
Quelques mois plus tard donc, j'osais une nouvelle vision. En fait, en cette moite nuit de septembre qui promettait d'être pluvieuse, laissant pourtant l'asphalte de la rue barrant le quartier tout à fait sèche. Une expérience de plus de deux heures trente qui selon certains est digne de l'original (adaptation et roman compris) tandis que d'autres vocifèrent sur le traitement qu'en a fait Mike Flanagan. Les quelques références ( Ewan McGregor reprend le rôle du jeune Dannt Torrance qui depuis à pris des rides et a hérité de l'alcoolisme de son père, Carl Lumbly reprend celui de Dick Halloran qu'interprétait à l'époque le génial Scatman Crothers, dès l'entame, on entend le thème du Dies Iraeréinterprété par le... pardon.... la compositrice Wendy Carlos, etc...) appuyées à l’œuvre originale servent de lien mais n'empêchent pas Doctor Sleep de s'octroyer une personnalité qui lui est propre. Avec sa galerie de nouveaux personnages plus ou moins grotesques forcément sortis de l'esprit du King (non mais c'est quoi ce chapeau de magicien ridicule que se coltine la méchante Rose O'Hara (l'actrice Rebecca Ferguson)?), Doctor Sleep semble parfois mixer cette envahissante vague de super-héros en mode ''anti'' qui pullulent sur les écrans de cinéma et de télévision avec les vampires chers au John Carpenter de Vampires(1998)...
Doctor Sleepoffre ce sentiment d'inutilité lorsqu'il est accolé à sa trop grande référence, mais isolée de celle-ci, l’œuvre de Mike Flanagan possède tout de même des qualités indéniables. Visuellement, on est bluffé par l'esthétique générale. Les couleurs sont magnifiques et la photographie souvent superbe de Michael Fimognari nimbe le long-métrage d'une aura parfois très particulière. Comme un rêve dont on ne pourra s'échapper qu'à la toute fin de la projection. Ewan McGregor est convainquant en alcoolique hanté, rejoint par Cliff Curtis qui malheureusement disparu trop subitement des radars de la série Fear the Walking Dead. La jeune Kyliegh Curran également, dans le rôle d'Abra Stone, cette sympathique gamine dotée des mêmes pouvoirs que Danny. Face à ces trois là, une bande de zonards déplumés et criminels qui parfois gonflent leurs rangs, parfois tuent et dont la survie ne tient qu'à la consommation de la ''vapeur'' qu'ils prélèvent sur leurs innocentes victimes elle-mêmes dotées des mêmes pouvoirs que Danny et Abra. Malgré son importante durée, on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer. Et même si certaines séquences sont visuellement grotesques, ringardes, totalement éculées, comme peuvent l'être certains effets visuels, Doctor Sleepse laisse voir sans déplaisir, mais sans jamais s'autoriser la même ampleur que celle du Shining de Stanley Kubrick. Aussi entreprenant que niais, sombre mais parfois lumineux (ahhhh, ces magnifiques pastels dignes des plus belles œuvres picturales de style naïf), habité mais aussi parfois surjoué (Rebecca Ferguson, je trouve, en fait trop), avec son retour dans un hôtel Overlook délabré plein de promesses, Doctor Sleepest un sympathique petit film d'horreur auquel il manque cependant, une bonne dose de vrais frissons. Un comble... !!!