Avec un peu plus de trois semaines de retard et une certaine anxiété, nous sommes enfin allés voir le troisième épisode des aventures de Godefroy de Montmirail et de son fidèle serviteur Jacquouille la Fripouille. Les Visiteurs – La Révolution va-t-il enfin nous rassurer sur le sort habituellement accordé aux suites de franchises qui peinent à se renouveler ?
Après avoir lu, vu et entendu de nombreuses critiques condamnant d'avance la dernière œuvre d'un cinéaste (Jean-Marie Poiré) qui n'avait rien fait depuis 2002, année du déjà désastreux Ma Femme... s'appelle Maurice, on pouvait s'inquiéter de n'obtenir, vingt-trois ans après l'original et dix-huit après le second, qu'un ersatz en 2016. Si certains se sont acharnés à vilipender Les Visiteurs – La Révolutionpour ses problèmes de choix esthétiques, n'oublions tout de même pas que l’œuvre de Poiré n'a jamais véritablement été parcourue de chocs visuels époustouflants. Si les nuits américaines (procédé permettant de jouer de jour une scène censée se dérouler la nuit) ont semble-t-il « traumatisé » une partie du public au point de faire partie d'une longue liste de reproches à faire au film, il ne faut tout de même pas exagérer. Tout au plus, ce procédé plonge-t-il le film dans une ambiance bleutée assez particulière quoique pas vraiment choquante.
Concernant les nouveaux invités (au hasard, Franck Dubosc, Karin Viard, Sylvie Testud, Ary Abitan pour ne citer qu'eux), ils sont en nombre. Peut-être même un peu trop... nombreux. Si quelques-uns parviennent partiellement à tirer leur épingle du jeu, la trop grande diversité des personnages nuit à l'essence même de ceux interprétés par Jean Reno et Christian Clavier qui ne font plus désormais que partie du décor.
Marie-Anne Chazel abandonne son costume de sdf qu'elle n'a plus quitté depuis Le Père Noël est une Ordure, Jean Reno est un bien triste Godefroy, quant à Clavier, il éructe des propos qui ne font rire que les gamins des premiers rangs.
Alors. Les Visiteurs – La Révolutionvaut-il la peine qu'on l'ait attendu autant d'années et mérite-il que l'on fasse l'effort d'aller le voir au cinéma ? La réponse est non. Définitivement non! N'ayons pas peur des mots et avouons-le : le troisième volets des Visiteursest mauvais, pathétique, ennuyeux, et tout sauf drôle. Le comble pour une comédie n'est-il pas de laisser le spectateur indifférent ? Pour avoir été deux à aller le voir, à nous être lancé des regards pleins d'espoir, puis de désespoir... aller jusqu'à même s'endormir, toujours à deux, vers la moitié du film. A sourire lorsque les premières notes du célèbre thème composé par Eric Levy pour faire finalement la grimace au moment de quitter la salle, nous pouvons l'affirmer : Jean-Marie Poiré et son équipe ont manqué le coche.
