Le quatrième et dernier long-métrage de la saga espagnole [REC], [REC] 4 (qui fut initialement intitulé [REC] 4 : Apocalipsisavant de perdre son sous-titre lors de la campagne de promotion estivale) sort en 2014, soit deux ans après le précédent volet réalisé en solo par le cinéaste Paco Plaza. Désormais, c'est Jaume Balagueró qui reprend les commandes de la franchise après avoir réalisé en compagnie de son acolyte les deux premiers volets. Estimé à trois millions d'euros, le budget alloué au dernier est égal à celui des deux premiers. Une somme confortable mais pas exceptionnelle pour un cinéaste habitué à travailler à l'aide de financements habituellement plus importants (Darknesset ses huit millions d'euros, et plus tard, Malveillanceet son budget à hauteur de quinze millions d'euros environ). En bénéficiant d'un budget certes tout sauf mirobolant, Jaume Balagueró peut se permettre tous les excès, à commencer par le cadre qui diffère totalement de ceux des trois premiers épisodes.
Si [REC] 4 : Apocalipsisdémarre dans l'immeuble ayant servi d'intrigue aux deux premiers épisodes de la franchise, ce premier acte demeure heureusement très court et projette les protagonistes à bord d'un navire où sont menées des recherches afin d'endiguer l'épidémie dont les deux principaux foyers (l'immeuble en question et les lieux où fut célébrée la cérémonie de mariage du troisième épisode) ont été fort heureusement éradiqués. [REC] 4 : Apocalipsisse veut comme le descendant direct des trois précédents volets puisqu'il inclus le personnage d'Angela Vidal (toujours interprétée par l'actrice Manuela Velasco), ainsi que celui de la grand-mère du jeune marié du troisième épisode incarné par contre pour la première fois à l'écran par María Alfonsa Rosso. L'ambition de ce quatrième épisode est très rapidement visible à l'écran. Le décor du navire est dantesque et ses coursives rappellent ostensiblement celles du Nostromodu chef-d’œuvre de Ridley Scott, Alien, le Huitième Passager. D'ailleurs, l'actrice Manuela Velasco se pose en concurrente directe de Ripley, seule survivante de ce classique de science-fiction interprétée par Sigourney Weaver, et le Docteur Ricarte (incarné par l'acteur Héctor Colomé) comme l'alter ego de l'officier scientifique Ash (excellent Ian Holm) même si l'ambition de l'homme et de l'androïde diffèrent quelque peu...
La comparaison s'arrêtant là, [REC] 4 : Apocalipsisrassure sur l'état de la franchise car même si d'un point de vue scénario, ce quatrième opus ne brille pas par son intelligence, il demeure sans doute le meilleur de la saga, bien loin tout de même du premier d'entre eux. En choisissant l'environnement du navire, et surtout les nombreuses coursives, cales, ponts et salle des machines, Jaume Balagueró repousse un peu plus loin le sentiment d'oppression même si bizarrement, aucune sensation de stress ne se dégage plus d'une histoire qui ne fait que se répéter inlassablement. Ce quatrième volet prouve surtout que la franchise s’essouffle et que le spectateur n'a plus grand chose de réellement positif à en attendre. On appréciera tout de même l'abandon de la très agaçante pratique du Found Footagequi a tendance à donner des maux de têtes et la présence à l'écran de l'acteur Ismael Fritschi qui au milieu d'un tas d'ordures incarne un Nick attachant. Si la franchise n'a pas perdu de sa vélocité, il était cependant temps d'y mettre un terme. À noter que deux autres volets étaient pourtant prévus sur le territoire espagnol : l'un devait revenir sur les origines du mal sous la forme d'une préquelle (Rec Origins), tandis que le second devait s'intituler Rec 5et comme le suppose le titre, devait donner suite au quatrième épisode dont l'épilogue laissait supposer une nouvelle séquelle. À noter également que les États-Unis se sont emparés du phénomène puisque deux longs-métrages furent réalisés. Le premier, En Quarantainesorti sur les écrans en 2008 tandis que le second, En quarantaine 2 : Le Terminalfut quant à lui directement distribué en vidéo...