D'abord connu pour la série de long-métrages La Panthère Rose(8 films en trente ans. 1963-1993), l'acteur, réalisateur et scénariste américain Blake Edwards s'attaque en 1972 au roman A Case of Need de l'écrivain de science-fiction Michael Crichton qui sous le nom de Jeffery Hudson, concoctait un thriller médical dans lequel un médecin enquêtait sur la mort tragique d'une adolescente victime d'une hémorragie vaginale reprochée à l'un de ses collègues et amis. The Carey Treatment reprend les grandes lignes du roman et James P. Bonner en fait une adaptation relativement convaincante. Réalisé six ans avant l'excellent Comaréalisé par Michael Crichton et qui prenait place lui-même dans le milieu hospitalier, The Carey Treatmentlui demeure cependant bien inférieur. Mais l'on ne pourra cependant pas reprocher à l'acteur James Coburn d'en être responsable puisque sous la blouse blanche du Docteur Peter Carey (celui du titre original, donc), celui qui tourna avec les plus grands parmi lesquels on retrouve John Sturges (Les Sept Mercenaires), Sam Pecckinpah (qu'il approchera à trois occasions, dont le film de guerre Croix de fer), Sergio Leone (Il Était une Fois la Révolution) ou encore Michael Winner (Firepower) incarne à merveille ce spécialiste de la médecine légale qui découvre que contrairement aux affirmations des médecins en charge d'autopsier la fille du directeur de l'établissement, le Docteur J.D Randall, celle-ci n'était pas enceinte.
Persuadé de l'innocence de son ami le Docteur David Tao (l'acteur James Hong que l'on a pu notamment voir dans de nombreux films de guerre tels La Canonnière du Yang-Tsé de Robert Wise ou Le Merdier de Ted Post), Peter Carey est d'un tempérament assez direct. Qu'il s'agisse de son comportement vis à vis de la hiérarchie, des autorités policières, ou même de son attitude envers la gente féminine. En effet, James Coburn y tombe très rapidement amoureux de la sensuelle Jennifer O'Neill (vedette de la série Espion Modèledans les années quatre-vingt) qui campe la très amoureuse Georgia Hightower, pourtant déjà mariée. Il demeure d'ailleurs dans la nouvelle relation entre Peter et Georgia, un sentiment de nostalgie fortement appuyé par la partition musicale de Roy Budd. Une litanie belle et triste ponctuant cette romance qui sur fond de thriller médical paraît terriblement fragile.
The Carey Treatment se divise en deux parties. Non pas en terme d'écriture mais de qualité. Alors que dans un premier temps le scénario est l'occasion d'assister à une enquête relativement bien pensée, le film se perd justement un peu trop par la suite dans son approche du thriller parfois ultra conventionnelle. Bien que Blake Edwards s'en sorte plutôt bien compte tenu du fait qu'il s'attaque ici à l'adaptation d'un scénario écrit à l'origine par un autre que lui (alors qu'il avait généralement pour habitude de tourner à partir de ses propres scripts), The Carey Treatment verse quasiment dans le Grand-Guignolvers la fin avec un développement sommaires chez certains personnages. Le capitaine Pearson incarné par l'excellent Pat Hingle manque effectivement d'envergure...Le couple James Coburn/Jennifer O'Neill est charmant sans que leur histoire d'amour ne soit jamais bouleversante, quant à l'intrigue, si le fait qu'elle se déroule en grande partie dans le passionnant milieu de la médecine est un atout, il y manque parfois un soupçon de profondeur et de rigueur scénaristique pour en faire un grand thriller. Reste que le film de Blake Edwards est tout à fait plaisant à regarder...