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Les Diables de Ken Russel (1971)

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Pour la six-centième édition de Cinémart, j'avais décidé à l'avance de consacrer l'article à Viva la Muerte de Fernando Arrabal sans même l'avoir jamais vu auparavant et donc, sans savoir si j'allais l'aimer ou pas. Aujourd'hui, pour le sept-centième article, j'ai décidé de parler d'un film auquel je suis profondément attaché bien que contrairement à beaucoup d'autres, je ne l'ai vu qu'une fois, il y a un certain nombre d'années sur la chaîne Arte. Deuxième film de Ken Russell que j'aborde depuis la création de Cinémart après Altered States en juillet 2015, The Devilsdemeure pour moi son meilleur long-métrage. Du moins, mon préféré parmi la petite dizaine que j'ai pu voir depuis en plus de quarante ans. Une œuvre librement inspirée par l'Affaire des Possédées de Loudun que plusieurs ouvrages littéraires ont abordé, dont celui d'Aldous Huxley, Les Diables de Loudin, Ken Russell s'inspirant également de la pièce de l'auteur John Whiting, Les Diables.

Lorsque l'on connaît l’œuvre de Ken Russell, on peut s'attendre au pire. Et le pire, parfois, veut dire le meilleur. Tout comme il peut conserver tout le sens péjoratif de sa fonction originelle. J'en veux pour preuve son Repaire du Vers Blanc qui, quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense, est un désastre cinématographique total. Pour fêter ce sept-centième article, il fallait donc une œuvre d'exception. Et je ne crois pas me tromper en affirmant que The Devils est un authentique chef-d’œuvre. Une œuvre aussi folle que certains Peter Greenaway (Baby of Macon). Et aussi majestueusement baroques que certains de ses propres opéras-rock.

Une œuvre outrageusement décadente qui au fond, ne fait qu'appliquer à la lettre certains préceptes érigés par une Histoire du Catholicisme du seizième et du dix-septième siècle : La chasse au sorcières. Selon les desiderata du Cardinal de Richelieu, et sous le couvert du Roi Louis XIII, l’Église et l’État ne doivent faire plus qu'un, les protestants devant dans un proche avenir, être chassés de France. The Devils n'est pas tant le récit d'une possession mais davantage celui d'un mensonge dont le principal but est de défaire l'autorité d'un homme, le très influent Prêtre Urbain Grandier, dont la faute est sans doute d'avoir désiré au sein de la cité de Loudun, que puissent s'épanouir toutes formes de religions, y compris justement, celle du protestantisme. Chargé de détruire les remparts de la ville dès son arrivée à Loudin, le Baron de Laubardemont se voit contraint d'y mettre un terme, Urbain Grandier brandissant dans sa main droite des documents écrits par l'ancien gouverneur de la ville, et donnant les pleins pouvoirs au prêtre. L'ancien gouverneur, ami de Louis XIII, ayant encore de l'influence auprès du roi même après sa mort, il va falloir trouver un subterfuge pour faire plier Grandier...

Lorsque l'on a enfin compris cela, tout devient d'une clarté évidente. Et malgré l'hystérie générale, malgré la confusion, malgré l'extraordinaire désordre qui règne durant une bonne partie de ce « film-monstre », Ken Russell diffuse un message pernicieux qui va lentement mais assurément s'insinuer dans l'esprit de tout un peuple. Intimidations, mensonges, faiblesses, manipulations et lavages de cerveaux sont au centre d'un TheDevilsproprement hallucinant. Bien que l'on ait saisit le fonctionnement de chaque individu, le cinéaste britannique force certains traits, histoire d'ajouter une symbolique démoniaque qui n'en avait pourtant pas besoin pour que l'on se forge soit-même sa propre opinion. S'il est un démon dans The Devils, il arbore le visage de la Peur. Celle qui inflige, et celle qui reçoit. Il apparaît également sous des traits avilis par les grimaces et par le maquillage outranciers de certaines actrices (on pense notamment à l'amante éconduite au début du film). Car ce qui va trahir Urbain Grandier, ce sont ses faiblesses, les seules qui vont, fort malheureusement, le conduire sur le bûcher. Grandier, c'est l'immense acteur londonien Oliver Reed, mort le 2 mai 1999 sur le tournage de Gladiatorde Ridley Scott. Un charisme digne du personnage qu'il interprète. Une gueule qui fait chavirer toutes les femmes, surtout celles qui se sont offertes à Dieu. Et parmi elles, la sœur Jeanne, interprétée (habitée même dirais-je) par l'actrice elle aussi britannique Vanessa Redgrave. Un duo extraordinaire qui, sur le papier, ne se croisera finalement pas avant le procès.
Une parodie inquiétante qui condamne bien avant que ne soient divulguées des preuves fabriquées, des témoignages soumis par la Peur. Toujours cette même peur qui délie même les langues des plus fidèles adorateurs du prêtre Urbain Grandier. The Devilsest une expérience cinématographique éblouissante. Une violence outrée. Un contexte religieux d'un poids immense. D'ailleurs, à ce sujet, il ne faudrait pas oublier l'incroyable performance de l'acteur londonien Michael Gothard, dans le rôle du père exorciseur Barre, sorte de gourou rock survitaminé. Lui mais aussi beaucoup d'autres dont la liste serait trop longue à énumérer. The Devilsest une œuvre extraordinaire relatant des faits authentiques s'étant déroulés il y a de cela plusieurs siècles. Déconcertant, mais au combien fascinant...

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