Après une poignée de courts-métrages et un certains nombre d'épisodes de séries télévisées, le cinéaste français originaire d'Amman en Jordanie Varante Soudjian passait aux choses ''sérieuses'' en cette année 2019 puisqu'il réalisait là, son premier long-métrage. Et à dire vrai, ce premier vrai film semble montrer les limites d'un cinéaste beaucoup plus à l'aise dans le court que dans le long. Waltermet en scène le vigile d'un hypermarché de banlieue parisienne du même nom qui après son service, retourne chez lui retrouver son épouse Laurence (Judith El Zein dont on peut se demander ce qu'elle est venue faire dans cette galère). Mais alors que le silence règne désormais dans le grand magasin, une bande de braqueurs constituée de cinq individus parvient à pénétrer les lieux afin de percer l'un des murs de l'édifice mitoyen avec une bijouterie. Mais c'était sans compter sur l'arrivée inopinée d'un Walter qui par acquis de conscience, est revenu sur les lieux afin de s'assurer que tout va bien...
Les amateurs noteront d'entrée de jeu la présence à l'écran du duo que formèrent déjà les.... ''acteurs'' Karim Jebli et Nordine Salhi dans le précédent Les Déguinsde Cyrille Droux et Claude Zidi Jr. (oui oui, le fils du cinéaste Claude Zidi, auteur de L'Aile ou la Cuisse, des Sous-Douésou encore des trois volets de la saga Les Ripoux) qui réapparaissent donc sur grand écran afin d'incarner deux des membres du gang de braqueurs dans cette comédie qui ne laissera malheureusement pas de souvenirs impérissables. À leurs côtés, l'acteur, musicien et metteur en scène burkinabé Issaka Sawadogo qui campe le rôle-titre du vigile Walter qui va devoir composer avec la présence entre les murs de l'hypermarché dont il a la responsabilité de veiller à la surveillance de jour, d'une bande de bras cassés. Autre interprète à avoir accepté de participer au tournage, l'acteur français David Salles que l'on a pu notamment voir dans Le Doudoude Philippe Mechelen et Julien Hervé l'année dernière ou des années en arrière dans Babysitting, de Philippe Lacheau, Denis, de Lionel Bailliu, ou encore Du goudron et des plumes, de Pascal Rabaté et qui dans le cas présent incarne le directeur de l'hypermarché. Enfin, et dans le rôle du chef de bande, c'est l'acteur et humoriste narbonnais Alban Ivanov qui porte les traits de Goran, la brute épaisse ayant ''organisé'' le braquage de la bijouterie.
Walterest un huis-clos comique qui tente assez vainement de mêler humour et tension dans une œuvre qui ne dépasse malheureusement pas le statut de spectacle pour adolescents décérébrés. Sur un scénario écrit à quatre mains par Thomas Pone et Varante Soudjian lui-même, ce long-métrage de quatre-vingt dix minutes peine à se montrer convaincant. Les situations sont poussives et le rythme est sans cesse brisé par des incartades humoristiques inefficientes. En effet, alors que le cinéaste tente d'éprouver l'humour de son duo de comiques formé par Karim Jebli et Nordine Salhi, le résultat est très souvent pathétique. Pas drôle, Waltermanque en plus de cette énergie qui aurait pu relancer l'intérêt grâce à la présence d'un Issaka Sawadogo auquel le récit impose de demeurer léthargique durant une bonne heure. Une situation qui s'explique sans doute dans le passé du personnage, ancien guerrier africain en fuite réfugié depuis en France et compagnon d'une Judith El Zein sous-exploitée et absolument pas à sa place dans le rôle de Laurence. Walterprend les allures d'une séance de gags prompts à faire marrer les adeptes de Youtubemais certainement pas ceux qui se sont rendus dans les salles de cinéma à partir du 20 mars dernier. À moins d'être friand de ce genre d'humour des banlieues plutôt vulgaire et faisant l'impasse sur toute forme de finesse, Walterne se rattrape même pas lorsqu'il s'agit enfin pour son vigile de mettre les pieds dans le plat et de transformer l'équipée des cinq braqueurs en excursion nocturne cauchemardesques.Pour amateurs avertis...