Tourné à Los Angeles en 2013, sorti sur les écrans de cinéma américains en 2015 et mis à disposition des propriétaires d'un compte Salto en mars 2021, Cootiesest le premier long-métrage en commun du duo de réalisateurs formé de Jonathan Milott et Cary Murnion qui depuis, ne se lâchent plus. Derrière cet étrange titre qui signifie chez nous ''poussins'', se cachent les élèves d'une école primaire qui vont être infectés par des nuggets au poulet produits par une société alimentaire de la région. Fort Chicken est une petite ville américaine tranquille d'à peine plus de quarante-cinq milles habitants. C'est là-bas que Clint Hadson accepte de venir enseigner des cours à la place de la titulaire. Il y retrouve Lucy McCormick qui, il y a longtemps, fut tout comme lui un élève de l'école primaire de Fort Chicken. Depuis, le gamin a bien grandit, vit à New-York et se voit comme l'auteur d'un futur premier roman d'épouvante (pour un type qui ne connaît pas Christinede Stephen King, ça la fout mal!). Mais jusque là, il va devoir apprendre à connaître sa nouvelle classe d'élèves parmi lesquels un certain Patriot (le jeune Cooper Roth), aussi indiscipliné que sûr de lui mais qui très vite va être mordu par l'une de ses camarades apparemment victime d'un curieux virus. L'épidémie peut alors commencer. Dans ce long-métrage, comédie et horreur se mêlent avec une certaine homogénéité. Et si l'on pouvait craindre que la thématique (la présence de nombreuses 'petites 'têtes blondes''à l'image) ne vienne empiéter sur l'éventuelle présence de scènes d'horreur, rassurons-nous, tel n'est pas le cas...
En effet, il faut savoir qu'à la différence de la majorité des films du genre, humoristiques ou non, Cootiesmet en scène des infectés dont l'âge ne dépasse pas la limite de celles et ceux qui n'ont pas encore atteint la puberté. Un pari plutôt osé, surtout si l'on tient compte du fait que les deux réalisateurs et les scénaristes Leigh Whannell et Ian Brennan ne prennent absolument aucun gant en ce qui concernant les divers affrontements qui opposeront des élèves désormais poussés par l'unique pulsion de dévorer leurs professeurs et ces derniers, retranchés à l'intérieur de l'établissement scolaire. Des poulets ? Des zombies ? Mais pas de Lloyd Kaufman à l'horizon. Nous sommes donc ici beaucoup plus proches du récent et insipide Black Fridayde Casey Tebo (qui situait quant à lui son action à l'intérieur d'un magasin de jouets pour enfants) que du délire trash du boss de la firme Troma, Poultrygeist: Night of the Chicken Deadet dont on attend toujours chez nous avec une dévorante impatience le dernier méfait intitulé Shakespeare's Sh*tstorm(à quand une sortie nationale?). On peut arguer du manque d'originalité ou de finesse d'écriture en terme d'humour, il n'empêche que Cooties est une relative bonne surprise. Mené sur un train d'enfer, interprété par des actrices et acteurs convaincants campant des professeurs aux personnalités diverses et (a)variées (du sanguin professeur de gymnastique en passant par l'écrivain raté, le gay, la névrosée ou le psychopathe adepte de médecine légale) cache surtout très mal (mais par bonheur) son message visant à permettre aux professeurs de se défouler une bonne fois pour toute sur d'insupportables garnements...
Une œuvre à la fois thérapeutique pour les enseignants qui réfléchiront sans doute ensuite à une reconversion dans la boucherie et véritable défouloir qui se permet touts les prétextes pour massacrer de l'élève prépubère à tour de bras. Dans le rôle principal, l'acteur Elijah Wood, le Frodon Sacquet du Seigneur des anneauxauquel se référera un peu trop facilement le professeur de gymnastique Wade qu'interprète quant à lui Rainn Wilson. l'immense petit ami de Lucy, adorable blonde jouée par Alison Pill au milieu d'une dizaine de professeurs dont certains ne vivront pas jusqu'au générique de fin comme l'on s'en doute aisément. Un long-métrage réalisé avec énergie, plutôt classique ou en tout cas moins marquant que le génial Manuel de survie à l'apocalypse zombiede Christopher Landon (fils de Michael ''Charles Ingalls'' Landon), plutôt amusant sans être à hurler de rire et disposant de quelques séquences gore du plus bel effet (dont un hommage au Zombiede George Romero?). La preuve que l'on peut tuer des enfants ''pour de faux'' sur grand écran sans que cela ne gêne ni ne choque personne... Sympa !