
Des dizaines d'ouvrages, de documentaires et même plusieurs films lui ont été consacrés, mais aucun n'a jamais été aussi loin que The Confession Killer. Si certains le reconnaissent comme étant l'auteur de plus de trois-cent meurtres, après des années d'enquêtes auxquelles le tueur lui-même a volontairement choisi d'apporter son aide, il fut finalement reconnu comme l'auteur de 199 d'entre eux. Un chiffre qui donne déjà le tournis mais dont personne n'aurait sans doute eu connaissance si Henry Lee Lucas n'avait pas d'une part fait une retentissante déclaration lors du procès pour le meurtre de sa nièce et d'autre part, s'il n'avait pas aidé les autorités des différents états venus le supplier de leur apporter son aide dans leurs enquêtes. Nourri d'un nombre très important de documents vidéos que les ''sous-titrophobes'' seront ravis d'apprendre qu'ils sont notamment disponibles sur la plate-forme doublés en français, The Confession Killer éclaire le criminologue en herbe sur la personnalité complexe de Henry Lee Lucas dont le quotient intellectuel était pourtant jugé très bas...
On est loin du syndrome de Stockholm puisqu'aucune de ses victimes n'y est directement confrontée, mais il est assez remarquable de voir que certains ont fini par s'attacher à cet horrible personnage, marginal, sale et malodorant. À l'image de Clemmie Schroeder qui partagea avec le tueur une certaine forme d'intimité à la prison de Georgetown où la jeune femme lui permit d'étudier la Bible. Sans sensationnalisme aucun, The Confession Killerprend même parfois des atours surréalistes lorsque Henry Lee Lucas dit avoir rencontré Jésus dans un halo lumineux alors qu'il était dans sa cellule. Surtout lorsqu'après avoir oublié là où il avait enterré nombre de ses victimes, le tueur devient capable d'identifier chaque site et se remémorer des détails vieux de dix ou quinze ans. The Confession Killerévoque l'humanité retrouvée de l'un des pires criminels des États-Unis, le rendant bizarrement attachant malgré son apparence relativement repoussante. Mais ce documentaire est aussi et surtout une manière de reconnaître que derrière les apparences, le danger rôde toujours. Du moins, Henry Lee Lucas l'exprime-t-il en trompant certains policiers ou parents de victimes en leur faisant croire qu'il était l'auteur de certains meurtres alors qu'il se trouvait à ce moment précis dans un autre état. Amant d'un autre très sérieux ''client'' en la personne d'Ottis Toole (condamné pour six meurtres mais reconnaissant lui-même en avoir commis plus de cent), Henry Lee Lucas devient véritablement une icône du tueur en série tel que le rêve une partie de la population américaine. Précis et incroyablement documenté, The Confession Killerest un documentaire indispensable pour tous les criminologues en herbe. En espérant que ses auteurs auront bientôt l'occasion de nous proposer une nouvelle plongée dans la tête d'un autre tueur en série...