Rose et son petit ami roulent à vive allure sur une route de campagne lorsque leur moto frôle un camping-car. Alex perd le contrôle du véhicule et dérape au bord d'un champ. Ce dernier git à côté de la moto pendant que Rose, évanouie, est coincée sous l'engin. Heureusement pour eux, une patiente de la proche clinique Keloid est témoin de l'accident et avertit les responsables de l'établissement qui se rendent alors sur le lieu de la tragédie.

L'accident de Rose est une aubaine pour le docteur qui voit en la jeune femme, un moyen d'expérimenter ses théories. Et puisqu'elle risque de mourir d'un instant à l'autre, Keloid décide de l'opérer dès son arrivée aux urgences de la clinique. Une fois l'intervention terminée, Rose est isolée dans une chambre. Le docteur Keloid rassure Alex en lui assurant que l'opération s'est bien déroulée et que les greffes sont satisfaisantes bien que la jeune femme soit toujours inconsciente.
Ce n'est qu'un mois après l'accident que Rose rouvre les yeux. Prise de convulsions, elle se met à hurler, se débat, jusqu'à ce qu'un patient l'ayant entendue crier pénètre dans sa chambre. La jeune femme grelotte de froid et demande à l'homme de bien vouloir la serrer dans ses bras, quand subitement, il est tétanisé par une douleur intense. Enlassés l'un à l'autre, une rigole de sang s'écoule de l'aisselle gauche de Rose.

Rageest le quatrième long-métrage de David Cronenberg après Stereo (science-fiction), Crimes Of The Future (Fantastique) et surtout Frissons qui abordait déjà les mutations génétiques, LA spécialité de ce grand cinéaste d'origine canadienne. Outre le fait que Rageexplore l'univers médical cher à David Cronenberg, le film évoque également et indirectement le vampirisme au travers d'une épidémie provoquée par la morsure d'une bien étrange créature vivant sous l'aisselle de Rose.
Ce qui différencie la plupart des productions horrifiques de celles du canadien, c'est l'aspect souvent glauque de ses films. Sans doute est-ce dû à l'image généralement granuleuse et le manque de moyens mais il faut bien reconnaître que le malaise s'installe régulièrement, et notamment ici, dans cette œuvre particulièrement épidermique.
Faute de moyens, Cronenberg a dû se passer des services Sissy Spacek (Carrie Au Bal Du Diable) et fit appel à Marilyn Chambers, une star du cinéma porno d'alors.
Si dans un premier temps, l'intrigue se situe dans un cadre restreint (celui de la clinique), très vite, le champ d'action se propage aussi vite que l'épidémie et rien ne semble pouvoir freiner l'appétit de Rose. Par contre, aucune explication concernant l'apparition du dard sous l'aisselle de Rose. Pas même de la part du docteur Keloid, très vite relégué au second plan. Peut-être aurait-il été judicieux de placer l'organisme vivant au niveau de l'abdomen, là où justement le chirurgien découvre l'apparition de nouveau tissus. Un appendis qui aurait alors pu être assimilé à un phallus. Rage n'est donc pas le meilleur films de David Cronenberg mais reste un excellent film d'épouvante qui ouvre les hostilités dans le domaine des mutations génétiques.