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Holland de Mimi Cave (2025) - ★★★★★☆☆☆☆☆

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Et non, les z'amis. Il ne s'agit pas ici d'évoquer un éventuel biopic consacré au blobfish qui ''dirigea'' notre pays entre le 15 mai 2012 et le 14 mai 2017 mais de parler du dernier long-métrage réalisé par Mimi cave (le sympathique Fresh en 2022), écrit par Andrew Sodroski et mis à disposition des utilisateurs de la plate-forme Amazon Prime Video dès le 27 mars dernier. Holland n'a donc rien à voir avec cet adipeux mollusque aussi vif qu'une méduse échouée sur une plage en plein cagnard que nous avons subit durant cinq longues, très longues, trop longues années. Derrière ce titre aussi sinistre (chez nous) qu'étonnant (s'agissant de sa signification) se cache rien de plus que le nom d'une ville du Michigan aux allures de petites localité où il fait bon vivre. Véritable carte postale (éculée) du Midwest où la violence semble être totalement bannie et où les ancestrales coutumes ressemblent à s'y méprendre à celles de nos Bigoudènes nationales, Holland abrite notamment Nancy Vandergroot, une enseignante, épouse de Fred, mère de Harry et collègue de Dave Delgado qui soupçonne son mari de lui être infidèle. En effet, celui-ci quitte régulièrement le domicile conjugal pour raisons professionnelles jusqu'au jour où Nancy décide de l'appeler à son hôtel. Mais alors que le téléphone sonne dans le vide, la mère de famille pressent que son époux est avec une autre femme. Quelques éléments semblent d'ailleurs, selon Nancy, étayer ses soupçons. Pourquoi, par exemple, Fred (Matthew Macfadyen) utilise-t-il un appareil-photos polaroid plutôt que son téléphone ? Pour ne pas y laisser de preuves de son adultère ? C'est du moins ce que suppose son épouse qui se confie alors à Dave (Gael Garcia Bernal), un immigré d'origine mexicaine victime de racisme de la part de certains habitants de la ville. Bon ! Nous constatons que tout aussi agréable que puisse sembler être l'existence à Holland, les règles imposées par la communauté n'empêchent pas certaines digressions. Holland mêle avec allégresse humour et thriller. Mais un thriller assez particulier puisque ne s'inscrivant apparemment pas dans la recherche d'un magot ou dans l'éventualité d'un acte criminel ou de vengeance. Non, ici il s'agit plus simplement pour une femme de découvrir la vérité sur les agissements extra-conjugaux de son époux. Presque toujours aussi délicieuse à regarder que par le passé (même si, on s'en doute, et malgré ses dénégations, elle nie avoir eu recours à la chirurgie plastique), Nicole Kidman est l'héroïne du récit.


Une épouse et mère de famille touchante, fidèle, amoureuse et douce qui par nécessité va braver toutes ses conventions personnelles afin de mettre à jour ce qu'elle considère déjà comme une tromperie de la part de son époux. Un mari plutôt avenant, d'ailleurs, très proche de leur fils Harry (Jude Hill) mais aussi et surtout très sexuellement auto-centré ! Bref, personne n'est parfait. Pas même Nancy dont le complice Dave Delgado va par la force des choses, devenir son amant. D'emblée, si l'on peut penser à un ersatz du génial Serial Mother de John Waters ou à un sous Blood Simple des frères Ethan et Joel Coen, Holland n'a en réalité absolument rien à voir avec l'un ou l'autre de ces petits bijoux du septième art. Lustré au polish, le scénario est d'une limpidité et d'une absence de prise de risques qui l'adresse tout d'abord aux familles voulant se réunir autour d'un même film avec à la clé, une éducation des néophytes en matière de thriller par la voie la plus douce qui soit ! [Spoil!] Comme il aurait bien entendu été trop simple qu'il ne s'agisse que d'une histoire d'adultère au demeurant plutôt bien menée si l'on sent tient strictement à l'enquête de l'héroïne et de son amant, le récit fait plus tard l'objet d'une révélation beaucoup plus sombre puisque le supposé infidèle sera décrit comme un tueur en série fétichiste (la conservation des cartes d'identité de ses victimes ou cette immense maquette qui reproduit leurs demeures). Malheureusement, et alors que le film prend une toute nouvelle tournure, le sujet du monstre introduit dans la cellule familiale n'est qu'un pétard mouillé. En cause, une dernière partie qui piétine lamentablement lorsque l'impensable surgit dans le foyer de Nancy ! Tant et si bien que le changement approximatif de ton qu'imprime le script ne parvient même pas à se hisser à la hauteur des seules investigations portant sur le prétendu libertinage déviant de l'époux incriminé. Doté de décors rétros qui laissaient présager le meilleur, dans l'esprit de ces œuvres dérangeantes constituées à partir de sources morales plus que fréquentables, le loup de cette bergerie qui regarde ses habitants dans le rétroviseur est des plus fade. Inutile donc d'espérer éprouver d'autres frissons (ceux de la peur) que ceux que l'on peut éventuellement ressentir chaque fois (ou presque) que Nicole Kidman apparaît à l'écran...

 


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