour se défendre contre les voyous. Du film d'action, Le Justicier de New York se mue alors en un film de guerre, les rues étant ainsi transformées en un terrain de jeu immense où Paul Kersey, mais également les habitants du quartiers, trouvent la force et le courage de combattre Manny Fraker et sa bande. Le champ de bataille est ici urbain. Les cadavres pleuvent des deux côtés (avec, heureusement, une nette prédilection pour les voyous) et les explosions ravages voitures, commerces et immeubles d'habitation.

C'est un peu n'importe quoi, anarchique, souvent improbable, mais l'énergie qui y est dépensée est suffisamment communicative pour que l'on passe un agréable moment de détente devant ces corps qui s'affalent sur l'asphalte, de gros impacts de balle traversant têtes et thorax. Charles Bronson y est égal à lui-même... Sympa.

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Zdzisław Marchwicki - Jestem morderca de Maciej Pieprzyca (2016) - ★★★★★★★☆☆☆

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De la fiction...
A la sortie de la projection de Jestem morderca, dernier long-métrage du cinéaste polonais Maciej Pieprzyca, le sentiment d'avoir assisté à quelque chose de passablement innovant est réellement perceptible. Ces individus qui fascinent autant qu'ils révulsent à la simple évocation des horreurs que la justice leur a imputé trouvent leur contradiction derrière le portrait qu'a choisi le cinéaste de dresser sur l'un des pires tueurs en série de Pologne. Car derrière Wiesław Kalicki, cet homme marié, père de deux enfants, se cache peut-être et même très probablement le coupable d'une série de meurtres qui ensanglante le pays depuis plusieurs années et qui jusqu'à son arrestation, a fait douze victimes. Toutes des femmes. Le nom a changé, mais l'histoire repose sur celle de Zdzisław Marchwicki, surnommé à l'époque des faits 'le Vampire de Zagłębie'. Le film se décompose en plusieurs actes pas véritablement définit par de quelconques inserts mais par les différentes étapes menant de l'arrestation du criminel jusqu'à sa pendaison en passant par le procès.
Jestem morderca évoque le contact étroit qui va naître entre le tueur supposé et l'inspecteur nouvellement chargé de l'enquête, Janusz Jasinski. La pression hiérarchique et les attentes du peuple sont telles que pour assurer sa carrière, le flic ira jusqu'à provoquer des faits de la part de certains témoins (ici, l'épouse même du tueur qui espère, en témoignant contre son mari, toucher un million de zloty promis à quiconque aiderait à l'arrestation du tueur). Presque une amitié sincère, allant bien au delà du jeu que certains flics jouent afin d'amadouer les suspects. Si bien que la frontière entre manipulation et réel affection devient de plus en plus floue.

Bien que le cinéaste mette le plus souvent en avant le personnage de Januzs Jasinski (on suit son quotidien d'époux, de père et d'amant se dégrader à mesure que le procès se profile), c'est ici, le tueur qui nous intéresse et la manière dont est menée l'enquête avec ce sentiment que l'ordre des choses n'est pas véritablement respecté. L'enquête étant relativement bâclée du fait que les éléments incriminant soient proportionnellement faibles par rapport à l'importance des enjeux, le spectateur finit par se demander dans quelle mesure cet individu que l'on considérait au premier abord comme éminemment détestable, pourrait être en réalité, la victime innocente d'une machine judiciaire n'ayant que comme unique objectif, de rassurer la population.

J'écrivais plus haut que Jestem morderca renforçait le sentiment que quelque chose de neuf se déroulait sous nos yeux. Et c'est sans doute vrai puisque de l'arrestation, en passant par l'interrogatoire, le procès et l'exécution, le spectateur a largement le temps de se faire sa propre opinion. Au point de se demander si l'on assiste pas simplement à une erreur judiciaire. Et lorsque le doute arrive, alors, ce personnage que l'on méprisait se mue alors en un individu victime du système. De la broyeuse judiciaire, et ce, jusqu'à ce qu'il soit pendu. Ne reste plus alors que l'insupportable impression d'avoir assisté à une injustice. Un fait qui sépare très largement la fiction de la réalité. D'ailleurs, le cinéaste Maciej Pieprzyca semble avoir volontairement choisit de s'éloigner de la réalité pour ne conserver qu'une partie de la véritable histoire. Au final, Jestem mordercase révèle être une assez bonne surprise, déroutante, et laissant non pas un sentiment mitigé consécutif à la réalisation ou à l'interprétation, toutes deux de très bonne facture, mais à la forte impression de manque qu'offre le récit qui ouvre des portes sans que toutes soient fermées. Un choix risqué, mais qui s'avère finalement payant puisque le film laissera sans doute quelques traces dans l'esprit des spectateurs lors d'un final poignant...

...à la réalité
Né le 18 octobre 1927, le serbe Zdzisław Marchwicki est connu en Pologne pour avoir commis de nombreux meurtres (14, plus 7 tentatives). Surnommé le Vampire de Zagłębie', il débuta sa carrière de tueur en série le 7 novembre 1964, laquelle s'acheva le 4 mars 1970, et fut arrêté deux ans plus tard, le 6 janvier 1972. L'enquête dura plus de deux ans et le 28 juin 1975 lors du procès, le tribunal condamna Zdzisław Marchwicki à mort. Il fut exécuté par pendaison à la prison de détention provisoire de Katowice et enterré au cimetière de Katowice Panewniki, non loin de la tombe d'un autre tueur en série, Bogdan Arnold, surnommé lui-même'le Vampire de Katowice'...

Le Marquis de Dominique Farrugia (2011) - ★★★★★★☆☆☆☆

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Licencié sans ménagement, l'ancien vendeur de système d'alarme Thomas Gardesse se retrouve en prison après avoir tenté de cambrioler l'un des anciens clients de la boite pour laquelle il travaillait. Pour ne pas passer un séjour en taule trop désagréable, il se fait passer pour le Marquis, l'un des plus célèbres et des plus talentueux cambrioleurs dont personne ne connaît le visage. C'est la raison pour laquelle, deux semaines avant sa sortie de prison, Thomas est évadé de prison par des inconnus parmi lesquels se trouve un certain Quentin Tasseau, petit truand sans grande envergure qui décide d'un dernier coup avant de prendre sa retraite. Ayant emprunté cent-mille euros à un autre truand prénommé Jo afin de détourner l'attention d'un banquier et de s’infiltrer à l'intérieur du coffre d'une grande banque, les choses tournent au vinaigre et il se retrouve 'débarrassé' de la somme prêtée. Redevable des cent-mille euros, il propose à Jo un dernier braquage, aidé du Marquis. Sauf qu'en fait de perceur de coffre, Thomas n'y connaît rien. Lorsque Quentin l'apprend, les deux hommes vont tout faire pour mener à bien le projet et ainsi sauver leur peau alors même qu'il y a peu de chance qu'ils réussissent...

Le Marquisest le cinquième long-métrage du producteur, acteur et cinéaste Dominique Farrugia, célèbre membre de la bande des quatre Nuls aux côtés de Chantal Lauby, Alain Chabat et du regretté Bruno Carette. Afin de mettre en scène cette histoire de braquage auquel participent des truands de différentes envergures, l'humoriste, déjà notamment auteur de Trafic d'Influenceet quatre ans plus tard de Bisfait appel à deux vedettes du cinéma en la personne de Richard Berry et Franck Dubosc qui jusque là, n'a malheureusement eu l'habitude d’interpréter que des rôles à l'image du personnage qu'il incarne sur scène. Heureusement, l'avenir prouvera bientôt qu'il est capable d'incarner autre chose que des éternels ringards (Camping pour ne citer que le plus incompréhensiblement populaire de ses films) et fera preuve d'une étonnante prédisposition en matière d'écriture et de mise en scène (Tout le Monde Deboutsorti sur nos écrans cette année). Le premier, lui, a déjà une immense carrière derrière lui. Des dizaines et des dizaines de longs-métrages allant de la comédie (comme ici), jusqu'au policier en passant par le drame.

La recette se révèle détonante. Si Le Marquis n'est certainement pas un chef-d’œuvre puisqu'en comparaison avec le cinéma comique des années soixante-dix, quatre-vingt, celui des décennies suivantes n'a pas franchement évolué dans le bon sens, le duo fonctionne pourtant relativement bien. Et même si les gags ne sont pas extraordinairement drôle, il se dégage du film de Dominique Farrugia suffisamment de bonne humeur pour que le spectateur passe un agréable moment. L'un des atouts majeurs du film est contenu dans le récit lui-même qui fait par égale entre humour et thriller puisque l'histoire de ce couple improbable tourne autour d'un projet de braquage voué au désastre. Face à nos deux héros, on retrouve l'excellent Jean-Hugues Anglade dans le rôle de Jo, le truand à la solde duquel Thomas et Quentin vont braquer un fourgon rempli jusqu'à la gueule de billets de banque. L'actrice italienne Luisa Ranieri interprète quant à elle le rôle d'Olga, compagne officielle de Jo, maîtresse de Quentin, mais surtout d'une légèreté intellectuelle exaspérante (on retrouve là, dans la description de cette femme, l'humour typique de Dominique Farrugia).
Le Marquis n'est pas très fin en terme d'écriture, ce qui ne révèle pourtant aucune forme de grossièreté. Les gags se révèlent parfois éculés mais c'était sans compter sur Franck Dubosc et Richard Berry qui redynamisent l'ensemble avec un certain punch. Au final, on passe un très agréable moment tout en s'avouant qu'on oubliera certainement rapidement cette petite comédie française. A voir, une fois...

Pension Complète de Florent Emilio-Siri (2015) - ★★★★★☆☆☆☆☆

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A ce jour, Pension Complète est le dernier long-métrage de Florent Emilio-Siri, auteur entre autre du biopic Cloclo consacré au chanteur français Claude François en 2012. Pour son dernier film, il engage le duo de Camping, le succès inespéré (incompréhensible?) de Fabien Onteniente. Franck Dubosc croise donc à nouveau la route de Gérard Lanvin. Le premier incarne François, propriétaire et grand chef cuisinier d'un hôtel-restaurant réputé situé en bord de mer. Son épouse Charlotte accompagne son époux dans sa carrière de restaurateur mais aimerait qu'il lui accorde davantage de temps. Le restaurant, c'est le bébé de François. C'est au moment où tout s'emballe entre les époux que débarque Alex, l'ancien compagnon de la jeune femme, disparu depuis onze ans et laissé pour mort. Alors que les rapports entre Charlotte et François se compliquent, l'arrivée d'Alex va accélérer les événements. D'autant plus que ce dernier a l'intention de reprendre les rennes du restaurant qui selon son avocat lui appartient toujours, ainsi que de reprendre à ses côtés Charlotte qu'il aime toujours autant que par le passé, tandis que François, lui, espère obtenir sa première étoile au Guide Michelin...

Une heure et vingt et une minutes. Si l'on ôte en plus les quarante secondes de générique de début et les cinq minutes et dix seconde de celui qui vient clore le film, Pension Complète ne dure en réalité pas beaucoup plus d'une heure et quinze minutes. Ce qui devait faire tout de même chère la place au moment de sa sortie. Il y a des films qui durent deux heures (et même plus) et qui en paraissent parfois moitié moins et d'autres qui n'excèdent pas les quatre-vingt dix minutes mais qui paraissent durer une éternité. Les soixante-quinze minutes du long-métrage de Florent Emilio-Siri semblent finalement largement suffisantes. De quoi maintenir le public assis jusqu'au bout sans qu'il ne ressente l'envie pressente de quitter la projection. Car comme une grande majorité des comédies françaises des années 2000 (on pourra même remonter jusqu'aux années quatre-vingt dix pourquoi pas), Pension Complète est assez triste et monotone. Pas un seul dialogue inspiré de l’œuvre de Gilles Grangier (le classique de la comédie française La Cuisine au Beurreavec Bourvil et Fernandel) ne retiendra l'attention. Pourtant scénarisé à six mains par Matt Alexander, Cécile Sellam et Mathieu Oullion, la comédie de Florent Emilio-Siri est très largement en dessous de son modèle.

C'est d'autant plus dommage que l'on y découvre un Franck Dubosc qui sort enfin un peu de son image de ringard pour interpréter un grand chef cuisinier entièrement voué à son métier et rêvant d'obtenir sa première étoile au guide Michelin. Face à lui, le toujours indomptable Gérard Lanvin qui dans la peau de l'ancien amant vient mettre son grain de sel dans les affaires du chef-cuisinier et de son couple. Si l'on s'amuse quelque peu du duel comique qui oppose les deux principaux acteurs, Pension Complètese révèle malheureusement très faible. Surtout lorsque certains rouages qui auraient normalement dû apporter un peu de piment à l'affaire sont éludés un peu trop facilement. On pense notamment à l'impuissance de François, à la grossesse de Charlotte, ou encore aux conséquences découlant de l'adultère auquel se sont adonné Alex et Charlotte. Je veux bien que ces aspects du récits soient potentiellement réduits à leur portion congrue (Pension Complèten'est de fait, qu'une toute petite comédie), mais ces très intéressants enjeux qui auraient donné du corps au scénario demeurent finalement très (trop?) secondaires. Voire inutiles. En plus, le film est perclus d’invraisemblances. Au final, le film de Florent Emilio-Siri est relativement négligeable vu le nombre de comédies qui sortent sur les écrans chaque année. Nous retiendrons tout de même la présence de la charmante Pascale Arbillot dans le rôle de Charlotte, et celle d'Audrey Dana dans la délirante incarnation de sa sœur, Pascale. Une petite comédie insignifiante...

Revenge de Coralie Fargeat (2018) - ★★★★★★★☆☆☆

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Rien ne peut justifier le viol d'une femme. Encore moins son assassinat. Mais lorsque débarque la belle Jennifer dans la luxueuse demeure de son amant Richard, il est difficile de s'identifier à elle et par conséquent de s'y attacher. Blonde lolita entre les lèvres de laquelle se glisse une sucette figurant la fellation à venir, cet unique personnage féminin interprétée par la magnifique actrice italienne Matilda Lutz incarne la pute sous toutes les coutures. Même pas un baiser échangé avec son amant. La jeune femme descend directement au niveau de sa ceinture afin de lui prodiguer quelques faveurs à l'aide de sa bouche pulpeuse. Après cela, c'est au tour des deux amis de l'américain, les français Stan et Dimitri de débarquer. Comme chaque année à la même période, les trois hommes partent chasser. Arrivés plus tôt que prévu, Stan et Dimitri n'auraient pas dû croiser la route de Jennifer, cette jolie jeune blonde aux courbes harmonieuses qui passe son temps en petite culotte, trémoussant à l'occasion ses superbes fesses et aguichant les nouveaux venus dès le premier soir.
Alors non, rien ne justifie que Stan la viole ni que pour s'en débarrasser ensuite, lui et ses deux amis la jettent du haut d'une falaise en bas de laquelle, Jennifer fini empalée sur l'épaisse branche d'un arbre mort. Les trois hommes la croient morte, les spectateurs aussi (comment survivre à une chute de plusieurs dizaines de mètres, le corps traversé de part en part par un énorme morceau de bois?). Et pourtant, malgré tout le sang perdu, la jeune femme vit encore et arrive même à se sortir du pétrin. La motivation, sans doute. Celle qui la poussera à se venger de ses trois tortionnaires. Car il ne faut pas croire, mais la passivité de Dimitri relève elle aussi de la culpabilité.

Revenge empiète sur les plates-bandes d'un genre très encombré revenu à la mode depuis quelques années maintenant. Quelques longs-métrages sont devenus depuis des classiques mérités tels que L'Ange de la Vengeance d'Abel Ferrara, le cultissime Thriller - en grym film du suédois Bo Arne Vibenius, La Dernière Maison sur la Gauchede Wes Craven ou encore Day of the Woman de Meir Zarchi. En France, les spectateurs ont été généralement tenus à l'abri. Tout juste évoquerons-nous La Traque de Serge Leroy bien que les coupables d'un viol n'y aient pas laissé l'occasion à la victime (l'actrice Mimsy Farmer) de se venger. En 2018, c'est une française qui choisit de bousculer l'ordre des choses en s'attaquant à un genre généralement abordé au cinéma sur le territoire américain. Encore un 'rape and revenge'. Celui de trop ? Peut-être pas, non, car la réalisatrice Coralie Fargeat, dont c'est le premier long-métrage, signe rien de moins que l'un des tout meilleurs du genre.

Réalisatrice ET scénariste de son film, la cinéaste propose une œuvre magnifiquement mise en images (superbe photographie de Robrecht Heyvaert) et impeccablement interprétée par l'actrice italienne ainsi que par le trio d'acteurs qui l'accompagnent dans ce cauchemar : le belge Kevin Janssens, et les français Guillaume Bouchède, et surtout Vincent Colombe, ici, sorte de mélange entre Cyril Hanouna et de Peter Jackson période Bad Taste. Parfois comparé à l'excellent Grave d'une autre réalisatrice française (Julia Ducournau), Revengen'a pourtant rien de comparable. Tout juste pourra-t-il être comparé au décevant Prevenge d'Alice Lowe (Girls Power!). Et encore... L’œuvre de Coralie Fargeat est une réussite totale. Elle se débarrasse des dialogues habituellement fort puérils rencontrés dans ce genre de production, signe que la réalisatrice a pris soin de son bébé. Esthétiquement, le film réserve quelques excellentes surprises en matière de cadrage, d'éclairage et de mise en scène (le plan séquence vers la fin, l'excellent passage situé dans la grotte, ou les différents plans nocturnes). Nous assistons à la lente mutation d'une jolie poupée en amazone éprise de vengeance envers les hommes qui l'ont humiliée. Revenge réserve également quelques moments forts en terme d'horreur puisque le film n'est pas avare en matière de gore. C'en est même parfois presque aussi risible que les premiers pas de Peter Jackson dans le domaine. Pas toujours crédible donc, mais le film de Coralie Fargeat n'a certainement pas à rougir face à la concurrence. On a hâte de découvrir ses travaux futurs en espérant qu'elle saura transformer ce brillant essai...

The Human Centipede (Firsr Sequence) de Tom Six (2009) - ★★★★★★☆☆☆☆

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Le concept de The Human Centipede (Firsr Sequence) est parti d'une blague selon son auteur Tom Six. Fasciné par les œuvres et les univers de David Cronenberg, David Lynch et Takashi Miike (imaginez le mélange), le cinéaste néerlandais avoue avoir surtout été fortement inspiré par l’œuvre sulfureuse de l'italien Pier Paolo Pasolini, Salò ou les 120 Jours de Sodome. En tentant à sa manière de retranscrire ce même sadisme, cette même violence et dans une certaine mesure, cette même vision de la dépravation sexuelle, Tom Six a accouché d'un long-métrage étonnant, parfois indigeste, mais usant en tout état de cause de l'imagerie nazie avec son cortège de symboles dont le Docteur Heiter, interprété ici par l'acteur allemand Dieter Laser n'est pas des moindre. A l'image de Josef Mengele, officier allemand et médecin du camp d'extermination d'Auschwitz ayant pratiqué des expériences médicales sur de nombreux détenu durant la second guerre mondiale, Heiter est le type même de médecin-boucher s’érigeant en Dieu, et pratiquant sur ses prisonniers, des expériences absolument affreuses. Reconnus comme grand chirurgien, c'est dans le secret de sa luxueuse demeure que ce spécialiste des opérations de séparations de siamois qu'il va tenter l'impensable : unir trois de ses semblables (deux femmes et un homme), et ainsi créer le premier cas de mille-pattes humain. Un projet fou, sorti de l'esprit d'un malade.

Dans une ambiance froide et clinique (Heiter a tranformé la cave de sa maison en salle d'opération), Tom Six ne nous épargne presque rien. Sans vraiment donner à The Human Centipede (Firsr Sequence) des airs de boucherie gore, c'est pourtant dans le détail que son 'héros'explique à ses victimes ce qu'il a l'intention de leur faire subir. Et dans le genre, le film reste assez peu ragoutant. Sur un scénario basique écrit par le cinéaste lui-même, le film tourne autour du huis-clos qui s'engage entre le médecin fou et ses trois cobayes. Les uns aux autres, il seront reliés par la bouche et l'anus. On comprend alors que pour ces trois individus, et surtout celui placé au milieu de la chaîne, le cauchemar ne fait que commencer.

The Human Centiped (Firsr Sequence) est davantage psychologique que graphique. Les effets gore sont relativement discrets et l'occasion de voir déverser le sang sont proportionnellement inverse au sujet évoqué. Pas effrayant pour un sou, le film joue d'abord sur le sentiment de dégout que peut éprouver le spectateur devant les pratiques médicales hors normes de Heiter. L'imaginaire se développe ensuite avec l'évocation des conséquences d'un tel traitement. Tom Six évacue tout sens de l'humour. On s'éloigne d'un quelconque slasher ou du banal serial killer pour entrer dans l'univers d'un artiste du bistouri ayant apparemment perdu quelques neurones en chemin. Quelques passages se révèlent éprouvants. Comme celui durant lequel la victime masculine (le japonais Katsuro incarné par l'acteur Akihiro Kitamura) ressent le besoin de déféquer. Je vous laisse le soin d'imaginer les conséquences pour la jeune femme directement rattachée à son anus (Ashley C. Williams) !!! Autre détail bien dégueu : l'infection dont est victime la touriste américaine située... en fin de chaîne (Ashlynn Yennie).
Plus troublant encore fut le comportement de l'acteur allemand lors du tournage. Dieter Laser a en effet choisi de demeurer dans la peau de son personnage durant tout le tournage. Ce qui n'est pas un comportement inédit. Mais en revanche, il hurla constamment sur l'équipe technique et demeura à l'écart des autres interprètes afin d'éviter de s'y attacher. L'acteur refusa de se nourrir autrement que de mets qu'il apporta lui-même sur le plateau et la majeure partie des vêtements que portent son personnage à l'écran faisaient partie de sa propre garde-robe. Pendant le tournage,Laser a même (accidentellement) porté un coup à l'acteur japonais ce qui entraîna une bagarre entre les deux hommes. L'allemand blessa également l'actrice Ashley C. Williams lors d'une scène où elle subit une injection. Autant dire que le tournage n'a pas été de tout repos pour les différents participants.

Au final, The Human Centipede (Firsr Sequence) est une œuvre relativement malsaine, jouant sur la répulsion du public envers certaines pratiques chirurgicales (on pense notamment à la chirurgie esthétique). Bien que n'étant qu'essentiellement suggérée, la scatologie fait partie des thèmes évoqués. Film d'horreur médical, le film de Tom Six peut secouer mais en terme d'écriture, il demeure malheureusement trop simpliste pour faire partie des grandes œuvres horrifiques que les sources d'inspirations de son auteur évoquent. A savoir que Tom Six lui-même a réalisé deux suites en 2011 et 2014 : The Human Centipede II (Full Sequence)et The Human Centipede III (Final Sequence)...

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