Depuis le début du vingt et unième siècle, les requins connaissent un regain d'intérêt pour les cinéastes qui leur ont offert un temps de présence plus important que jamais. Si dans les années soixante-dix le réalisateur Steven Spielberg les a ''popularisé''à travers Les Dents de la Mer(qui connaîtra trois séquelles en 1978, 1983 et 1987), c'est bien ces vingt dernières années que le spectateur à pu découvrir ces inquiétantes créatures qui règnent dans les océans dans un très grand nombre de longs-métrages ages. Et reconnaissons-le, pas toujours à leur avantage. Mais ce que partagent nombre d'entre eux, c'est le goût immodéré de leurs auteurs les hybridations ou les modes de déplacement pour le moins improbables. C'est ainsi que l'on a pu notamment découvrir des requins de plusieurs dizaines de mètres de long, d'autres affublés de plusieurs têtes (jusqu'à six avec 6-Headed Shark Attackde Mark Atkins en 2018), de tentacules (la série des Sharktopus), un requin radioactif (Atomic Sharkde A.B. Stone en 2016), mort-vivant (Zombie Sharkde Misty Talley en 2015), victime d'expériences façon Frankenstein (Sharkensteinde Mark Polonia en 2016), se déplaçant sous le sable (Sand Sand Shark, encore une fois réalisé par Mark Atkins en 2011), dans la neige (Avalanche Shark de Scott Wheeler en 2013) ou encore mieux, à l'intérieur des tornades avec la célèbre série de films Sharknado, les six longs-métrages ayant tous été réalisés par Anthony C. Ferrante.
Parmi tous ces films plus ou moins divertissants mais d'une manière générale, assez navrants en terme d'effets-spéciaux, on trouve notamment Mega Shark vs Mecha Sharkd'Emile Edwin Smith réalisé en 2014. Premier long-métrage d'un auteur qui remettra le couvert dans le genre deux ans plus tard avant de disparaître des radars avec Ice Sharks, Mega Shark vs Mecha Shark avait tout pour plaire aux amateurs de requins pas trop regardant sur la qualité des images de synthèse. Mais si l'absurdité des conditions dans lesquelles est généralement traité le sujet est source de rires et de bonne humeur (la saga Sharknadodemeurant parmi les œuvres les plus abouties), Emile Edwin Smith a de ce point de vue là, totalement loupé le coche. Le réalisateur prend la relève d'une franchise débutée en 2009 par Jack Perez avec Mega Shark VS Giant Octopusset poursuivie ensuite en 2010 avec Mega Shark VS Crocosaurusréalisé, lui, par Christopher Ray. Le troisième volet de la saga met en scène Rosie, Jack et l'amiral Engleberg qui tout trois ont travaillé sur un projet d'immense requin entièrement mécanisé censé être capable de combattre le mégalodon qui fait des ravages à peu près partout sur notre planète...
Essentiellement interprété par Christopher Judge et Elisabeth Röhm, sorte d'hybride quelque peu bouffi entre la chanteuse Sheila et l'actrice porno Delfynn Delage, Mega Shark vs Mecha Shark est malheureusement l'un des plus mauvais longs-métrages de ce que l'on pourrait nommer sous l'appellation ''films de requins mutants''. Si les effets-spéciaux, assez minables dans l'ensemble n'ont cependant rien à envier à la concurrence, ce qui manque au film d'Emile Edwin Smith, c'est l'humour. Et bien que le réalisateur tente de rendre la relation entre Jack et Rosie plutôt attachante, l'interprétation de Christopher Judge et Elisabeth Röhm s'avère pitoyable. Le film déroule un récit sans aspérités et qui ne demandera aucun temps de réflexion, allant d'un point A à un point B, puis C, etc... Mais alors que l'affrontement entre le mégalodon et le requin mécanique semblait au centre de l'intrigue, Emile Edwin Smith semble se prendre pour un Kubrick sous-marin et évoque une intelligence artificielle défaillante nommée Nero prenant le contrôle de la machine ! (on pense au H.A.L. De 2001, l'Odyssée de l'Espacetoutes proportions gardées bien évidemment) Le film verse dans le Rampage(jeu vidéo dont le principe, simplissime, était de contrôler différentes créatures et ainsi détruire absolument tout sur son passage), le Mecha Sharkfaisant plus de dégâts que ne résolvant le problème pour lequel il fut conçu. Si l'idée est plutôt intéressante, l'ennui est que le film est carrément plat, répétitif, que le scénario ne propose pas grand chose d'appétissant et surtout, que l'humour n'y fonctionne jamais. Autant dire que l'on se fait Ch... Mieux vaut donc voir n'importe quel autre film mettant en scène des requins mutants plutôt que cet (pas tout à fait, mais presque) insupportable Mega Shark vs Mecha Shark...