UFO: Es Ist Hier. Chouette, un film avec des p'tits gris belliqueux. Chouette, un found-footage. Chouette, des étudiants en cinéma qui vont s'en prendre plein la figure. Quoique, de part leur statut d'étudiant en CINEMA, j'imagine qu'ils en ont un peu plus dans le bulbe que ces adolescents protéiformes qui me font regretter parfois de ne pas posséder mon permis de chasse ! Ils sont cinq, ils sont beaux, ils sont allemands, et surtout, ils aimeraient bien tourner un documentaire sur un zoo. Mais de curieux événements vont venir contrecarrer leurs plans.
Les responsables ? Des lumières vives qui de tout en haut du ciel viennent s'échouer sur notre planète. Des météorites ? Non. Des satellites américains abattus par l'armée russe ? Non plus. Mais quoi alors ? Comme indiqué plus haut, des extraterrestres, oui, oui, pas très gentils et même carrément menaçants. Heureusement, une bonne âme a eu l'excellente idée de mettre la main sur un précieux objet. Une caméra ayant servi aux cinq protagonistes pour filmer les événements. Justifiant par la même occasion l'emploi d'un tel procédé en argumentant (assez intelligemment d'ailleurs) que les images pourront servir de témoignage auprès de la police. Car il faut l'avouer, l'aspect le plus grotesque de la plupart des found-footageest cette fâcheuse habitude qu'ont les héros de faire suivre une caméra alors même que leur vie est en danger.
Tout commence d'ailleurs assez bien puisque le réalisateur Daniele Grieco a l'excellente idée de ne pas faire traîner les choses. Les lumières apparaissant très vite dans le ciel et les cinq étudiants décidant de se rendre sur le lieu du crash , on est très vite plongé dans le mystère qui entoure ces boules de feu très lumineuses. On a surtout très envie de voir à quoi ressemblent ces êtres venus d'ailleurs. Et bien vous savez quoi ? Va y avoir des orphelins ! UFO: Es Ist Hier est une petite bombe olfactive très puissance. Le film de Daniele Grieco semble avoir été... déféqué, voilà, c'est le mot. Vous aurez beau vous promener sur la toile afin de prélever des informations sur le dit film, vous y découvrirez des notes plutôt positive... majoritairement laissées par des critiques... allemands. De l’auto-congratulation. Ça coûte pas cher, et ça peut attirer du monde. Des optimistes, et des naîfs, qui comme moi ont toujours cru qu'il restait quelque chose à dire ou espérer dans un genre encombré qui a surtout donné naissance à des longs-métrages de peu d'intérêt...
Laura Berlin , Leonard Hohm, Dennis Mojen, Olga von Luckwald et le dernier dont je n'ai aucune idée du nom sont les cinq principaux protagonistes. S'ils s'en sortent avec les honneurs, la mise en scène, elle, est catastrophique. Tous les poncifs du genre sont présents. L'un des plus important étant cette capacité qu'a la caméra à bouger dans tous les sens. De quoi pleurer des larmes de sang et surtout de n'y rien comprendre. L'une des scènes très représentatives de cet overdose de mouvements saccadés se situe vers la fin, lorsque les trois derniers étudiants se retrouvent dans une sorte de grotte étouffante, repaire dans lequel des dizaines d’œufs attendent d éclore (merci pour la référence à Alien, le Huitième Passager). L'espace est si mal géré que l'on n'a aucun point de repère auquel se raccrocher. Alors même que la scène aurait dû être le refuge d'un acte d'intense angoisse, on essaie en réalité de comprendre ce que le gars et les deux filles tentent de faire. Le montage est à l'agonie. Offre un puzzle à un individu atteint de cécité et vous obtiendrez le même résultat.
Quant aux extraterrestres du film, à part avoir pompé l’œuvre de Ridley Scott, elles sont si mal filmées que l'on abandonne très vite l'idée d'en découvrir un spécimen dans son entier. De toute manière, le sujet des extraterrestres devient assez rapidement secondaire. En effet, UFO: Es Ist Hier aurait pu opter pour un sujet similaire au Projet Blair Witchque Daniele Grieco n'aurait pas eu besoin de changer ni la moindre ligne de dialogue, ni le script. Donnez moi une caméra et je refais le monde...