
C'est peut-être parce que The Poughkeepsie Tapespropose un contenu quelque peu différent qu'il demeure dans le genre l'une des plus grandes “réussites.” Un terme à prendre avec des pincettes bien entendu. Je ne vous mentirai pas en affirmant que durant la totalité du métrage, une certaine gène est maintenue du fait que l'on sache dès le départ que le spectacle qui nous est proposé est entièrement fictionnel. On peut même se demander dans quelles mesures demeure l'intérêt de regarder le film de John Erick Dowde puisque dans le genre documentaires basés sur des faits réels, il en existe des centaines qui relatent des faits authentiques en n'usant d'acun artifice du domaine de la fiction en dehors de quelques reconstitutions (chez nous, Faites entrer l'Accusé, Enquêtes Criminelles, ou encore Crimes, présentée par LE spécialiste français sur la question des tueurs en série, Stéphane Bourgoin).
Mais ce qui fait la particularité de The Poughkeepsie Tapes, et qui démontre que son auteur a quand même bossé son sujet, c'est qu'il y fait intervenir des officiers de police, des profilers, des médecins légistes, des proches des victimes... et même si tous demeurent des actrices et acteurs, on finit par accepter le jeu. Après, faut-il le préciser, une première demi-heure relativement ennuyeuse. Si l'on parvient à passer outre la médiocre qualité des images (qui dans le genre, repoussent les limites en imposant un visuel parasité du début à la fin et plongeant ses “acteurs” dans une obscurité permanente) censées être issues des cassettes retrouvées chez le tueur en série au centre de cette intrigues, on appréciera (ou pas d'ailleurs), la mise en place d'un véritable scénario tournant autour de ceux qui habituellement participent au genre d'événement tragique qui se trouve au cœur de The Poughkeepsie Tapes. Des flics donc, mais également la famille des victimes d'un tueur en série sur lequel les autorités ne parviennent pas à mettre la main. Si d'une manière générale, peu de scènes se révèlent choquantes, il en demeure tout de même quelques-unes qui impressionnent par leur efficacité. Si John Erick Dowde développe une mise en scène dévoilant à tour de rôle les images filmées par le tueur lui-même lors de ses exactions ainsi que les différents témoignages, il parvient à rendre cohérente l'histoire contée.
Fait divers sordide pas loin de rejoindre la réalité, The Poughkeepsie Tapes n'est sans doute pas le plus dérangeant des longs-métrages. Beaucoup moins trash, inutile et abjecte qu'un Green Elephantréalisé par Svetlana Baskova ( une femme derrière la caméra ???), il demeure pourtant dans le genre torture-porns, l'un des cas les plus intéressants à découvrir...