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Crabs ! de Pierce Berolzheimer (2021) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

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Pour se faire une idée assez précise de Crabs !et de sa tentative d'émailler son intrigue d'un torrent d'humour, juste une réplique en deux phrases, pas une de plus : ''Est-ce que j'ai l'air d'un gars qui s'y connaît en poissons ?''demande un shérif à son adjoint avant que ce dernier ne lui réponde : ''Même pas en poissons panés ?''... Connu sous le prénom de Stéphane, l'homme qui se cache derrière les blagues Carambardepuis l'année 1969 aurait sans doute été particulièrement fier de pouvoir ajouter à la longue liste de celles qu'il inventa lui-même durant des décennies. Deux phrases, ouais, véritables monuments d'indigence humoristique. Des blagues qui, à titre d'information lui rapportaient à chaque fois l'équivalent de soixante-dix euros. Non, vous ne rêvez pas à la lecture de cette révélation. Soixante-dix euros ! C'est peut-être aussi le budget qui fut sans doute accordé au réalisateur américain Pierce Berolzheimer, auteur de cette purge qui ferait passer chaque épisode de la franchise Sharknadopour le must en matière de longs-métrages mettant en scène des créatures marines s'attaquant à l'homme ! Une chose est certaine : il ne faut jamais, ô grand jamais, tester ses plaisanteries sur les membres de sa propre famille. Surtout lorsque celle-ci manque d'objectivité et adoube tout ce qui provient de votre imagination. Maman dira que tout ce qui sort d'entre vos lèvres vaut de l'or et cela, même si c'est faux ! Le héros de l'histoire est un jeune paraplégique accompagné de sa meilleure amie. Plaisirs simples sont au menu. Comme de foncer à toute allure dans les rues de la ville balnéaire où ils vivent. Leur meilleur pote ? Un demeuré caricaturé à outrance dont on ne sait jamais vraiment si l'on doit sourire franchement de son parler et de son attitude d'arriéré ou s'il faut au contraire afficher un regard grave face à son handicap. Mais ce qui dérange finalement davantage que ce portrait d'un handicapé mental provoquant autour de lui l'indifférence quasi généralisé de ses camarades est sans doute cette incapacité de la part du réalisateur à rendre attachant quiconque se dresse devant la caméra...


Crabs !fait partie du fond du panier d'un sous-genre qui compte des dizaines, des centaines et qui sait, peut-être même des milliers de clones, et dont la seule différence provient de l'espèce animale employée. Notons que ni le réalisateur, ni le scénariste (en fait, le même bonhomme, ce qui n'étonnera personne), ni les producteurs, ni même les distributeurs ne semblent avoir étudié ne serait-ce qu'une seule journée la biologie marine. Car si le titre promet la présence de crabes à l'écran, il faudra surtout se fier à l'affiche du film qui représente non pas une myriade de crustacés décapodes parmi les plus connus mais bien des limules qui, pour celles et ceux qui ne seraient pas encore au courant, n'ont aucun rapport zoologique avec les créatures promises. Mais après ce tout petit cours de biologie, revenons aux choses sérieuses. L'acteur Chase Padgett interprète le rôle de Radu, le ''fada'' du récit.... Ouais, je sais ce que vous vous dîtes...... que même sans handicap mental mais doté d'un nom pareil, le type était de toute manière mal parti dans la vie ! Si l'on s'amuse de la caractérisation un ''brin'' outrancière du personnage dans les premières minutes, les choses finalement se gâtent et terminent de faire péter le tensiomètre ! On pardonnera tout de même à Chase Padgett sa pathétique prestation tout en lui souhaitant que sa carrière s'éteigne aussi rapidement qu'elle a débuté. Lorsque l'on connaît l'anecdote selon laquelle le ''réalisateur'' (un bien grand mot pour un individu qui mériterait davantage l'appellation de vidéaste amateur) a envisagé son œuvre comme un mix entre Gremlinsde Joe Dante et Génération Perduede Joel Schumacher, on est en droit de se demander quel genre de ''stimulant'' le bonhomme prend le matin au petit déjeuner avant de s'asseoir devant son écran d'ordinateur ou sa machine à écrire !


Quoique à bien y regarder, il est vrai que le premier de ces deux classiques du cinéma fantastique datant des années quatre-vingt a pu inspirer Crabs !Mais dans le but, sans aucun doute, de réduire à néant cet hommage factice cachant plutôt un manque flagrant d'inspiration. Les fans de cinéma d'horreur auront peut-être d'autres références à l'esprit. Comme Le Bal de l'horreurde Paul Lynch ou Carrie au bal du Diablede Brian De Palma pour son approche visuelle de festivités adolescentes typiquement américaines. Crabs !se veut délirant en convoquant des créatures qui ne cesseront pas d'évoluer jusqu'à atteindre des proportions qui n'auront plus rien de commun avec les limules d'origine. Face aux créatures, le paraplégique, sa meilleure amie et quelques autres avatars de résistants du dimanche vont entreprendre une mission visant à anéantir les envahisseurs venus des profondeurs de l'océan. Très bête et finalement pas vraiment méchant, le long-métrage de Pierce Berolzheimer trouvera forcément son public dans son pays d'origine mais sans doute un peu moins dans d'autres contrées. À moins d'être fan de ce type de films que l'on rencontre notamment dans les pages virtuelles de l'excellent site Nanarlandau cœur duquel, n'en doutons pas, Crabs !risque de très rapidement se retrouver... Maintenant, si vous désirez avoir quelques précisions supplémentaires quant au déroulement de l'intrigue, le jeu des autres interprètes, la mise en scène ou les aspects techniques du film, ne comptez pas sur moi. J'en ai suffisamment soupé en m'infligeant les soixante-dix sept minutes que dure Crabs ! et en pondant cet article sur trois paragraphes. À bon entendeur, salut !


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