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Nouvelle Cuisine de Fruit Chan (2005) - ★★★★★★★★☆☆

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Nouvelle Cuisinen'est pas de ces œuvres qui vous ouvrent l'appétit. Bien au contraire. Au pire, ou au mieux, elle subjuguera votre passion du septième art par sa conception de la gastronomie tout à fait originale. Exquise et dérangeante. Poétique et morbide. Ou comment vouer sa jeunesse éternelle à la consommation raffinée de fœtus humains plus ou moins âgés. Dans les décors d'un quartier chinois capté par le regard voyeur d'une caméra filmant de loin des figurants de quatrième rang vit Tante Mei. A l'image des rebouteux de notre arrière-pays officiant clandestinement et en parallèle à la médecine traditionnelle, cette ancienne médecin à troqué la table d'opération pour celle de sa cuisine. Une artiste en ce domaine. De délicats raviolis élaborés avec la talent d'un chef cinq étoiles. De fines membranes représentatives (ou pas) du placenta qui peu de temps auparavant, protégeait ces fébriles créatures dont les génitrices ont fait le choix de se débarrasser. Des décors sucrés enrobés de touches pastelles, le cinéaste chinois Fruit Chan (ça ne s'invente pas) y oppose le rouge cru de la viande hachée menue et accompagnée de divers condiments. Ce rouge signifiant la virginité perdue, l'avortement, et par conséquent la mort, se retrouve jusque dans les couleurs criardes du voile protégeant le visage de Chung Li, actrice vieillissante, trompée par un riche époux volage, venue payer à prix d'or les mets préparés par Tante Mei. Le cannibalisme comme vous ne l'avez sans doute jamais vu. Peut-être entre-aperçu, ici ou là (Le Cuisinier, le Voleur, sa Femme et son Amant de Peter Greenaway), cet aspect extrême et interdit de la gastronomie, Fruit Chan la suublime. A tel point que l'aversion logique produite par une telle activité ne nous poussera à aucun moment jusqu'aux toilettes afin d'y rendre le contenu de notre dernier repas.

C'est fin, et tourné avec une certaine classe. Sans jamais s'appesantir sur une quelconque surenchère esthétique qui renverrait son œuvre dans la catégorie des films d'auteur parfois lourde de conséquences, Nouvelle Cuisine est dans sa construction, tout à fait admirable. Plus qu'un simple film d'horreur (ce qui, d'ailleurs, il n'est pas), le long-métrage de Fruit Chan aborde sans jamais faire dans la démagogie, le couple, la peur de vieillir, et les médecines parallèles. Il y confronte une certaine forme de bourgeoisie ne souffrant d'aucun scrupule lorsqu'il s'agit de se nourrir de fœtus humains, à des individus de souche beaucoup plus modestes mais qui dans la relative importance qu'ils génèrent vis à vis de concitoyens qui autrement n'auraient même pas fait l'effort de frapper à leur porte, peuvent se permettre une certaine ironie. On pense bien sûr, cannibalisme. Mais pourquoi pas aussi, vampirisme. Tant dans l'acte de consommation de viande humaine, que dans l'addiction de Chung Li pour cette matière première seule capable de lui rendre sa jeunesse.

Beau comme un poème, Nouvelle Cuisine connaît aussi des moments plus durs, nécessaires pour que le spectateur puisse encore faire la différence entre ce qui demeure acceptable et ce qu'il se doit de rejeter quoi qu'il en coûte. Dernier rempart contre la perte totale de dignité, ou plus simplement d'humanité, quelques actes nous maintiennent donc sur les bons rails. Se manifestant de façon brut, extraordinairement accompagnés par l'anxiogène partition musicale de Chan Kwong-Wing. Sans jamais précéder l'acte monstrueux, la musique alerte le spectateur une fois la chose accomplie. Comme pour nous assurer que le fait qui vient d'avoir lieu est bien monstrueux et n'est surtout pas à mettre sur le compte de la normalité. Miriam Yeung, Bai Ling et Tony Leung Ka-Fai sont les trois principaux interprètes d'une pièce en un acte battant aussi bien le froid que le chaud. Et même le brûlant parfois. Une lente descente aux enfers avec signes avant coureurs. La dégénérescence physique et mentale sont ici indissociables. Parfaitement interprété et mis en scène, Nouvelle Cuisine possède de plus une photographie magnifique, œuvre de l'australien Christopher Doyle. On ne s'étonnera donc pas de retrouver ce nom accolé à celui du cinéaste hongkongais Wong Kar-Wai, un autre esthète. A voir, donc. Absolument.

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