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Enjeru Dasuto de Gakuryū Ishii (1994) - ★★★★★★★☆☆☆

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Réalisé par le cinéaste japonais Gakuryū Ishii et co-écrit en compagnie du scénariste Yorozu Ikuta, Enjeru Dasuto est l'une de ces œuvres qui ne laissent pas indifférent. Un thriller dont la base scénaristique est commune à bon nombre de longs-métrages mettant des enquêteurs de la police locale face à un tueur insaisissable mais qui dans le cas présent prend l'allure d'une véritable expérience sensorielle. Comme si, aux États-Unis, Jonathan Demme, David Fincher et David Lynch avaient signé un contrat pour tourner un film en commun. Employant, pour l'un comme pour les autres, des idées et un sens artistique qui leurs sont propres. Effectivement, Enjeru Dasuto paraît d'emblée de facture très classique. Le docteur Setsuko Suma (l'actrice Kaho Minami), spécialisée dans la psychiatrie médico-légale est chargée par la police métropolitaine de Tokyo d'enquêter sur une étrange série de meurtres commis dans le métro et dont toutes les victimes sont des femmes. Dotée d'une capacité hors du commun à se fondre dans l'esprit des assassins, celle-ci cherche à comprendre ce qui peut motiver un individu à tuer chaque lundi et à la même heure, de jeunes femmes par l'emploi d'une neurotoxine directement injectée sous la peau à l'aide d'une seringue hypodermique. L'enquête s'avère difficile. D'autant plus que le (ou la) meurtrier(e) change certaines de ses habitudes. Alors que la première victime a été tuée de dos, les suivantes le seront de face. Et alors que les trois premières ont été tuées dans le métro, la suivante l'est dans un quartier de la ville. Là où Enjeru Dasuto rejoint parfois certains classiques du cinéma outre-atlantique, c'est lorsque celui-ci s'inscrit dans une certaine similitude à travers son ambiance où dans la relation qu'entretiennent certains des protagonistes. Setsuko Suma faisant ainsi plus ou moins figure d'alter ego de Clarice Starling du Silence des agneaux tandis que le charismatique Rei Aku (Takeshi Wakamatsu) peut être parfois considéré comme celui du docteur en psychiatrie, Hannibal Lecter. Une comparaison osée, certes, mais lorsque l'on sait que trois années seulement séparent les deux œuvres, l'on est en droit de se demander dans quelles proportions le réalisateur et le scénariste japonais pourraient s'être tous les deux inspirés du classique de Jonathan Demme...


On ne pourra cependant pas leur reprocher d'avoir ensuite plagié certains des aspects visuels et sonores de Seven de David Fincher puisque cet autre classique du thriller américain vit le jour postérieurement à la sortie de Enjeru Dasuto. Mais plutôt que de se contenter de dérouler le récit de manière académique, Gakuryū Ishii préfère agir à sa façon. Convoquant le directeur de la photographie Norimichi Kasamatsu ou le compositeur Hiroyuki Nagashima, le cinéaste déploie un concept qui ne s'arrête pas aux portes de l'éternelle traque du tueur par la police mais ose aller bien plus loin en évoquant le passé trouble de son héroïne, laquelle semble malgré elle rattachée au personnage de Rei Aku. Ancien maître spirituel d'une secte connue sous le nom d'Église de la Vérité Ultime, l'enquêtrice remarque que la première victime du tueur fut l'une de ses adeptes. Tout comme elle, les suivantes furent le sujet d'une thérapie de déprogrammation nommée le Psychorium de Recongélation. Tout comme Setsuko elle-même, laquelle, en outre, fut un temps la compagne de Rei Aku. Pour l'héroïne, les retrouvailles avec l'homme en question ainsi que l'enquête vont chambouler son existence. Enjeru Dasuto revêt alors d'autres formes que celle de la simple enquête policière. Le réalisateur et le scénariste fouillent véritablement l'esprit de la jeune femme. Forte mais aussi très certainement encore soumise à l'aura que dégage cet individu décidément ambigu ! L'originalité de Enjeru Dasuto se situe donc dans ce rapport entre le ''gourou'' déchu et l'ancienne adepte. Le long-métrage pousse le curseur très loin dans sa manière de filmer son intrigue. Un montage à la serpe dont l'inventivité régale véritablement les yeux et dont l'intensité est démultipliée par l'immense apport de la musique plus ou moins industrielle de Hiroyuki Nagashima. Scrutant ainsi les zones d'ombre de l'âme humaine comme l'aurait sans doute abordée David Lynch si on lui avait confié les quelques séances d'archives enregistrées sur support magnétique (des scènes malheureusement trop longues et finalement plus ennuyeuses que passionnantes). Lorsque le monteur du film se lance dans une farandole de plans ultra-cut collant parfaitement au rythme binaire de la musique (incroyable séquence des diapositives), on sait déjà que l'on est face à une œuvre beaucoup moins modeste artistiquement qu'elle semble en avoir l'air. Notons qu'il faut tout de même parfois s'accrocher tant les ramifications sont nombreuses. Mais si l'on adhère à cette authentique œuvre d'art où tout élément semble avoir été scrupuleusement pensé, l'expérience s'avère unique...

 


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