
Un personnage qui le marqua tant et si bien qu'il en fut à jamais marqué. C'est en tout cas ce qu'en dit la légende. Joe Spinell serait tombé à la suite du tournage dans une profonde dépression. Il aurait alors commencé à boire, puis à prendre des drogues. Le soir de sa mort, il se se serait blessé avant de se vider de son sang. Retrouvé mort exsangue le lendemain, il n'aura donc pas eu l'occasion de tourner la suite de Maniac.
Une séquelle qui ne demeurera donc qu'à l'état de film promotionnel d'une durée ne dépassant pas les sept minutes. Joe Spinell, fils d'immigrés italiens. Visage grêlé, époux d'une actrice de films pornographiques et surtout, donc, acteur de l'un des films d'horreur demeurant encore aujourd'hui comme l'un des plus impressionnants, trente-sept ans plus tard. Cette suite, avouons-le, n'aurait sans doute pas été à la hauteur de son aîné. Si dans une certaines mesure, l'amateurisme des deux œuvres les firent concourir dans un même registre, l’œuvre originale possédait un tel sens du réalisme, parfaitement maîtrisé par son auteur, manque cruellement au film de Buddy Giovinazzo. On retrouve certains gimmicks u cinéaste que l'on retrouve notamment dans Combat Shock. Une voix off grotesque, une bande-son plutôt morne, et une mise en scène plutôt molle.
A vrai dire, à part la grimace inquiétante du Mister Robbie du titre qui rappelle celle du sinistre Frank Zito lorsqu'il perpétrait des meurtres sanglants dans New-York (et dont les femmes étaient généralement les principales victimes), il ne subsiste aucun rapport entre les deux individus. Le premier tuait pour la simple raison que ses victimes lui rappelaient toutes sa chère maman qu'il haïssait autant qu'il l'aimait tandis que le héros de Maniac 2 : Mr. Robbie tue des individus s'étant rendus coupables de maltraitances envers les enfants.
Tout au plus demeure-t-il un pont entre le clown de cette suite et le Frank Zito que le cinéaste William Lustig tentait d'humaniser au fil de l'intrigue et ce, malgré ses terribles exactions.
Étonnantes donc que ces sept minutes qui demeurent malgré la médiocrité de la réalisation, une vraie curiosité pour les fans de Joe Spinell et pour tous ceux qui ont été marqués par son incroyable interprétation du tueur en série de Maniac. Si l'on regrettera sa mort (qui survint alors qu'il n'était âgé que de cinquante-deux ans), nous ferons grâceà la mort de l'avoir emporté avant que ne soit tourné la suite d'une œuvre culte qui n'en avait vraiment pas besoin...