
Bien que les similitudes entre Terre Battueet le fait-divers soient très nettement visibles lors du dernier acte, Stéphane Demoustier semble moins s'intéresser à l'événement qu'au témoignage d'un homme qui se retrouve au chômage, et dont le couple explose (son épouse incarnée par l’actrice Valeria Bruni Tedeschi choisit de le quitter). Le sort s'acharne sur cet individu parfaitement interprété par l'acteur Olivier Gourmet, lequel est souvent sujet à ce genre d'interprétation. Un individu qui ne se laisse pas aller mais qui au contraire choisit d'aller de l'avant. Est-ce alors un transfert qui le pousse à diriger son fils vers une section de sport-étude ? D'un côté, il y a ce père déchu de son statut de chef d'entreprise, passionné par son métier, et du jour au lendemain sans emploi. De l'autre, il y a Ugo, le fils prodige au cœur inusable. Que les spécialistes verraient bien se diriger vers l'athlétisme mais qui pourtant rêve de faire une carrière dans le tennis. Mais avoir un cœur en béton ne suffit pas toujours. Il faut avoir la force de se battre contre ses adversaires, quitte à user de subterfuges malhonnêtes comme c'est le cas ici.
Entre ces deux être, une Laura, épouse de Jérôme, perdue, qui ose enfin affronter son courage et abandonner celui qu'elle aime. Et toujours Jérôme qui se relève. Pour son fils. Jusqu'à cet acte de sacrifice pourtant inutile. Terre Battueest un combat pour la vie filmé dans le plus simple appareil. Pas un docu-fiction, mais un cinéma sans chichis, qui va droit à l'essentiel au risque de perdre ceux qui n'attendent que du sensationnel. Une mention spéciale pour Olivier Gourmet, toujours aussi impérial et touchant. Pour le jeune Charles Mérienne également. Sans oublier Valeria Bruni Tedeschi, mais aussi et surtout tous ces seconds rôles qui dans cette histoire ont leur importance. De l'indispensable Vimala Pons (Les Garçons Sauvages, Comme un Avion, Vincent n'a pas d’Écailles, etc...) à l'excellent Jean-Yves Berteloot, dans le rôle du directeur du centre d'entraînement...