Mickey et sa troupe de gangsters déjantés braquent une banque avant de filer tout droit vers une gare où les attend un train pour Paris. Là, le jeune homme hystérique fait la connaissance d'un jeune immigré perdu et prénommé Léon. Les deux hommes sympathisent et partent ensemble retrouver Marie, une jolie prostituée que Mickey rêve de prendre pour femme. Entourée d'une bande de vieux bourgeois, Marie est libérée de son entrave par Mickey qui lui offre le fruit du hold-up. Pour Léon, c'est le choc. Le jeune homme tombe immédiatement sous le charme de Marie qui ne reste pas, elle-même indifférente au jeune homme.
Les trois nouveaux amis s'échappent et filent tout droit retrouver la bande et le père de Mickey dans une boite de nuit afin de fêter les fiançailles de ce dernier et de Marie. Mais alors que la fête bat son plein, des hommes armés débarquent et font feu sur la bande. Le père de Mickey est touché et meurt.
Par la suite, Marie, Léon et Mickey se perdent de vue. La jeune femme est vite rattrapée par ceux dont elle avait été libérée, Mickey part à sa recherche, et Léon quand à lui, part s'installer dans l'appartement de sa cousine Aglaë.
Andrzej Zulawski offre avec L'Amour Braque, l'un de ses plus beaux rôle à Sophie Marceau. L'un de ses plus complexe également car interpréter une prostituée anéantie par la mort de sa mère, et qui calque désormais son existence à celle de sa chère maman brûlée vive par un quatuor de frangins dérangés n'est pas des plus évident. Pas des plus reposant non plus car sous la houlette de Zulawski, l'actrice mène son personnage sur un train d'enfer. L'Amour Braque est un défouloir où romantisme et guerre des gangs se mêlent dans un vertigineux tourbillon de violence agencé de manière chaotique. Un aspect qui s'exprime dans le geste et la parole. Il faut souvent tendre l'oreille pour saisir le sens de chaque phrase prononcée.
L'hystérie collective semble s'être abattue sur des interprètes recouverts d'une chape de plomb, les mettant ainsi à l'abri de la moindre émotion. Les rires succèdent aux pleurs, les personnages se voilant la face derrière un masque de clown triste. Andrzej Zulawski aime comme toujours filmer la Citée vidée de ses habitants, abandonnée aux mains de ses plus violents représentants. A vive allure, il présente des rues silencieuses où sont plantées des structures modernes, froides et impersonnelles. Il n'y a guère que dans les quartiers chauds de la capitale que l'on peut encore espérer voir fleurir un semblant d'humanité mais c'est encore là que le danger est le plus présent.
Il y a aussi cette campagne, refuge de Marie et Léon, et qui représente le seul endroit où il peuvent espérer échapper à leur destin mais ce dernier les rattrape très vite.
Librement inspiré par L'Idiot de Dostoïevski
