Lorsqu'un Robin des Bois rencontre un Inconnu, forcément, c'est le clash. Deux univers qui s'entrechoquent. L'un s'imprégnant des faits-divers, de la culture musicale, cinématographique, télévisuelle et sportive tandis que le second est d'une nature beaucoup plus fantaisiste, moins porté sur la parodie et la caricature que sur la gaudriole et les cascades. S'agissant du réalisateur Xavier Durringer, c'est avec cet homme théoriquement Parfaitque nous nous sommes ouverts à son univers. Le bonhomme tourne pourtant sur les plateaux depuis le milieu des année quatre-vingt dix mais ce n'est donc qu'en cette année 2022 que nous avons fait connaissance avec lui. Et le moins que l'on puisse dire est que le spectacle de L'homme parfaitn'est pas nécessairement ce que l'on aurait aimé découvrir il y a de cela quelques mois en arrière sur grand écran. Car de parfait, le film n'en a que le nom. Didier Bourdon et Valérie Karsenti forment le couple Pernet. Lui travaille depuis des années sur le scénario d'un film (trois ans, trois pages comme aime à lui rappeler son épouse) tandis qu'elle doit ramener l'argent à la maison, faire le ménage, cuisiner et s'occuper de leurs deux enfants Victoire et Maximilien. C'est alors que Bobby entre bientôt dans leur existence. Incarné par l'humoriste, acteur et réalisateur Pierre-François Martin-Laval, Bobby n'est pas tout à fait comme tout le monde puisqu'il s'agit d'un robot à l'apparence humaine capable d'effectuer d'innombrables tâches ménagères. Tout ce dont aimerait se débarrasser Florence et que Franck n'a jamais assumé de son côté. Oui mais voilà, Bobby est plus qu'un simple ''appareil ménager'' puisque sans le savoir, Bobby est un modèle Umande troisième génération possédant des options très particulières qui vont transformer le quotidien du couple. Pour le bonheur de Florence et le malheur de Franck...
Dit comme ça, pourquoi pas ! Envisager sous forme d'humour ce qu'Outre-Atlantique l'on traite sous l'angle de la dystopie peut sembler intéressant mais au final, L'homme parfaitest tout ce que l'on pouvait craindre d'une œuvre ne cherchant pas à développer autre chose qu'un conflit interne entre un homme et l'homme à tout faire de la maison. Il y a ne serait-ce que dans le visage sans expression de Pierre-François Martin-Laval un petit quelque chose de vraiment dérangeant que Xavier Durringer n'exploitera jamais. Non, le bonhomme exécute le scénario qu'il a conçu auprès de Miller Duvall et Kareen Alyanakian avec un tel conformisme que le contenu du film n'étonne jamais. À dire vrai la présence du robot n'a rien de plus novateur qu'un récit dans lequel s'affronteraient un homme et l'amant de son épouse. De plus, L'homme parfaitest assez peu plaisant à regarder. Les rires sont rares, pour ne pas dire totalement absents, tandis que la mise en scène et la direction d'acteurs de soustraient à la moindre originalité. C'est d'un convenu assourdissant à peine digne de n'importe quelle Sitcomfrançaise. Au mieux, l'on rangera la chose au rayon des néo-comédies françaises exploitant toutes les mêmes recettes pseudo-humoristiques, là où trônent déjà les piteuxBigbug de Jean-Pierre Jeunet sorti quatre mois auparavant sur Netflix et8 Rue de l'Humanitéde Dany Boon qui lui aussi fut directement proposé sur la plate-forme de streaming mais un an auparavant...
Si Pierre-François Martin-Laval dérange (très insuffisamment), Didier Bourdon est fade et semble autant s'ennuyer que son personnage. Valérie Karsenti est plutôt convaincante. Vue la comparaison, l'actrice avait peu de chance d'être aussi ''superficielle''' que ses deux principaux partenaires. À vrai dire, si l'on voulait trouver un semblant de matière à rire, il fallait plutôt se retourner sur les seconds rôles. Frédérique Bel en meilleure amie nymphomane de Florence et surtout, Philippe Dusquesne dans le celui du meilleur pote de Franck. Nicole Calfan et Bernard Le Coq sont quant à eux des faire-valoir aussi improbables qu'inutiles. L'homme parfaitest donc une œuvre qu'il faudrait reprendre à zéro pour y injecter une très forte dose d'humour noir tout en y instaurant un véritable climat anxiogène. Le film de Xavier Durringer fait donc partie des pires comédies françaises à avoir vu le jour en cette année 2022...