Alors que l'affaire sur la disparition de son frère il y a de nombreuses années n'a jamais été élucidée, l'inspecteur Nick Cafmeyer a aujourd'hui la lourde tâche d'enquêter sur une affaire que sa supérieure, danni Petit, vient de lui confier : l’enlèvement d'un enfant. Mais alors que ses parents sont interrogés après avoir passé un long moment à l’hôpital après avoir été agressés chez eux la nuit où a été enlevé leur fils, ce dernier est retrouvé mort déshydraté, attaché au sommet d'un arbre. C'est alors qu'un second enfant est enlevé. Joff Vankerkhove. Lui et ses deux parents sont séquestrés chez eux. La mère au premier étage, et son époux et Joff au rez de chaussée.
Nick poursuit ses investigations pour que le coupable soit cette fois-ci arrêté avant qu'il ne commette une fois de plus l'irréparable. Mais l'enquête se révèle plus difficile qu'il n'y paraît. De victime, l'un des parents du premier enfant retrouvé mort se voit finalement soupçonné d'avoir un rapport avec celui que l'on appelle le Mordeur, et parfois même le Troll. L'inspecteur Cafmeyer enquête également auprès de Nancy Lammers, l'ancienne compagne d'un criminel qu'a fait enfermer le policier et qui depuis est mort. Mais aussi du côté d'un maître-nageur auquel a été retiré le droit de s'approcher de son propre enfant, Chris Gommaer. Et enfin, de Roland Claeren, un malade mental qui vit reclus chez lui et ne sort que tard le soir pour roder près du parc en bas de chez lui. L'affaire se corse, d'autant plus que personne ne semble pouvoir délier cette affaire qui semble avoir à faire avec la pédophilie...
De Behandelingest le dernier film en date du cinéaste belge Hans Herbots. Autant le dire tout de suite, on se trouve devant l'un des meilleurs thriller européens de ces dernières années. Si le film débute timidement, le montage devient au fil de l'intrigue de plus en plus nerveux. La partition musicale obsédante de Kieran Klaassen, Melcher Meirmans et Chrisnanne Wiegel participe grandement à l'intérêt de cette œuvre au scénario touffu et alambiqué qui nous mène vers des voies tellement diverses qu'il vaut mieux ne pas quitter l'écran un seul instant au risque de perdre le fil de l'histoire.
Dans le rôle principal, l'acteur Geert Van Rampelberg est éblouissant. S'accrochant à l'espoir d'en savoir davantage sur la disparition de son frère, on assiste à son agonie, mais aussi et surtout, à une certaine forme de résurrection à travers cette nouvelle enquête qui lui est confiée. Alors que son personnage aurait pu sombrer dans la dépression, le réalisateur belge préfère faire de son héros un policier avec suffisamment de ressources pour aller de l'avant et boucler une enquête débutée par la mort d'un premier enfant. Si la pédophilie, sujet grave et rarement introduit dans ce genre de production, est insinué à plusieurs reprises, les faits tels qui nous sont révélés vers la fin du film prennent une toute autre forme.
A ce propos, l'acteur Dominique Van Malder est sans doute avec l'acteur principal celui dont on retiendra sans doute le plus la grande performance dans son rôle malade mental affligé, de surcroît, d'une impuissance qui a sans doute ruiné toutes ses espérances de vivre normalement et a développé chez lui, un comportement plutôt étrange. On retiendra également Michael Vergauwen dans le rôle du maître-nageur qui lui aussi, semble un brin dérangé. Avec son look de prolo un peu cheap et son comportement crispé et agressif, il se révèle quelque peu flippant. D'ailleurs, si De Behandelingest avant tout un thriller, il frôle dangereusement les limites de l'horreur dans les dernières minutes. Hans Herbots apporte de plus une note finale d'un pessimisme rare malgré la conclusion de l'enquête. Un petit chef-d’œuvre tout droit venu de Belgique...