Girls With Ballsest le premier long-métrage du cinéaste, concepteur d'effets-spéciaux, scénariste et acteur français Olivier Afonso également chargé du département maquillage sur des œuvres telles que Au Poste !de Quentin Dupieux, Leatherfacede Alexandre Bustillo et Julien Maury ou encore Gravede Julia Ducournau. Le titre ne laissant la porte ouverte à aucune autre opportunité que l'humour le plus décomplexé (et pouvant être très facilement traduit sous le titre ''Des filles avec des couilles''), c'est donc dans un univers cradingue mais relativement ''pop'' que sinuent les interprètes féminines à la tête desquelles on retrouve l'humoriste Victor Artus Solaro, plus connu sous le nom d'Artus, popularisé grâce à l'émission On n'demande qu'à en rirede Laurent Ruquier sur France 2. À ses côtés, Tiphaine Daviot, Manon Azem, Camille Razat, Anne-Solenne Hatte, Louise Blachère, Margot Dufrene ou encore l'ex-actrice porno Dany Verissimo-Petit qui depuis le début des années 2000 s'est ''racheté une conduite'' en ne participant plus qu'à des longs-métrages conçus pour le circuit traditionnel.
Face à elles, une tribu de consanguins notamment incarnés par Oriol Ramis, Alex Moreu Garrriga, Tony Corvillo et surtout Denis Lavant, fidèle interprète du cinéaste Leos Carax depuis les débuts de ce dernier en 1983 et son premier long-métrage Boys Meets Girl. À travers Girls With Ball, Olivier Afonso digère tout un pan du cinéma bis, du slasher, en passant par le splatter et le survival. Du premier, il emprunte les masques de ses bouseux consanguins issus de la France profonde. Du second, on retrouve un festival d'effets gore, entre tètes, mains ou torses qui explosent dans de sympathiques gerbes de sang. Du dernier, enfin, le cinéaste extrait tout ce qui en fait le sel : ou comment survivre en milieu hostile lorsque l'on est confronté à une bande de dégénérés qui s'en prennent à de jeunes et jolies volleyeuses victimes de leur amour pour la chasse à l'homme.

Girls With Ballsest donc une comédie d'horreur délirante, libérée de toute contrainte scénaristique, et ne se prend jamais vraiment au sérieux même durant les scènes de tension. Une mixture entre l'américain Bikini Girls on Ice de Geoff Klein (pour le côté, équipe de sport collectif), Wrong Turnet ses succédanés pour son mode survival et sa famille de dégénérés, et peut-être même aussi et surtout l'excellent Calvairede Fabrice du Welz dont Olivier Afonso emprunte une séquence brumeuse. Presque un plagiat. L'un des atouts majeurs de Girls With Ballsdemeure dans l'absence de compromis de la part de ses auteurs (réalisateur, scénaristes) et de ses interprètes. Ici, Olivier Afonso évite l’approche sérieuse (et au final, proprement ridicule) d'un Pascal Laugier dont la popularité de son beaucoup trop surestimé Martyrsdemeure encore incompréhensible. Si Girls With Ballsn'a rien du génie des canons du genre, il a au moins l'intelligence de ne pas se prendre au sérieux et de proposer un spectacle sinon intellectuellement enrichissant, du moins divertissant. Une exclusivité Netflix...