Après Seytanou, Turkish Exorcist, je vous propose un autre remake, une autre parodie, un autre plagiat provenant directement des studios turcs. Bien que, comme l'on peut s'en douter, le film a été tourné en Turquie, à Istanbul, une partie des décors proviennent de vestiges de l'une des plus vieilles cités grecques d'Asie Mineure, Éphèse. Après Turkish Star Wars, Turkish Star Trekdemeure sans doute l'une des plus célèbres copies effectuées par le cinéma turc dans les années soixante-dix. Tourné cinq ans après la fin de la série originale américaine mettant en scène le célèbre capitaine Kirk à bord de son vaisseau Enterprise, le film s'octroie le droit d'en reprendre le générique, le nom du vaisseau, ainsi que celui de la plupart de ses passagers. Kirk, McCoy, Uhura ou encore Sulu sont au rendez-vous de cette péloche mal fichue et dont le budget, on le devine, ne semble même pas digne d'un épisode de la série dont il s'inspire.
Objet de culte pour tous les amateurs de nanars, Turist Ömer Uzay Yolunda(titre original de ce film réalisé par le cinéaste Hulki Saner qui tournera durant sa carrière plusieurs films autour du personnage de Omer le touriste) nous conte les aventures de l'équipage de l'Enterprise aux prises avec un tueur insaisissable, lequel a déjà tué un membre d'une mission sur la planète Orin 7 alors que le Docteur McCoy, Spack (remplaçant ici le célèbre vulcain Spock) ainsi que leurs deux coéquipiers Darnell et Green tentent d'examiner les seuls humains présents sur la surface de la planète, le professeur Krater, ainsi que son épouse Nancy qui fut, il y a longtemps, la petite amie de McCoy.
La jeune femme n'a pas vieilli, même après vingt-cinq ans. En contrepartie, elle doit absolument se fournir en sel si elle veut échapper au mal qui la ronge. Victime d'une faim irrépressible, il n'y a guère que le sel pour l'apaiser. Et comme le corps humain en contient une certaine quantité, c'est elle qui va tuer le membre de l'équipage de l'Enterprise en privant celui-ci du sel que contient son corps. Pour son époux le Professeur Krater, il faut absolument trouver un coupable. C'est en allant chercher dans le passé qu'il ramène Omer le Touriste, un individu qu'on allait forcer à épouser une jeune femme enceinte au vingtième siècle et qui, du coup, se retrouve projeté dans le futur à la date stellaire 2520.1. Parvenant à convaincre le Capitaine Kirk qu'Omer pourrait être responsable de l'un de ses hommes, il ramène le suspect à bord de l'Enterprise afin de l'interroger...

Car oui, il est ici question de voyage dans le temps. D'immortalité également. Contre les décors de carton-pâte de la série originale, Turist Ömer Uzay Yolunda peut s’enorgueillir, lui, de filmer ses interprètes dans des décors parfois entièrement naturels. On retrouve la passerelle de l'Enterprise dans une version « économique » assez déprimante (et je ne vous parle même pas des couloirs du vaisseau), le téléporteur, Spock, pardon, Spack et ses immenses oreilles de vulcain, ainsi que les célèbres uniformes-pyjama qui ont fait la renommée de la série originale.
A part cela, Turist Ömer Uzay Yolunda demeure un brin attractif malgré ses innombrables défauts (chez nous, l'humour turc à bien du mal à faire son chemin jusqu'à nos cerveaux). Relativement mal interprété et nanti d'effets-spéciaux au rabais, le film de Hulki Saner est une réelle curiosité. Un vrai bon nanar à s'offrir un soir d'hiver...